‎DERMÉE (Paul)‎
‎Le Volant d'ArtimonPoèmes‎

‎ Paris, J. Povolozky, coll. « Z », (15 octobre) 1922 1 vol. (190 x 240 mm) de [22] f. Broché, couverture illustrée. Édition originale, illustrée de 3 bois gravés (dont 1 en couleurs en couverture) de Louis Marcoussis. Un des 10 exemplaires sur hollande (n° XI). Envoi signé : « [nom du dédicataire effacé], poète et dramaturge du subconscient, en bien sympathique hommage. Paul Dermée. X 1928 ».‎

Reference : 18412

‎Rare publication toute dédiée au Cubisme Acteurs majeurs du mouvement cubiste dans leur domaine, Paul Dermée (1886-1951) et Louis Marcoussis (1878-1941) furent l'un et l'autre très proches de son plus célèbre ambassadeur : Guillaume Apollinaire. Camille Janssen, alias Paul Dermée, quitta Liège en 1910 pour rejoindre Paris, où Louis Marcoussis, né à Varsovie et déjà installé dans la capitale depuis 1903, vient d'y faire la rencontre d'Apollinaire qui lui dédicace un exemplaire de L'Hérésiarque ; grâce à ce dernier, qui lui a conseillé de franciser son nom (Ludwig Casimir Ladislas Markus), Marcoussis rejoint le mouvement cubiste et le groupe de la Section d'or. L'artiste « chéri des poètes » comme le surnomme Éluard fera plusieurs portraits d'Apollinaire. Il dut aussi participer au célèbre banquet anniversaire donné en l'honneur du ‘poète assassiné', le 31 décembre 1916 à Montrouge, initié par Dermée. Le Volant d'Artimon, paru en 1922, réunit donc deux artistes et deux parcours riches de l'aventure cubiste et est l'un des rares témoins - parfait en tous points - de cette alliance que seul Marcoussis sut créer entre le texte poétique et l'image. « Bibliophile, lettré et doté d'un sens inné de la poésie, Marcoussis excelle pour transposer le langage écrit en langage plastique ». Cette rare édition présentée dans la collection très avant-gardiste « Z », est l'oeuvre du libraire, galeriste et éditeur russe Jacques Povolozky dont la librairie, de septembre 1913 à août 1932, soutint et représenta les avant-gardes de son époque. Dermée n'est bien entendu pas étranger au nom de la collection empruntée à la revue au numéro unique qu'il avait fondé deux ans plus tôt. ‎