Paris, Arthus Bertrand, 1835. Trois volumes in-8 de 367 pp., 373 pp. et 457 pp.. Traduction par Melle A. Sobry. Tampons de la bibliothèque Condé sur les pages de titre et les deux premières pages. Rousseurs éparses. Demi-basane havane, dos à nerfs orné de filets dorés et à froid, pièce de titre et de tomaison noir, tranches marbrées. Dos frottés. Agréable reliure de l'époque.
Reference : 16823
Lady Morgan, de son nom de jeune fille Sidney Owenson, née à Dublin en 1786 et morte à Londres en 1859 était une femme de lettres irlandaise, très engagée dans la défense du peuple irlandais victime de l'oppression anglaise. Sentiment patriotique qui lui dicta nombre de ses romans où la fiction de ses oeuvres n'altère en rien l'exactitude et la fidélité des peintures de la vie et des souffrances du peuple irlandais. "La princesse " est un de ses derniers romans. On retrouve son talent à saisir et à peindre les ridicules de salon , les travers du grand monde. On trouve de tout dans ce livre, jusqu'à des épigrammes contre la révolution de juillet et la révolution de Belgique. On y lit même des bons mots sur les doctrinaires. Première édition française. (EO 1834) Reliure uniforme avec les autres ouvrages de la même auteure.( références 16826, 16828, 16830, 16831). Querard T VI, p.315.
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Paris, A la Librairie générale E. Hilaire, Editeur, 1881, in-8 de XXXII, VII et 214 pages à tranche supérieure dorée, portrait de "Marie Mancini, Princesse Colonna" en frontispice, reliure demi-chagrin, plats papier marbré, titre doré sur dos à 5 nerfs. Corps frais (sans rousseurs), discrète annotation cadeau, d'une mère à son fils, datée de 1895 en tête de la 1ère page de garde, reliure en bon état, C500g. BEL EXEMPLAIRE.
Tous nos ouvrages sont collationnés et complets, sauf mention particulière.
Paris, Editions du Trianon, 1931. In-8 broché (22, 5 x 16, 5 cm), Grande Collection Trianon n° 11.- Couverture rempliée, 228 pages, illustré de huit aquarelles originales hors-texte de Cahout, reproduites au pochoir par Beaufumé, exemplaire sur vélin pur fil du marais.-530g.L. - Petite restauration bien faite en bas de la couv., intérieur très frais, bel exemplaire.
Importantes archives de la Succession Rohan-Soubise, héritiers de Charles de Rohan, Prince de Soubise (volume global : environ 27 x 34 x 24 cm) [ Contient : ] 1 - Dossier «Liquidation et Partage de la Succession de Mr le Maréchal Prince de Soubise», 6 cahiers manuscrits brochés ensemble, 532 pp. avec importante table des matières et une très utile table alphabétique. Ce dossier, fondamental, est décomposé en 6 parties: la 1ère présente les questions que l’opération fait naître et ses solutions, la 2e le résultat des administrations antérieures, la 3e établit le partage de tous les biens de la succession suivant les dispositions des 17 coutumes & du droit écrit qui les régissaient, la 4e les contributions aux dettes, la 5e la balance de l’actif et du passif, la 6e les abandonnements. La consultation de la table alphabétique fait notamment ressortir les noms suivants: coutume d’Angoumois, de Paris, de Mantes, Bar, Vitry, Franche-Comté, Normandie, Saintonge et Saint Jean d’Angély, Anjou, Bretagne, Hainault, Tournay, Lille, Artois, Bapaulme, Montreuil, Duc de Bourbon, terre d’Aubepierre, d’Avaugour, Brain, Clisson, Brimeux, Goello, Petit Grimberg (Alsace), Hébuterne, Lebreucq, Loupy & Revigny, Montguyon, Montlieu, Méchin, Préaux, Saint Aulay, Sainte Marie Dumont, Soubise, Tournon, Ventadour, Vertus, Vivarais, Vitry, Woulte, Wiers, les Salines de Bourgogne, Hôtel Soubise, Hôtel rue de l’Arcade, Maison de Marly, etc…2 - Dossier «Etat Liquidation et Partage de la Succession de Mr le Prince de Soubise», 4 cahiers ms. brochés ensemble, 299 pp. avec importante table des matières et une très utile table alphabétique. Ce dossier, complémentaire du précédent et essentiel à la compréhension d’ensemble, présente notamment un