S.l., Bernard Dufour, 1984, in-folio, en feuilles, non paginé, emboîtage. (GA1)
Reference : 9000150
Suite de 16 eaux-fortes (dont l'une au format 660 x 480 mm, conservée dans un portfolio à part). Un des 4 H.C.
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Édition originale ornée de 141 bois gravés entièrement coloriés à la main en 1522, dont le portrait à pleine page de Geyler, 40 bois à pleine page et 100 bois dans le texte. Strasbourg , J. Schott, 1522.In-folio, car. goth., 35 ff. (sur 37) ornés de 6 grands bois à pleine page; 118 ff. ornés d’1 bois gravé à pleine page ; (28) ff. (sur 29) ornés de 18 grands bois à pleine page ; 110 ff. ornés de 6 grands bois à pleine page ; 41 ff. (sur 42, manque le f. 38) ornés de 9 bois à pleine page. Port. sur bois au titre, attribué à Wechtelin. [Postille sur les quatre évangiles pour toute l’année, le carême et les fêtes de quelques saints.] Manque les feuillets xv-xvi de la 1ere partie, a1 de la 3e partie, xxxviii, soit 332 feuillets sur 336. Principales déchirures : page de titre de la 2e partie déchirée, une demi-page de texte manquante au feuillet lxiii, déchirure avec manque aux ff. C6 et E2 partie 2. Demi-vélin à nerfs, plats cartonnés décorés. Reliure de l’époque. 282 x 192 mm.
Édition originale ornée de 141 bois gravés entièrement coloriés à la main en 1522, dont le portrait à pleine page de Geyler, 40 bois à pleine page et 100 bois dans le texte.Geyler de Kaiserberg est un fameux prédicateur, né à Kaiserberg (Alsace) en 1445, mort à Strasbourg en 1510. Il étudia la philosophie et les belles-lettres à Fribourg en Brisgau, puis la théologie à Bâle. En 1478, il fut appelé à Strasbourg comme prédicateur. Sa réputation fut immense ; il s’élevait avec indignation contre l’incurie et les vices des moines dans un langage pittoresque et imagé qui, à cette époque, arrachait des larmes d’admiration, et qui, aujourd’hui, paraîtrait baroque et dépourvu de goût. On dut à ses prédications l’abolition de certaines cérémonies catholiques contraires à la dignité du culte divin. La chapelle de Saint-Laurent, où il prêchait, étant devenue trop petite, on construisit, en 1486, la magnifique chaire qu’on voit encore aujourd’hui dans la cathédrale de Strasbourg.« Ouvrage très rare ; avec beaucoup de gravures sur bois de la main de Hans Wechtlin (nommé Pilgrim), sur le titre le portrait de l’auteur. Incomplet ». (Catalogue de la collection de tableaux anciens et modernes de M. C. Rhaban Ruhl, n°596)Superbe illustration, principalement due à Hans Wechtlin, constituée d’un grand portrait de Geiler au titre, de quarante grands bois gravés à pleine page (huit de ces planches sont répétées, soit un total de 32 bois originaux), et de 100 bois gravés (quart-de-page ou de moindre taille), certains répétés. « L’art de Hans Wechtlin, artiste cité au début du XVIe siècle dans les archives de la ville de Strasbourg, est connu uniquement par la série des quarante-trois gravures sur bois représentant différents épisodes de la vie de la Vierge et de la vie du Christ. Ces gravures n’apparaissent jamais toutes dans un même livre et la première d’entre elles à avoir été imprimée se trouve dans un ouvrage de 1506 (...) sorti des presses de Johann Knobloch (...). Par la suite, et hormis deux exceptions qui peuvent s’expliquer par un prêt ponctuel, l’ensemble des bois se trouve en la possession de l’imprimeur Johann Schott. (...) Devant la force de ces images et leur impact sur les fidèles, il n’est pas étonnant que Johann Schott ait pu facilement les réutiliser pour illustrer d’autres textes religieux (...). Les estampes de Hans Wechtlin ont certainement été vendues à l’unité, car elles remplaçaient facilement, et à moindre coût, les petites peintures de dévotion. Le prédicateur strasbourgeois Johann Geiler y fait d’ailleurs allusion dans un de ses sermons : « Si tu ne sais pas écrire ni même lire, alors prends pour toi une image où est dessinée la visite de Marie à Élisabeth, tu en achètes une pour un pfennig, regarde-là et considère combien elles ont été heureuses, et reconnais‑le dans la foi ». (...) Johann Schott est l’imprimeur strasbourgeois qui a commandé très tôt et presque systématiquement des bois sur mesure à des peintres, et l’art de Hans Wechtlin est, en ce début de siècle, un des plus novateurs à Strasbourg » (Alice Klein). Les gravures sur bois de notre recueil avaient donc pour fonction d’instruire, d’émouvoir et de marquer les esprits. Le fait que ces gravures soient ici coloriées renforce encore l’impact que ces images pouvaient avoir sur les lecteurs, et le caractère précieux de l’objet. Hans Wechtlin était peintre à la cour du duc René II en 1506 et fut actif à Strasbourg jusqu’à la fin de la deuxième décennie du XVIe siècle.