Paris, chez les libraires de la place de la Bourse, 1832 ; in-8, bradel large demi maroquin vert-lierre à grands coins, titre au dos et date en queue dorés, tête dorée sur témoins, couverture beige doublée avec absence du coin supérieur droit, illustrée du bois gravé de la deuxième page, avec la mention fictive de “Deuxième édition”, conservée (Fechoz) ; XXX, [2], 270 pp.
Reference : 20457
Edition originale, grand dessin au titre et vignettes in-texte d’après Grandville ; l’auteur de ce violent pamphlet contre Louis-Philippe et son gouvernement est Sébastien Benoît Peytel, poète, journaliste puis notaire à Belley dans l’Ain où il fut accusé du meurtre de sa femme et de son domestique et qui, malgré le soutien d’Alexandre Dumas et de Lamartine, sera condamné à mort et guillotiné le 28 octobre 1839 sur le champ de foire de Bourg-en-Bresse. Le batonnier de Lyon, Pierre-Antoine Perrod a, dans un ouvrage paru chez Hachette en 1958, démontré l’erreur judiciaire ; véritable “polar”, cet ouvrage met en scène Honoré de Balzac et le peintre-dessinateur Gavarni qui furent les défenseurs ardents et lucides de Peytel ; il met aussi en lumière, tous les détails des erreurs qui cumulées et imbriquées, conduisirent à la condamnation. On n’avait pas non plus pardonné à Peytel d’avoir publié le présent ouvrage. Dans cette affaire, Louis-Philippe fut inébranlable !(D’Heilly : Dict. des pseudonymes p.29 ; Francisque Allombert : Une affaire au temps de Balzac. Sebastien Peytel (1910) ; Affaire Peytel Lyon-Bourg-Belley 1839 ; voir également Edmond et Jules de Goncourt : Une voiture de masques.) Les trois premiers feuillets ont un petit trou rebouché, en marge, quelques petites rousseurs éparses sans gravité, bon exemplaire très élégamment relié.
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Paris, chez les libraires de la place de la Bourse et ceux du Palais-Royal 1832 XXX, (1ff), 270ppVignettes et culs de lampes gravés sur bois, non signées, d’après Grandville In 8 en demi chagrin bleu marine, dos à cinq nerfs daté en queue 1832, tranche de tête dorée, double exlibris illustré,édition originale illustré d’un dessin représentant une poir mélancolique sur la page de titre, d’après Grandville. Sous le pseudonyme de Louis Benoit Jardinier, se cache Sébastien Peytel, journaliste et notaire à Belley près de Bourg en Bresse. Ce célèbre et rare pamphlet, la physiologie de la poire, ridiculisant le roi en l’assimilant de face et de profil à une poire est une création de Philippon qui est poussée ici à son extrême et achève de ridiculiser le monarque. De Daumier à Granville, tous les caricaturistes reprirent le thème et les murs de Paris se couvrirent de poires en tous genre. Louis Phillipe et les représentants du pouvoir nourrirent depuis une haine féroce à l’encontre ces opposants. En 1838 un fait divers fracassant fit la une des journaux : Peytel était accusé d’avoir assassiné sa femme et son domestique. Apres un procès que d’aucun jugèrent hâtif et malgré la défense de Honoré de Balzac, de Lamartine et de nombreuses personnalités politiques et littéraires. Sébastien Peytel fut reconnu coupable et guillotiné le 28 octobre Place du marché de Bourg en Bresse. Le verdict prononcé provoquât la stupeur générale et l’indignation de nombreuses personnalités de premier plan.Cet exceptionnel exemplaire portant l’Ex-libris de Maurice Garçon est accompagné d’une lettre autographe de Sebastien Peytel, datée du 15 juin 1838.2 ff, à la plume, autographe signée Peytel notaire à Belley La lettre portant le tampon de la ville de Belley est adressé à Monsieur Huvier à Paris. Sebastien Peytel se défend d’être le débiteur d’un certain Monsieur Koeppelin qu’il prétend ne pas connaître. En revanche il demande à son interlocuteur s’il lui serait possible de récupérer l’argent qui lui est du en France et à l’étranger « J’ai différents débiteurs à Paris et en France je crois même que l’un d’eux débiteur de 7 ou 8 mille francs est à l’étranger en Belgique ». Il demande s’il serait possible d’effectuer des recherches pour récupérer ces sommes moyennant une juste rétribution. Cette lettre écrite quelques mois avant l’assassinat de sa femme, est de grande importance : Peytel fut accusé d’avoir tué sa femme afin de capter sa rente et payer ses dettes, mais ont voit bien ici que Sebastien Peytel en s’adressant à cet homme d’affaire disposait d’un capital qu’il tentait de récupérer, quelques mois avant le drame, affaiblissant ainsi le motif d’un hypothétique meurtre. Il est clair que cette lettre aurait été un argument fort en faveur de l’accusé s’il elle avait été produite à l’époque.