dépouillement des procès-verbaux d’estimation des biens dépendant de la succession Soubise, département par département: Ardèche (La Voulte, Tournon, Annonay…), Charente (Montguyon, Montlieu, Soubise), Corrèze, Côte du Nord (Goëllo et Avaugour), Dordgne, Drôme, Gard, Isère Loire, Maine-et-Loire, Manche, Marne, Haute-Marne, Meuse, Nord, Pas-de-Calais, Seine Inférieure, Deux-Sèvres, Seine-et-Oise, Seine 3 - Dossier intitulé «Liquidation des créances de la Succession Soubise», environ 70 ff.4 - Fort dossier sous chemise intitulé «Pr Mr Lebordayre contre les Princes et Princesse de Rohan» contenant un important ensemble de documents imprimés et manuscrits dont «Mémoire pour les héritiers de Mad. La Ctesse de Marsan contre le Sieur Pottier et le Sieur Lançon, nombreux documents relatifs aux affaires des Rohan-Guéménée (Lebordayre contre Rohan-Guéménée, héritiers Sabatier, Bouchet de Préville, etc…) 5- Dossier sous chemise intitulé «Sanson contre Rohan» recueillant de nombreux documents manuscrits (datés de 1789 à 1840)6 - 6 petits dossiers sous chemise recueillant de nombreux documents manuscrits, et intitulés: «Contribution de Rohan Guéménée Production pour les héritiers Sabatier du 2 février 1836», «Affaire Guéménée Actif dans la Succession cotte 228», «Contribution De RohanProduction her. Courtois», «Tribunal de Ire Instance Chambre pour Mr Courtois & Lacroix, contre Mr de Rohan», «Contribution de Rohan Production Héritiers Courtois»7 - Dossier sous chemise intitulé «27e Liasse, De Castries» relatif aux intérêts du Duc de Castries, recueillant de nombreux documents manuscrits8 - Dossier sous chemise intitulé «Forêt de Couzières P. M. et Mad. Titon et M. Brodelet, contre les héritiers de Rohan» recueillant de nombreux documents manuscrits et imprimés dont deux grandes affiches: «Vente sur Folle-Enchère en un seul lot de la Forêt de Couzières, sise commune d’Evres, et de Veigné, canton de Montbazon, arrondissement de Tours, département d’Indre-et-Loire. La première publication aura lieu le 14 février 1839»8 - Imprimé intitulé «Affaire de Mgr le Duc d’Aumale contre Mme Veuve et Héritiers Declercq et les Princes de Rohan. Réquisitoirede M. Pinard substitut de M. le Procureur Impérial», [ juillet 1838 ], 30 pp. On joint document ms.: «Cession par la princesse de Rochefort» et deux petits dossiers Titon et Brodelet9 - Dossier sous chemise intitulé: «Château de Guéménée. Folle enchère Pour les s. en demande Titon et le sieur Brodelet contre le prince de Rohan duc de Montbazon» recueillant divers documents manuscrits et imprimés dont numéro des «Affiches parisiennes» du 19 novembre 1830 détaillant le domaine du château de Guéménée (arrondissement de Pontivy, département du Morbihan), et un document manuscrit de 20 ff. daté de 1829-1830 présentant également ce même détail10 - Dossier sous chemise intitulé «Demande en reddition de compte de bénéfice d’inventaire» Samedi 1ere chambre «Pour M. et Mme Titon contre les f. et de de Rohan», recueillant de nombreux documents11 - Dossier sous chemise intitulé«P. MM Titon et Brodelet contre héritiers de Rohan» recueillant divers documents manuscrits et imprimés dont grande affiche sur papier: «Vente sur Folle-Enchère en un seul lot de la Forêt de Couzières, sise commune d’Evres, et de Veigné, canton de Montbazon, arrondissement de Tours, département d’Indre-et-Loire. La première publication aura lieu le 14 février 1839», un manuscrit contenant un «Compte sommaire de M. Brodelet avec M. le Prince de Guéméné d’après les Etats déposés au greffe de Mrs les Commissaires Généraux du Conseil, et annexés à l’arrêt de liquidation du 30 Janvier 1787», plusieurs documents ms. anciens sur vélin (1777)12 - Dossier sous chemise intitulé «Mgr le Duc d’Aumale» contenant de nombreux documents manuscrits dont correspondance avec M. Rocher, administrateur du Duc d’Aumale13 - Dossier sous chemise intitulé «3e Liasse 9 Rohan» contenant de nombreux documents manuscrits (circa 1790-1840)14 - Dossier sous chemise intitulé «3e Liasse 7e Rohan» «Table Compte de Bénéfice d’Inventaire» contenant des documents manuscrits (liste par ordre alphabétique depuis lettre B, lettre A sur chemise)15 - Dossier sous chemise intitulé «Rohan Soubise» contenant de nombreux documents manuscrits dont de très importantes «Observations sur les Comptes d’Administration que se doivent réciproquement les deux branches de Rohan et de Condé dans la Succession Soubise» qui exposent notamment avec force détail le rôle important des coutumes qui s’appliquèrent lors de la transmission des biens immeubles en 1787. 16 - Nombreux dossiers (plus de 11) sous chemise, divers demandeurs contre Rohan: Chabrillon, Carcel, Charlet, Titon et Brodelet, Lormand, Ligneyron, Dame de Chateauvillard, de Bondy, etc.17 - Divers dossiers et documents imprimés et manuscrits divers relatifs à la succession Rohan-Soubise
Très remarquables archives provenant du fonds de l'avocat et avoué Léon Dubreuil, relatives à l'impressionnante succession de Charles de Rohan Prince de Soubise (1715-1787). Maréchal de France, l'un des grands personnages et l'une des grandes fortunes de son temps, Charles de Rohan laisse à sa mort en 1787 une grande fortune mobilière et immobilière, mais les événements de la Révolution Française vont profondément bouleverser l'héritage. Les litiges évoqués dans ces archives sont traités dans les années 1825-1845 (les actes ou documents recueillis dans ces dossiers datés approximativement entre 1775 à 1860), et concernent fondamentalement la défense des intérêts de Berthe de Rohan, petite-fille de la princesse de Guéménée. On peut citer les propos éclairants du substitut Pinard qui, dans son réquisitoire imprimé intitulé: «Affaire de Mgr le Duc d’Aumale contre Mme Veuve et Héritiers Declercq et les Princes de Rohan» rappelle les grandes lignes des affaires: «En 1787 décède le maréchal prince de Soubise: il laisse une de ces grandes successions seigneuriales, comme en comptait souvent l’ancien régime, composée de domaines presque royaux, de terres considérables, et chargée aussi d’un énorme passif. L’actif néanmoins surpassait de beaucoup toutes les dettes, et cet opulent patrimoine allait à deux branches, la branche des Condéet la branche de Rohan. Le duc de Bourbon et sa sœur représentaient la première; la princesse de Guéménée représentait la seconde. Le duc de Bourbon et sa sœur étaient, par leur mère, les petits-enfants du maréchal; la princesse de Guéménée était sa propre fille». Légataire universel du duc de Bourbon, le duc d’Aumale «représente la branche des Condé. Quant à la princesse de Guéménée, elle recueille encore l’héritage de Mme la Comtesse de Marsan, sa tante, décédée en 1803, et elle meurt elle-même en 1807, en laissant pour héritiers: sa fille, la princesse de Rohan-Rochefort et sa petite-fille, la princesse Berthe». En 1812 la princesse Berthe achète pour 400.000 fr à sa tante, la princesse de Rochefort, tous ses droits indivis, et réunit ainsi sur sa tête les trois successions de Soubise, de Marsan et de Guéménée. Mais dès 1814, elle cède l’intégralité de ces 3 successions, avec leur passif et actif, à un homme d’affaire, M. Declercq, pour la somme de 800.000 fr. «Plus tard, en présence du décret du 15 janvier 1815, qui restituait les biens de Soubise, et la loi de 1825 sur l’indemnité des émigrés», un important supplément de prix fut stipulé (700.000 fr. pour la princesse de Rochefort et 615.000 fr. pour la princesse Berthe). On comprend alors l'importance et la complexité du dossier, qui nous plonge au coeur de l'Histoire de France, à travers la multiplicité des coutumes d'Ancien Régime et les bouleversements de la Révolution et de la Restauration. On notera parmi les biens évoqués l'Hôtel de Soubise, qui, rendu à la Princesse de Guéméné en 1804, sera vendu en 1807 avant d'être acquis par l'Etat en 1808 et affecté par Napoléon Ier aux Archives Impériales (futures Archives Nationales).
