Préface d'Edmond Jaloux. Librairie de France. 1931. In-8 br. 319pp. Bel exemplaire non coupé.
Reference : ORD-4290
L'auteur, (Aix-en-Provence 1873-1921) incarna, pour Louis Bertrand la plus grande force lyrique venue, depuis Hugo, dans les lettres françaises.
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Paris Desenne 1791 1 vol. relié in-8, basane fauve mouchetée, dos lisse orné d'une pièce de titre de maroquin cerise et de frises, fleurons et dentelle dorés, tranches mouchetées, 218 pp., portrait gravé de l'auteur en frontispice (agréable reliure de l'époque, bien conservée). Relié à la suite : MALFILATRE (Jacques Clinchamps de). Narcisse dans l'isle de Vénus (Paris, Lejay, 1769, 5 jolies figures de G. de Saint-Aubin et gravées par Massard. Ce second opus est relié avec un feuillet liminaire de notes manuscrites et 8 pages in fine donnant des bout de traductions des "Georgiques" issues de "L'année littéraire", 1780. A l'exception de quelques rousseurs sur les premier feuillets, bon exemplaire.
Paris Mercure de France 1899 1 vol. relié in-8, demi-maroquin à gros grain bleu canard à coins, dos à nerfs, plats de papier marbré bleu et or, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Semet & Plumelle), 176 pp. Édition originale de « Philoctète » et de « El Hadj ». « Le Traité du Narcisse » et « La Tentative amoureuse » avaient déjà paru antérieurement, en 1891 et 1893 [Naville 37]. Un des 300 exemplaires numérotés sur vergé d'Arches (seul tirage après un exemplaire unique sur Japon), celui-ci enrichi d’un envoi autographe signé de l'auteur au journaliste Henri Mazel (1864-1947), directeur de 1891 à 1895 de la revue L'Ermitage à laquelle collabora André Gide. Ex-libris du bibliophile suisse Albert Natural à la devise « Rerum natura creatrix ». Cette édition porte pour la première fois, en quatrième de couverture, le trèfle à quatre feuilles qui personnalise les parutions de Gide au Mercure de France.C’est dans le contexte de l’affaire Dreyfus que Gide achève à l’été 1898 Philoctète, courte pièce à 3 personnages et en 5 actes. Après l’acquittement d’Esterhazy et le « J’accuse » de Zola du 13 janvier 1898, l’écrivain rejoint finalement le camp des dreyfusards en adhérant à la protestation des intellectuels qui réclament la révision complète du procès. Gide use d’un conte de Sophocle pour transposer les débats moraux qui déchirent le pays. Dans sa note bibliographique (n° X), il annonce : « Paru en 1899 Philoctète ou le traité des trois morales où chacun des trois personnages, Philoctète, Ulysse et Néoptolème, incarne et expose les trois formes de dévouement altruiste, patriotique ou mystique ».Alors qu’il naviguait vers Troie, Philoctète, vaillant compagnon d’Ulysse, est blessé par un perfide serpent. Ses cris menaçant de désespérer l’équipage, il est débarqué sur une île déserte. La pièce débute alors qu’Ulysse, accompagné de Néoptolème, fils d’Achille, revient sur l’île pour récupérer l’arc et les flèches d’Hercule, qui avaient été laissés à Philoctète. Si le pur Néoptolème répugne à la ruse pour voler l’arme nécessaire à la victoire des Grecs, Ulysse réplique : « la patrie n’est-elle pas plus qu’un seul ? Et souffrirais-tu de sauver un seul homme s’il te fallait pour le sauver perdre la Grèce ? » (p. 19) Cet échange fait directement écho aux débats de l’époque : l’innocence de Dreyfus doit-elle être sacrifiée pour la réputation et l’unité de l’armée et du pays ?Le livre gagne ainsi son sous-titre de « traité des trois morales » : celle patriotique d’Ulysse, pour qui la défense de l’Etat justifie de tous les moyens, celle mystique de Néoptolème confrontée aux compromissions de la vie, celle du dévouement altruiste de Philoctète, qui sublime le conflit entre Ulysse et Néoptolème ; il boit en toute connaissance de cause le narcotique qu’on lui tend, et se laisse dérober les armes. « De tous les dévouements, le plus fou c’est celui pour les autres, car alors on leur devient supérieur. » (p. 61)Dans ce volume figure également l’édition originale d’El Hadj, paru dans la revue du Centaure en septembre 1897, parfaite expression du Gide symboliste.
