Documents réunis par Jean Loisy. Préface de Maximilien Vox. Paris. Arts et Métiers Graphiques. N°53. 2°trimestre 1954. In-f°(243 x 310mm) broché, couverture illustrée couleurs, 107 pages. Nombreuses illustrations graphiques. Couverture lgt fanée sinon bon exemplaire.
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A Maestricht, Chez Jean-Edme Dufour et Phil. Roux, 1778 16 vol. in-12, broché, couv. muette.
Bourgeois et André, XII, 1188 : "Peu fréquent complet des 16 volumes. I-VI. Mémoires pour servir à l'histoire de Mme de Maintenon et à celle du siècle passé, par M. de La Beaumelle. Nouvelle édition augmentée des remarques critiques de Voltaire, tirées de son "Essai sur l'histoire générale" ; VII. Lettres, T. I., contenant des lettres à différentes personnes, celles à M. d'Aubigné et celles à M. et à Mme de Villette ; VIII. Lettres, T. II., contenant des lettres à M. l'abbé Gobelin, celles de la comtesse de St-Géran, des lettres à différentes personnes et celles à Mme de Brinon ; IX. Lettres, T. III., contenant les lettres à Mme de La Viefville, celles aux dames de St-Louis et des lettres de direction à Mme de Maintenon ; X. Lettres, T. IV., contenant les lettres de Mme de Maintenon au cardinal de Noailles, avec quelques réponses ; XI. Lettres, T. V., contenant les lettres à M. le duc de Noailles ; XII. Lettres, T. VI., contenant les lettres réciproques de Mme de Maintenon et de Mme de Caylus, sa nièce ; XIII. Lettres, T. VII., contenant les lettres de Mme la duchesse de Ventadour, de Mme la marquise de Dangeau, de Mme la princesse Des Ursins, des princes, et de Mr. le duc et Mme la duchesse du Maine ; XIV. Lettres, T. VIII., contenant les lettres de divers seigneurs, celles des ministres et des magistrats, celles de M. le maréchal de Villeroy, celles de M. de Valincour, celles de diverses dames et celles du clergé ; XV. Lettres, T. IX., contenant des lettres de piété et de direction à elle adressées par M. Godet-Desmarais, évêque de Chartres ; XVI. Les Souvenirs de Mme de Caylus, pour servir de supplément aux mémoires et lettres de Mme de Maintenon, avec des notes de M. de Voltaire. Les six premiers tomes forment un ensemble bien complet, fort polémique et qui valut à leur auteur un an de réclusion à la Bastille. On a longtemps critiqué l'authenticité des lettres recueillies par La Beaumelle, mais il s'est avéré qu'elles lui avaient été transmises par les Dames de Saint-Cyr, qui, soucieuses de préserver la mémoire de Madame de Maintenon, ont altéré une partie des écrits originaux."Bon exemplaire tel que paru. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
S.l., s.d. (vers 1860) in-4, titre (détaché), 202 pp., couvertes d'une écriture fine, régulière, extrêmement soignée (environ 25 lignes par page), présentant aussi des notes infra-paginales de la même main, des biffures et ajouts au crayon de bois semblent postérieurs à la rédaction, de même que quelques ajouts marginaux à l'encre d'une autre main, demi-chagrin Bradel bouteille, dos muet orné de filets à froid, encadrements de filets à froid sur les plats de toile chagrinée, titre poussé en lettres dorées au centre du plat supérieur, tranches jaunes (reliure de l'époque). Plat supérieur un peu taché.