«Don Quichotte» relié pour la Princesse de Lamballe, l’amie intime et dévouée de la reine Marie-Antoinette, en éclatant maroquin vert de l’époque. En Haia por P. Gosse y A. Moetjens, 1744. 4 volumes in-12 en plein maroquin vert, triple filet doré encadrant les plats, armoiries dorées de la princesse de Lamballe au centre, dos à nerfs ornés, filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque. 157 x 95 mm.
«Don Quichotte» relié spécialement pour la Princesse de Lamballe (1749-1792) l’amie intime de la reine Marie-Antoinette, vers l’année 1775, en maroquin vert avec une sélection de vingt figures d’après Coypel gravées par Folkema, Fukke et Tanje, les exemplaires ordinaires comptant un portrait et 24 figures. Don Quichotte, chef-d’œuvre de la littérature mondiale, fut écrit probablement entre 1598 et 1604. La première partie fut publiée en 1605. Dix ans plus tard, en 1615, parut une deuxième partie qui est en quelque sorte l'illustration, l'interprétation et la conclusion définitive de la première. Selon ce que Cervantès nous déclare lui-même dans le Prologue de la Ire partie, son but a été d'écrire un roman de chevalerie, capable de se détacher de tous les autres largement répandus à cette époque. « Le roman est issu, à l'origine, d'une inspiration polémique contre les livres de chevalerie dont il devait prendre tout simplement le contre-pied sous la forme d'une imitation ; mais il s'est transformé, petit à petit, en une représentation poétique et sincère d'un monde de plus en plus vaste et complexe, au sein duquel agit une force analogue à celle qui explique la vie individuelle et la vie universelle, l'histoire humaine et son devenir perpétuel. Pour Cervantès, cette force se manifeste essentiellement sous trois aspects, facettes d'un même prisme : d'un côté, la générosité et la grandeur morale de Don Quichotte ; de l'autre, le réalisme et l'égoïsme pratique de Sancho Pança ; mais ces deux modalités de l'action, apparemment inconciliables, profondément contradictoires, cèdent le pas devant le mystérieux attrait d'un idéal de beauté qui, s'il ne triomphe, du moins survit aux déceptions, donnant un constant démenti à l'affligeante réalité. Mais cet idéal, quel est-il ? La réponse ne peut être qu'obscure ; sinon que, profondément enraciné dans l'homme, le pouvoir lui a été donné de se dépasser; et plus particulièrement pour ce qui est de Cervantès, ce dépassement se réalise dans l'œuvre d'art où il trouve un champ d'action propre à l'exercice de son talent. En face de cet univers poétique que son imagination installe dans la réalité, Cervantès est amené à éprouver un sentiment de charité qui adhère, avec une indulgence bienveillante, à toutes les formes dans lesquelles l'amour se réalise : sorte d'inspiration d'un genre naturel qui entraîne l'ensemble des hommes dans son sillage. Et même au sein de sa hâte pleine d'angoisse, c'est vers une vie contemplative qu'il nous conduit. Ainsi grâce à ce sentiment de charité, tous entrent dans le sillage lumineux des aventures incroyables de Don Quichotte : l'œuvre entière est comme enveloppée d'un sourire immatériel et translucide, qui laisse percer secrètement une inépuisable richesse d’humanité et d’expériences réellement vécues. La magie de ce sourire, en conférant au récit un caractère inimitable, a assuré à Cervantès une renommée triomphale.» Précieux exemplaire revêtu de fraîches reliures en maroquin vert vers l’année 1775 aux armes de la princesse