Editions du Félin, 2002, gr. in-8°, 374 pp, édition, introduction et notes établies par Anna Lo Giudice, avec Entrée au monument, par Leonardo Clerici, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"La correspondance entre Paul Valéry (1871-1945) et André Fontainas (1865-1948) est une amitié à l'ombre de ce grand monument mallarméen dont la morale et la fidélité demeurent idéales, filiales, fraternelles entre le désir de témoigner de l'œuvre du grand maître et celui de défendre son oeuvre. Valéry et Fontainas choisissent des stratégies différentes. D'une part le Mercure de France devient le dernier rempart de la littérature honnête, d'autre part, Valéry entreprend cette lutte étrange entre l'oeuvre et son critique, une reprise ou transmutation de toute la langue française sur le modèle racinien et cartésien. C'est l'accès à l'Académie française en 1927 par Valéry qui marque l'intérêt de cette correspondance, c'est-à-dire un Valéry public qui se sent assassiné ou menacé par un auteur dont il reconnaît mal ou trop bien la vraie nature. C'est à ce moment d'officialisation, de mort ou assassinat, que le rêve ancien de la perfection de Narcisse, Etudes pour Narcisse, va marquer ce gouffre poétique, optique, littéraire, cubiste, dont Fontainas suivra avec passion fraternelle l'événement. L'Entrée au Monument de ce Narcisse au monument devient ici, par le projet de l'Istituto di Skriptura, ce monde d'échos, voyelles, mises en valeur par une orchestration en forme de glose et de renvois permettant d'établir les analogies profondes qui tiennent l'œuvre poétique et critique de Valéry et Fontainas : le continent inépuisable du mythe de Narcisse, qui prend la parole traversant toute la langue française et ses racines théologiques implicites jusqu'à la Tour d'ivoire symboliste. Parmi les documents rares et anthologiques présentés et repérés, il y a la revue Commerce qui touche les secrets de l'art poétique de Breton, la notion de l'art critique de Jean Paulhan, la structure des fragments d'Edgar Poe annotés par Valéry, les notations autour du sonnet et de son mystère archaïque, la retrouvaille du texte perdu de la Chronique Théâtrale publiée dans Le Temps en 1913, feuilleton qui déclencha le principe tragique et infini de La Jeune Parque de Valéry, ce feuilleton banal qui avait ému Valéry et Pierre Louÿs... L'enfer lyrique, le motif classique autour de Narcisse, cimentent cette correspondance désespérée, violente, adorable crispée par l'eau tremblante de la pauvre vie moderne." (L.C.)
Malfilâtre, Jacques-Charles-Louis Clinchamps de: Narcisse dans l'île de Vénus. Poème en quatre chants. Paris: 1795. Octavo (18.5 x 11 cm). Printed on vellum. Elegantly bound in red morocco by Charles Capé (1806-1867), binder to the Louvre, the Empress Eugénie, and the duc d'Aumale. Spine gilt in compartments, triple-line rules to boards and elaborate turn-ins gilt, green morocco doublures, marbled free endpapers, all edges gilt. Minor horizontal fold to each leaf, staining to page 121. 19 x 12.5cms. One of only two known copies printed on vellum of this rare satirical poem, this copy potentially linked to an important pre-1812 Moscow library. Of the known copies of Narcisse dans l'île de Vénus, one resides at the Bibliothèque Nationale de France. The second is the present copy, which was owned by the celebrated French bookseller and collector Charles Chardin, and was sold when part of his library was auctioned by Leigh and Sotheby in London in 1819 and sold again in the sale of the Hochart library. IIA copy that may be described as being printed on vellum ('p. vél') is recorded in the 1805 library catalogue of Count Boutourlin , one of the greatest of Russian collectors and head of the Imperial Russian Library. Boutourlin's magnificent personal library was destroyed during the devastating Moscow fire of 1812, and it was believed that the Malfilâtre was lost in the conflagration.The timing of this volume's appearance in 1819 is, however, suggestive. This copy has mild grey stains at the tops of the leaves, always corresponding to points where the vellum has naturally curled, leaving a space open between the pages. It is plausible that these could have been caused by soot falling onto the top edge and only penetrating the book where the leaves were separated. Many of the leaves show evidence of having been folded in half, and other pages show signs of water damage and possible cleaning, prior to its being bound by Capé. The original binding on the Boutourlin copy is uncertain but thought to have been red morocco. It was rebound by the French master binder Charles Capé in the 1830s or 40s, leaving no trace of a previous binding.) A likely conclusion might be that the book was either looted from the fire or discovered in the ruins of the library, and subsequently sold in Paris. As Chardin was one of the most prominent French booksellers of the period it makes sense that the volume would have found its way into his hands. Much of Moscow's artistic and literary heritage was destroyed during the disaster, and books with provenance tying them to pre-1812 institutions are of the utmost rarity. It is, of course, not possible to state definitively that this is the same copy. But given the rarity of vellum printings of Narcisse, this appealing association should not be completely discounted. Literature: Catalogue des Livres de la Bibliotheque de S.E.M. le comte de Botourlin. Paris, Pougins 1805 Number 1855Nouveau dictionnaire portatif de bibliographie. Paris, Fournier fre?res 1809 page 330 'Il en a été tiré deux exemplaires sor peu de vélin grande forme' van Praet; Catalogue des livres imprimés sur vélin de la Bibliothéque du roi Paris, De Bure frères 1822 Volume IV page 213 number 304 'Il n'en a été tiré que deux sur vélin'. Text in French.