Manuscrit inédit, à la fois passionnant sur la participation de la marine aux opérations de la Guerre d'Orient en Crimée, et émouvant par sa composition : tout en effet laisse à penser qu'il forme la mise au propre en continu, par la mère de l'auteur, des lettres envoyées par son fils à sa famille pendant sa campagne. Comme elle survivra encore longtemps à la mort de ce dernier, ainsi que d'ailleurs à celle d'autres de ses enfants, cette mise par écrit revêt un caractère particulier ; et le don fait du livre à un petit-fils (cf. infra) en accentue encore le caractère.I. L'auteur, Louis de Las Cases (20 juillet 1821 - 28 avril 1861), fils d'Adolphe de Las Cases (1782-1880) appartient à une branche de la famille du célèbre mémorialiste, sans que la parenté exacte puisse être déterminée facilement. En tout cas, la longue lettre adressée le 2 janvier 1855 atteste des liens qui existaient entre ces cousins éloignés : destinée au "comte de Las Cases, fils de celui qui fut à Sainte-Hélène, et frère du comte de Las Cases, sénateur, mort en 1854, après huit jours de mariage", elle présente des condoléances à Barthélémy de Las Cases (1811-1877), second fils du mémorialiste, pour le deuil imprévu de son frère aîné Emmanuel-Pons-Dieudonné de Las Cases (1800-1854, il avait accompagné son père à Sainte-Hélène). Les deux cousins se tutoient, ce qui signifie plus qu'une relation lointaine, surtout dans ce milieu. Il est fait également fait allusion dans cette lettre au décès, la même année 1854, d'un autre cousin, Auguste de Las Cases, fils d'Alexandre-François de Las Cases (1769-1836), frère cadet d'Emmanuel (1766-1842).Entré à l'École navale en 1837, Louis de Las Cases fut nommé lieutenant de vaisseau en 1848. C'est avec ce grade qu'il participa à la Guerre d'Orient sur le Iéna, vaisseau de 90 canons, sur lequel il avait déjà navigué en 1840. Le bâtiment était commandé par le capitaine de vaisseau Louis-Marie Rapatel (1808-1859).II. L'ensemble de ces lettres fut à destination de ses proches, ses parents (mais surtout sa mère), et ses frères et soeurs, Gaston (1820-1908), Gabriel (1823-1916), Clotilde (1827-1892), Sidonie (1829-1859), mais surtout son cadet Henri, 1833-1855, qui se destinait également à une carrière militaire. Elles s'étagent du 10 juin 1853 (Toulon, avant le départ) au 21 juillet 1855 (Hôpital des soeurs de la Charité, à Péra, avant le rapatriement sanitaire en métropole). 1. Leur objet est très varié : la navigation et les opérations militaires ne les remplissent pas uniquement, mais elles sont parsemées de nombre de détails familiaux ou intimes, qui offrent un réel intérêt pour la vie de la famille Las Cases au XIXe siècle : fragmentée en plusieurs branches, et ce, depuis le XVIe siècle, il semble qu'elle ait maintenu une liaison entre ses membres. La plupart de ses membres masculins sont engagés dans une carrière militaire, et la préparation à Saint-Cyr occupe beaucoup Louis à propos de ses frères. De même, notons que la piété et les sentiments religieux occupent une grande place dans cette correspondance ; apparemment, tous les membres de la famille partageaient une foi sincère et orientée vers les oeuvres, mais également portée à l'acceptation des épreuves et de la mort prématurée, thème certes très présent dans la piété de l'époque, mais particulièrement soulignée dans les lettres du jeune marin.2. La navigation de Toulon aux Dardanelles, puis au Bosphore occupe les 35 premières pages, ainsi que des attestations de l'amitié avec le jeune officier avec Abel Bergasse (le futur amiral Du Petit-Thouars, 1832-1890), nommé lieutenant de vaisseau au choix en janvier 1854, au début de la campagne. Le récit des opérations ne commence, lui, qu'à partir de la lettre du 14 décembre 1853, alors que la guerre n'est pas encore déclarée (elle ne le sera du côté anglo-français que le 27 mars 1854), mais que les navires des deux puissances occidentales ont déjà pris de solides mouillages préventifs en Mer Noire. Las Cases donne ainsi une relation de la défaite ottomane de Sinope (30 novembre 1853), où l'escadre ottomane fut pulvérisée par les obus explosifs de l'amiral Pavel Nakhimov qui pilonna également le port. Suit une période d'incertitudes et de nouvelles contradictoires qui correspond exactement aux atermoiments