3 pages in-folio (315 x 203), avec quelques ratures.
Reference : 245
Intéressant article littéraire, probablement destiné à la revue du Mercure de France, concernant trois recueils de poèmes de Charles Vildrac (Prolongements), Nicolas Beauduin (Synopses) et René Laporte (Corde au Cou).“Un recueil de vers de M. Charles Vildrac est toujours de conséquence. Cette fois il rejoint, plus mûri et assuré de son esthétique, qui décidément se confond avec son éthique et même sa métaphysique, l’inspiration réfléchie, posée, profonde du livre d’amour… Le thème d’un poème, c’est un cas de conscience. De là cette nécessité d’un parler direct, à qui aucun dehors, aucun ornement ne convient, une absolue nudité. Et plus l’expression est dépouillée, plus au profit de la substance à soi-seule réduite l’austérité du songeur renonce aux apparences et aux attraits de la superficie, plus en devient puissante la magie poétique. Et, au cas présent, elle est absolue.”La critique de Nicolas Beauduin est davantage tournée vers l’aspect même du poème, prenant Mallarmé comme référence. Pour commencer son jugement, Fontainas transcrit le début du poème Nuits de Veille prenant le soin de garder la disposition originale des vers : “D’où provient cette disposition ? Avec les transformations dont M. Nicolas Beauduin, à de fréquentes reprises, a établi la nécessité, dans sa revue “La Vie des lettres” sûrement du poème de Mallarmé, le Coup de dés, de là date l’origine de préoccupations de ce genre. Mais M. Beauduin est loin, à mon avis, d’en avoir tiré tout le parti désirable, et, en particulier, d’en avoir observé, ce qui serait l’essentiel, la significative souplesse.”L’œuvre de René Laporte n’est pas du goût de Fontainas : “Qu’est-ce que ces vers de M. Laporte ? Des projets de poèmes, des matériaux trouvés, assemblés au hasard des rencontres, rapportés, collationnés tels qu’ils se présentent, améliorés si l’on y pense, demeurés à l’état brut si le loisir ou la chance a fait défaut, sans coordination sinon par aventure, sans lien qui les rassemble, jetés là dans un coin et non répartis par masses qui s’équilibrent, se subordonnent, se complètent ou se fassent contraste… Parvenu au terme (du poème), on ne sait ce qu’on a lu, on est accablé et déçu : rien ne reste.”
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