« En 1516, le peintre et dessinateur Hans Wechtlin se trouve désigné comme membre de la maitrise de la corporation des peintres et indiqué comme un des principaux maîtres dans les différends qui surgirent entre la Municipalité, le Conseil des Vingt et les gâte-métiers, et ceux où fut mêlé Hans Hage, établi depuis 1506 à Strasbourg. Il faut remarquer que dans les registres de Strasbourg il est nommé toujours comme peintre, mais jamais comme graveur sur bois, de manière à nous laisser dans l’incertitude quant à cette dernière attribution […]Il se rapproche dans son style de celui de Hans Baldung Grün, mais avec moins de fantaisie et d’énergie dans le dessin. Ses premières gravures sur bois, comme celles de la Passion de 1508 et quelques-unes de ses pièces en clair-obscur, appartiennent encore à l’ancien style allemand de composition du commencement du XVIe siècle, tandis que ses clairs-obscurs postérieurs dénotent un développement plus libre de son talent et plus analogue à l’époque… » (J.D. Passavant, Le peintre-graveur).Hans Wechtlin was a German Renaissance artist, active between at least 1502 and 1526, whose woodcuts are his only certainly surviving work. He was the most prolific producer of German chiaroscuro woodcuts, printed in two or more colours, during their period in fashion, though most of his output was of book illustrations. He was born in about 1480-85, presumably in Strasbourg, then in Germany and now in France, where his father, also called Hans Wechtlin, was a cloth merchant. Most of his identified works are woodcut book illustrations, the first, scenes from the Life of Christ, are from a Strasbourg book of 1502, and the last is a Strasbourg title-page of 1526. In 1505 he began a year of employment as a painter to René II, Duke of Lorraine in Nancy. After he left Nancy he was in Wittenberg in 1506‑1507, where he must have met the court painter, Lucas Cranach the Elder. He became a citizen of Strasbourg in 1514, and by 1519 was a master of the painter’s guild there. He left 19 single-leaf woodcuts, apparently made in the period 1505-15, and is mainly remembered for his 12 chiaroscuro woodcuts, which are all extremely rare. The dating of these has been much discussed by art-historians, as part of the very tangled issue of the development of the German chiaroscuro woodcut. Bartrum assigns them "towards the end" of the 16th century. No surviving paintings are attributed to him, although a few drawings have been, tentatively. As with most artists in woodcut, art historians now consider that Wechtlin probably just designed the woodcuts, leaving the block-cutting to a specialist "formschneider" who pasted the design to the wood and chiselled the white areas away. The quality of the final woodcuts, which varies considerably, depended on the skill of the cutter as well as the artist.His best known book illustrations in his own time were 135 woodcuts from Sebastian Brant's 1502 edition of Virgil's Aeneid, "perhaps the most influential book illustrations ever produced in Europe", though the attribution to him is not universally agreed. This was the first printed Virgil with illustrations. En tête du volume se trouve relié : Beringer, Jacob. Das Nüw Testament kurtz und grüntlich in ein Ordnung und Text die vier Evangelisten mit schoenen Figuren durch auss geführt sampt den anderen Apostolen : und in der keiserlichen Stat Speyer volendet durch Jacobum Beringer Leuiten.Strasbourg, Johann Schott, 1527.In-folio de 217 feuillets, 63 grands bois à pleine page enluminés à l’époque, manquent le titre et les 3 feuillets xii, xiii et ccv avec deux bois, 2 ff. avec des bois coupés aux 2/3. Édition originale de ce Nouveau Testament, dans la traduction luthérienne, « harmonisé » par Jacob Beringer, chapelain de la cathédrale de Spire et sympathisant luthérien. Ouvrage illustré de 63 grands bois à pleine page en coloris d’époque, attribués pour certains à Henrich Vogtherr (1490-1556). Cinq de ces illustrations ont été caviardées en raison de la présence de scènes de nudité ou de représentations du diable. Jacob Beringer a combiné entre eux les quatre Évangiles pour en faire un récit continu, pratique relativement courante au XVIe siècle. « D’où la conception de grandes planches précédées