diplomatiques des Occidentaux qui vont de la bataille de Sinope à la rupture des relations diplomatiques par Nicolas Ier le 16 février 1854. À partir de la lettre du 24 avril 1854, rédigée devant Odessa, les récits d'opérations s'enchaînent dans des missives souvent longues et très détaillées. L'Iéna stationne devant Sébastopol ou Eupatoria et le récit du débarquement des 15-17 septembre 1854 occupe toute la lettre des pp. 69-76. En novembre 1854, Louis passa de l'Iéna au Henri-IV, il servit ensuite un moment à terre et ses lettres relatent la défense obstinée de la place de Sébastopol par les Russes. En décembre 1854, il fut proposé par le chef d'escadrons Osmond pour une promotion au grade de capitaine de frégate (mais il ne devait jamais l'obtenir, pour des raisons qui demeurent obscures, et qui sont déplorées dans une note de la p. 124). La lettre à son père du 9 février 1855 détaille avec précision et ses fonctions sur le Henri-IV et le nombre d'hommes sous ses ordres. Enfin, le 20 février 1855, Las Cases fut bléssé par un éclat d'obus lors d'un engagement à terre pour défendre une batterie. Les dernières lettres (20 février - 21 juillet 1855) reflètent une convalescence d'abord rapide, puis une brève reprise du service, et enfin une hospitalisation chez les soeurs de la Charité de Péra : atteint le 6 juillet 1855 d'une dysenterie violente, qui frappait la plupart des soldats, il fut rapatrié à Constantinople, puis en France, ce qui mit un terme à cette correspondance (la dernière lettre est du 21 juillet). III. Est joint, sous le titre d'Appendice, un bifeuillet volant in-4, couvert d'une encre en partie décolorée et narrant les événements survenus après le retour de Louis de Las Cases malade à Toulon : accompagné de son ami Bergasse, il arriva en août 1855 dans le port, où il fut transféré à l'Hôpital militaire. Au bout de trois semaines, il fut ramené par son frère aîné Gaston de Las Cases (1820-1908) à Paris, et il fut conduit dans la propriété familiale du Bordelais avec son frère Henri, jeune Saint-Cyrien agonisant. Ce dernier mourut le 18 octobre 1855.Louis épousa ensuite en janvier 1856 Amélie de Monbadon. Il perdit la même année 1859 sa soeur Sidonie (la mère du possesseur de ce manuscrit, cf. infra ) et son épouse (le 10 octobre), puis en 1860 son beau-père le comte Julien-Casimir-Amédée de Monbadon. Enfin, appelé à faire partie de l'expédition du Mexique, sur le vaisseau La Foudre, il succomba à une attaque de choléra le 28 avril 1861 à Toulon.IV. Enfin, on trouve également une attestation de Congé de réforme pour Ernest de Camiran (le possesseur de notre exemplaire) en date du 24 avril 1882. Engagé volontaire en juin 1872 et incorporé dans le 17me régiment de Dragons, ce dernier, versé en 1881 dans l'armée territoriale, ne pouvait plus servir en raison de "varices volumineuses" [sic]. Exemplaire offert à Ernest de Majance de Camiran, fils de Michel-Léon de Majance de Camiran et de Sidonie de Las Cases (1829-1859), donc neveu de l'auteur, par son grand-père ou sa grand-mère, comme l'indique le long ex-dono manuscrit sur les premières gardes : "Pour mon cher petit-fils Ernest de Camiran, j'espère qu'en lisant les lettres de son vertueux oncle, il s'inspirera des sentiments d'affection pour sa famille, de dévotion et de fidélité envers son Dieu, et du courage militaire pour défendre son pays et son souverain". Ce texte, non signé, ne permet pas de dire s'il émane d'Adolphe de Las Cases ou de son épouse Esclarmonde de Raigecourt (1797-1872). Comme la plupart des lettres du recueil ont été adressées à cette dernière, il semble probable que l'ex-dono provienne d'elle, comme de même la rédaction du texte elle-même. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (1812) in-folio, [53] ff. n. ch., couverts de graphies moyennes, généralement lisibles (environ 40 lignes par page), avec des ratures et des biffures, 29 ff. demeurés vierges, il manque un ou plusieurs feuillets entre les ff. 16 et 17 (avec saut du 16 décembre 1785 au 24 mars 1787), et 3 ff. volants (les lettres LVIII et LIX des 6 et 7 septembre 1811), vélin rigide à rabat antérieur, avec double lacet de fermeture, dos lisse muet, titre poussé à l'encre sur le plat supérieur (reliure de remploi). Salissures et petits essais de plume sur les deux plats.
