P., Hachette Littérature, 1974, in-8, br., couv. à rabats, 154 pp. (S6B20I)
Reference : 1348921
Envoi de l'auteur : "À mon ancien collaborateur... Affectueusement, 7 mars 74". Collection Télos.
Librairie HURET
M. Jean-Etienne HURET
9 rue de la Pompe
75116 Paris
France
33 01 40 50 15 40
TELEPHONER avant de venir à la librairie car une grande partie de notre stock est en réserve, il faut 48 heures avant qu'il soit à la librairie. Les ouvrages sont expédiés après réception du règlement (chèque,carte Visa,virement) SAUF PAYPAL. Frais de port variables selon poids à ajouter au prix du livre. Envoi en colissimo (Livres et brochures pour l'étranger pour les livres de moins de 70 €) sauf indication contraire du client.
S.l.n.d. (Rouen, , 1770). Manuscrit in-4 (22 x 29 cm) à l'encre brune de (10)-251-(3) pp. à 28 lignes par page, veau fauve, dos lisse orné, pièces de titre en maroquin rouge, double filet doré d'encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l'époque).
Mémoire de l'abbé Lallemant : Un plaidoyer pour les privilèges du clergé et de la noblesse en Normandie sous Louis XV.Le mémoire manuscrit signé par l’abbé Richard-Xavier-Félix Lallemant, notable ecclésiastique de Rouen, constitue un témoignage significatif des luttes d’influence entre les ordres sociaux sous le règne de Louis XV. Né en 1729 à Rouen, l’abbé Lallemant, également connu sous le nom de Lallemant de Maupas, était un érudit, prédicateur et traducteur. Vicaire général de l’évêque d’Avranches et membre de l’Académie de Rouen dès 1767, il consacra une partie de sa vie à défendre les prérogatives du clergé et de la noblesse face aux revendications croissantes des autres corps sociaux.Le contexte du mémoire. Sous Louis XV, les assemblées de notables à Rouen furent le théâtre de tensions croissantes entre la magistrature et les ordres privilégiés. Alors que les officiers du Bailliage de Rouen contestaient la suprématie traditionnelle du clergé et de la noblesse, ces derniers portèrent leur cause devant le Conseil du Roi. Pour répondre aux objections formulées par les officiers du Bailliage, l’abbé Lallemant rédigea ce mémoire, qui joua un rôle décisif dans l’issue de cette dispute.Le document permit au clergé et à la noblesse de maintenir leurs privilèges dans les assemblées municipales, comme en attestent les Lettres Patentes du 22 février 1770. Ces lettres confirmèrent leur préséance en matière de rang, de suffrages et de signatures, établissant un précédent juridique en faveur des ordres supérieurs, malgré l’édit de juillet 1766, auquel il fallut déroger pour parvenir à cette décision.Un plaidoyer inspiré par Montesquieu. L’analyse de Denis de Casablanca (Montesquieu, p. 527) souligne l’influence des idées de Montesquieu, et en particulier de L’Esprit des Lois, dans l’argumentation de l’abbé Lallemant. Celui-ci rattacha les prérogatives du clergé et de la noblesse aux principes fondamentaux de la monarchie française, insistant sur la nécessité des privilèges et l’importance de l’honneur, piliers du régime monarchique. Il opposa ces principes aux caractéristiques du despotisme, où les pouvoirs intermédiaires, incarnés notamment par la noblesse, n’existent pas.Un manuscrit non imprimé, mais conservé et étudié. Le mémoire ne fut jamais imprimé, mais plusieurs copies manuscrites furent réalisées à l’époque, dont une est conservée à la Bibliothèque Mazarine sous le titre : Prérogatives et dignité du clergé, de la noblesse et de la magistrature. Mémoire des députés du clergé et de la noblesse de la province de Normandie en forme d’observations sur la réponse des officiers du Bailliage de Rouen et des autres juridictions.L’abbé Lallemant : Une figure du clergé érudit. Outre ses activités politiques, Richard-Xavier-Félix Lallemant fut un auteur prolifique, traduisant notamment Les Fables de Phèdre en 1779. Exilé en Angleterre pendant la Révolution française, il retourna à Rouen après la réorganisation de l’Académie de Rouen, qu’il présida à nouveau avant sa mort en 1810.Le mémoire de l’abbé Lallemant demeure un exemple frappant des tensions sociales sous l’Ancien Régime et un témoignage de l’effort intellectuel pour défendre un ordre politique et social en voie de transformation. Cette controverse, bien que secondaire à l’époque, peut être vue comme un prélude aux bouleversements majeurs qui marqueront la fin du XVIIIe siècle.Gaston Lavalley, Catalogue des Manuscrits de la Bibliothèque Municipale de Caen, 1880, n°88.