d’un résumé de huit vers et présentant simultanément plusieurs scènes qui s’inscrivent dans l’espace et visualisent les événements ou paraboles principaux, selon l’ordre chronologique. L’esprit en est analogue à celui de vitraux narratifs, mais l’espace restreint de la feuille et la non séparation des épisodes aboutissent à des collages parfois disparates, mais qui, dans les meilleurs planches, celles de Voghterr pour les Épîtres, sont d’un effet visuel assez étonnant, grâce à une composition habile, où un humour bonhomme et faussement naïf est souvent présent. Huit illustrations sont de Voghterr (titre - ici absent -, pl. 27 des Évangiles, 7 et 11 des Actes des Apôtres, 5 à 7 et 11 des Épitres), les autres provenant de deux mains différentes, deux compagnons restés anonymes. On sent tout de même que Voghterr a été le maître d’œuvre et qu’il a supervisé l’ouvrage de ses aides, esquissant plus d’une fois une composition ou un personnage (...). Les illustrations, surtout celles de la main du maître, contiennent d’assez nombreuses attaques anticatholiques (…). En‑dehors du frontispice et de quelques planches de Voghterr d’une composition claire et équilibrée malgré les contraintes particulières qui lui étaient imposées, on aurait tendance à juger trop sévèrement la majorité des autres planches, souvent trop foisonnantes et dont les nombreux petits personnages parfois malhabiles prêtent à sourire. Mais le plaisir de la narration est si apparent, de nombreux détails si savoureux qu’il ne faut pas bouder son plaisir et considérer ces images comme des bandes dessinées avant la lettre ». (Muller).Ce graveur vécut principalement à Augsbourg, Wimpfen, Strasbourg, Zürich et Vienne. A travers l’évolution de la vie mouvementée de cet artiste contemporain de Luther (1490-1556), nous notons une double influence. D’une part, celle de la Réforme sur les productions artistiques : celles-ci changent de nature, de support, de thème et de fonction, pour devenir essentiellement des images imprimées illustrant ou accompagnant l’écrit. D’autre part, l’influence inverse de l’art sur la Réforme : les transformations artistiques et esthétiques ont accompagné - et parfois précédé- les idées de la Réforme, l’art de la gravure ayant surtout un rôle pédagogique, didactique, et propagandiste. Mais pas uniquement ; il sait parfois être également ludique et décoratif.Les caractéristiques principales de ce graveur sont : - la dialectique très présente chez Vogtherr entre l’art engagé (propagande religieuse) et l’art ornemental (jouissance privée). - l’appartenance et la fidélité de l’artiste à la Réforme sans laquelle "il serait sans doute resté un artiste, ou plutôt un artisan de second ordre". - son insertion (mais de manière moins radicale que Dürer) dans le mouvement social et politique qui a abouti à la guerre des paysans de 1525, surtout à travers la figuration du Karsthans, le paysan évangélique des Flugschriften, les tracts illustrés et polémiques. - la spiritualité propre de Vogtherr, très anti-cléricale, et nourrie d’une véritable spiritualité évangélique.Vogherr graveur étant aussi écrivain, les sources écrites sont prises en considération. Parmi les images les plus intéressantes pour un bibliste et théologien, mentionnons sa collaboration à la Leieinbibel de 1540, une Bible entièrement en images (186 gravures), ses 200 vignettes pour la Bible de Köpfel - die gantz Bibel - (1529-1530), ses métaphores visuelles de la foi (Le navire des pèlerins ; le réformateur en jardinier), d’étranges gravures comme L’homme divinisé (Der vergottet Mensch), où textes et images s’interpénètrent en une sorte de profession de foi mystique.En matière d’image, la Réforme ne fut pas uniquement iconoclaste ; elle fut aussi iconographe, c’est-à-dire qu’elle utilisa l’image comme une écriture. Recueil exceptionnel dont les 204 gravures, 103 à pleine page et 101 in texte, ont été magnifiquement peintes à la main à l’époque. Bibliographie :Premier titre : Dacheux 8 ;. VD16 G 788 ; Alice Klein, Les gravures d’illustration de Hans Wechtlin, peintre et graveur à Strasbourg à l’aube du XVIe siècle. Ritter 986.Illustration : 141 bois gravés (portrait de 19 x 16 cm environ, 40 bois de 21,5 x 16,5 environ, et 100 bois de 8 x 5 cm environ).Second titre : Pietsch 114 ; Bibelsammlung der Wurttembergischen Landes-bibliothek, Stuttgart 1987, n° E 167 & 168 VD16 B 4378 ; Frank Muller, Heinrich Voghterr l’Ancien. Un artiste entre Renaissance et Réforme, pp. 244 à 246 ; Ritter 2309.
