Paris, Gallimard, (24 février) 1945. 1 vol. (185 x 230 mm) de 90 p. et [1] f. Broché. Édition originale. Un des 1 000 exemplaires sur châtaignier (n° 387). Envoi signé : « à Yvonne et à Christian Zervos, dont la Rencontre et l’amitié ajoutent une page à ce livre et un sens à son titre. De tout coeur leur ami. René Char ».
Reference : 29120
C'est vraisemblablement par l'entremise de Paul Éluard que René Char rencontre le couple Zervos, à l'époque où les membres du mouvement surréaliste écrivent dans les Cahiers d'art de Christian Zervos. La première relation avérée remonte au moment où l'éditeur galériste obtient de Kandisky (qu'il a aidé à venir en France) une pointe-sèche pour orner en 1933 le tirage de tête du Marteau sans maître. Char ne contribuera réellement aux Cahiers d'art qu'en 1937 avec « Dehors la nuit est gouvernée ». La guerre, ensuite, les sépare. Yvonne et Christian Zervos, ce dernier natif de l'île ionienne de Céphalonie et arrivé en France en 1917 à l'âge de dix-huit ans, se réfugient dans la ferme de La Goulotte, près de Vézelay, tandis qu'ils mettent l'appartement parisien du 40 de la rue du Bac où ils vivent depuis 1938 à la disposition de Paul et Nusch Éluard ; nombre de tracts clandestins y seront imprimés dans le sous-sol. Naturalisé en 1927, Zervos est déchu de la nationalité française par le régime de Vichy en 1941. René Char, lui, ne quitte pas la Provence, sinon pour l'Afrique du Nord pendant l'été 1944 pour la préparation du débarquement de Provence. Char retrouvera les Zervos après la Libération : il n'est pas encore démobilisé qu'il devient un hôte régulier de la rue du Bac, que les Zervos réintègrent en février 1945. C'est à ce moment-là que paraît Seuls demeurent : la dédicace portée sur l'exemplaire qu'il leur offre garde l'empreinte de ce nouveau départ et de l'amitié indéfectible qui se nouera par la suite : l'année suivante, Char invite les Zervos à Céreste, avant que le couple s'installe au Thor, près de l'Isle-sur-la-Sorgue, où ils préparent une importante exposition au Palais des papes d'Avignon pour laquelle Jean Vilar, sollicité par Char, leur proposera trois créations théâtrales : c'est la naissance du festival d'Avignon. « De la fin des années 40 aux années 60, Char séjourna régulièrement à La Goulotte, dont il appréciait le calme et l'environnement naturel propice à la marche comme le montre sa correspondance postée depuis Vézelay. Le 16 mai 1948, il tient à indiquer le lieu et la date au bas des deux poèmes qu'il vient d'y écrire : «Un oiseau...» et «Pénombre» [qui seront publiés dans Fureur et mystère]. Après la vente de sa propriété familiale des Névons (à L'Isle-sur-Sorgue), Char n'a plus de maison et passe les étés suivants avec Yvonne Zervos, soit dans l'Eure, soit à Vézelay » (Christian Limousin, Maison Zervos à Vézelay, 2019). C'est à La Goulotte que Char rédigera le poème « L'une et l'autre », qu'il enverra à PAB pour en donner une édition minuscule, qui sera faite en septembre 1957. Les Zervos seront parmi les premiers invités de Char lorsque le poète achètera en 1960 les Busclats pour en faire sa nouvelle et dernière demeure provençale.
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Quelques traces anciennes à la première de couverture. Paris, Gallimard, (24 février) 1945 1 vol. (180 x 230 mm) de 90 p. et [1] f. Demi-percaline marron, pièce de titre, couvertures conservées (reliure des années 1950 [J. Moreau, relieur à Orléans]). Édition originale. Un des 1 000 exemplaires sur châtaignier (n° 457). Envoi signé : "À Georges Bataille, intime de l'homme abrupt dans sa prison, René Char".
