Paris, Gallimard, (3 mai) 1956. 1 vol. (120 x 190 mm) de 277 pp. et [1] f. Broché. Etui-chemise plein papier (ElbelLibro). Édition originale de la traduction. Un des 66 premiers exemplaires sur vélin (n° 38).
Reference : 29244
Des quatre relations qu'eut Kafka avec des femmes, trois furent presque exclusivement épistolaires. Ainsi en est-il de Milena Jesenska. Lorsque débute cette correspondance, en avril 1920, Kafka est en cure dans le sanatorium de Mérano. L'objet des premières lettres est tout d'abord professionnel : Milena Jesenska, marié à Ernst Pollak, employé de banque, habitué des cercles littéraires, ami des éditeurs Willy Haas et Werfel, écrivain lui-même, rencontre l'auteur au Café Arco de Prague, et lui propose de traduire Le Soutier en tchèque (Kafka écrivait en allemand). La détresse et la maladie seront à l'origine d'une singulière liaison, et sa première et unique « shiska » (petite amie non juive) : outre quelques cartes et billets tardifs écrits avec respect mais froideur, les lettres quasi quotidiennes adressées à la jeune femme s'échelonnent d'avril à novembre 1920. Après sept mois et quelques rares et brèves rencontres, cet amour fulgurant s'éteint de lui-même laissant dans l'oeuvre de Kafka son empreinte : Frieda, le personnage du Château est inspiré par la jeune tchèque. Les premières lettres publiées de Kafka furent celles-ci. L'éditeur Haas, mari de Jarmila Ambrozova, l'amie intime de Milena, les reçoit de celle-ci au moment de l'invasion de Prague par les soldats du IIIe Reich. Contraint de fuir, Haas les publiera en 1952 tandis que Milena était morte huit ans plus tôt. Notons que ses lettres à Kafka ont toutes disparues, mais l'article nécrologique qu'elle rédige le 7 juin 1924 dans Narodne listy nous fait découvrir l'étendue de son admiration et, en fin de compte, de son amour pour l'oeuvre et l'homme : « Écrire des lettres, c'est un commerce avec les fantômes, non seulement avec celui du destinataire, mais encore avec le sien propre, qui grandit sous la main qui écrit (...). Les baisers écrits ne parviennent pas à destination, les fantômes les boivent en route. »
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