<p>Max Jacob rencontre Pablo Picasso en 1901 à Paris. Il s'en suit une fraternelle amitié qui fait de lui le témoin quasi quotidien du travail de Picasso. A partir de 1921 les contacts sont plus laches mais les signes existent d'un lien jamais vraiment défait. Si il exprime parfois une pathétique jalousie à l'égard du peintre, c'est toujours Picasso qu'il désigne comme son héros (aux côtés d'Apollinaire ou Salmon) lorsqu'il doit écrire sur l'époque de la rue Ravignan. Aussi, à la mort du marchand Paul Guillaume sa veuve lui demande une préface à un volume des mémoires de son mari. Le projet deviendra ce récit fondamental sur le cubisme : La chronique des temps héroïques, commencée en 1935 dont seul le début parut du vivant de Max Jacob en 1937. C'est en 1956 que Louis Broder en fera une édition limitée, avec des eux-fortes de Picasso, d'après un manuscrit complet des huit chapitres. C'est le texte de notre édition qui n'avait jamais été repris depuis. Il n'existe pourtant pas de témoignage aussi vivant et direct que celui-ci sur l'aventure de l'art moderne, depuis la bohème montmartroise jusqu'aux frasques des années folles.</p> Saint-Clément-de-Rivière, 2020 Fata Morgana 135 p., broché. 14 x 22
Reference : 23694
ISBN : 9782377920723
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S.l.n.d. [Saint-Benoît-sur-Loire, vers 1936-1937]. Manuscrit autographe à l'encre noire de 70 feuillets in-4, numérotés 23-92 [avec un f. 74 bis, f. 70 manquant], montés sur onglets. Maroquin bordeaux, dos lisse, double encadrement de filets à froid sur les plats, encadrement intérieur de même maroquin orné de filets à froid, tranches dorées (Semet et Plumelle). Important manuscrit autographe de travail, avec corrections, ratures, ainsi que variantes et passages inédits, et ayant appartenu à Louis Broder, premier éditeur du texte. Monté en tête : portrait photographique de Max Jacob, le montrant dans sa chambre de la rue Gabrielle en 1917, selon la légende manuscrite au dos (tirage argentique, 239 x 180 mm). Il a servi à l’établissement du texte pour la version publiée en 1956.
Ce témoignage capital et de première main sur le cubisme devait initialement introduire les mémoires du marchand d’art Paul Guillaume, disparu en 1934. Max Jacob y travailla plusieurs années, mais n’en publia qu’un fragment en janvier 1937 dans la revue Les Feux de Paris sous le titre « Le Tiers transporté ». Pour le quatre-vingtième anniversaire de la naissance de l’auteur en 1956, Louis Broder en publia la version intégrale, avec des illustrations de Picasso, l’ami historique de Max Jacob. Les pages 36-38 offrent plusieurs passages raturés, restés inédits. Par ailleurs, le manuscrit diffère légèrement de l’édition dans l’emplacement des titres et sous-titres. C’est à partir de ce jeu que Broder publia ces Chronique des temps héroïques, en y ajoutant la partie publiée dans Les Feux de Paris, en 1937, dont le manuscrit lui manquait à l’époque (p. 1-33, feuillets 1-22). Propriété du libraire Bernard Loliée, il fut vendu lors de la vente de la bibliothèque (22 mai 2019, n° 27.) À l’issue de la publication du volume, Broder fit relier l’ensemble de ses manuscrits à l’identique de l’exemplaire unique sur papier japon qu’il s’était dessiné : un décor de filets à froid, composé par Plumelle sur une reliure de maroquin bordeaux établie par Semet. Dans l’idée d’y adjoindre un jour les 22 feuillets du début du texte, Broder demanda à son relieur de réserver la place nécessaire en tête de volume, ou figurent autant de feuillets vierges, prêts à les recevoir. Le manuscrit Broder commence donc à la page 33 du texte publié et offre toute la suite des Temps héroïques – à l’exception du chapitre VI, qui est ici remplacé par trois pages inédites intitulées « Voyage en Suisse » (p. 71-73), acquises chez un libraire parisien en 1966 : « Ils sont inédits et doivent prendre place avant la page 99 de la Chronique des temps héroïques, en début de chapitre » et du folio 70 « page de titre de la seconde partie ? ». Le catalogue de la vente Loliée mentionne deux chapitres des Temps héroïques conservés dans des collections publiques : « Mouvement moderne » à la bibliothèque d’Orléans, et « Art nègre » au fonds Gompel-Netter de la BnF. Après consultation, ils ne constituent pas à proprement parler des parties originales du manuscrit, mais des notes et des articles préparatoires.
Édition originale. Trois lithographies et 24 dessins de Pablo Picasso. Un des 30 premiers avec la suite du frontispice et des trois pointes sèches, tirées sur japon. Paris, Louis Broder, coll. « Écrits et Gravures », n° 2, (24 octobre) 1956. 1 vol. (185 x 250 mm) de 126 p., [8] f. En feuilles, sous couverture illustrée, chemise illustrée et étui de l'éditeur. Édition originale, posthume, du texte de Max Jacob considéré comme ses « Mémoires ». Elle est illustrée par Pablo Picasso de 3 lithographies originales en couleurs et en noir (étui, couverture et portrait-frontispice), 3 pointes-sèches originales et 24 dessins inédits gravés sur bois par Georges Aubert qui rappellent les illustrations du Chef-d’œuvre inconnu. Tirage unique à 170 exemplaires sur vergé de Montval, celui-ci un des 30 premiers avec la suite du frontispice et des trois pointes sèches, tirées sur japon : le n° II. Signé par Picasso. Complet du bulletin de souscription. Habiles restaurations à la chemise-étui.
Max Jacob livre ici un témoignage de premier ordre, celui de ses souvenirs littéraires et artistiques de Montmartre. Il rencontre Pablo Picasso en 1901 à Paris et s’en suit une fraternelle amitié, qui fait de lui le témoin quasi quotidien du travail de Picasso, désigné comme son héros (aux côtés d’Apollinaire) lorsqu’il doit écrire sur l’époque de la rue Ravignan. À la mort du marchand Paul Guillaume, sa veuve lui demande une préface à un volume des mémoires de son mari. C’est ce projet qui est l’acte fondateur du texte et deviendra ce récit fondamental sur le cubisme : La Chronique des temps héroïques. On y croise, outre Picasso et Apollinaire, les futuristes et les avant-gardes du XXe siècle. Arrêté et déporté à Drancy où il périra le 5 mars 1944, Jacob ne verra jamais la publication de ces lignes, rédigées en 1936-37. Louis Broder se chargera de l’édition, d’après un manuscrit complet des huit chapitres, et Pablo Picasso se fera un honneur de l’illustrer : il composera une lithographie sur papier report, 3 pointes sèches, et 2 lithographies en couleurs pour la couverture et l’étui ; 24 gravures sur bois dans le texte de Georges Aubert d’après les dessins de Picasso. Signalons qu’il existe un exemplaire unique sur japon, réalisé pour Louis Broder. Il n’existe pas de témoignage aussi vivant et direct que celui-ci sur l’aventure de l’art moderne, depuis la bohème montmartroise jusqu’aux frasques des années folles.