— Paris : François le Breton, 1706 [Paris : veuve de Clément Gasse, 1702]. [Suivi de] :Les Fables d’Ésope, comédie. Troisième édition. — Paris : Nicolas Gosselin, 1700. 2 ouvrages en un volume in-12, 158 x 94 : (9 ff.), 97 pp. ; (10 ff.), 101 pp. — Veau havane, triple filet doré en encadrement et armes dorées au centre sur les plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches rouges (reliure vers 1720).
Reference : 929
Intéressant recueil réunissant deux éditions rares de deux des principales pièces de théâtre d’Edme Boursault (1638-1701), le rival de Molière.La première pièce est la comédie moralisante en 5 actes, mêlée de fables, Ésope à la cour dans laquelle l’auteur attaque non seulement les courtisans mais également le roi. Elle ne sera représentée qu’après la mort de Boursault, le 16 décembre 1701.L’édition proposée dans le présent recueil est la rare originale posthume, dédiée à Madame de Villequier, remise en vente en 1706 avec un titre de relais à l’adresse de François Le Breton. Cette édition originale avait été partagée entre la veuve de Clément Gasse et Damien Beugnié ; les exemplaires qu’ils proposèrent avaient une composition différente. L’édition remise en vente par Le Breton est celle de la veuve Clément Gasse, achevée d’imprimer par Gilles Paulus du Mesnil le 31 janvier 1702.La seconde comédie du recueil est une nouvelle édition des Fables d’Ésope qui parut pour la première fois en 1690, plus connue aujourd’hui sous le titre d’Ésope à la ville. C’est avec cette pièce que Boursault renouvela le genre de la comédie morale en y introduisant des fables comme il le fera plus tard dans Ésope à la cour. Il s’agit d’une critique des mœurs du temps de l’auteur ; l’action se situe en Orient, à la cour de Crésus, roi de Lydie.Cette édition est la troisième de la pièce, après les deux données par Théodore Girard en 1690. Mais l’ouvrage connut également 3 contrefaçons en 1690, 1691 et 1693. Il s’agit de la dernière parue du vivant de l’auteur et la dernière sous ce titre. Elle prendra effectivement le titre d’Ésope à la ville suite à la publication d’Ésope à la cour en 1702.Précieux exemplaire provenant de la célèbre bibliothèque du comte Karl Heinrich von HOYM (1694-1736), ambassadeur du royaume de Saxe en France et l’un des plus grands bibliophiles de son temps, dont les armes figurent sur les plats.Quelques traces de mouillures sur les plats et sur plusieurs feuillets.Provenances : comte d’Hoym, avec ses armes sur les plats (cat. 1738, n° 2386). – De Saint-Geniès, avec ex-libris. – P. Grandsire, avec ex-libris.
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Rare édition originale posthume d’Esope à la cour de Boursault, exemplaire très pur conservé dans sa reliure de l’époque. Paris, Damien Beugnié, 1702.In-12 de (10) ff. le premier blanc, 97 pp., (1) p.bl., (1) f. bl. Relié en pleine basane mouchetée de l’époque, dos à nerfs orné de fleurons dorés, coupes décorées, tranches jaspées. Reliure de l’époque.160 x 90 mm.
Rare édition originale posthume de cette comédie de Boursault qui fut représentée pour la première fois après sa mort, en 1701. Bulletin Morgand et Fatout 6512 ; Catalogue Gui Pellion 482. « Boursault (1638-1701) est un de ces auteurs dramatiques qui, au XVIIe siècle, eurent de la vogue à défaut de gloire, et dont quelques productions sont encore estimées aujourd’hui. Lorsqu’il vint à Paris en 1651, il ne savait encore que le patois de sa province : quelques années après, il était devenu un écrivain assez remarquable pour qu’on le chargeât de composer un livre destiné à l’éducation du Dauphin. Boursault plaisait par les qualités du cœur aussi bien que par celles de l’esprit ; son caractère franc et ouvert lui fit beaucoup d’amis. Il fut lié avec la plupart des gens de lettres ses contemporains, si l’on en excepte Molière». Ésope à la cour est une comédie en 5 actes et en vers à l’esprit vif, au comique franc et au style naturel. S’il était un protégé du roi, l’auteur d’Esope à la cour dû retirer quelques passages de sa pièce qui contenaient des allusions injurieuses à l’égard de Louis XIV. « Esope à la cour, en cinq actes, fut représentée après la mort de Boursault, en 1701. Boursault l’avait écrite aussitôt après ‘Esope à la ville’, mais son sujet la fit interdire par la censure. Quand finalement l’autorisation de la faire représenter fut accordée, l’auteur était mort. Dans cette comédie, Esope a réussi à se faire admettre à la Cour, et naturellement, il trouve matière à exercer son ironie et sa sagesse à l’égard des innombrables côtés ridicules et des vices des courtisans. Montesquieu a déclaré qu’après avoir assisté à la représentation d’Esope à la Cour, il éprouvait le besoin de devenir un homme de bien. » (Dictionnaire des Œuvres, II, 684). Il y a en fait eu deux tirages différents en 1702, l’un à l’adresse de Damien Beugnié, l’autre à celle de la Veuve de Clément Gasse. « Cette œuvre, d’une haute portée, ne fut représentée que le 16 décembre 1701, après la mort de l’auteur, ce qui empêcha celui-ci d’y mettre la dernière main... » (V. Fournel, Les contemporains de Molière, p.95). L’œuvre est dédiée à Madame de Villequier, Françoise Angélique de la Mothe-Houdancourt, née en 1650 et mariée à Louis-Marie-Victor, Duc d'Aumont et Marquis de Villequier. Louis-Marie-Victor d'Aumont, l’un des plus zélés serviteurs de Louis XIV, se distingua dans la campagne de Flandre. La sœur de Madame de Villequier, Charlotte-Eléonore de la Mothe-Houdancourt était gouvernante de Louis XV. Les liens entre l’auteur et la marquise de Villequier sont évidents puisque Louis XIV avait proposé à Boursault de devenir sous-précepteur de son fils alors que la sœur de Madame de Villequier était la gouvernante de Louis XV. Enfin, Boursault évita à l’une de ses pièces d’être censurée en 1690 grâce à l’appui du Duc d’Aumont. Esope à la cour permit à son auteur de remettre la fable au goût du jour et d’élever quelques objections à la personne de Louis XIV. Bel exemplaire grand de marges de cette rare comédie, conservé dans sa pleine reliure de l’époque. Nos recherches nous ont permis de localiser des exemplaires de ce tirage dans 3 Institutions publiques françaises : à la B.n.F., à la Bibliothèque de Rennes et à celle de Paris Sorbonne. L’exemplaire conservé à la B.n.F. présente cependant une collation différente du notre et il ne comporte pas le très intéressant Privilège du Roy qui occupe 3 pages de notre exemplaire et où l’on apprend que c’est Michelle Milley, la veuve du Sieur Boursault, qui désira faire imprimer cette pièce après la mort de son mari. Ce Privilège, daté du 22 janvier 1702, nous apprend également que la veuve de Boursault a cédé son droit à la veuve de Clément Gasse et à Damien Beugnié, Libraires à Paris, le 1er février 1702.