‎BLEUSTEIN-BLANCHET (Marcel)‎
‎La Nostalgie du futur‎

‎ Paris, Robert Laffont, (16 décembre) 1976 1 vol. (165 x 250 mm) de 267 pp., 1 et [1] ff. Broché. Édition originale. Un des 25 premiers exemplaires nominatifs, celui-ci pour M. le premier Ministre Raymond Barre.‎

Reference : 25142

‎Autobiographie du créateur de Publicis, La Nostalgie du futur est l'un des premiers ouvrages à vanter les mérites de la publicité, qu'il oppose à la simple réclame ou au simple slogan. Marcel Bleustein, lorqu'il crée Publicis en 1926 (composé à partir du mot « Publicité » et du dernier chiffre de l'année en cours, le six) dans un petit appartement du Faubourg-Montmartre, se voit reprocher par son père - négociant en meubles - cette carrière, et de ne chercher qu'à vendre de la poudre de perlimpimpin et de l'interroger : « Tu vas vraiment aller vendre des courants d'air ? », lui assène-t-il. Mais il sera aussi son premier soutien et Marcel Bleustein signera ses premiers contrats dans l'entourage professionnel de son père : une affiche pour le comptoir Cardinet, et deux slogans : « Un meuble signé Lévitan est garanti pour longtemps » et « Brunswick, le fourreur qui fait fureur ». En 1929, lorsque Publicis devient le concessionnaire exclusif de la publicité radiophonique des Postes d'État, l'agence devient incontournable pour les nouveaux commerçants, et créateurs des premiers slogans de grandes marques, alors à leurs débuts : « Dubo, Dubon, Dubonnet », « Du pain, du vin, du Boursin », ou encore « André : un chausseur sachant chausser », en font partie. Il introduit aussi en France le premier journal parlé et permet à Édith Piaf de chanter à la radio pour la première fois de sa carrière. La radio devient le média par excellence, qu'il va exploiter au maximum en créant plusieurs régies : d'abord Régie Presse, en 1937, puis, l'année suivante, le fameux groupe Médiavison - Jean Mineur, dévolu au cinéma. L'agence, devenue l'un des plus grands groupes mondiaux, déménage après-guerre aux Champs-Elysées. Marcel Bleustein est également le créateur du premier sondage d'opinion en France, en 1954. C'est sa fille, Elisabeth Badinter, qui deviendra présidente du Conseil de Surveillance du groupe à sa disparition, en 1996. Les « courants d'air » avaient, depuis 1929, bien brassé et cet effet papillon avant l'heure lui donnera ce fameux mot : « ce vent-là a fait tourner pas mal de moulins ». ‎