Belle provenance éditoriale pour la première collaboration de René Char et Georges Braque, alors que le poète a repris ses publications depuis 1945 aux éditions Gallimard, avec Seuls demeurent et Les Feuillets d'Hypnos. La reliure est signée de Danielle Mitterrand, qui fut formée à l'art du janséniste par Miguet. Avec une certaine réussite. Paris, H. Matarasso, (14 avril) 1949. 1 vol. (220 x 280 mm) de 146 p. et [1] f. Maroquin vert tendre, dos lisse tire doré, contreplats et gardes chèvre velours orange, couvertures et dos conservés, chemise et étui bordés (Reliure signée de D. Mitterrand). Édition originale. 4 eaux-fortes, dont 1 en couleur, par Georges Braque. Un des 170 exemplaires sur vélin du Marais, signé par Braque et Char (n° 67). Envoi signé : "À Gaston Gallimard, en pensée amicale cette histoire, cette enfance autour du cœur et sous les yeux transparents. René Char ".
Reference : 28945
C'est avec Le Soleil des eaux que s'inaugure la particulièrement importante collaboration de René Char et Georges Braque. Il a été publié peu de temps après leur rencontre lors d'une exposition de peintures et de sculptures contemporaines organisée par Christian et Yvonne Zervos au Palais des Papes en Avignon. L'un des rares textes de ce dernier où il se prête à une mise en scène, plus cinématographique que théâtrale cependant, puisque la plupart des situations se déroulent dans des cadres naturels : et pour cause, puisque le projet fut d'abord bel et bien cinématographique. René Char rédigea le scénario d'août à octobre 1946 : il raconte l'histoire d'une communauté de pêcheurs au début du siècle, en Provence, dans le Comtat Venaissin. L'implantation d'une usine au bord de la rivière Crillone qui baigne le petit village de Saint-Laurent déclenche une révolte parmi les pêcheurs de truites et d'anguilles, confrontés à la pollution de leur rivière par les rejets de chlore de cette papeterie. Comment concilier le bonheur agreste et la technique dévastatrice ? Le lieu prévu du tournage était L'Isle-sur-la-Sorgue, où devaient être recrutés bon nombre de figurants. Ce serait, dit-il « un film dont l'ambition est de faire oublier qu'il est un film, c'est-à-dire un peu plus qu'une nourriture pour les yeux : une preuve pour le coeur », qu'il souhaite partager avec Jean Vilar, à qui il avait pensé pour tenir un des rôles et à qui il écrit le 12 décembre : « Il serait urgent que je vous voie [...] J'ai écrit le scénario et les dialogues d'un film qui sera tourné au printemps dans des conditions sérieuses. » Yvonne Zervos, directrice de la galerie des Cahiers d'art, est contactée pour financer le projet ; un contrat est signé avec la société Sifdac de Serge Sandberg en février 1947. Sans expérience de la réalisation, René Char fit appel à quatre metteurs en scène successifs, qu'il se chargerait de « superviser ». Mais face aux conditions difficiles (dont la grande grève de 1947), les financiers se retirèrent et seuls quelques plans furent tournés. Char se tourne alors vers la scène : le spectacle sera créé en 1948 par la Radiodiffusion française sur une musique de Pierre Boulez et dans une réalisation d'Alain Trutat. La rencontre avec Braque, l'année suivante, donne enfin corps au projet d'une édition illustrée. C'est pour ce livre que le peintre inaugure le célèbre motif de l'oiseau ouvert, qu'il a exécuté trois planches en noir et une planche frontispice en couleurs. Les quelques textes de René Char destinés à la scène seront réunis plus tard sous le titre : Trois coups sous les arbres. Provenance : Vente "Surréalisme", Binoche-Renaud-Giquello, Paris, 27 mars 2009, Claude Oterelo exp., n° 66 ; collection privée.
