Presses Universitaires de France Philosophes Broché 1962 In-8 (12 x 19 cm.), broché, couverture illustrée, 148 pages, quelques passages surlignés ; mors et coiffes frottées, menus incidents sur les plats et le dos, bon état général. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
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Lausanne et Londres, 1766-1767, in-12, reliure plein veau marbré, dos lisse, triple filets et caissons dorés ornés, pièce de titre basane bordeaux, tranches rouges (rel. de l'époque), dos et plats frottés, coiffes abîmées, état correct
Intéressant recueil réunissant deux des principaux ouvrages publiés autour de la rupture de Hume et de Rousseau. Ce dernier, poursuivi par la censure sur le continent, était venu s'installer en Angleterre à l'invitation du célèbre philosophe écossais mais la discorde n'avait pas tardé à naître entre les deux hommes. – 1. Edition restée inconnue à Bengesco, de cette compilation des lettres publiée du vivant de l’auteur, due sans doute à Angliviel de la Beaumelle, et qui selon Grimm "a fait mourir de rire, et qu'on ne prend pas plus mauvaise opinion de l'homme illustre pour lequel le compilateur non illustre a voulu témoigner de l'aversion". – 2. Edition originale, publiée en français par Suard d'après le manuscrit anglais de Hume. L'édition anglaise "retraduite" du français, parut quelques mois plus tard. Cet ouvrage de Hume contient la version du philosophe écossais sur sa brouille avec Rousseau. Le 9 janvier 1766, par un temps glacial, deux des intellectuels les plus importants du siècle s’embarquent ensemble à Calais pour l’Angleterre : Jean-Jacques Rousseau et David Hume. Le philosophe écossais a décidé de prendre Jean-Jacques, persécuté, sous sa protection. Depuis plus de trois ans Rousseau est en effet en exil, après que son Émile ait été par jugement lacéré et brûlé sur les marches du Palais de Justice de Paris. David Hume n’a alors en France presque que des amis, Jean-Jacques presque que des ennemis. Le 21 mai de l’année suivante, hagard, au bord de la folie, Rousseau fuit l’Angleterre après une folle querelle, venimeuse, acharnée, avec le « bon David ». Que s’est-il passé ? Tout Paris bruit des éclats de la querelle. Hume décide, sous la pression des philosophes français, de rédiger un compte-rendu de cette pénible affaire, intitulé Exposé succinct de la contestation qui s’est élevée entre M. Hume et M. Rousseau, avec les pièces justificatives. Il paraît à Paris au cours de l’automne 1766. D’Alembert en a supervisé la traduction. Deux mois plus tard, il est publié en Anglais à Londres, prétendument « traduit du français ». Entre les deux éditions, Hume a rajouté des notes, en a supprimé d’autres. Au-delà de l’anecdote, qui a son importance, ce petit livre éclaire la vie quotidienne et le comportement de deux des génies de ce XVIIIe siècle européen qui en compta beaucoup. S’attacher profondément à leurs œuvres nourrit la curiosité envers les hommes qui les ont créées. Lorsqu’il s’agit de Hume et de Rousseau, rien à leur sujet ne peut nous être indifférent. – 3. Edition originale. Ayant appris la rupture survenue entre Rousseau et son protecteur, le grand philosophe écossais David Hume, Voltaire écrit à ce dernier le 24 octobre 1766 pour lui relater ses propres démêlés avec le Citoyen de Genève. Le pamphlet se termine sur une Lettre de M. de Voltaire au docteur Jean-Jacques Pansophe, texte dont Voltaire nia la paternité, inventaire cumulé des exemples démonstratifs de l’absence de bonne foi, de bon sens et de modestie chez Jean-Jacques... Bien que Voltaire ait toujours nié être l'auteur du pamphlet, ses contemporains furent unanimes à le lui attribuer, de même que les bibliographes.