Important registre de correspondance active (sous forme de brouillons) de Louis de Bruno (1739-1814), né aux Indes françaises, et qui fut introducteur des ambassadeurs auprès de Monsieur, Frère du Roi. Il regroupe 71 missives expédiées de Saint-Germain en Laye du 1er juillet 1784 au 4 août 1812, soit peu de temps avant la mort de l'auteur.La grande majorité de ces lettres ont pour objet les affaires et intérêts de Louis de Bruno, puis de son fils Adrien (le futur général, 1771-1861), soit à Pondichéry, soit à l'Île-de-France (Maurice). Aussi, les destinataires sont-ils principalement des hommes d'affaires ou des chargés de pouvoirs, certains amis ou parents de l'auteur : Blin de Grincourt, exécuteur testamentaire de la mère de Bruno, madame de Moracin, morte en 1784 à l'Île Bourbon ; Jean-François de Moracin (1737-1796), commissaire général de la Compagnie des Indes faisant fonction d'intendant de Pondichéry, Pierre-Léon de Moracin ; Jean-Chrysostome-Janvier Monneron (1754-1811), armateur à l'Île-de-France, Augustin Monneron, négociant à New York (1756-1826), et leur frère aîné Charles-Claude-Ange Monneron (1735-1799), nommé commissaire-ordonnateur des établissements français de l'Inde de 1784 à 1786 ; Louis-Maurice Dominjod (écrit Domenjod), établi à Bourbon et recevant procuration pour les biens sis dans cette île ; Folleville, également à l'Île-de-France, puis chargé d'affaires à Bourbon. On notera également la présence de cousines de Bruno, parties prenantes de la succession de sa mère : madame de Lasalle, résidant à Pondichéry ; mademoiselle Pignolet, résidant à Bourbon. Toutes ces familles sont par ailleurs bien connues dans l'histoire des possessions françaises de l'Océan Indien.Et c'est cette succession complexe de la mère de Louis de Bruno qui ouvre le recueil et occupe d'ailleurs entièrement les lettres I-XVII du 1er juillet 1784 au 16 décembre 1785. L'année 1789 ne comprend que deux lettres : une du 22 janvier à Dominjod, et ne portant que sur un état de fonds ; plus intéressante, une du 24 décembre à Blin de Grincourt, fort longue, et contenant une longue relation et appréciation des événements politiques : "Comment dans l'espace d'une lettre pourrois-je vous donner un abrégé des événemens multipliés qui se sont passés depuis 9 à 10 mois ?" Suit un résumé très correct de la crise financière et de ses suites. Enfin, après une dernière missive à Dominjod du 15 décembre 1790, il n'y a plus rien jusqu'à la reprise de la correspondance en 1802. L'interruption due au déroulement de la Révolution s'explique en partie par la résidence de l'auteur au domicile de sa fille en Auvergne, dans la propriété de Marie-Blanche de Bruno, qui avait épousé Amable de Milanges (1765-1818) et habitait un domaine entre Gannat et Aigueperse ; elle doit aussi tenir à la prudence nécessaire à un ancien courtisan de Monsieur en ces temps légèrement troublés ...À partir de la lettre XXIII du 8 Brumaire an XI [30 octobre 1802], reprennent les correspondances d'affaire pour l'Île-de-France et Bourbon, avec sa cousine de Pignolet (morte en 1804), Louis Léger (1748-1813), préfet de l'Île-de-France de 1803 à 1810, cousin de l'auteur par les Carvalho, et Auguste Vernety, nouveau procureur de ses intérêts. Toujours Bruno entre dans d'infinis détails et se montre vigilant et perspicace sur l'emploi de ses ressources ; le paragraphe suivant, compris dans la lettre XXV à Vernety en donnera un exemple : "La paix ne me paroît pas prochaine, et quelque besoin que j'aie de mes fonds, je vous prie de ne pas les risquer. J'aime encore mieux pâtir ici que de les perdre ou du moins de les avanturer. Il y a trois écueils que je vous prie d'éviter : c'est de le les expédier en caffé, sur des vaisseaux américains neutres, ou en lettres de change sur France fournies par un colon, quelque crédit qu'il ait, et enfin de les verser dans la caisse publique, pour m'être payé ici par le gouvernement. Cela vous paroîtra extraordinaire, sans doute, mais j'ai trop d'expérience pour ne pas connoître les grands dangers de ces sortes d'envoi. Je n'excepte de tout cela que M. Henri des Bassayns [Henri-Charles Panon Desbassayns, 1772-1751], s'il tire sur son frère M. Desbassayns, et M. Léger, s'il tire en son nom sur celui qui est icy chargé de ses affaires".Enfin, la succession de sa cousine de Pignolet, dont il était très proche, occupe les lettres XXIX-XXXII à madame Du Morier, légataire de cette dernière, ainsi que plusieurs missives aux négociants lorientais Ferrand et Lazé. Les dernières correspondance accusent la vieillesse désormais avancée de Louis de Bruno : outre une graphie de plus en plus irrégulière, un aveu sans ambages de la lettre LXX (8 juillet 1812) éclaire la situation de ces ultimes années ("J'ai reçu hier au soir, mon cher Moracin, votre lettre du 6 de ce mois. Elle exigeroit plusieurs réponses, et je n'en puis faire qu'une à la fois, comme indépendamment de la foiblesse de ma tête, je manque aussi de mémoire"). Et la lettre LXXI à Folleville, qui venait de perdre sa femme, est la dernière du recueil.A ÉTÉ RELIÉE entre les ff. 43 et 44 : une L.A.S. de Mme Pignolet du Morier en date du 25 décembre 1809, sur le règlement d'un litige avec Philippe Desbassayns [Philippe Panon Desbassayns, comte de Richemont, 1774-1840]. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (début du XVIIIe siècle) in-folio, [147] ff. n. ch., couverts d'une écriture moyenne, très régulière et lisible (environ 30 à 35 lignes par page), infimes biffures, demi-basane marine, dos lisse muet orné de filets dorés, étiquette de titre contrecollée au centre du plat supérieur, tranches mouchetées de rouge (reliure du XIXe siècle). Coiffes et charnières frottées, pages uniformément roussies.
Copie de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle d'une très importante correspondance diplomatique du futur cardinal de Forbin-Janson (1626-1713), évêque de Beauvais depuis le 25 septembre 1679, et surtout nommé de nouveau en 1680 ambassadeur extraordinaire de Louis XIV à la Diète de Pologne. Comme évêque de Marseille, siège qu'il avait occupé avant son transfert à Beauvais, le prélat avait déjà été envoyé comme ambassadeur extraordinaire à Varsovie pour l'élection du nouveau roi à la suite de la mort de Michel Wi niowiecki (mort le 10 novembre 1673). La Diète, extrêmement divisée comme il se doit en Pologne, se réunit le 11 mai 1674, et l'habileté de Forbin permit de rapprocher les partis et de faire élire Jean III Sobieski, ce qui correspondait au voeu de Louis XIV. Rien d'étonnant donc à ce qu'il ait été choisi pour cette nouvelle représentation, qui est au demeurant assez mal connue, mais dont l'objet était à la fois de réchauffer les relations bilatérales, apparemment un peu mises à mal par les intrigues et les prétentions de la Reine de Pologne (Marie-Casimire-Louise de La Grange d'Arquien), et de s'informer sur les dessous des demandes de subsides destinées à soutenir la lutte contre les Turcs, qui se préparait par l'alliance de l'Empereur et de la Pologne. Les relations actuelles entre les deux Couronnes jadis si proches pouvaient en effet être présentées comme suit (lettre XIV) : "Nous avons trouvé en arrivant le Roy et la Reyne de Pologne aigris par mille fausses préventions, persuadez que V. M. les mesprisoit, qu'elle vouloit les traiter comme des princes