« Sade entend faire d’’Aline et Valcour’ son chef-d’œuvre ». (Gilbert Lely). Paris, chez la Veuve Girouard, 1795. 4 tomes en 8 volumes in-12 de : I/ (1) f.bl., xiv pp., 150 pp., 2 gravures hors-texte ; II/ (2) ff., pp. 151 à 315, 2 gravures hors-texte ; III/ (2) ff., 234 pp., (1) f. d’errata, 3 gravures hors-texte ; IV/ (2) ff., pp. 261 à 503 (saut de pages sans manque de la p. 234 à 261), (1) f. d’errata, 1 gravure hors-texte, 8 ff. brunis ; V/ (2) ff., pp. 5 à 267, 1 gravure hors texte, pte. restauration à l’angle inf. de la p. 141, pt. trou p. 219 ; VI/ (2) ff., pp. 269 à 575, 2 gravures, pte. brûlure p. 291, défaut d’impression à la p. 563 ; VII/ (2) ff., 204 pp., 2 gravures hors-texte, défaut de papier p. 143 ; VIII/ (2) ff., pp. 206 à 374, 2 gravures hors-texte. Qq. rares rousseurs pâles ou brunissures. Soit un total de 15 gravures sur 16 (comme dans la plupart des exemplaires la planche libre du tome 3 fait défaut). Demi-veau blond, dos lisses ornés de filets dorés, tranches peigne. Petite galerie de vers aux mors des vol. 1, 4 et 5. Reliure du XIXe siècle signée de Raparlier. 123 x 77 mm.
Édition originale d’une insigne rareté, de l’un des ouvrages les plus célèbres du marquis de Sade (1740-1814), paru pendant la révolution. Ce roman philosophique est l’un des plus grands du XVIIIe siècle « à côté de ses modèles ‘Cleveland’ et ‘La Nouvelle Héloïse’, mais aussi ‘Candide’ et ‘Jacques Le fataliste’ » (Michel Delon, Pléiade). Homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l'érotisme et à la pornographie, le « divin marquis » aura légué à la postérité les mots dérivés de son nom. L'expression d'un athéisme anticlérical virulent est l'un des thèmes les plus récurrents de ses écrits et la cause de leurs mises à l'index. Sade a écrit Aline et Valcour de 1786 à 1789, alors qu’il était incarcéré à la Bastille. Ce roman est le premier de ses ouvrages à avoir été publiés sous son vrai nom. Le roman paraitra finalement en 1795, au prix de la persévérance de son auteur et modifié au gré des événements qu'on pourrait définir, dans le cas de Sade, comme le désir de plaire à un public en satisfaisant par ses corrections les autorités. « ‘Fruit de plusieurs années de veilles’, le roman d’Aline et Valcour a pu être composé, parallèlement à d’autres écrits de moindre envergure, entre le 28 novembre 1785, date de l’achèvement du rouleau de ‘Sodome’, et l’époque du 1er octobre 1788 où, dans le ‘Catalogue raisonné’ de ses ouvrages, l’auteur a mentionné un tel roman, soit qu’il ne fût encore qu’à l’état de brouillon corrigé, soit que les ‘beaux cahiers’ du captif en eussent déjà reçu le texte mis au net. Les deux cas justifient également le millésime de 1788 que Sade a cru devoir noter pour l’édification de ses lecteurs, en ajoutant sous le titre d’’Aline et Valcour’ : ‘Ecrit à la Bastille un an avant la Révolution de France’… C’est seulement en août 1795 que Sade aura la joie de serrer dans sa bibliothèque, à côté de ‘Justine’ qui les y attendait depuis quatre années, les élégants petits volumes ‘d’Aline et Valcour’. Les quatre tomes d’’Aline et Valcour ou le Roman philosophique’, comprenant chacun deux parties, se présentent en huit volumes, reliés parfois en six et mesurant environ huit centimètres sur treize. Il en existe théoriquement trois éditions, mais qui proviennent du même tirage, commencé en 1791, interrompu en 1794 par le meurtre légal de Girouard, repris et achevé en 1795. Ces trois éditions, selon toutes apparences, mises en vente simultanément, ne diffèrent entre elles que par le contenu des pages de titre – dont l’une notamment est encore datée de 1793 : les autres ont été refaites – et par le nombre des eaux-fortes qui, de quatorze dans les éditions A et B, passent à seize dans l’édition C. Ajoutons que les trois versions de la page de titre se trouvent parfois représentées au hasard des huit parties d’un seul et même exemplaire… ‘Sade entend faire d’’Aline et Valcour’, a écrit M. Jean Fabre dans une récente préface, non pas son œuvre la plus secrète ou la plus forte, mais son chef-d’œuvre, avec tout