Pierrette d’Orient est le sujet central d’une des plus célèbres photos de Doisneau, Les bouchers mélomanes (1953). Ce cliché universellement connu figure en double page centrale des Parisiens tels qu’ils sont publié par Doisneau en 1954. Interrogé par son biographe Richard Hamilton (Robert Doisneau, la vie d’un photographe), Doisneau se souvient des circonstances de la rencontre des deux Robert avec l’accordéoniste au café Les 4 sergents de la Rochelle, rue Clovis : « Un dimanche bien tranquille, deux femmes et un accordéon arrivent dans le café : « on peut chanter ? » Une d’elles était assez bien en chair : madame Lulu était une chanteuse réaliste dans le style de Berthe Sylva. L’autre, l’accordéoniste (Pierrette d’Orient) était ma foi vraiment jolie. Elle entrait à fond dans sa chanson, toujours la même, une complainte douloureuse : « Tu n’imagines pas comme je t’aime » … Elles étaient tellement magnétiques que nous les avons suivies pendant des jours, des Halles jusqu’au quartier de Chalon, du canal St Martin à la porte de la Villette… C’était comme l’Ange bleu pour bas salaires avec de jolis doigts gainés courant sur les boutons de nacre de l’accordéon. Une main qui me fait penser à celle de saint Jean-Baptiste peint par Léonard de Vinci. Quand j’ai dit ça à mon camarade Giraud, il en a rigolé un bon moment. J’avais raison, mais que peut-on espérer d’un type qui ne va presque jamais au Louvre ? » De fait, à sa manière habituelle, Giraud s’attache prosaïquement aux pas de Pierrette et de Lucienne Fredus « artiste de cirque qui a gardé le goût du voyage » dans leur tournée de la capitale : « A chaque jour suffit sa peine, à chaque jour aussi son quartier et sa clientèle… Ce qui est difficile c’est de connaître le goût du client assure Lulu… A Billancourt aux environs de chez Renaud (sic), à Balard, à Charonne, aux Gobelins, à la gare de Lyon, les airs à la mode sont en faveur… Au Bouillon, au Bœuf gros sel, les clients aiment entendre des chansons tristes comme Fatalité… A Mouffetard comme ailleurs, chaque fois que je joue le Dénicheur j’ai un billet de 100 frs dans ma soucoupe. » Du pur Giraud, contemporain de l’écriture du Vin de Paris. Les manuscrits de cette haute époque sont rares, et celui-ci par son sujet, exceptionnel.
Reference : 18772
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