Paris, de l'Imprimerie de Philippe-Denys Pierres, 1786. In-4 de (2)-251 pp. Suivi de :LEGRAND DE LALEU (Louis-Auguste). Discours de M. de Laleu qui a signé le mémoire attribué à M. Dupaty à l’ordre des avocats qui l’avaient ajourné au 6 de ce mois par le ministre du Bâtonnier pour que le Sieur eut à rendre compte de sa conduite. Manuscrit de (3) pp. Relié en tête : LACRETELLE (Pierre-Louis). Mémoire pour le comte de Sanois, ancien aide-major des gardes françoises, sortant de Charenton, où il a été détenu pendant neuf mois, contre ses accusateurs. Paris, de l'Imprimerie de Cl. Simon, 1786. In-4 de 190 pp. Supplément au mémoire du comte de Sanois contre ses accusateurs. Pièces extraites du journal qu'il a écrit pendant sa détention. Paris, de l'Imprimerie de Cl. Simon, 1786. In-4 de 55 pp.4 pièces reliées en 1 vol. in-4, demi-basane blonde, dos à nerfs (reliure moderne).
1. Édition originale. Mémoire grâce auquel l’avocat général au Parlement de Bordeaux Dupaty, arracha à la mort trois habitants de Chaumont convaincus de vol aggravé et condamnés au supplice de la roue. « J’attaque l'arrêt qui les condamne dans la forme et dans le fond par les quatre propositions suivantes : la condamnation a été prononcée au mépris des formes prescrites, sans même que les corps du délit fussent constatés, la condamnation a été prononcée sans aucune preuve que les accusés fussent coupables, la condamnation a été prononcée contre la preuve de l'innocence des accusés, la condamnation a été prononcée avec une partialité manifeste de la part des premiers magistrats ». Il ajoutait cet exorde au roi : « Sire, en implorant un autre Code criminel ce n'est point des nouveautés que l'humanité vous demande ni une opération difficile qu'elle vous propose ». Pourtant son mémoire fut condamné par le Parlement de Paris à être lacéré. Dupaty y perdit la considération de ses collègues et devint un paria au sein de son Parlement. Mais, le 30 juillet 1787 un arrêt du Conseil du Roi réhabilitera les condamnés et ils furent libérés en décembre 1787, quelques mois avant la mort de Dupaty.Peignot, Dictionnaire des livres condamnés au feu, II, p. 216 ; Conlon, XXII, 86:1183 ; Michel Foucault, Surveiller et punir, 2008, pp. 73-75.2. Édition originale des deux pièces judiciaires établies par le jeune avocat Pierre-Louis Lacretelle pour Jean-François-Joseph Geffrard de La Motte, comte de Sanois (1723-1799) accusé de dilapidations de biens puis interné à Charenton en conséquence d'une lettre de cachet sollicitée par son épouse. Incarcéré neuf mois durant, le comte de Sanois intenta sitôt libéré un procès contre sa femme ; cette affaire qui embrasa l'opinion publique en 1786 devint le procès des lettres de cachet donc du despotisme avec à sa tête Lacretelle dont le redoutable « Mémoire pour le comte de Sanois » fut un nouveau coin enfoncé dans l'édifice de l'Ancien Régime - quelques mois auparavant, il avait publié son fameux Discours sur le préjugé des peines infamantes avec ses Réflexions sur la Réforme de la Justice criminelle (1784). L'affaire se termina par une transaction entre les époux : elle renonça à ses accusations ; il renonça aux biens de Madame contre le versement d'une rente, et s'exila à Neuchâtel. Cachet ancien "Institution St. Joseph, Mesnil (Seine-Inf.)" ; ex-libris moderne.
[], [], 1788. In-8 broché de (4)-VIII-150 pp., couverture dominotée de l'époque.