La Colombe, 1957, in-8°, 178 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"Partant du constat qu'on a souvent dans des études diverses et d'ailleurs remarquables, analysé l'influence de l'œuvre de Jean-Jacques Rousseau sur l'évolution des idées et sa répercussion sur la pensée et la morale contemporaine, Maxime Nemo estime qu'on n'a pas assez insisté, cependant sur l'influence que l'« homme » Rousseau avait eu sur cette même évolution ni comment Rousseau lui-même, en tant qu'individu avait pris autant d'importance. Maxime Nemo établit dans ce livre la liaison intime qui existe entre la sensibilité de Rousseau, soumise à de douloureuses et secrètes particularités, et celle de l'époque. On comprend alors pourquoi Rousseau, incarnant cet état nouveau de sensibilité, est devenu pour ses contemporains le libérateur de leurs antagonismes insconscients, et pour le XIXe et le XXe siècle, une sorte d'archétype de la sensibilité moderne..." (Patrick Chevrel, Maxime Nemo: 1888-1975. Biographie d'un passeur de lettres, 2021)
Editions de la Nouvelle Revue Critique, 1947, in-12, 182 pp, 10 illustrations et la reproduction en hors texte de deux dessins inédits, broché, bon état
"Les rigoureuses méthodes de recherches de Charles Chassé (1883-1965) l'amenèrent à révéler de quelles mystifications ont procédé la célébrité d'Alfred Jarry et d'Ubu Roi, ainsi que celle du douanier Rousseau. On sait comment Ubu Roi, lors de sa première représentation, en décembre 1896, fut porté aux nues par nombre de critiques et d'auteurs comme une œuvre géniale où l'on voulait voir, sous la farce, la virulente satire d'une bourgeoisie égoïste, stupide et malfaisante, et découvrir un sens profond aux singularités de son vocabulaire. Jarry avait bien révélé, très discrètement, que « Ubu n'était que la déformation par un potache d'un de ses professeurs » et, à sa mort, en 1907, Valette dans le Mercure de France, et Laurent Tailhade avaient dit que Jarry avait écrit la pièce au collège en collaboration avec deux camarades. Le véritable auteur d'Ubu Roi, Charles Morin, alors lieutenant au 15e d'artillerie à Douai, avait d'ailleurs, dès le 17 décembre 1896, dévoilé dans une lettre à Henri Bauër, l'un des plus élogieux critiques de Jarry et de la pièce, les origines et le véritable caractère de celle-ci, tout en se défendant d'en vouloir revendiquer publiquement la paternité. Mais cette lettre demeura ignorée jusqu'au jour où Ch. Chassé la découvrit chez une bibliophile parisienne et l'on continua d'attribuer Ubu Roi à Jarry et de faire l'Ubu le symbole de la muflerie, de l'inconséquence et des ridicules du plus antipathique bourgeois. C'est l'enquête que Ch. Chassé, de retour en Bretagne après la guerre de 1914-18, entreprit auprès d'anciens camarades de Jarry, élèves comme celui-ci du «père Hébé», le professeur qui avait fourni le personnage d'Ubu, qui aboutit à faire la lumière sur la genèse de la pièce et le véritable rôle de Charles Morin, de son frère Henri et d'Alfred Jarry. La fortune le servit en lui faisant rencontrer le premier qui commandait le dépôt d'artillerie de Brest au moment même où lui-même venait d'être nommé professeur à l'Ecole Navale. Dans une brochure, “Sous le masque d'Alfred Jarry. Les sources d'Ubu Roi” (Floury, 1921), il put établir, en se fondant sur un solide ensemble de documents et de témoignages : – 1) Qu'Ubu Roi fut entièrement composé en 1886 par Ch. Morin, alors élève du lycée de Rennes, et n'était qu'un des épisodes fantaisistes imaginés par un groupe de potaches sur le compte d'un professeur aux allures prudhommesques et à la sévérité maladroite dont la classe était le théâtre d'inimaginables chahuts. – 2) Que Jarry, arrivé au lycée de Rennes en 1888, après le départ de Ch. Morin, y fut le camarade du jeune frère de celui-ci, Henri Morin, par lequel il connut la pièce d'Ubu Roi ; c'est Henri Morin qui lui en communiqua le manuscrit et l'autorisa en 1894 à la mettre au théâtre à la condition de changer les noms qui pourraient se prêter à des rapprochements indiscrets. C'est ainsi que le père Hébé devint Ubu. – 3) Qu'autrement le texte de Jarry ne diffère de celui de Ch. Morin que par une dizaine de