Paris, Gallimard, coll. « série noire », (26 janvier) 1995, (10 mai) 1996 et (10 avril) 1998. 3 vol. (120 x 180 mm) de 283, 314 et 250 p. Brochés. Édition originale. Rare réunion des tout premiers tirages pour chacun des titres. Envois signés : « Pour Alfred [Eibel], ce [Total Keops] parce que Marseille est ainsi. Avec mon meilleur souvenir et le plaisir de vous revoir à Étonnants voyageurs » ; « Pour vous Alfred, ce [Chourmo], petite suite marseillaise qui se cherche un bonheur, à vous Jean-Claude Izzo » ; « Pour toi, Alfred, cette [Solea] marseillaise qui vibre du mal qui nous [illisible]. À toi, la poésie de ces lignes, et l’amitié... Jean-Claude Izzo ».
Reference : 28156
L’héritage italien d’Izzo est aujourd’hui extrêmement vivace de l’autre côté des Alpes, où l’auteur « a pris une dimension mythique. Il est revendiqué comme chef de file par une génération de jeunes auteurs de gialli (polars). Et des fans se rendent à Marseille en suivant un itinéraire Izzo : ils visitent les lieux où se déroulent les romans, refont le parcours des personnages… » selon son ami musicien Gianmaria Testa. Le personnage qu’il a créé, l’enquêteur Fabio Montale, tient son nom du poète italien Eugenio Montale ; c’est ce policier déclassé et fils d’immigrés, qui apprécie la poésie, le jazz, la pêche et les femmes, qui est au centre de sa trilogie marseillaise, publiée entre 1995 et 1998. Son origine vient d’une simple nouvelle, écrite en 1993 pour la revue Gulliver. De cette publication, poussé par Michel Le Bris et Patrick Raynal, Izzo extrapole un magnifique polar Total Khéops, publié par Gallimard en 1995. Le roman séduit un large public et obtient le Trophée 813 – le Goncourt du polar –, après La Sirène rouge de Maurice G. Dantec. Après la publication de Chourmo et Solea, il refusera de poursuivre les aventures de Fabio Montale, malgré les fortes sollicitations de Gallimard : « J’ai écrit le premier sans savoir que j’allais en écrire un deuxième. En revanche, je savais que je n’en écrirais pas cinquante. En entamant Solea, je prévoyais d’en finir avec Fabio Montale […] Il y a un peu de moi en lui évidemment. Des choses personnelles, des valeurs : le plaisir de manger, ou de boire du bon vin, par exemple. Mais j’ai horreur de la pêche, par contre… […] On me dit souvent que c’est noir et pessimiste, mais le plus beau compliment que l’on me fait régulièrement, c’est de dire que, lorsqu’on referme Solea, on a une putain d’envie de vivre ! Je suis touché, car c’est la sensation que ça me fait quand je lis Jim Harrison. » Alfred Eibel, critique littéraire réputé, passionné de polar et de cinéma, collabora régulièrement au Quotidien de Paris, aux Nouvelles littéraires, aux Lettres Françaises, au Figaro et au Magazine littéraire. Il publia notamment l’Almanach du polar en 1997.
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