Édition originale. Deuxième mémoire de Bergasse dans l'affaire Kornmann qui fait suite au Mémoire sur une question d'adultère, de séduction et de diffamation, pour le sieur Kornmann contre la dame Kornmann, son épouse… 1787. « Kornmann, banquier à Strasbourg, avait épousé, en 1774, une jeune personne, riche et belle, du canton de Bâle, âgée seulement de quinze ans. Les six premières années avaient été heureuses, mais les mœurs très légères de Kornmann et ses mauvaises affaires apportèrent le trouble dans sa maison. Il commença par obtenir une lettre de cachet et fit enfermer sa femme. Celle-ci, parvenue à recouvrer sa liberté, forma une demande en séparation de corps contre son mari. Alors celui-ci lança contre elle une accusation d'adultère et nomma pour complices le premier syndic de la ville de Strasbourg, nommé Daudet de Jossan, Beaumarchais, le prince de Nassau, et même M. Lenoir lieutenant de police. Mme Kornmann et Daudet furent décrétés d'ajournement personnel, Beaumarchais et le prince de Nassau furent assignés pour être ouïs. Kornmann avait confié sa défense à Duverryer. Bergasse, avocat de Lyon, fit un mémoire qui eut un grand succès. La première partie est un récit fait au nom du sieur Kornmann ; la seconde partie, sous le titre de Réflexions, est un beau travail, où l'écrivain défend avec énergie les droits de la famille et la sainteté du mariage. Poursuivi en diffamation, Bergasse fit un second mémoire pour sa défense. Un jeune avocat, Bonnet, venait à peine d'être porté sur le tableau, lorsque les conseils de Mme Kornmann le chargèrent de sa cause, au mois de janvier 1789. Delamalle plaida pour Daudet, Martineau pour le prince de Nassau, et Raimbert pour Beaumarchais. Cette cause fut pour le jeune orateur Bonnet l'occasion d'un véritable triomphe. Il sauva sa cliente. » (Joachim Gaudry, Histoire du barreau de Paris depuis son origine jusqu'à 1830).
SANOIS (Jean-François-Joseph de La Motte-Geffrard, comte de).
Reference : 11680
(1786)
, , 1786. Manuscrit in-folio réglé (22 x 32,5 cm) de (2)-162 pp., quelques feuillets laissés vierges, vélin sur ais de bois (reliure de l’époque). Titre manuscrit sur le plat supérieur à l'encre du temps : Journal du Comte de Sanois sortant de la Maison de force de Charenton où il a été détenu au secret depuis le 4. may 1785 jusqu'au 25 janvier 1786. Premier cahier. Mémoire dicté à Besançon (suivi sur le dos, en long :) Journal manuscrit du comte de Sanois May 1786 7bre 1787.
Le Comte de Sanois et son Journal : Une Plongée Historique au Coeur des Lettres de Cachet. Le journal manuscrit de Jean-François-Joseph de La Motte-Geffrard, comte de Sanois, représente un témoignage rare et précieux des abus de pouvoir sous l'Ancien Régime en France. Ce document, rédigé entre mai 1785 et janvier 1786, est bien plus qu'un simple récit autobiographique : il est une protestation poignante contre les lettres de cachet, ces instruments de justice arbitraire qui permettaient l'incarcération sans procès.Dans cet article, nous explorons les événements qui ont conduit à la rédaction de ce journal, son contenu et son impact historique. En mettant en lumière les luttes personnelles du comte de Sanois et leur résonance sociopolitique, nous espérons offrir un aperçu complet de cette époque tumultueuse.Le Contexte Historique : Les Lettres de Cachet. Les lettres de cachet, symbole du despotisme royal, permettaient au souverain d'ordonner l'emprisonnement d'un individu sans procès. Bien que souvent utilisées pour écarter des opposants politiques, elles étaient également exploitées dans des conflits familiaux ou financiers, comme ce fut le cas pour le comte de Sanois.Jean-François-Joseph de La Motte-Geffrard était un aide-major des Gardes françaises et chevalier de l’ordre de Saint-Louis. Accusé de dilapidation et de banqueroute frauduleuse, il fut enfermé à la maison de force de Charenton sur demande de sa propre famille. Cette détention arbitraire souligna les abus systémiques des lettres de cachet, offrant une illustration tragique de leur utilisation dans des affaires privées.Le Journal du Comte de Sanois : Une Déclaration de Défense. Une Rédaction en Captivité. Le comte de Sanois a commencé la rédaction de son journal en mai 1785, alors qu’il était emprisonné à Besançon. Ce mémoire fut dicté à deux officiers prisonniers comme lui, reflétant une volonté farouche de préserver son histoire et de préparer sa défense. Revu et corrigé après sa libération en janvier 1786, le manuscrit présente un