One of only two known copies printed on vellum of this rare satirical poem, this copy potentially linked to an important pre-1812 Moscow library. Of the known copies of Narcisse dans lîle de Vénus, one resides at the Bibliothèque Nationale de France. The second is the present copy, which was owned by the celebrated French bookseller and collector Charles Chardin, and was sold when part of his library was auctioned by Leigh and Sotheby in London in 1819 and sold again in the sale of the Hochart library. IIA copy that may be described as being printed on vellum (p. vél) is recorded in the 1805 library catalogue of Count Boutourlin , one of the greatest of Russian collectors and head of the Imperial Russian Library. Boutourlins magnificent personal library was destroyed during the devastating Moscow fire of 1812, and it was believed that the Malfilâtre was lost in the conflagration.The timing of this volumes appearance in 1819 is, however, suggestive. This copy has mild grey stains at the tops of the leaves, always corresponding to points where the vellum has naturally curled, leaving a space open between the pages. It is plausible that these could have been caused by soot falling onto the top edge and only penetrating the book where the leaves were separated. Many of the leaves show evidence of having been folded in half, and other pages show signs of water damage and possible cleaning, prior to its being bound by Capé. The original binding on the Boutourlin copy is uncertain but thought to have been red morocco. It was rebound by the French master binder Charles Capé in the 1830s or 40s, leaving no trace of a previous binding.) A likely conclusion might be that the book was either looted from the fire or discovered in the ruins of the library, and subsequently sold in Paris. As Chardin was one of the most prominent French booksellers of the period it makes sense that the volume would have found its way into his hands. Much of Moscows artistic and literary heritage was destroyed during the disaster, and books with provenance tying them to pre-1812 institutions are of the utmost rarity. It is, of course, not possible to state definitively that this is the same copy. But given the rarity of vellum printings of Narcisse, this appealing association should not be completely discounted. Literature: Catalogue des Livres de la Bibliotheque de S.E.M. le comte de Botourlin. Paris, Pougins 1805 Number 1855Nouveau dictionnaire portatif de bibliographie. Paris, Fournier fre?res 1809 page 330 'Il en a été tiré deux exemplaires sor peu de vélin grande forme' van Praet; Catalogue des livres imprimés sur vélin de la Bibliothéque du roi Paris, De Bure frères 1822 Volume IV page 213 number 304 'Il n'en a été tiré que deux sur vélin'. Text in French
1942 Tananarive, Sn [Imprimé par Henri Vidalie], 1942. 32 x 24,5 cm, in-4°, 1 f. bl. + 10 ff. n. ch. + 1 f. bl., couverture crème en papier de bananier, imprimée en noir et portant la mention "hors commerce", sans page de titre, justification et achevé d'imprimer en 3e de couverture.