tributaires, entretenir la division dans leur Royaume affin qu'ils fussent dans une plus grande dépendance, ne leur accorder aucune grâce .."I. Les missives commencent le 3 août 1680 et vont jusqu'au 14 février 1681. Elles sont au nombre de 75.Parti de Paris le 24 juillet 1680, Forbin arriva à Varsovie le 1er septembre, en passant par Cologne, Münster, Hanovre, Berlin (où il rencontra le Grand Électeur). Il rend compte ensuite des diverses audiences obtenues de Jean III, ou de sa femme, d'abord très générales, puis rentrant dans le vif des négociations. Incidemment, il faut le lire insistant souvent sans discrétion excessive sur l'appui de Louis XIV pour l'obtention de son chapeau (qu'il n'obtiendra qu'en 1690 d'Alexandre VIII). Les matières abordées sont très nombreuses et tiennent autant aux affaires intérieures de Pologne, aux manoeuvres de la Reine (en faveur de son père le marquis d'Arquien), qu'aux préparatifs de la lutte contre les Turcs, envers laquelle Louis XIV manifeste un scepticisme et une réticence remarquables (il réitère plusieurs fois la consigne du secret sur d'éventuels subsides de sa part "jusques à ce que la guerre soit effectivement déclarée"). Le même prince refuse de s'engager à ne pas attaquer les États de l'Empereur en cas d'engagement conjoint contre la Porte : "Que pour ce qui est de la demande qu'il luy a faite par la lettre que le Sr. de Villars luy apporta par laquelle il souhaiteroit que V. M. donnast des asseurances qu'elle n'attaquera pas les pays de l'Empereur ny les Estats de l'Empire tant qu'il feroit la guerre conjointement avec la Pologne contre les Infidelles, je luy ai fait connoistre combien cette demande est captieuse de la part de l'Empereur et tout à fait inutile pour la Pologne (...)".À partir du 27 octobre, date de l'arrivée de Vitry, les lettres peuvent être rédigées par les deux ambassadeurs (comme la XII), mais l'évêque continue ses missives particulières au Roi. Les deux numérotées XIV et XV (toutes deux du 8 novembre 1680) sont particulièrement longues (ff. 23-38) et importantes, donnant non seulement tout le détail des affaires pendantes, mais aussi et surtout l'atmosphère de la Cour de Pologne, itinérante entre la Lituanie et la Russie en cette fin d'année 1680 : "Il faut que V. M. s'attache entièrement la Reyne de Pologne car il est certain qu'elle a un pouvoir absolu sur l'esprit du Roy son mary qui ne luy cache rien, qui la met dans toutes les affaires et enfin elle le tourne où il luy plaist".Au début de l'année 1681, les deux hommes rejoignent la Cour de Jean III à Varsovie, où doit se tenir la Diète. En annexe de la lettre XLIII du 14 janvier 1681, on trouvera des copies de missives de l'Électeur de Brandebourg, du prince Louis de Honenzollern (fils cadet de l'Électeur), de Wichert (résident de Brandebourg en Prusse).Au milieu de mille intrigues, la conclusion générale de l'ambassade tient en quelques mots de la dernière lettre adressée au Roi (LXX, du 14 février) : "la parole positive [que le Roy et la Reyne de Pologne] nous ont donnée de ne se point détacher de l'amitié de V. M. et d'entrer aprez la Diette dans un traitté d'alliance".II. Sont intercalées dans cette partie des copies de lettres de Roger Akakia (cf. infra), alors en mission en Transylvanie pour rallier les Mécontents de Hongrie à la politique anti-habsbourgeoise de la France, ce qui n'allait pas sans mal ("Je crois devoir avertir que les Hongrois Mescontens sont conseillez par quelques-uns qui se disent venir de la France, de s'accommoder avec l'Empereur, et pour les y porter, ils taschent de faire perdre à ceux la toute espérance d'un secours de la France sans lequel ils ne peuvent continuer