le soin, le poli et l’équilibre qu’implique ce terme. Il pensait confondre ses persécuteurs, ridiculiser ses détracteurs, en se révélant au plus large public comme le dernier en date, mais l’égal de tous ceux qu’il admirait, philosophes et romanciers dont il avait recueilli l’héritage, pour en tirer ce qu’on y pouvait trouver de plus positif, de plus capiteux et de meilleur »… Si les syllabes maudites du nom de son auteur n’eussent détourné d’un tel ouvrage la critique universitaire, le roman d’’Aline et Valcour’ – d’une langue toujours décente, en dépit de la hardiesse des passions – serait inscrit depuis longtemps au nombre de ces fictions universelles qui, pareilles au ‘Décaméron’, à ‘Don Quichotte’ et à ‘Gulliver’, ont ouvert de nouvelles demeures à l’imagination des hommes. » (Gilbert Lely, Sade : Etudes sur sa vie et son œuvre). « Publié en 1795 et réédité enfin en 1956, cet ouvrage, parmi tous ceux de Sade, est celui qui devrait devenir le plus rapidement classique, car, si les situations y sont osées, le style en est toujours ‘moral’. Il s’agit d’un roman par lettres qui nous raconte parallèlement deux histoires distinctes n’ayant pour liens que la parenté des personnages. Un père débauché, le président de Blamont, pour abuser de sa fille, Aline, veut la marier au financier Dolbourg, libertin de ses amis […] A ce premier récit se mêle l’histoire de Lénore et de son ‘amant’, Sainville. Des pirates ont enlevé Lénore et tandis que, de pays en pays, elle déjoue les ruses des libertins qui la convoitent, Sainville la recherche à travers le monde. Il s’agit au fond de deux romans dans le roman qui contiennent peut-être les plus belles pages que nous ait léguées la littérature du XVIIIe siècle. Les œuvres de J.-J. Rousseau pâlissent à côté de la description de l’Île de Tamoé, description qui nous livre, par la bouche de Zamé, le roi de l’île, le message ‘socialiste’ de Sade. Au milieu d’une œuvre où toutes les ‘ténèbres’ ont été rassemblées pour cerner absolument les frontières du mal et de la solitude naît ici une étrange éclaircie qui dicte cet étonnant désir : ‘… travailler à réunir autour de moi la plus grande somme de bonheur possible, en commençant à faire celui des autres’ ». (Dictionnaire des Œuvres, I, 85). Exemplaire de l'émission C, avec la mention de « Seize gravures » sur le titre, parue simultanément aux émissions A et B. Le présent tirage est illustré de 15 gravures, soit une de plus que dans les deux autres tirages publiés simultanément. Comme dans la plupart des exemplaires, la planche libre du tome III -cinquieme partie- fait ici défaut (comme dans les exemplaires de la B.n.F. - Rés. P. Y2 1496- , dans celui de la bibliotheque Gerard Nordmann – n°366 - ou celui de la bibliotheque Jean Bonna – n°153). Bel exemplaire homogène de cette édition originale rare et recherchée, avec les titres de chaque partie annonçant les seize illustrations, conservé dans ses élégantes reliures en demi-veau blond. Un nombre très limité d'exemplaires sont conservés dans les collections publiques; ils sont le plus souvent incomplets. De même, il en existe fort peu en mains privées. Le dernier exemplaire de cette édition originale passé sur le marché public s’est vendu 56 394 € le 8 novembre 2016 (Drouot, La Bibliothèque de Pierre Bergé, décrit ainsi au catalogue : « La reliure de l’époque a été habilement restaurée aux coiffes et aux coins; le papier est, comme presque toujours, uniformément bruni. La planche libre fait défaut comme dans la plupart des exemplaires. »). Un exemplaire en reliure moderne, incomplet du faux-titre de la 6e partie, fut vendu 41 250 € le 21 novembre 2012 (chez Pierre Bergé). (Il était décrit ainsi : « Comme dans la plupart des exemplaires, la planche libre du tome III manque ici. Comportant des rousseurs éparses. Quelques restaurations de papier: faux-titre double et restauration en marge d'une planche de la 1ere partie, en marge du faux-titre de la 3eme partie, au feuillet 264 de la 4eme partie et marge refaite à l'errata de cette même partie. Quelques petites éraflures aux reliures ».)