Rarissime édition du Narcisse faite à Madagscar sous la direction d'Octave Mannoni et destinée à sa classe de philosophie du lycée Gallieni, limitée à 30 exemplaires seulement. La préface (3 pages) est inédite, de même que les commentaires, placés au verso des feuillets, en regard du texte de Valéry. L'achevé d'imprimer porte la mention : "La difficulté en temps de blocus de fournir des textes à ses élèves a induit un professeur de Madagascar à faire imprimer ce poème extrait de Charmes en y joignant des annotations purement scolaires. L'ingéniosité locale a permis la fabrication de ce papier essayé ici pour la première fois et sur lequel on a tiré trente exemplaire de ces cahiers destinés à la classe de philosophie du lycée Gallieni. En aucun cas ces cahiers ne doivent se trouver mis en vente. Imprimé par Henri Vidalie, Tananarive en février 1942 sur papier Blocus." En raison des conditions du temps, cette édition fut faite sans le consentement de l'auteur. Néanmoins, nous disposons du brouillon d'une lettre adressée par O. Mannoni à Paul Valéry en 1942 ainsi que de deux réponses de Julien Monod (1942 et 1944) qui montrent l'intérêt que Valéry a porté à cette édition "pirate" et au commentaire qu'en fit le philosophe et futur psychanalyste. Nous joignons une photocopie de cette correspondance, dans laquelle l'éditeur "pirate" apporte les précisions suivantes : "Puisque cet envoi n'est pas resté dans quelque port africain ni au fond de la mer des Indes, vous n'avez pas dû l'ouvrir sans quelque surprise : Madagascar serait-elle le dernier refuge de la contrefaçon en librairie ? Ose-t-on vous éditer sans votre aveu ? Il n'en est rien ! Simplement, je n'ai pas voulu traiter par l'affreuse polycopie habituelle le beau texte du Narcisse, ni l'exposer, en le dictant, à des mutilations plus affreuses encore. D'autre part les Imprimeries dorment, faute de papier ; pour quelques centaines de francs j'ai pu donner à mes trente élèves une copie du Narcisse aussi convenable que les circonstances le permettent. Cependant, bien qu'il s'agisse d'une "polycopie imprimée", de cahiers qui ne sortent point de la classe de philosophie du lycée Gallieni, je n'aurais pas manqué de vous demander préalablement votre autorisation si n'avions été si longtemps et si complètement privés de toutes communications par mer et par air. (...) Sur la matière même de ce cahier : on a employé un papier de fortune, fait avec de vieux papiers, et dont la fabrication n'était pas encore au point ; mais on n'avait pas le choix. Pour la couverture, on a trouvé un papier de fabrication locale déjà ancienne, fait de fibres de bananier, et destiné surtout à fabriquer des abat-jour et de boites... Les caractères étant vieux et souvent cassés, il a fallu tirer page par page pour n'utiliser qu'un choix à peu près convenable... Je serais extrêmement heureux si vous pouviez avoir quelque plaisir de collectionneur à considérer comme une curiosité cette copie de votre propre poème - à cause des circonstances somme toute un peu exceptionnelles dans laquelle elle a été faite." Dans son premier courrier, daté du 2 septembre 1942, Julien Monod écrit "mon ami Paul Valéry m'a montré hier chez lui votre commentaire du Narcisse dont il m'a fait l'éloge" et lui en demande un exemplaire pour son "Valeryanum", exemplaire que Mannoni semble avoir toutes les peines à retrouver, puisque, dans un courrier daté du 8 juin 1945, l'une des personnes à qui il avait en avait confié un lui assure l'avoir égaré. Dans une autre lettre (27 novembre 1944, reçue le 21 avril 1945), Julien Monod écrit : "je vous remercie beaucoup des renseignements que vous [me] donnez sur le cahier en question, comme de votre aimable intention de chercher à en retrouver un exemplaire pour mon Valeryanum. J'ai fait lire votre lettre à notre poète et je crois bien qu'il va vous écrire lui-même un mot, comme il comptait le faire depuis longtemps, mais sans avoir la possibilité de communiquer avec vous." Nous n'avons pas trace d'un quelconque courrier de Valéry, mort quelques mois plus tard. Cette édition est connue de Karaïskakis (n° 67C), l'exemplaire qu'il décrit étant en tous points conforme au nôtre. (Voir également, Jacques Laguarrigue, Bibliographie des travaux (en langue française) d'Octave Mannoni, in "Esquisses psychanalytiques", n° 13, printemps 1990, p. 44, n° 16.) Un bel exemplaire, avec quelques traces de pliures ; et un témoignage précieux sur l'édition malgache pendant la deuxième guerre mondiale.