de Lamballe, l’une des provenances les plus rares et émouvantes de l’Ancien Régime. Ernest Quentin-Bauchart (Les Femmes bibliophiles de France – Paris 1886) ne cite que 6 ouvrages reliés aux armes de cette princesse et insiste sur leur très petit nombre et leur médiocre condition habituelle: « Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, naquit à Turin le 8 septembre 1749. Elle était la quatrième fille de Louis-Victor de Savoie-Carignan et de Christine- Henriette de Hesse-Rhinfelds-Rothembourg, sa femme, grand'tante du roi de Sardaigne. Bientôt l’amitié la plus tendre unit la reine à la princesse. Nous n’en voulons d’autre preuve que cette lettre touchante, écrite par Marie-Antoinette à la mort de la princesse de Carignan: « J'ai appris avec une bien vive douleur, ma chère Lamballe, la mort de votre bonne mère à qui vous gardiez si grande tendresse et respect, j'ai pleuré de votre lettre, je connoissois toutes les vertus de la princesse de Carignan, ma douleur s'en augmente, c'est un poids trop fort à supporter pour vous et pour ceux qui vous aime, mon amie il me tarde de vous voir et de meler mes larmes avec les votres, car il nia pas de consolation pour un parreil désespoir et je ne peu que pleurée avec vous et prier Dieu. Nous parlions tout à l'heure de vous le roy et moi et nous déplorions la triste destinée qui poursuit une ange telle que vous si bien faitte pour appeler le bonheur autour delle et si digne de le gouter, mais votre touchante résignation est au-dessus de vos maux et l'amitié du bon M. de penthiévre et la notre vous reste, nous voudrions que cela put adoucir un peu lamertume de vos chagrins. Adieu ma chère Lamballe, je vous embrasse du meilleur de mon cœur comme je vous aimerai toute ma vie. Marie-Antoinette le roy entre et veut vous ajoutter quelques mots.» Un mot, un seul, Madame et chère cousine, mais un mot du fond du cœur. Vous savez combien nous vous aimons, que Dieu soit avec vous. Louis. Madame de Lamballe était en Allemagne quand elle apprit l’arrestation de la famille royale à Varennes. N’écoutant que les inspirations de son cœur, elle rentra à Paris le 14 novembre 1791, malgré les instances de la reine, qui la suppliait d’attendre: « Non, je vous le repette, ma chère Lamballe, ne revenez pas en ce moment ; mon amitié pour vous est trop alarmée, les affaires ne paraissent pas prendre une meilleure tournure malgré l'acceptation de la Constitution sur laquelle je comptois. Restez auprès du bon Monsieur de Penthièvre qui a tant besoin de vos soins ; si ce n’étoit pour lui il me seroit impossible de faire un pareil sacrifice, car je sens chaque jour augmenter mon amitié pour vous avec mes malheurs ; Dieu veuille que le temps ramenne les esprits ; mais les méchants répandent tant de calomnies atroces, que je compte plus sur mon courage que sur les évènemens. Adieu donc, ma chère Lamballe, sachez bien que de près comme de loin, je vous aime et que je suis sure de votre amitié.» Marie-Antoinette. La princesse, après avoir partagé pendant quelques jours, la captivité de la reine au Temple, fut enlevée la nuit et transférée à la Force. C'était son arrêt de mort. «Les livres de Madame de Lamballe sont en très petit nombre et leur condition est médiocre.» (Ernest Quentin Bauchart. Les femmes bibliophiles de France). Exceptionnel exemplaire, de toute rareté, du Don Quichotte de Madame de Lamballe conservé dans ses reliures armoriées en éclatant maroquin vert de l’époque.
