‎BOSSUET, Jacques-Bénigne.‎
‎Seconde instruction : sur les passages particuliers de la Version du Nouveau Testament, imprimée à Trévoux en l'année M.DCC.II. Avec une Dissertation Préliminaire sur la doctrine & la critique de Grotius.‎

‎ Paris : Anisson, 1703. In-12, 155 x 90 : (10 ff. premier blanc), cxxx, 203 pp. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement et armes dorées au centre sur les plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrures (reliure de l'époque). ‎

Reference : 1683

‎Édition originale.Cet ouvrage est un complément aux Instructions sur la Version du Nouveau Testament imprimée à Trévoux parues l’année précédente. Il s’agit de remarques critiques sur divers passages de la nouvelle traduction du nouveau testament par Richard Simon, publiée à Trévoux en 1702 sous le titre : Le Nouveau Testament de nôtre Seigneur Jésus-Christ.Cependant l’intérêt de cet ouvrage ne réside pas que dans ces remarques qui n’occupent que la seconde partie du livre. Les 130 premières pages contiennent effectivement une très intéressante Dissertation sur la doctrine et la critique de Grotius. Bossuet la composa « parce qu’il avait trouvé dans la version de Richard Simon des interprétations empruntées aux ouvrages des Sociniens » (Verlaque, p. 68). Il y critique avec véhémence les approches trop rationnelles et philologiques du philosophe Hugo Grotius (1583-1640). Pour lui : « Grotius a toûjours voulu estre trop savant, & il a peut-estre déplû à celuy qui aime à confondre les savans du siecle. C’étoit son défaut d’établir toutes ses maximes les plus certaines par des éruditions d’une recherche infinie… La chose deviendra plus claire encore dans la suite de ces instructions, & nous nous y verrons forcez à déplorer de plus en plus, que Grotius, un homme d’une étude infatigable, savant, judicieux mesme jusqu’à un certain degré, & ce qu’il avoit de meilleur, qui paroissoit de bonne foy, soit devenu un lacet à la maison d’Israël, & ses livres un écueil fameux par le naufrage de ceux à qui le naufrage de ceux à qui l’appas de la nouveauté, & l’envie de se distinguer à ses propres inventions, a fait perdre le goust de la tradition des pertes & de l’antiquité ecclesiastique » (pp. ccvj et cxxx).Précieux exemplaire aux armes de Jacques-Bénigne Bossuet (1664-1743), neveu du célèbre orateur. Originaire de Dijon, il fut nommé évêque de Troyes en mars 1716. Il avait hérité de la bibliothèque de son oncle, qu’il augmenta considérablement. Il ne recherchait, selon OHR, « que les ouvrages de théologie qui lui étaient nécessaires ».Les armes portent, comme c’est parfois le cas, une couronne comtale et non de duc. Cette particularité est bien mentionnée par Olivier, Hermal et Roton qui précisent bien également que Guigard se trompe en prétendant que cela n’aurait pas un caractère d’authenticité.La très belle reliure, strictement de l’époque, sort selon toute vraisemblance de l’atelier du doreur de Boyer (voir Conihout et Ract-Madoux, Reliures françaises du XVIIe siècle, fers I et A page 110).Petite tâche sur le bas du premier plat. Petite mouillure claire sans gravité dans le coin inférieur des feuillets xlvij à lv.Provenance : Jacques-Bénigne Bossuet, avec ses armes sur les plats.Bibliographie : Verlaque, p. 68. – Bourseaud, 1898, pp. 25-26. - OHR, 2299. ‎