Reference : LCS-11579
Charmant album amicorum composé vers 1840 regroupant 40 gravures aquarellées aux sujets divers. S.n., s.l., probablement Paris, gravures datant de 1760-1835. In-folio oblong de 1 titre-frontispice et 40 ff. Chaque feuillet comporte une gravure contrecollée. Relié en plein chagrin bordeaux, dos à nerfs, deux fermoirs en métal ouvragé, tranches dorées. Reliure du milieu du XIXe siècle. 350 x 240 mm.
Superbe album amicorum réunissant 40 gravures aux sujets variés: les métiers, les jeux de l’enfance, des illustrations pour Paul et Virginie et Robinson Crusoé, des chinoiseries, des scènes tirées de la Bible … Le présent album comprend40 gravures par divers artistes qui représentent des sujets divers, parmi lesquels: -un titre-frontispice finement rehaussé à l’or, -6 gravures signées de Daumont: Dieu créa les animaux, Dieu forma la femme, Dieu forma l’homme, La Femme prit du Fruit de l’Arbre de la Vie, Dieu chassa Adam et Eve, Dieu fit sortir Adam du Jardin délicieux, -Le Grand Balet de l’Opéra, anonyme, -Le Printemps, anonyme, -Une planche représentant 6 métiers par J.-B. Jean, vers 1797, -Les Maris comères, à Paris chez Basset, vers 1805, -Le Jeu du Sabot et le Jeu de la Fossette, anonyme, -Le Jeu du Cheval fondu et le Jeu de l’Oie, à Paris chez Genty, vers 1818-1831 -4 gravures pour Paul et Virginie dessinées par Lambert et gravées par Legrand, à Paris, chez Genty, -l’Histoire de Robinson Crusoé en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -les Petits Métiers parisiens en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -les Personnages du Carnaval en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -Les Petits Métiers et Artistes en 1 planche divisée en 8 vignettes, à Paris, chez Basset, -Les Contes de Perrault en 1 planche divisée en 6 vignettes, anonyme, -Les quatre parties du jour en 4 vignettes, anonyme, -4 vignettes pour Paul et Virginie, anonyme, -Le Spectacle de la Rue en 6 vignettes, à Paris, chez Basset, -Les Premiers pas de l’enfance, à Paris chez Boulard, vers 1810, -La Satisfaction maternelle, à Paris chez Boulard, vers 1810, -Les Soins maternels, à Paris chez Boulard, vers 1810, -9 planches de chinoiseries du milieu du XVIIIe siècle («A Paris, chez Crepy, rue Saint-Jacques», «A Paris chez Jacques Chereau»…) -La Femme mise à la raison par son mary. L’ensemble des 40 gravures réunies dans ce recueil ont toutes été finement aquarellées à l’époque. Émouvant recueil de gravures en vifs coloris de l’époque, constitué par un amateur au début du XIXe siècle.
Editions originales de l’Entrée à Paris du roi Henri II et du sacre de Catherine de Médicis à Saint-Denis en l’année 1549. Paris, Jehan Dallier, 1549. Soit 2 ouvrages reliés en 1 volume in-4 de : I/ 41 ff. (mal numéroté 37) et (1) f.bl. entre les ff. 28 et 29, 9 gravures à pleine page dans le texte dont 1 dépliante et 2 gravures hors texte dont 1 dépliante, (1) f.bl. ; II/ 11 ff. Cachet de bibliothèque sur le f. de titre. Relié en plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double filet doré sur les coupes, large roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée Cuzin.
