Paris, L'Atelier des brisants, coll. "Rencontre", (2 octobre) 2002 1 vol. (145 x 180 mm) de 133 pp. et [5] ff. Broché. Edition originale. Envoi signé : "Pour Alexandre [Galperine], dans l'amitié partagée d'un grand irréductible. André Velter".
Reference : 17112
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L'Isle-sur-la-Sorgue 2 novembre 1947, 21x26,9cm, 1 page sur une feuille.
Lettre autographe signée de René Char de 11 lignes écrites à l'encre noire. Pliures inhérentes à l'envoi postal. René Char écrit cette lettre à René Wintzen, ancien rédacteur en chef de Documents,revue des questions allemandes. René Wintzen commence alors à faire paraître une revue littéraire, Vent debout, dont il a envoyé à Char un exemplaire. Le poète l'encourage et lui dit de persévérer tout en « discriminant le bon grain de l'ivraie ». René Char s'excuse de ne pas avoir de texte achevé à lui fournir : « je le regrette. J'écris peu et ne suis qu'accessoirement poète ! ». Cette mise en avant d'une écriture rare correspond à l'idée que René Char se fait de la poésie et qu'il oppose au travail prôné par Valéry. René Char écrit peu et se soumet aux exigences de la poésie : « Je ne triche jamais. Il m'est arrivé d'attendre six mois un mot ou une formule [...]. C'est l'exigence de la poésie. Une exigence absolue. Aucun mot n'est gratuit. » (entretien entre René Char et Édith Mora, Nouvelles littéraires, 1965). L'auteur montre également une distanciation vis-à-vis de la poésie en cette fin de décennie. En effet, Char expérimente alors des genres nouveaux : il s'essaie au ballet avec La Conjuration en avril 1947, mais aussi au théâtre avec Le Soleil des eaux, à la musique en compagnie de Boulez, et enfin au cinéma. Il ne quitte toutefois jamais la poésie et publie la même année Le Poème pulvérisé. La modestie de Char quant à son statut de poète exprime bien l'assujettissement de l'artiste à l'exigence de la poésie. - Photos sur www.Edition-originale.com -
1983 In-4 (h. 30 cm.), 144 pp. couverture souple.
Très bon état. Libraire membre du S.L.A.M. (Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne) et de la L.I.L.A. (Ligue Internationale de la Librairie Ancienne). N'hésitez pas à prendre contact par mail pour des photographies et des détails supplémentaires, pour des recherches ou des estimations de livres anciens et rares.
L'Isle-sur-la-Sorgue 19 mai 1953, 21x13,5cm, 2 pages sur une feuille.
Lettre autographe signée de René Char à René Wintzen de 9 lignes à l'encre noire. Pliure inhérente à l'envoi postal. Le correspondant de René Char est l'ancien rédacteur en chef de Documents,revue des questions allemandes, René Wintzen, et René Char lui confie « je lis régulièrement votre revue Documents ». René Wintzen publie depuis la fin de la guerre une revue, Vent debout. Il organise également des rencontres entres auteurs. René Char le remercie pour sa lettre et lui assure que ses sentiments pour lui sont restés sympathiques. Le poète lui fait part de sa défiance envers les journalistes : « On ne se montre hélas jamais assez méfiant à l'égard de la légèreté des journalistes, ces spécialistes parisiens des fausses situations ». Cette suspicion vis-à-vis des journalistes remonte à la fin de la guerre. René Char est alors célébré sous le nom de Capitaine Alexandre pour sa participation active à la Résistance. Au même moment, le journal communiste Rouge Midi, commence une campagne de calomnie en accusant le poète de libertinage et de détournement de marchandises. Ces accusations touchent René Char et sa colère augmente démesurément quand un des journalistes du Rouge Midi, Georges Dubois, est suspecté d'avoir commandité le meurtre de son compagnon de guerre Gabriel Besson. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Céreste, (octobre) 1944. 2 tirages argentiques noir et blanc (11,5 x 70 mm) contrecollés sur 1 carte (130 x 160 mm). Deux tirages originaux, légendés par René Char, au milieu des habitants de Céreste. Envoi signé au verso : « À Max-Pol Fouchet, affectueusement, René Char », avec note autographe « Céreste, basse Alpes, à la Libération, Été 1944 (retour d'Alger). »
