P., Fayard, 1971, gr. in-8, br., photo de couv., 476 pp., index. (DG14)
Reference : 1369089
Librairie HURET
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S.l.n.d., , (1939). Manuscrit in-folio en feuilles à 35 lignes sur belle page d'1 feuillet de titre et 122 ff.
Manuscrit autographe en feuilles signé Léon Daudet.À mon tour je veux montrer que conformément au mot de Clemenceau, la Révolution est un bloc… un bloc de bêtise, de fumier et de sang. Sa forme virulente fut la Terreur. Sa forme atténuée est la démocratie actuelle avec le parlementarisme et le suffrage universel, et le choix, comme fête nationale, de l'immonde quatorze juillet, où commença avec le mensonge de la Bastille, la promenade des têtes au bout des piques. Le quatorze juillet, véritable début de la période terroriste et complété par la la grande peur. Date fatale au pays. « Le vendredi 14 juillet 1939, la France célébrait le cent cinquantième anniversaire de la prise de la Bastille. À la tête du Comité national de la célébration du cent cinquantième anniversaire de la Révolution française, le «Président Herriot» maire de Lyon, président de la Chambre des députés et de surcroît, historien de métier, récusait ouvertement la présentation faite jadis par Clémenceau d’une Révolution qui aurait été «un bloc». Séparant le bon grain de la Terreur, il exaltait le courage des insurgés lyonnais de 1793 protestant contre la tyrannie de la Montagne. Au point que l’extrême-droite criait à l’escamotage. Pour Léon Daudet, pour les lecteurs de l’Action française,la Terreur avait pris son point de départ le 14 juillet 1789 ». [Jean-Pierre Azéma, 1940, l'année noire. De la débandade au trauma]. En 1939, quand Léon Daudet, soixante-douze ans, publia Deux idoles sanguinaires, il poursuivait sa collaboration à l’Action Française, où après avoir espéré la chute de la République lors de la manifestation du 6 février 1934, il dénonçait la corruption du régime, soutenait le fascisme de Mussolini et apportait son soutien à Franco. Manuscrit annoté, biffé et retouché par l'auteur, conforme à l’édition originale en neuf chapitres titrés et une conclusion publiée en 1939 dont on joint un exemplaire broché [Léon Daudet. Deux idoles sanguinaires. La Révolution et son fils Bonaparte. Paris, Albin Michel, 1939. In-12, 255 pp.] L’auteur a disposé dans son texte en guise de citations de nombreux extraits imprimés, joints ou contrecollés, empruntés entre autres aux publications de Léon Pingaud, Le comte d'Antraigues (1893) Edmond Soreau, Chute de l’Ancien Régime - la Révolution du 14 juillet (1937), Napoléon (Mercure de France, 1938) etc. reproduits dans l’édition originale ; quelques notes dont la pagination au crayon bleu sont d’une autre main, probablement celle de l’éditeur.Provenance Pierre Gaxotte (1895-1982) historien et journaliste, élu à l'Académie française en 1953, auteur de La Révolution française (Paris, Fayard,1928) : le manuscrit a été conservé sous une enveloppe qui porte son adresse «Monsieur P. Gaxotte de l’Académie Française / 23 rue Froidevaux / 75 - Paris XIVe Gaxotte».
