Paris, le Livre contemporain, 1905. Grand in-8 de 259 pages. Eaux-fortes en couleurs de Richard Ranft. Frontispice, 30 hors-texte, en-tête et culs de lampe. Première édition illustrée. Tirage limité à 119 exemplaires. Exemplaire de collaborateur de Monsieur P. V. Stock. Envoi manuscrit de l'auteur à Monsieur Stock. Joint une lettre autographe de Elémir Bourges à Monsieur Stock, datée et signée (en excellent état). Quelques rares rousseurs. Très beau demi-maroquin bordeaux à coins, filets dorés sur les plats, dos à quatre larges nerfs, titre et date or, tête dorée, dans sa chemise à recouvrement, avec dos en maroquin lisse, bordé, avec doublure de suédine bleue-marine. En excellent état. Couvertures illustrées et dos conservés. Dans son étui de protection en papier fort blanc (quelques traces).
Reference : 22376
Dans sa lettre à P. V. Stock, Elimir Bourges regrette que leur collaboration n'ait pas abouti pour l'édition de son manuscrit et de par son envoi manuscrit sur la page de faux-titre lui fait par de son amitié sincère. Les origines de la maison Stock remontent à 1708. Après de belles années, la crise économique qui frappe les dernières années du régime de Louis-Philippe met en difficulté Tresse qui finit par transmettre son affaire à son frère Nicolas, lequel se maria à Anne Stock, originaire de Metz et tante de Pierre-Victor Stock (1861-1943). L'affaire, trop spécialisée dans le théâtre, ne parvenait pas vraiment à décoller. En 1877, Joseph Tresse, le fils d'Anne, meurt, obligeant celle-ci à appeler Pierre-Victor à la rescousse. Pierre-Victor était un grand sportif, champion d'aviron, assez mondain et noctambule. En quelques années, il fit ses preuves et Anne le confirma au poste de directeur-adjoint en 1885. Il faut dire qu'en dix ans, Pierre-Victor avait notamment réussi à tripler la valeur du fonds, s'ouvrant au théâtre bourgeois, aux monologues du fameux Coquelin Cadet. En mars 1896, il rachète la totalité du fonds de la boutique du Palais-Royal. Jusqu'en 1921, date de sa faillite, Pierre-Victor Stock alimente la chronique : en 1889, il édite Sous-offs de Lucien Descaves qui lui valut un retentissant procès. Il s'illustre pendant l'affaire Dreyfus en éditant de nombreux essais sur le sujet, notamment le livre de Bernard Lazare, Une erreur judiciaire, ainsi que les Lettres d'un innocent d'Alfred Dreyfus et les témoignages décisifs de Georges Clemenceau ; par ailleurs il publie Le Sifflet (février 1898 - juin 1899), périodique illustré de caricatures dreyfusardes dirigé par Achille Steens, et qui essuie de nombreux procès. Dans son ouvrage Mémorandum d'un éditeur, Pierre-Victor Stock estime avoir publié 150 ouvrages en rapport avec l'affaire Dreyfus. Il édita aussi Joris-Karl Huysmans, le sulfureux Georges Darien, Paul Adam, Léon Bloy, ainsi que de nombreux auteurs proches du mouvement anarchiste comme Bakounine, Kropotkine, Élisée Reclus, etc. Il sait aussi aller vers des auteurs plus "classiques", comme Paul Adam, Élémir Bourges, Gaston Chérau, Léon Hennique, et publie de jeunes auteurs prometteurs comme Sacha Guitry (dont il publie les trois premiers ouvrages5) ou François Mauriac. En 1900, il rachète son concurrent Albert Savine, réputé pour son antisémitisme, ses éditions d'Ibsen et sa collection « Bibliothèque cosmopolite », matrice du futur « Cabinet cosmopolite », l'une des collections les plus prestigieuses de la maison Stock jusqu'à nos jours. Cette même année eut lieu l'incendie de la Comédie-Française qui détruisit la librairie Stock. En 1905, une boutique ouvre au 155 rue Saint-Honoré, juste en face du théâtre reconstruit.
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