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Édition originale. Un des 60 premiers exemplaires sur japon avec 20 eaux-fortes de Foujita. Spectaculaire et irradiante reliure de Thérèse Moncey. Corps d'ouvrage rogné court en tête. Paris, Éditions Excelsior, (15 octobre) 1927. 1 vol. (175 x 225 mm) de 1 f., [3] f., 145 p., [3] et 1 poème dépliant en fin de volume. Maroquin orangé, grand décor mosaïqué figurant un oiseau au centre d'un lever de soleil, dos mosaïqué orné, titre doré, tranches dorées sur témoins, contreplats et gardes chèvre velours noir avec encadrement de maroquin orange, doubles gardes de papier à décor, couvertures et dos conservés, chemise et étui bordé (reliure signée de Thérèse Moncey). Édition originale. Un des 60 premiers exemplaires sur japon impérial (n° 13), avec 20 eaux-fortes hors-texte de Foujita. Couverture illustrée par l’artiste. Tableau poème dépliant en fin de volume (« Le Vieillard sur le mont Omi »).
Ce recueil contient un ensemble de textes très différents, composés à l’occasion du deuxième séjour de Paul Claudel en Extrême-Orient, pendant la mission de son ambassade au Japon (novembre 1921 - février 1927) : des poèmes en prose sur le Japon (qui pourraient s’ajouter aux pages de Connaissance de l’Est), des considérations sur le pays (philosophie, poésie et art japonais), un discours aux étudiants de Nikkô (juillet 1923) intitulé Regard sur l’âme japonaise ainsi qu’un récit du terrible tremblement de terre et de la destruction de Yokohama, où l’auteur se met à la recherche de sa fille, Reine, à qui est dédié l’ouvrage, et qu’il crut perdue. C’est la deuxième collaboration de Claudel avec Foujita (1886-1968), qui avait illustré Connaissance de l’Est deux ans plus tôt. Vingt magnifiques eaux-fortes de Foujita - signalons que les exemplaires sur japon sont les seuls à les contenir : les autres papiers n’en contiennent que 15, puis 12. Spectaculaire et irradiante reliure de Thérèse Moncey.
Paris Gallimard 1951 In-12 Broché Dédicacé par l'auteur
EDITION ORIGINALE en papier courant. >>EXEMPLAIRE DU GUY LEVI MANO portant cet envoi autographe : «à Guy Levis-Mano cette histoire d'homme clairs et d'une rivière sombre. Son ami de t.c. René Char ». Bandeau et prospectus conservés. Très bon 0
Paris H. Matarasso 1949 1 vol. Broché in-4, broché, 146 pp. Edition originale sans les illustrations. Exemplaire sur papier ordinaire numéroté H.C. avec cette justification au stylo bleu de la main de René Char : "Il a été tiré à part, pour les amis de l'auteur, quelques exemplaires hors-commerce ne comportant pas les gravures". Et cet envoi à l'encre rose : "Pour Diane et pour Georges Bataille, cette lutte que les eaux ont emportée. Affectueusement, R. Char". Dos passé et fendillé, couverture partiellement brunie. Sinon bel exemplaire conservé sous un double emboîtage d'Elbel Libro.
S.l., Gallimard, (1951). Un vol. au format in-12 (188 x 123 mm) de 159 pp., broché.
Edition originale. Un des exemplaires imprimés du Service de Presse (SP). ''Décrit dans la dédicace "d'une lecture candide", l'ouvrage s'ouvre sur une longue citation de Pétrarque évoquant le locus amoenus d'une "vie douce, paisible, moderne et tendre", et se donne comme le récit - rédigé en un style simple et dépouillé - d'une aventure significative et perdue''. Prière d'insérer conservé. Papier légèrement oxydé. Du reste, belle condition.
Paris Gallimard 1951 1 vol. Broché in-12, broché, 159 pp. Première édition publique après celle illustrée par Braque. Un des 55 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, en belle condition.