Edition originale rare et précieuse du « plus beau livre d’Entrée des rois de France qui ait été publié » (Ruggieri, 245).Rahir Ventes, Partie 5, n°1345; Fairfax Murray, French, I, n°150 ; Harvard, French, n°202; Du Colombier, Jean Goujon (1949) p.67-71, planche LVI-LVII ; Vinet 471 ; Picot Rothschild IV, 3114.« Voici une véritable œuvre d’art. » (Vinet, n°470).Relations de l’entrée solennelle à Paris d’Henri II et de Catherine de Médicis en 1549, deux ans après l’avènement du roi qui succédait à son père François Ier, mort en 1547.Le premier ouvrage décrit la cérémonie de l’entrée, le second relate le sacre de la reine, six jours auparavant, à Saint-Denis. En marquant la liquidation de la succession de François Ier, l’événement revêtait une importance politique considérable.La ville de Paris lui donna une solennité particulière, n’épargnant aucun effort pour en souligner le caractère majestueux : les décors et les édifices furent dessinés et construits sous la direction des plus grands artistes, sans doute Jean Cousin, Jean Goujon et Philibert de l’Orme.La coutume des entrées solennelles des souverains dans une ville, et principalement dans une capitale, remonte à la plus haute Antiquité et s’est poursuivie pratiquement à toutes les époques. Sauf quelques exceptions, ce n’est qu’à partir de 1515, lors de l’entrée de Charles-Quint à Bruges, que celles-ci auraient donné lieu à des relations imprimées illustrées (von Arnim, Fünf Jahrhunderte Buchillustration, p.91).Ce beau et rare livre illustré conserve le souvenir des plus belles décorations architecturales du XVIe siècle et décrit la magnificence de cette entrée royale.Le texte, attribué à Hardouyn Chauveau par une inscription ancienne dans l’exemplaire Soleinne, serait dû, selon V.L. Saulnier (Les Fêtes de la Renaissance, I, pp. 31-59), au traducteur de Serlio, de Vitruve et de l’Hypnerotomachia Poliphili, l’écrivain Jean Martin, assisté, pour les inscriptions sur les monuments, du poète Thomas Sebillet.Les onze planches sur bois, hors et dans le texte, qui décorent l’ouvrage, en partie signées d’une croix de Lorraine, ont été attribuées aux plus grands artistes, par la perfection de leur gravure et l’élégance de leur dessin, exemples parfaits du style Henri II dans son expression parisienne la plus raffinée, elles passent pour l’un des chefs-d’œuvre de l’illustration française du XVIe siècle. La question reste évidemment ouverte de savoir si ces gravures traduisent les dessins ayant servi à élever les monuments de la réception ou si elles en restituent seulement l’aspect.« Au titre, belle marque de Roffet ; f.4, la Porte Saint-Denis ; f.5, la Fontaine du Ponceau ; f.9, l’Arc de triomphe de Saint-Jacques ; f.11, un rhinocéros portant un obélisque ; f.13, Portique du Chatelet ; f.15, Arc du pont Notre-Dame ; f.16, décoration du Pont Notre-Dame ; f.19, le Capitaine à cheval, figure remarquable considérée comme un chef-d’œuvre de la gravure sur bois ; entre les ff. 27 et 28, Arc de triomphe du Palais ; f.38, Arc triomphal en forme de H ; en hors-texte, la tribune des joutes. Cette illustration peut être attribuée avec certitude à Jean Goujon, mais la gravure décèle plusieurs mains. » (Brun, Le livre français illustré de la Renaissance, p. 179).La décoration de ces planches comporte à deux endroits au moins, au pont de Notre-Dame et à la construction flanquant le beautreillis, le monogramme de Diane de Poitiers ; son emblème, le croissant, qui pourrait passer pour un motif décoratif, figure à plusieurs autres endroits, mais sur ces deux constructions son chiffre s’étale complaisamment à côté, voire à la place, de celui du roi ; le texte mentionne les monogrammes au H du roi mais reste muet sur ceux de sa maîtresse, âgée de cinquante ans, qui figurait dans le cortège de la reine sous son nouveau titre de duchesse de Valentinois.La relation décrivant le sacre de la reine à Saint-Denis mentionne expressément la duchesse de