2013 Editions Libertalia (2013) - In-12 broché de 192 pages - Couverture en couleurs de Tardi - Iconographie - Etat neuf
Reference : 9468
Aujourdhui analysée par les historiens comme un singulier crépuscule des révolutions du xixe siècle, la Commune de Paris fut longtemps considérée comme laurore des révolutions du xxe siècle, comme une lutte à poursuivre. Cet essai se penche sur les usages politiques des mémoires de cet événement tragique dont la complexité favorise une grande plasticité mémorielle. Et chacun investit cet événement fascinant de ses propres attentes, étroitement liées aux enjeux politiques du temps. Les mémoires de la Commune sont plurielles et conflictuelles. Répliquant à la violence discursive des Versaillais, puis à la volonté doubli des républicains modérés, les vaincus imposent dès les années 1880 la montée au mur des Fédérés comme un rituel politique révolutionnaire majeur. À partir des années 1920, les usages mémoriels dominants sont le fait du communisme, et dans une moindre mesure des socialistes et des anarchistes. Dans le même temps, lextrême droite est tiraillée entre la redite des outrances versaillaises et la volonté de sapproprier lépopée communarde en vain. De 1871 à 1971, la Commune est mobilisée, intégrée avec force aux luttes politiques et sociales ; et elle mobilise à son tour, contribuant parfois aux victoires des forces de gauche en France, lors du Front populaire notamment. La Commune est alors politiquement vivante. Après le chant du cygne du centenaire (1971), vient le temps de lapaisement et du déclin. Mais si la Commune peine à mobiliser aujourdhui, son mythe apparaît indéracinable et ressurgit ponctuellement dans le champ politique, parfois avec force.
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Charlotte Dugrand
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