la guerre"). Adressées aux deux ambassadeurs, elles en reçoivent des réponses conjointes (lettres XXVIII-XXX).Enfin, d'autres missives, plus courtes, sont adressées à divers personnages en poste dans le pays : Antoine Baluze, résident de France en Pologne depuis 1644 (il avait été attaché à la personne de Marie-Louise de Gonzague-Nevers, épouse de Ladislas IV, puis de son frère Jean II), et désireux de rentrer en France en raison du mauvais état de sa santé (il devait obtenir son congé, quitter Varsovie en mars 1681, pour mourir à Paris en septembre suivant) ; François du Pas de Feuquières, comte de Rébénacq, etc.III. À la suite de la correspondance du négociateur proprement dite a été réuni un dossier regroupant les instructions données au diplomate avant et pendant sa mission, sous le titre général de : Négociation de Monseigneur l'évesque et comte de Beauvais Pair de France, ambassadeur extraordinaire en Pologne (ff. 105-147), composé de cinq parties :1. Mémoire pour servir d'instruction tant au Sr. évesque de Beauvais allant de la part du Roy ambassadeur extraordinaire en Pologne qu'au Sr. marquis de Vitry, qui doit demeurer plus longtemps aud[it] pays en cette mesme qualité (ff. 105-112). Nicolas-Louis de Lhospital, marquis de Vitry (1636-1685), fils du maréchal de Vitry, fut ambassadeur en Pologne de 1680 à 1683, en remplacement de François-Gaston de Béthune-Sully (dont le séjour semble avoir été celui d'un brouillon), et après une mission auprès de l'Empereur. Il était censé arriver sur place avant Forbin, encore retenu par le soin de son nouveau diocèse (et où la lutte contre le jansénisme l'accaparait), mais ce fut exactement l'inverse qui se produisit.2. Addition au mémoire servant d'instruction (ff. 113-116).3. Lettres de créance données par Sa Majesté à Mgr de Beauvais pour le Roy et la Reyne de Pologne (ff. 116v-117r).4. Articles du traité secret signé avec Mr. l'Électeur de Brandebourg le 25e octobre 1679, dont il est fait mention dans l'instruction du Roy (f. 117). Il s'agit du traité secret de Saint-Germain-en-Laye, signé le 25 octobre 1679 entre le roi de France et l'électeur de Brandebourg Frédéric-Guillaume Ier, constituant un complément au traité homonyme signé en juin de la même année par lequel le Brandebourg restituait à la Suède ses possessions de Poméranie et de Stettin. Le Grand Électeur recevait des subsides de la France, mais s'engageait en retour à donner son suffrage au Roi ou au dauphin en cas d'élection impériale. 5. Lettres du Roy et de Mr. de Croissy à Mgr l'évesque de Beauvais depuis le 17 juillet 1680 jusqu'au 13 feb[vrier]) 1681 (ff. 117-147). Dans cette dernière partie, on trouvera également correspondance active et passive de Roger Akakia de Fresne, qui exerça longtemps les fonctions de secrétaire de l'ambassade de Pologne, et a laissé le souvenir ambigu d'un intrigant incorrigible (il avait déjà été embastillé en 1664 à la suite de son premier séjour en Pologne).Le CCF ne signale apparemment aucun manuscrit correspondant à notre recueil. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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S.l., s.d. (1784) in-folio, [94] ff. n. ch., couverts d'écritures moyennes et lisibles (environ 35 lignes par page), nombreuses ratures et biffures, avec des annotations manuscrites postérieures au crayon de bois en regard de nombre de missives, donnant une idée du contenu de chacune (malheureusement, les mentions un peu sommaires de "sans intérêt" y surabondent), vélin rigide à lacets, dos lisse muet, titre général porté à l'encre sur le plat supérieur, tranches rouges (reliure de l'époque). Manque de cuir en coiffe supérieure.