Plon, 1922-1924, 2 vol. in-12, lii-270 et xxviii-250 pp, 1er volume traduit de l'allemand par Mme H. Pernot, 2e volume écrit directement en français, préfaces et notes de Marcel Dunan, 4 portraits hors texte, brochés, dos consolidé avec un film transparent autocollant au 1er volume, dos proprement restauré au second, bon état, envoi a.s. de la traductrice au 1er volume
Petite-fille du fameux chancelier, épouse de Richard de Metternich, ambassadeur d'Autriche à Paris, la Princesse Pauline de Metternich fait rapidement la conquête de l'Empereur Napoléon III et de l'Impératrice Eugénie. Elle évolue dans ce milieu de la cour en triomphatrice, grâce à son esprit, son affabilité et aussi son élégance qui créa la mode à Paris. La charmante princesse, « la jolie laide » comme l'appelaient ses amis, fait revivre dans ses Souvenirs toute une époque et un milieu... Tout est noté, les rencontres avec les princes et les princesses de la cour, les écrivains, les compositeurs (elle a une réeelle affection pour Wagner). Erudite et avide d'apprendre, elle organisa des salons littéraires qui eurent un réel succès. Elle raconte les scandales, comment faire évoluer le protocole à la cours, etc. Pauline n'a pas son pareil pour rire des défauts de ses contemporaines. Le souvenir d'un voyage sur la “Mouette”, bateau impérial reste dans les mémoires et surtout comment ces dames n'arrivaient pas à supporter les voyages en train pour aller à Compiègne ou Fontainebleau... — La princesse Pauline de Metternich, belle-fille et petite-fille du chancelier, écrit dans ses mémoires {Souvenirs d'enfance et de jeunesse, p. 31), en parlant du séjour du chancelier à Bruxelles : « Le roi Léopold de Belgique appartenait aux visiteurs les plus assidus et venait volontiers chercher conseil auprès du prince de Metternich. On sait qu'il était considéré comme le médiateur de tous les Cabinets. Grand-père affirmait qu'il était un des meilleurs diplomates qu'il ait rencontrés. Très circonspect, très prudent et rusé à l'extrême ». — "La princesse Pauline de Metternich, petite-fille et belle-fille du célèbre chancelier, avait épousé son propre oncle, Richard de Metternich, qui fut ambassadeur d'Autriche à Paris de 1859 à 1871. A la cour de Napoléon III et dans la haute société parisienne, la princesse se rendit célèbre par son esprit de conversation, son enjouement, sa vivacité. Elle vécut longtemps. Elle est morte le 28 septembre 1921. Elle a laissé, en français, des souvenirs que M. Marcel Dunan vient de publier. Ces pages, dans le goût du XVIIIe siècle et du prince de Ligne, sont charmantes. Observatrice intelligente et sans méchanceté, la princesse de Metternich a tracé, au jour le jour, un tableau de la cour de Napoléon III, en forme d'anecdotes, qui ont toutes un air de vérité. On sent que ce sont de loyales impressions et instantanées. L'auteur voit en beau, par amitié. Mais il suffit d'effacer en esprit certaines épithètes laudatives pour s'apercevoir que c'est un témoignage aussi impartial qu'il était possible de l'attendre d'un tel témoin. Ce livre a donc une valeur historique. C'est une contribution à l'histoire politique du Second Empire, et aussi à l'histoire morale de la société officielle et polie à cette époque. Lecture amusante, et qu'on ne peut quitter quand on l'a commencée. Le ton devient plus grave à la fin. C'est la déclaration de guerre, c'est la guerre, c'est la chute de l'empire, c'est la fuite de l'impératrice, que la princesse raconte après tant d'autres, mais avec quelques détails nouveaux. Sur la confiance en la victoire que la princesse vit alors, sinon chez Napoléon III lui-même, du moins dans son entourage, sur cette confiance qu'elle ne partageait pas, elle donne des détails qu'aujourd'hui on ne peut lire sans mélancolie. Si Napoléon Ill avait des illusions, il les perdit dès le combat de Forbach. L'impératrice Eugénie montra à M. de Metternich, le mari de la princesse Pauline, une dépêche que t'empereur lui adressa de Forbach, et dans laquelle il lui disait « Rien n'est prêt. Nous n'avons pas suffisamment de troupes. Je nous considère d'avance comme perdus. » Cette dépêche est-elle authentique ? L'a-t-on retrouvée depuis ? Je n'ai pas eu le temps de le rechercher. Mais il est bien probable qu'aux premiers échecs Napoléon III considéra la situation comme désespérée. La princesse a assisté à l'effondrement moral qui précéda l'effondrement physique du régime impérial. Ses souvenirs ne sont pas seulement intéressants et amusant : ils sont utiles, et M. Marcel Dunan a rendu service à l'histoire en les publiant." (A. Aulard, La Révolution française, revue historique, 1923) — "Ces importants souvenirs de l'épouse de Richard de Metternich, ambassadeur d'Autriche à Paris, sont primordiaux, notamment pour mieux connaître la vie à la Cour impériale : le couple faisait partie du cercle d'amis de Napoléon III et de l'Impératrice Eugénie." (Bourachot, 285)