BNF. Gallimard. 2005. in-4. Br. Nbrs ills et photographies en couleurs. Tranches rouge. 291 p. TBE.
Reference : 34828
Librairie Ancienne Laurencier
Patrick et Liliane Laurencier
7 rue du Chai des Farines
33000 Bordeaux
France
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33 05 56 81 68 79
2 décembre 1960 | 26.70 x 20.90 cm | 5 feuillets in-4
(Brouillon tapuscrit de lettre à Jean-Paul Sartre, avec des corrections autographes et avec une seconde version de la première page, et tapuscrit avec corrections autographes de «Le monde en question (Cours du monde)» (projet pour La Revue internationale) Ensemble de cinq feuillets tapuscrits, rectos seuls (à l'exception d'un feuillet recto-verso), avec des corrections au stylo bille rouge et au stylo bille noir de la main de Maurice Blanchot. Cet important ensemble témoigne des échanges entre Maurice Blanchot et Jean-Paul Sartre autour de la fameuse «Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie» et du projet de publication qui en découla, La Revue internationale. Connue sous le nom de «Manifeste des 121», cette déclaration, signée par de nombreux intellectuels et artistes et publiée le 6 septembre 1960, avait été rédigée par Dionys Mascolo et Jean Schuster, aidés de Maurice Blanchot, dans la perspective du procès du réseau Jeanson (groupe de militants français soutenant le FNL) et dans le but d'informer l'opinion du mouvement de contestation contre la guerre d'Algérie et ses dérives anti-démocratiques. Parmi les signataires figurait, bien sûr, Sartre. Le manifeste avait fait prendre conscience à nombre de personnalités du poids qu'elles pouvaient exercer dans le débat public, voire dans le cours de l'Histoire. C'est dans ce contexte qu'à l'automne 1960, Maurice Blanchot, Dionys Mascolo et Elio Vittorini décident de créer une revue non pas littéraire mais critique, dont le dessein serait de poursuivre cette action. Ils sollicitent l'aide de Jean-Paul Sartre, dont l'extraordinaire aura saurait profiter favorablement à la publication. Dans sa lettre à Sartre, Blanchot tente de convaincre le philosophe de se joindre au projet: «Vous m'avez rappelé ce que j'ai dû dire quelquefois et que j'ai toujours intimement pensé: que la Déclaration ne trouverait son vrai sens que si elle était le commencement de quelque chose. [...] Je voudrais dire mon sentiment propre: je crois que si nous voulons représenter, comme il faut, sans équivoque, le changement dont nous avons les uns et les autres le pressentiment, si nous voulons le rendre plus réel et l'approfondir, dans sa présence mouvante, c'est seulement à partir d'un organe nouveau que nous pourrons le faire. A partir de là, si l'on voit Sartre, et d'autres avec lui parmi les 121, décider de s'exprimer en cette forme choisie délibérément comme nouvelle, chacun [...] comprendra que vraiment nous entrons dans une nouvelle phase et que quelque chose de décisif a lieu qui cherche à s'affirmer.» Mais Sartre refusera de s'engager dans la revue. Cependant, au cours des six premiers mois de l'année 1961, Blanchot se consacre corps et âme au projet, dans l'espoir qu'il se réalise. Le tapuscrit que l'on joint, «Le monde en question (Cours du monde)», révèle le sommaire qu'il imagine pour le premier numéro: des textes sur la déstalinisation, la situation de la presse allemande, le cloisonnement intellectuel en France et en Italie, la grève de la faim ou encore le mur de Berlin et l'utopie. La revue ne verra jamais le jour, au grand désespoir de Blanchot qui s'enthousiasmait profondément à l'idée d'une écriture collective et internationale. La version définitive de la lettre de Blanchot à Sartre sera publiée dans le dossier consacré par la revue Lignes au projet de La Revue internationale (n° 11, septembre 1990). Important témoignage sur les suites que souhaite donner Blanchot avec l'aide de Sartre à la «Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie». - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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S. n. [ Paysage dimanche] | s. l. [Paris] s. d. [1945] | 11.50 x 22 cm | 3 pages 1/2 in-4
Manuscrit autographe de l'auteur de 3 pages et demie in-8 publié dans le numéro du 21 octobre 1945 (n° 19) de Paysage dimanche. Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts. Chronique littéraire parue à l'occasion de la publication des deux premiers volumes de la trilogie Les chemins de la liberté de Jean-Paul Sartre: «L'Age de raison» et «Le Sursis». On joint le tapuscrit complet, comportant une biffure et une correction autographes de l'auteur. Quand paraît à l'automne 1945 cette chronique, Maurice Blanchot et Jean-Paul Sartre ont déjà témoigné de l'intérêt mutuel porté à leurs travaux respectifs, dans des articles tantôt critiques, tantôt élogieux, toujours attentifs. De même, si Les chemins de la liberté suscite l'admiration de Blanchot, c'est essentiellement par l'usage que le philosophe a su faire de l'influence de deux monuments de la littérature anglo-saxonne, Virginia Woolf et John Dos Passos: «Ce qui nous paraît frappant, c'est le caractère d'uvre d'art qu'en reçoit le livre, uvre extrêmement composée, calculée avec un souci infiniment sûr des effets, où la confusion reste claire, où le désordre est perfection, et telle qu'on y reconnaît sans cesse la présence de l'écrivain le plus lucide, capable de tout obtenir du langage dont il est maître.» Mais ce «Roman de Sartre» est avant tout l'occasion pour Blanchot de soulever la question des liens de la littérature et de la politique, sur laquelle les deux hommes auront bien du mal à s'entendre au cours des décennies suivantes. Ainsi, Blanchot résume la vision de Sartre, évoquant le problème de l'engagement: «Il est indéniable que l'art de Sartre atteint son plus grand pouvoir lorsqu'il décrit l'engloutissement des consciences par les choses qui les hantent et les débordent, et de laquelle elles coulent comme une pâte pleine d'odeurs. Le monde qu'il sent est celui d'une métamorphose, mais cette métamorphose n'est pas changement de forme, elle n'est pas la transformation d'un être en un autre être, fût-ce d'un homme en une vermine; elle va plus loin, elle est irrémédiable, car c'est la conscience même qui devient un matériel, c'est la pensée qui se fige en une substance gluante, visqueuse, sans contour, sans apparence, un dedans triste et vague, que nous ne pouvons saisir et qui, pourtant, comme tel, continue désespérément à penser. Tel est l'univers dans lequel nous sommes jetés, tant que nous n'essayons pas de le reprendre par une action qui nous engage.» Le troisième volume des Chemins de la liberté, non encore paru, laisse, aux yeux de Blanchot, peu de doutes quant à son contenu; et de résumer, un brin sarcastique: «Ce qui suivra est facile à imaginer: nous aurons la guerre, l'occupation, nous aurons la résistance, l'obscur combat, la première victoire; et nous risquons d'avoir l'aventure de personnages assez veules et désaxés qui cherchent la liberté [...] et finiront par la vivre en s'engageant pleinement dans une action collective qu'ils acceptent.» Le manuscrit comporte d'importantes variantes avec le texte tapuscrit, qui témoignent du souci de Blanchot d'utiliser à bon escient les concepts sartriens, pour mieux revenir à ce qui le préoccupe: l'usage du langage dans la vocation révolutionnaire de la littérature. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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S. n. [ Paysage dimanche] | s. l. (Paris) s. d. [1945] | 11.50 x 22 cm | 3 pages 1/2 in-4
Manuscrit autographe de l'auteur de 3 pages et demie in-8 publié dans le numéro du 21 octobre 1945 (n° 19) de Paysage dimanche. Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts. Chronique littéraire parue à l'occasion de la publication des deux premiers volumes de la trilogie Les chemins de la liberté de Jean-Paul Sartre: «L'Age de raison» et «Le Sursis». On joint le tapuscrit complet, comportant une biffure et une correction autographes de l'auteur. Quand paraît à l'automne 1945 cette chronique, Maurice Blanchot et Jean-Paul Sartre ont déjà témoigné de l'intérêt mutuel porté à leurs travaux respectifs, dans des articles tantôt critiques, tantôt élogieux, toujours attentifs. De même, si Les chemins de la liberté suscite l'admiration de Blanchot, c'est essentiellement par l'usage que le philosophe a su faire de l'influence de deux monuments de la littérature anglo-saxonne, Virginia Woolf et John Dos Passos: «Ce qui nous paraît frappant, c'est le caractère d'uvre d'art qu'en reçoit le livre, uvre extrêmement composée, calculée avec un souci infiniment sûr des effets, où la confusion reste claire, où le désordre est perfection, et telle qu'on y reconnaît sans cesse la présence de l'écrivain le plus lucide, capable de tout obtenir du langage dont il est maître.» Mais ce «Roman de Sartre» est avant tout l'occasion pour Blanchot de soulever la question des liens de la littérature et de la politique, sur laquelle les deux hommes auront bien du mal à s'entendre au cours des décennies suivantes. Ainsi, Blanchot résume la vision de Sartre, évoquant le problème de l'engagement: «Il est indéniable que l'art de Sartre atteint son plus grand pouvoir lorsqu'il décrit l'engloutissement des consciences par les choses qui les hantent et les débordent, et de laquelle elles coulent comme une pâte pleine d'odeurs. Le monde qu'il sent est celui d'une métamorphose, mais cette métamorphose n'est pas changement de forme, elle n'est pas la transformation d'un être en un autre être, fût-ce d'un homme en une vermine; elle va plus loin, elle est irrémédiable, car c'est la conscience même qui devient un matériel, c'est la pensée qui se fige en une substance