variantes insignifiantes. La reprise d'Ubu Roi en 1922, par Lugne Poë au théâtre de l'Œuvre fut un four. Mais le personnage d'Ubu demeura un symbole et l'on continue encore d'attribuer Ubu Roi à Jarry. Les Sources d'Ubu Roi furent vite épuisées. Ch. Chassé les a complétées et développées en 1947, additionnées d'une étude sur le Douanier Rousseau, sous le titre : “Dans les coulisses de la gloire, d'Ubu Roi au Douanier Rousseau”. On y verra que, s'il a dépouillé Alfred Jarry de la paternité d'Ubu Roi, il lui a du moins reconnu la gloire d'avoir découvert et lancé le douanier Rousseau. Il paraît en effet certain que si Jarry n'avait pas connu celui-ci, originaire comme lui de Laval, et qui avait été en relation avec son père, et n'avait trouvé drôle de l'introduire parmi des artistes de ses amis pour en faire le jouet d'une énorme mystification, la peinture du douanier serait restée ignorée, même d'Apollinaire auquel Jarry avait fait connaître le naïf artiste et qui prit en charge la renommée de celui-ci après la mort de son ami. Faire l'histoire de cette mystification en restituant une authentique image du douanier Rousseau, parut à Ch. Chassé une belle occasion de s'amuser des inconséquences des snobismes qui font si facilement fortune dans le domaine de l'art plus encore que dans celui de la littérature...". (Armand Rébillon, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1966)
Tallandier, 1988, gr. in-8°, 509 pp, notes, broché, couv. illustrée, bon état
De sa naissance en 1712, à la publication de la « Lettre à d’Alembert » en 1760, Raymond Trousson retrace dans cette première partie de sa biographie de Rousseau, les étapes de La marche à la gloire : fugue, conversion, errance et bohème ; de Genève à Paris en passant par Lyon et Turin, de Madame de Warens à Madame d’Houdetot, de Diderot à d’Alembert. Jusqu’en 1749, ses échecs ont été sa chance. Si on avait bien reçu son système de notation musicale, s’il avait pu percer dans la carrière diplomatique, si l’on avait applaudi ses Muses et admiré son Narcisse, l’appel de l’Académie de Dijon mettant au concours le sujet : « Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer les mœurs ? » n’aurait rien réveillé en lui. Mais il n’a pas réussi, malgré ses efforts, pour se mettre au diapason du monde. Il peut donc affirmer la vertu et la pauvreté contre le luxe, le brillant et les faux-semblants. Tout ce qui précède son Discours sur les arts et les sciences ne comptera plus. Hugo a un mot pour cela : « Les bêtises que je faisais avant ma naissance ». Avec le Discours, Rousseau va pouvoir dire sa singularité, sa différence et crier au monde : Je suis Rousseau ! Grâce à sa réelle connaissance de l’homme comme de l’époque, ce siècle des lumières qu’il décrit en profondeur, l’auteur analyse en psychologue délicat les contradictions de l’homme et de son temps, de l’écrivain et de la vie. “Voici, disait Rousseau à propos des Confessions, le seul portrait d’homme peint exactement d’après nature et dans toute sa vérité.” Sur le « divin Jean-Jacques » complexe et complexé, contradictoire et sincère, innocent et coupable, Raymond Trousson signe ici un livre informé et vivant, véritable ouvrage de référence.
P., Charpentier et Fasquelle, 1908 in-8°, xiv-481 pp, un portrait par Paul Renouard en frontispice, reliure demi-toile carmin, dos lisse, pièce de titre basane noire, fleuron et double-filet dorés (rel. de l'époque), bon état
Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), l'un des représentants éminents des républicains modérés, ministre de Gambetta puis de Jules Ferry dans les années 1880, est resté célèbre pour avoir participé à la légalisation des syndicats (loi Waldeck-Rousseau de 1884). Cette étude s'interrompt en 1889 quand il s’éloigne peu à peu de la vie politique et reprend ses activités d’avocat. Il renouera avec la vie parlementaire en 1894 et surtout en juin 1899, où il est appelé par le président Émile Loubet à former un gouvernement alors que l'Affaire Dreyfus bat son plein. Waldeck-Rousseau forma alors un gouvernement dit de Défense républicaine, incluant notamment le général de Galliffet d'un côté, et de l'autre le socialiste Millerand...