Belle correspondance amicale et littéraire. Mai 1971, elle est à Nice pour un festival, « c'est une cavalcade à travers la bouillonnante littérature ». Elle se demande ce qu'elle fait parmi tous ces invités et se refugie dans la frivolité. « Je n'ai pu mettre une robe mini en plastique noir avec des sandales à trous que j'avais apporté pour faire scandale. Nous inventons toutes sortes de "canards" pour animer le festival. Edmonde Charles-Roux nous assiste avec maitrise, ce qui prouve que quoique snob, elle a "un bon fond"... ». Deux mois plus tard, elle est à la campagne, dans l'Oise et a reçu un télégramme recommandé de Jean-Marie. « J'ai eu très peur, j'ai cru que c'était un huissier ». Elle est en plein travail. « Je travaille dur, sans contentement. Je ne sais ce que ça va donner mais ça va mieux quand même. C'est seulement encore un peu trop bien écrit, manquant de contact direct, je vais essayer d'y remédier. J’espère que tu travailles aussi et que tu es content. Es-tu un peu plus gai ? Tout le monde chez moi a été indigné par ton article sur la Commune, mais ça n'empêche pas l'amitié. [...] J'ai reçu la symphonie n° 4 de Mahler en cassette de Marie-Paule Belle, pour mon anniversaire ». Elle lui affirme que « Marie-Paule qui se trouve à ses côtés lui a dit, que la dernière fois qu'elle t'a vu, elle est partie sans avoir pu te parler et le regrette (amie ennuyeuse et dans la détresse) ». En cure à Vittel, avec son père, elle lui avoue qu'elle s'ennuie « stoïquement », mais qu’elle en profite pour corriger son roman, roman qu'elle n'a pas fini et qu’elle voulait appeler « Eugénie ou génie ». Elle a lu le Satyricon, « comme tu me l'avais recommandé, je ne l'ai pas trouvé épatant... Peut-être c'est parce qu'en cure on n'apprécie pas les récits de festin ». Début 1976, la romancière lui précise que son « absentéisme » est bien involontaire. « Roman, essai, disques m'ont absorbée totalement, je suis bien fatiguée, mais pleine d'espoir pour 1976 ». Marie-Paule Belle qui est présente avec elle, ajoutera quelques lignes sur cette lettre, pour remercier les époux Paupert, du sac reçu en cadeau. « Merci de tout mon cœur pour ce sac merveilleux ! Je suis en plein enregistrement et ne fais que courir tout en pensant à vous, puisque votre cadeau ne me quitte pas !... Je suis épuisée après 9 mois de tournée cette année. Mais je sens que 76 sera une année de rires et j'espère que nous les partagerons.... ». Décembre 1980. « Je suis très affligée de voir tes difficultés et tes problèmes. Mais je ne vois pas clairement en quoi je pourrais t'aider », lui avoue t-elle, mais « Je n'en suis pas moins attristée qu'il te semble être l'objet d'une sorte de conspiration (littéraire ?) ». Travail, enfants, problèmes matériels et santé sont les raisons de son silence. « Tout me semble fatigue, et toute mon énergie est à chaque instant sollicitée. J'espère que tu n'en continueras pas moins d'écrire, il me paraît impossible que l'auteur de "Mère angoisse" ne sorte pas d'un découragement qui ne saurait être que momentané... ».
Reference : 42fC27
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