Valentinois à qui fut offert, après la cérémonie, un cierge auquel estoyent attachés les dicts treize pieces d’or.L’influence stylistique de cette illustration soulève diverses interrogations : on remarque l’apparition, dans le décor de l’obélisque au rhinocéros, de hiéroglyphes français qu’on ne reverra que sept ans plus tard dans l’Orus Apollo ; on a également voulu voir dans l’ornement de la cuirasse du capitaine de la garde une des origines du motif des reliures dites « à la fanfare » (cf. A. Hobson, Reliures « à la fanfare », 6 et Michon, La Reliure française, p.78).L’ouvrage est orné de 11 gravures à pleine page attribuées à Geoffroy Tory par Fairfax Murray et à Jean Goujon par Brun (Le livre français illustré de la Renaissance, page 179-180). Les quatre dernières sont marquées de la croix de Lorraine mais Geoffroy Tory était mort en 1533. Bernard (G. Tory p.303) donne une excellente description de ces gravures sur bois et cite Renouvier qui attribue le dessin à Jean Cousin et considère ce livre comme « Le chef d’œuvre de la gravure sur bois française ».Au titre, belle marque de Roffet, surnommé le faucheur ; les croissants et le monogramme HD, présents sur la plupart des grandes figures font référence à Diane de Poitiers, la favorite d’Henri II.« Jacques Roffet, a imprimé en 1549 une pièce très précieuse intitulée : C’est l’ordre qui a été tenu a la nouvelle et joyeuse entree que... le roy tres chrestien Henry deuxiesme de ce nom a faicte en sa bonne ville et cité de Paris le seziesme iour de iuing M.D.XLIX. Les gravures ont été attribuées à Geoffroy Tory et le dessin est digne de lui ou plutôt de Jean Cousin » (A.F. Didot. Essai sur la gravure sur bois. Paris 1863, Colonne 168).Voici la liste de ces célèbres gravures sur bois :- Feuillet 4 : La Porte Saint Denis avec l’Hercule gaulois- Feuillet 5 : La Fontaine du Ponceau avec Jupiter- Feuillet 9 : l’Arc de Triomphe de Saint Jacques avec les armes royales- Feuillet 11 : un rhinocéros portant un obélisque dont l’extrémité est imprimée sur une partie repliée- Feuillet 13 : Portique du Chatelet- Feuillet 15 : Arc du Pont Notre Dame- Feuillet 16 : Très intéressante gravure présentant le Pont Notre Dame décoré et entièrement clos- Feuillet 19 : la célèbre figure du Capitaine à cheval considérée comme un chef-d’œuvre de la gravure sur bois.- Arc de Triomphe du Palais- Arc triomphal en forme de H - En Hors texte, la tribune des joutes.« Deux autres tirages furent donnés la même année, l’un à l’adresse de Jehan Dallier avec l’emblème de Roffet, l’autre portant l’adresse de J. Dallier et sa marque. »Notre exemplaire du tirage de Jehan Dallier porte bien l’emblème de Roffet sur le titre.Un exemplaire du tirage J. Dallier fut adjugé 115 000 FF (18 000 €) à la vente Harth du 20 novembre 1985 (n°64) il y a 30 ans.L’exemplaire James de Rothschild appartenait à ce tirage Jacques Dallier avec sa marque sur le titre.Les planches sont en beau tirage et intactes ; celle de l’obélisque est complète de sa partie supérieure.Bel exemplaire, complet, finement relié par Cuzin.De la bibliothèque du Tribunat, Paris, avec cachet sec ; de la collection Otto Schäfer (OS 617, Sotheby’s Londres, 27 juin 1995, n°55).
P., Quantin, 1879-1885, 3 tomes in-folio, les 2 premiers reliés demi-chagrin aubergine à coins, dos à faux nerfs orné, tête dorée, le 3ème tome en 5 livraisons brochées ; frottis dusage aux reliures.
Tome 1 : Flandre - Artois - Picardie - Ile-de-France. 230 pages. 19 gravures hors-texte et 66 gravures in-texte. Tome 2 : Ile-de-France - Paris - Normandie. 324 pages. 23 gravures hors-texte et 73 gravures in-texte. Tome 3 : Bretagne - Maine - Anjou - Poitou - Angoumois - Aunis et Saintonge. 316 pages. 22 gravures hors-texte et 99 gravures in-texte. Exemplaire bien complet de toutes ses gravures. PHOTOS sur DEMANDE. ...................... Photos sur demande ..........................
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