récit organisé et soigneusement structuré en chapitres thématiques, chacun abordant un aspect de sa vie ou de son procès.Une structure précise. Le journal est divisé en plusieurs chapitres qui abordent les accusations portées contre lui, les conflits familiaux et financiers, ainsi que les épisodes marquants de sa vie. Voici quelques-uns des chapitres les plus notables :Accusations et Répliques : Une réfutation détaillée des charges de dilapidation et de banqueroute frauduleuse.Conflits Familiaux : Des descriptions poignantes de sa relation tendue avec sa fille et ses frères cadets.Procès et Transferts : Les étapes de son emprisonnement et de sa détention à Charenton.Vie Privée et Mariage : Des réflexions sur sa femme et les événements marquants de leur union.Un témoignage unique. Le manuscrit, relié sur ais de bois, est à la fois une pièce historique et un instrument de défense. Il illustre la volonté de Sanois de faire entendre sa voix, même en captivé, contre des accusations qu’il considérait comme infondées.Un procès au service d’une cause plus grande. L’Intervention de Pierre-Louis de Lacretelle Le comte de Sanois bénéficia de l’assistance de Pierre-Louis de Lacretelle, un jeune avocat et écrivain brillant. Lacretelle publia en 1786 un « Mémoire pour le comte de Sanois sortant de Charenton », qui attaquait directement l’usage des lettres de cachet.Cet écrit transforma une affaire privée en un sujet de débat public, exposant les dérives des pratiques judiciaires de l’Ancien Régime. Les arguments de Lacretelle, présentés avec éloquence et conviction, furent déterminants pour sensibiliser l’opinion publique.Une Affaire Politique. Le cas du comte de Sanois devint rapidement emblématique d’une lutte contre l’arbitraire royal. En effet, la critique des lettres de cachet était à l’époque un sujet de discorde majeure entre les défenseurs des libertés individuelles et les partisans de l’absolutisme monarchique. En portant cette affaire devant le tribunal de l’opinion publique, Lacretelle et Sanois contribuèrent à affaiblir la légitimité de ces pratiques.Impact et héritage. Une Victoire Symbolique. Bien que l’affaire n’ait pas conduit à une suppression immédiate des lettres de cachet, elle a joué un rôle clé dans leur abolition en 1790. Le courage de Sanois et l’habilité rhétorique de Lacretelle ont contribué à l’effritement progressif de l’autoritarisme royal.Un Héritage DocumentéLe journal du comte de Sanois reste aujourd’hui une source inestimable pour les historiens. Il offre un aperçu unique sur les luttes d’un individu face à un système oppressif, tout en éclairant les dynamiques sociales et juridiques de la fin de l’Ancien Régime.Le cas de Jean-François-Joseph de La Motte-Geffrard, comte de Sanois, révèle les failles d’un système judiciaire où les libertés individuelles étaient sacrifiées sur l’autel de l’autorité royale. Son journal manuscrit, à la fois confession et plaidoyer, est un témoignage éloquent de l’injustice de son époque.Aujourd’hui, ce document inspire par sa force et rappelle l’importance de la lutte pour les droits fondamentaux. En donnant la parole à ceux qui furent réduits au silence, l’histoire du comte de Sanois continue de résonner comme un appel à la justice et à l’équité.
Paris, , [1781-1787]. In-8 broché de 62-52-23-13-32 pp.
En février 1787, au moment où Beaumarchaisl s’occupait de la première représentation de son opéra Tarare, parut une brochure virulente signée Nicolas Bergasse : Mémoire sur une question d’adultère, de séduction et de diffamation pour le sieur Kornman contre la dame Kornman son épouse, le sieur Daudet de Jossan, le sieur Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais et M. Lenoir, conseiller d’état, ancien lieutenant général de police. Trompé par sa femme, le banquier strasbourgeois Korman réussit à la faire interner ; l’amant était un certain Daudet de Jossan, homme de confiance du puissant ministre de la guerre M. de Montbarey. Beaumarchais pris la défense de l’épouse maltraitée. Mais l’affaire pris une tournure plus politique quand Kornman eut l'occasion de se lier avec le jeune avocat Nicolas Bergasse, connu par l’extrême exaltation qu’il avait déployée dans des brochures en faveur des expériences magnétiques de Mesmer. Le fond de l’affaire disparut bientôt dans les mémoires de Bergasse ; il ne fut presque plus question de M. et de Mme Kornman, mais de l’exil du parlement et de la scélératesse de Beaumarchais, qu’il accusait d’être vendu aux ministres.