Le premier cliché présente René Char en blouson américain Field Jacket M-41 orné des galons de capitaine et d'un insigne en tissu de parachutiste de la R.A.F. en compagnie des Ginoux, le cantonnier du village et sa mère à laquelle, « craignant une perquisition, [il] demanda un jour [...] de cacher des codes et autres documents importants sous ses jupons » (René Char, Bibliothèque nationale, p. 76). Le poète l'a légendé de sa main : « ces trois-là se comprenaient... » L'autre photographie, prise le même jour et toujours à Céreste, le présente sous le même uniforme, parmi un groupe de villageois et de quelques gendarmes avec cette autre légende, toujours de sa main : « un rocher de braves gens ». La jeune fille qui porte une robe à carreaux et se tient au premier rang est Mireille Sidoine, la fille, âgée de onze ans, de Marcelle Sidoine-Pons, la « renarde » des Feuillets d'Hypnos en son poème 222. René Char vient de rentrer d'Alger, où il avait été appelé le 15 juillet par l'état-major interallié pour préparer le débarquement de Provence qu'il regagne en septembre, affecté au bureau liquidateur de la Section des atterrissages et des parachutages (Sap). Ces clichés sont pris par Irisson, le photographe ami de Char, dans le but de tourner un film documentaire sur la Sap et le maquis de Céreste qui n'aboutira pas. D'autres épreuves sont connues, Irisson en ayant tiré plusieurs autres à partir de 1945, dans des formats plus grands (100 x 170 et 120 x 180 mm), mais elles sont postérieures aux épreuves strictement d'époque, comme celles que nous présentons ici, plus petites. Ces photographies auront probablement été offertes par René Char à Max-Pol Fouchet, en même temps que son portrait dédicacé (cf. n° 74), au moment où il prépare la publication de ses Feuillets d'Hypnos dont des extraits paraîtront dans Fontaine.
Paris, Variété, (14 novembre) 1947. 1 vol. (145 x 195 mm) de 29 p., [1] et 1 f. Broché. Édition originale. Tirage unique à 550 exemplaires sur B.F.K. de Rives. Un des 50 premiers exemplaires hors commerce réservés à l’auteur (n° 19). Carte postale de Lely (120 x 75 mm) et photo de Greta Garbo (90 x 140 mm) jointes. Précieux exemplaire, personnel, de René Char qui, comme souvent, a porté la mention « mon exemplaire » sur le papier cristal, en première de couverture. Envoi signé : « René, l’herbe où nous étions couchés, le 17 novembre 1942, face au vallon de la Valmasque, aurait voulu nous apaiser : muette, elle avait la confidence du destin… Ami, que le bonheur soit toujours à portée de ta main. Ton frère Gilbert ».
Le texte de cette conférence donnée à Paris le 2 juillet 1946 (carton à parution conservé) constitue la première manifestation d'un intérêt public pour René Char, en même temps que la condamnation sans appel d'une certaine « poésie de résistance » et « le misérable retour à l'alexandrin observé au lendemain de la défaite ». Lely s'en prend ainsi à Aragon, sacré « poète national », se plaisant à rappeler que c'est Char qui trouva en 1932 le titre du tract surréaliste l'excommuniant : « Paillasse ! ». Char a conservé dans l'exemplaire une carte postale que Lely lui avait envoyée au début de la guerre : « [Ch]er René, je commence [à m]e trouver inquiet de [ton] silence. Ne serais-tu [p]lus à Nîmes ? Rassure-[mo]i, je te prie. Je te [ré]pondrai longuement. [Po]ur l'instant, je te cherche. Fraternellement, Gilbert ». La carte, oblitérée le 15 septembre 1939, est adressée à « Monsieur René Char, 173e RAL, 2e CR-6e pièce, Nîmes » ; elle a été retaillée par le poète, sans doute pour pouvoir la garder dans ses papiers, vraisemblablement moins pour garder intact le souvenir écrit de l'ami que conserver la photographie du visage de Greta Garbo ! Le cliché est une photographie de la M.G.M., que nous joignons à l'ensemble, extraite d'un film que nous n'avons pas pu identifier. Il est assez émouvant de penser que Char ne s'est pas séparé de cette photo au début de la guerre voire au long de ces années de Résistance, avant de la joindre au livre de Lely. Le volume est illustré de 4 planches hors-texte, parmi lesquelles figure la photographie de Char entouré des Ginoux mère et fils, dont nous proposons par ailleurs le tirage que le poète a offert à Max-Pol Fouchet.