gluante, visqueuse, sans contour, sans apparence, un dedans triste et vague, que nous ne pouvons saisir et qui, pourtant, comme tel, continue désespérément à penser. Tel est l'univers dans lequel nous sommes jetés, tant que nous n'essayons pas de le reprendre par une action qui nous engage.» Le troisième volume des Chemins de la liberté, non encore paru, laisse, aux yeux de Blanchot, peu de doutes quant à son contenu; et de résumer, un brin sarcastique: «Ce qui suivra est facile à imaginer: nous aurons la guerre, l'occupation, nous aurons la résistance, l'obscur combat, la première victoire; et nous risquons d'avoir l'aventure de personnages assez veules et désaxés qui cherchent la liberté [...] et finiront par la vivre en s'engageant pleinement dans une action collective qu'ils acceptent.» Le manuscrit comporte d'importantes variantes avec le texte tapuscrit, qui témoignent du souci de Blanchot d'utiliser à bon escient les concepts sartriens, pour mieux revenir à ce qui le préoccupe: l'usage du langage dans la vocation révolutionnaire de la littérature. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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1945 | - | 19 pages 1/2 in-8
Manuscrit autographe de l'auteur de 19 pages et demie in-8 publié dans le numéro d'octobre (n° 10) de L'Arche Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts. Depuis les années 1930, Maurice Blanchot consacre régulièrement des articles à Jean-Paul Sartre et notamment à ses romans. La parution des deux premiers volumes de la trilogie Les chemins de la liberté allait donner lieu à la publication presque simultanée d'une assez courte chronique dans Dimanche paysage (n° 19, 21 octobre 1945) et de cette large étude, intitulée «Les Romans de Sartre». Celle-ci, qui dépasse le cadre circonscrit de l'actualité littéraire, entend analyser ce qui fait la spécificité de ces uvres, à savoir l'usage de la «thèse»: «On peut se demander pourquoi le roman à thèse a mauvaise réputation. Les griefs semblent aussi nombreux du côté de la thèse que du côté du roman; l'affirmation théorique se plaint du de l'aventure à laquelle on l'engage et d'où elle tirerait un surcroît de vérité.[...] Dans un roman de ce genre, on reproche aux personnages d'être sans vie mais c'est "l'idée" qui est sans vie: elle ne ressemble qu'à elle-même, elle n'a que son propre sens [...]. » Dès lors, Blanchot salue chez Sartre la rencontre d'exceptionnelles capacités aussi bien philosophiques que littéraires, tout en soulignant qu'elle est également le fruit de son époque: «C'est qu'en vérité les uvres de fiction sont de plus en plus assiégées par des visées théoriques et que les uvres théoriques sont de plus en plus un appel à des problèmes qui exigent une expression complète. Existentialistes ou non, romanciers et philosophes poursuivent des expériences et des recherches analogues [...].» Plus encore, il loue chez Sartre sa faculté à faire de ses romans à la fois une expérience en soi et «le récit d'une expérience», notion essentielle pour Blanchot et qui s'était imposée comme l'un des thèmes centraux de son premier recueil critique, Faux Pas (1943). Et c'est cette même qualité qu'il prête, au passage, à L'Invitée de Simone de Beauvoir, une «uvre remarquable». Ainsi, au terme d'une réflexion qui laisse transparaître l'admiration de Blanchot pour le roman sartrien, et particulièrement pour La Nausée composée à la même époque que son Thomas l'Obscur, il conclut: «En somme, ne se pourrait-il pas que le roman fut beaucoup moins l'ennemi de la thèse qu'on ne le dit?» Le manuscrit, et ses multiples biffures et ajouts, témoigne alors des hésitations de Blanchot pour formuler la fin de sa démonstration, pourtant limpide dans le texte achevé: «Ceci seulement: de respecter le statut de mauvaise foi qui est sa morale, de lui reconnaître un pouvoir de transformation, de cristallisation par la transparence de découverte par l'exposition, qui est sa réalité, et enfin, s'étant formée de sa substance, n'existant que par sa durée, de triompher en disparaissant, selon le mouvement propre de l'art, se reprendre dans l'affirmation et s'accomplir dans l'échec - qui est sa vérité.» Le texte sera repris, avec quelques corrections, dans La Part du Feu (1949). - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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COLLECTIF - ROGOZINSKI, Dolorès - ( FLAUBERT, Gustave ) - ( SARTRE, Jean-Paul ).
Reference : 66977
Lille, éd. Université de Lille III, 1981, in-8, br., couv. ill. en noir et bande verte éd., 174 pp., sommaire, Très belle étude sur l'œuvre de Gustave Flaubert par Danièle Sallenave, Jeanne Bem, Michèle Hirsch, Shoshana Felman, Philippe Bonnefis, Françoise Gaillard, Suzanne Allen et Jean Maurel. Complétée par un texte de Dolorès Rogozinski sur Jean-Paul Sartre. Pas courant. Très bon état