Léon Daudet consacre son article à Paul Sollier, de lInstitut des Hautes Études de Belgique qui …a porté au Freudisme, et aux méthodes de psychanalyse, des coups dont celles-ci ne se sont pas relevées… Selon Freud, tout découle de lobsession sexuelle, or pour Daudet, …cest la question de la mort et de la survie qui poursuit lêtre pensant (…) jen ai apporté des preuves nombreuses dans mon livre Le Rêve Éveillé… Léon Daudet aborde ensuite les effets des drogues telles que la cocaïne et la morphine et prend comme exemples Baudelaire et de Quincey. …Ceux que la question intéresse trouveront dans les Mélanges de Baudelaire, de très belles et exactes traduction de Quincey, peintre immortel des rues populeuse de Londres, dOxford Street, marâtre au cœur de pierre » et de la faim, prix de leuphorie, de lopium… La réponse de Sollier à la question du sevrage de ces drogues est …une technique rapide, avec adjuvant de purgation et de sudorisation, qui est aujourdhui universellement adoptée… Pour lui, la plupart des drogués (et il inclut les alcooliques) …relèvent dune tare mentale héréditaire propagée à travers deux et quelquefois trois générations… Si bien quil préconise une thérapeutique …destinée à guérir la manie en elle-même et à supprimer les récidives et les rechutes… Daudet, qui voit en Sollier un chercheur qui approfondit et étend toujours le champ de ses investigations, doté dune vaste expérience sociale et scientifique, regrette quil nait pas encore été élu à la Faculté de Médecine. Et il souligne que chaque idée nouvelle soulève des torrents dimprécations : …La bataille de Laënnec et de Broussais, à propos de lauscultation, est demeurée célèbre. Broussais prétendait que Laënnec inventait les bruits et frottements de la pneumonie et de la pleurésie, et il avait avec lui (…) une bonne partie de la science officielle… Quant à Vulpian …qui publia ses observations et considérations sur les nerfs vaso constricteur et vaso dilatateur (…) il eut contre lui une meute de confrères qui le taxaient dabsurdité et de gâtisme (…) On a cru, il y a une vingtaine dannées, que le laboratoire trancherait tout. Mais le laboratoire laisse le champ ouvert (et pas seulement celui du microscope) aux interprétations différentes, de sorte que la certitude est, comme disait lautre, une agréable jeune personne difficile à rencontrer… Paul SOLLIER [1861-1933] éminent neuropsychiatre, considéré comme lélève le plus doué de J.-M. CHARCOT, publia, entre autres ouvrages sur des sujets fort divers, deux études majeures : Les troubles de la Mémoire en 1892 et Le Problème de la Mémoire en 1900. Il développa des thérapies cognitivo-comportementales quil appliqua à ses patients. Parmi eux Marcel PROUST qui, psychologiquement épuisé, passa 6 semaines en 1905-1906 dans létablissement que Sollier avait ouvert à Boulogne sur Seine [Billancourt].
S.n., s.l. (Paris) s.d. (1898), 10x15,5cm, une feuille.
Lettre autographe signée de Reynaldo Hahn, dandy, compositeur et grand amour de Marcel Proust (22 lignes à l'encre noire) à propos de la biographie que Léon Daudet a consacré à son père Alphonse en 1898. Trace de pliure inhérente à la mise sous pli. Reynaldo Hahn félicite Léon Daudet pour la pertinence et la clarté rationnelles de la biographie : "... où l'on retrouve tout ce qui était définissable et analysable en Alphonse Daudet..." en regrettant tout de même qu'il n'ait qu'imparfaitement cerné l'auteur des Lettres de mon moulin : " ... ce que vous n'avez pu fixer c'est le mystère brûlant et doux qui émanait de lui, et qui s'est évanoui à tout jamais..." Afin de tempérer cette critique, il tient à remercier chaleureusement Léon Daudet d'avoir évoqué dans l'ouvrage son amitié avec Alphonse Daudet: "... je suis si fier de l'affection qu'il me témoignait..." - Photos sur www.Edition-originale.com -
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S.n., Cannes 28 Avril 1941, 21x27cm, une page et demi.
Lettre autographe datée et signée de Guy Des Cars (38 lignes à l'encre noire depuis l'hôtel Le Gray d'Albion à Cannes) à Léon Daudet concernant la parution de son premier ouvrage "L'officier sans nom". Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli, deux annotations aux crayons bleu et rouge probablement de la main de Léon Daudet. Guy Des Cars demande à Léon Daudet, journaliste au quotidien monarchiste et vichyssois l'Action Française, de se fendre d'un article recensant son premier ouvrage"L'officier sans nom": "... peut-être le premier paru en zone libre sur la guerre..." Afin de favoriser la rédaction de la critique tant espérée, Guy Des Cars énumère et brandit ses galons de patriotisme en évoquant ses faits de guerre et en faisant étalage de son nationalisme : "... Depuis longtemps fidèle lecteur de l'Action Française, je serais très désireux que votre journal parle d'un ouvrage Français, écrit par un Français..." Sur les conseils de Jean Ajalbert et Francis Carco, Guy Des Cars se permet de solliciter ce coup de pouce de l'influent journaliste politique, son article devant coincider avec la distribution del'ouvrage : "... à ce moment mon livre sera en vente un peu partout..." Le père de"L'officier sans nom" espère que Léon Daudet ne lui tiendra pas trop rigueur de son impertinente demande et qu'il recevra favorablement : "... j'ose espérer que mon premier "enfant" ne vous décevra pas trop..." - Photos sur www.Edition-originale.com -