Important registre de correspondance active (sous forme de brouillons) de Louis de Bruno (1739-1814), né aux Indes françaises, et qui fut introducteur des ambassadeurs auprès de Monsieur, Frère du Roi. Il regroupe 91 missives expédiées de Saint-Germain en Laye du 21 août 1772 au 20 mai-9 juin 1784, certaines fort longues et détaillées. Ferdinand de Bruno, dont le nom figure sur le plat supérieur, est Ferdinand-Marie Bruno de Molaret (1804-1882), petit-fils de Louis de Bruno, par le général Adrien-François de Bruno (1771-1861), et ordonnateur des papiers de famille.Toutes ces lettres sans exception présentent un caractère privé, ne concernent pas les fonctions officielles de l'auteur, et contiennent essentiellement des nouvelles de famille ou d'affaires personnelles, ces dernières occupant une grande place (et s'attirant les drôles de mentions de "sans intérêt" du commentateur du XIXe siècle - très probablement Ferdinand de Bruno -, qui ne s'intéressait qu'aux détails généalogiques). Incidemment, des nouvelles politiques ou militaires générales sont transmises (e.g. le lit de justice de 1774 rétablissant les Parlements ; les débuts de la Guerre de l'Indépendance américaine et ses répercussions éventuelles sur les établissements de l'Inde française), mais elles ne constituent nullement le principal contenu.Les destinataires principaux sont donc naturellement : la mère de l'auteur, une dame de Moracin par son remariage (elle mourut en 1784) ; sa grand-mère maternelle, qui mourra fin 1776 ; sa belle-mère Marie Law de Lauriston, née Carvalho (cf. infra) ; Jean Law de Lauriston (1719-1797), gouverneur général de l'Inde française de 1764 à 1777, maréchal de camp en 1780, et oncle par alliance de Louis de Bruno (il avait épousé Jeanne Carvalho, soeur de sa belle-mère).La majorité des textes concerne des nouvelles de famille (e.g. annonce de la mort de M. Léon de Moracin de Palis, en séparation de biens avec la mère de Louis, et survenue le 23 septembre 1774 ; le projet de voyage de retour en France de la mère de l'auteur, en la lettre LVII du 12 décembre 1779 ; sa fixation à l'Île Bourbon ensuite). Une grande partie des lettres s'intéresse aussi aux différends survenus très rapidement dans le ménage formé par Jeanne de Lauriston (1756-1830), fille du maréchal de camp, donc cousine de Louis de Bruno, avec Charles-Antoine de Lopès de La Fare, ainsi que la situation financière critique du couple. Par ailleurs, en 1782, plusieurs missives à sa mère fixée à Bourbon relatent l'envoi du fils aîné, Jean-Jacques de Bruno (1770-1789), dans cette île, pour parfaire son éducation auprès de sa grand-mère. Les dernières lettres (1784) concernent toutes la mort et la succession de madame de Moracin.Quelques détails cependant sur l'achat de la charge d'introducteur des ambassadeurs auprès de Monsieur pour 17 820 livres (lettres XII et XIII, des 9 juin et 16 septembre 1773).À noter aussi, la lettre XXII du 24 novembre 1774 sur les démarches faites par l'historien anglais Robertson auprès de Law pour obtenir des détails sur les campagnes de ce dernier en Inde.Enfin, la lettre LV de 16 pp. forme un petit mémoire diplomatique sans rapport avec le reste de la correspondance, mais du plus grand intérêt : "Considérations sur l'article à insérer dans le futur traité de paix pour la partie des Indes orientales" : "On avoit absolument négligé cet article dans le Traité de Paris en 1763, et quelques lignes nous avoient réduits à l'état le plus triste dans cette partie du monde à laquelle il paroît que la Cour de France n'a jamais porté l'attention que mérite son importance". Il se termine par des considérations sur l'importance de la possession des comptoirs du Sénégal et de la rivière de Gambie pour l'extension du commerce de la FranceON JOINT trois documents officiels servant à établir l'identité et la généalogie de Louis de Bruno :1. Extrait de l'acte de baptême de Maria Carvalho (24 juin 1732) , plus tard épouse de Jacques-François Law de Lauriston (1724-1767), et dont la fille Marie-Josèphe ou Joséphine épousa en 1767 Louis de Bruno. - 2. Une attestation du directeur de la Compagnie des Indes orientales en date du 9 décembre 1775 et contrôlée le 7 avril 1780, portant sur les parents et grands-parents de Louis de Bruno (respectivement Antoine de Bruno et Claude de Bruno). - 3. La copie du testament de Louis de Bruno, passé devant le notaire Denis Odiot, en date du 17 juin 1807 (la copie elle-même est datée du 3 juin 1814, et contient un codicille). Le document comporte 8 ff. n. ch. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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