‎COHEN (Albert)‎
‎Carnets. 1978‎

‎ Paris, Gallimard, (16 mars) 1979 1 vol. (145 x 215 mm) de 190 pp. et [1] f. Broché. Édition originale. Un des 65 premiers exemplaires sur vélin d'Arches Arjomari-Prioux (n°45), seul papier.‎

Reference : 25160

‎Albert Cohen est un obsessionnel, mais l'écrivain est si talentueux et l'homme si lucide qu'on ne se lasse jamais de (re)lire le « ressasseur ». S'il revient, dans son journal, sur ses « folies » de coeur (pour sa mère, son ami d'enfance, ses « merveilleuses » et son peuple), si sa soif de Dieu se heurte toujours à l'impossibilité de croire et sa hantise de la mort est tragiquement présente, il les exprime sur un mode nouveau : l'invocation rythmée, voire l'incantation, qui imprime à ces pages les accents poignants d'une prière aux morts. Toutefois, par-delà le pathétique, ce journal est aussi le testament intellectuel d'un « condamné à l'horrible honneur de la lucidité. » Cohen appartient, en effet, à la lignée des hyper-conscients, détenteurs de deux ou trois vérités fondamentales : Dieu est une invention de l'Homme et la vie éternelle une création de l'imagination affolée par la mort : « Oh, que tout cela est nègre et magique et infantile ! " Non coupé. Etat de neuf. ‎