Seuls demeurent est le titre le plus ancien de René Char présent dans la bibliothèque de Georges Bataille, et cette dédicace est selon toute vraisemblance la première jamais faite, à en croire l’inventaire récemment établi par les librairies du Sandre et Vignes. Il s’agit en outre de l’un des rares volumes que Bataille fera relier, en l’occurrence chez J. Moreau à Orléans, où il sera muté en juillet 1951 en sa qualité de bibliothécaire. Moins de vingt exemplaires parmi les 1 283 titres répertoriés à ce jour dans sa bibliothèque sont reliés, attestant que, comme l’écrivent les libraires cités, « les difficiles conditions d’existence de l’écrivain dans l’après-guerre sont perceptibles jusque dans la modestie des exemplaires », du point de vue de leur condition tout au moins. Car c’est à n’en pas douter parce que cet exemplaire à lui dédicacé de Seuls demeurent lui tenait tout particulièrement à cœur que Bataille l’a fait ainsi établir, dans cette modeste reliure de bibliothèque, à l’exemple de L’Œuvre du marquis de Sade d’Apollinaire, des Œuvres de 1919 à 1936 de Marx Ernst, de L’Âge d’homme de Leiris ou des Exercices de style de Queneau. Peut-être est-ce le 7 avril 1945 que Char et Bataille, se rencontrant pour la première fois, s’échangent leurs derniers livres : ce Seuls demeurent et L’Expérience intérieure que nous proposons tous deux ici. Car ce jour-là, Bataille ajoute sur l’exemplaire de Madame Edwarda que Paul Éluard, en possession d’un double, avait offert au poète le 1er novembre 1944 : « j’ai finalement à me réjouir d’avoir aujourd’hui rencontré René Char » (Dans l’atelier du poète, p. 378). Leurs relations s’approfondiront lorsqu’ils se retrouveront à Carpentras, où Bataille prendra le poste de conservateur à la bibliothèque municipale. Char lui offrira par la suite L’Héraclite d’Éphèse (1948), Le Soleil des eaux (1949), Les Quatre Fascinants (1951), À la santé du serpent (1954) et La Bibliothèque est en feu (1956).
Paris, Gallimard, (24 février) 1945. 1 vol. (185 x 240 mm) de 90 pp. et [1] f. Broché. Édition originale. Un des 1000 exemplaires sur châtaignier (n° 446). Envoi signé : "À Lucien Biton avec les remerciements d'Artine et la sympathie amicale de René Char". Bandeau éditeur conservé.
le recueil témoigne des premières années d'Occupation et de l'engagement dans la résistance de René Char (1941-1943). La publication a néanmoins été envisagée par Char dès avril 1941, mais cette perspective s'estompe à partir du moment où s'organise le maquis : « Je ne désire pas publier dans une revue les poèmes que je t'envoie. Le recueil d'où ils sont extraits et auxquels en dépit de l'adversité je travaille, pourrait avoir pour titre Seuls demeurent. Mais je te répète qu'ils resteront longtemps inédits, aussi longtemps qu'il ne se sera pas produit quelque chose qui retournera entièrement l'innommable situation dans laquelle nous sommes plongés. » (billet à Francis Curel, 1941). Seuls demeurent est terminé au printemps 1943 mais, lorsque le poète envoie à Gallimard son contrat d'édition, il exprime le souhait que son recueil ne paraisse « qu'une fois la situation de notre pays définitivement éclaircie ». Le recueil est composé de trois moments : « L'Avant-monde », qui regroupe des poèmes en prose, écrits entre 1938 et 1943. René Char ajoutera à l'ensemble un dernier poème en 1945, « La Liberté », qu'il avait envoyé à José Corti en août 1942. Suit « Le Visage nuptial », un ensemble de cinq poèmes d'amour en vers datant de l'été 1938 et du début de la guerre et enfin « Partage formel » : une série d'aphorismes écrits en 1941 et 1942 portant sur le rôle du poète. Le recueil sera publié en février 1945, dans un tirage des plus restreint en grand papier : seulement 13 exemplaires sur pur fil (trois hors commerce A, B et C puis 10 chiffrés en romain), suivis de 1000 exemplaires sur châtaignier. Ces premiers tirages sont aujourd'hui forts rares.
MOT EVEREST -LE- EDITIONS
LIVRE A L’ETAT DE NEUF. EXPEDIE SOUS 3 JOURS OUVRES. NUMERO DE SUIVI COMMUNIQUE AVANT ENVOI, EMBALLAGE RENFORCE. EAN:9782839929028
Paris, N.R.F., 1945, in-4, br., 90 p. Edition originale sur papier Châtaignier. Bel envoi autographe signé au peintre Pierre Charbonnier, dont l'univers touche le mien et le complète - fraternellement / René Char / L'Isle 4 juillet 1947. Deux manuscrits autographes (3 pages 21 x 29 cm) de René Char de deux des poèmes du recueil sont joints : Médaillon et Fenaison ce dernier poème comporte également une belle dédicace toujours à Pierre Charbonnier. Annotations d'ordre typographique à l'encre bleu et rouge et au crayon de Char.
Phone number : 33 01 48 04 82 15
Paris, Gallimard, 1945. Un volume in-8, carré, broché. Minimes accrocs au premier plat, pour le reste en belle condition, non coupé.
Edition originale tirée à 1013 exemplaires, celui-ci un des 1000 sur châtaignier.