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TRÈS BEAU TEXTE OÙ DAUDET SINTERROGE SUR LENGOUEMENT QUE PEUVENT SUSCITER CERTAINS HOMMES POLITIQUES.Le voyage que Daudet vient deffectuer en Angleterre et en Écosse ...au moment où la bombe (car cen est une de taille) a éclaté..., lui a donné une idée de la popularité atteinte soudainement par ...lhomme du Yorkshire..., celui qui a dit « non » et en qui toute la nation britannique sest reconnue ...Pourquoi cela ? Parce que ce personnage, débile physiquement, mais dâme trempée, a fait jouer un de ces réflexes nationaux par lesquels est ému et entraîné tout un peuple. Il a été la voix de tous. Il nest pas un citoyen anglais qui ne se soit reconnu en lui... (...). Dimmenses panneaux, dautres plus petits, au coin des rues, contre les murs, le long des maisons, annonçaient lévénement en lettres noires grasses sur fond jaune, avec des formules brèves, incisives, quasi lapidaires, quaffectionne la presse doutre Manche : Fermes propos de Snowden.... Le refus net de Snowden.... (ceci rappelait « le grand refus », dans lEnfer de Dante)... Il ne cédera pas.... Dramatique lettre... Insistance juste...Chaque journal faisait le même commentaire, parlant de la ...conférence de La Haye devenue conférence de Snowden. Les visages rayonnaient de joie et de fierté ; un frisson de solidarité patriotique était dans lair, à tel point que dimpériale à impériale (allez donc nier limpérialisme !), les gens se faisaient des signes denthousiasme, en agitant les mains. Le mot, désormais historique, de Madame Snowden, « ils ne connaissent pas les gens du Yorkshire », volait de bouche en bouche. Le public anglais était heureux de savoir que le « coming man », lhomme de demain, jouissait du bonheur, en effet incomparable, dune compagne digne de lui...Arrivé en Écosse, Daudet constata le même enthousiasme : ...Cet extraordinaire courant de « favour of the people » courut ainsi avec nous, à travers la région des Trossachs, le pays des fées et de Macbeth, les Highlands, les stations enchanteresses des lacs Katrine, Lhomond et Ray (...). Il ny en avait que pour lui ; et le récit dun incendie de Conan Doyle, le célèbre romancier de Sherlock Holmes, en passait totalement inaperçu... Même les marins dOban, à lembouchure du canal calédonien, ...ignorant tout de la conférence de La Haye, du plan Young et du reste de la conférence les veinards ! ils savaient pourtant que celui là, de leur race et de leur sang, avait dit « non » (...). La popularité, ou plus exactement la morphologie de la popularité, est le meilleur réactif de la psychologie des nations. La remarque nest pas de moi. Elle est de lhistorien et grammairien Auguste Brachet, lhomme du monde qui connaissait le mieux et avait le mieux étudié les grands réflexes populaires et les moyens de les faire jouer...Daudet cite deux cas qui se rapprochent le plus de celui de Snowden, en Allemagne, Ferdinand Lassalle, et en France le général Boulanger ...Ce fut aussitôt, dans toute la France et chez les bourgeois les plus bourgeoisants comme dans le public ouvrier, une traînée de poudre. En quelques jours, la légende fut créée, puis cette mystique spéciale, fondée sur ladmiration et la confiance qui rendent un homme irrésistible. Sur sa tombe, dans le cimetière doux et grave dIxelles, je songeais naguère à cela, je revoyais ces foules délirantes des élections du 27 janvier, le café Durand, Boulanger à la fenêtre acclamé par les gardes républicains, les gardiens de la paix agitant leurs casquettes. Alas, Alas, poor Yorick ! (...). Il y a là une aimantation magnétique, dont on comprend bien lirrésistibilité quand on a vu de grandes foules entraînées brusquement par une phrase, un geste, une intonation. Lêtre humain est deau et de feu, et il est aussi délectrique. Il y a des moments où tout cela va ensemble, éclate ensemble, où toutes les composantes ne forment plus quune personne sensible et sentimentale géante, quune sorte de Briarée [myth. grecque : le « redoutable »] moral. Certains hommes ont le don de persuasion, le « pithiatisme » [méthode qui vise à persuader] de Babinsky [le neurologue Joseph Babinsky]. Dautres ont celui de séduire et dentraîner les imaginations et les cœurs. Nous touchons là à un des plus profonds mystères de la nature...