Importante lettre relatant précisément cette action et intervention où le colonel Klobb fut tué et Meynier blessé d’un coup de fusil dans la cuisse droite. « Lorsque vous recevrez cette lettre, vous aurez déjà certainement appris le terrible malheur qui nous est arrivé. La mort du colonel Klobb dans de si cruelles circonstances, surtout, m’a causé un chagrin énorme. Seule la vengeance terrible qui n’a pas attendu a pu me consoler. Aujourd’hui les deux auteurs principaux du crime sont morts tués par leurs soldats ; leurs bourreaux noirs, leurs conseillers sont morts aussi.(Et j’ai éprouvé un soulagement énorme tant pour mon désir de vengeance satisfait que pour le mal immense que ces deux criminels auraient pu faire à la France et à ces pauvres pays noirs … ». Après leur avoir retracé le déroulement et les circonstances de sa blessure, il tient à les rassurer. « Si j’ai couru quelques dangers, c’est fini et mon excellente santé aura vite raison de ma vilaine blessure… Mon devoir cette fois me force de continuer à marcher de l’avant. Il y a une fatalité qui me pousse, heureuse je crois, mais je ne puis plus abandonner la mission, au moment où elle a besoin d’européens solides et résolus. Je pourrais encore je crois, rendre quelques services à mon pays, et j’aime mon pays plus que tout, je vous le jure sans vouloir faire de phrases et sans prose. Le dernier cri du colonel avant de mourir, je l’entends toujours : Vive la France ! et de quelle voix, mon Dieu, où il y avait de la résignation, de la douleur, mais pas de crainte, face à ses assassins… » . Il termine cette lettre du 18 juillet, lettre qu’il avait retardé à faire partir en ajoutant une nouvelle date, celle du 12 août suivant, que son moral est excellent et que sa blessure est aujourd’hui terminée, « les deux petits trous sont fermés, et d’ici un an ne se reconnaitront plus d’avec des cicatrices de vaccin. […] J’ai trouvé à la mission en Pallier et Joalland et dans le docteur Henri, de charmants camarades avec lesquels je ne pourrai que m’entendre parfaitement. ».
Reference : 101C20
Librairie Monogramme
Mme, M. Marie Claire et Daniel Brukarz
Village Suisse - Galerie 105, 78 avenue de suffren
75015 Paris
France
monogram.autographe@wanadoo.fr
33 01 45 66 48 65