FRANCE-EMPIRE. 1992. In-4. Cartonné. Bon état, Couv. fraîche, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 67 pages. Nombreuses photos en noir et blanc dans le texte et hors-texte.. . . . Classification Dewey : 791.45-Télévision
Reference : RO80049924
ISBN : 2704807000
Derrières l'écran. Images d'une crise. Classification Dewey : 791.45-Télévision
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Précieux exemplaire dédicacé par l’auteur à sa cousine la comtesse de Clérembaut revêtu d’une fine et élégante reliure romantique. Paris, Urbain Canel, 1826. 2 tomes en 2 volumes in-8 de : I/ (1) f.bl., (2) ff., 411 pp., (1) p.; II/ (2) ff., 491 pp., (1) p. Reliés en plein veau glacé, filet doré et diverses roulettes à froid encadrant les plats, large motif décoratif frappé à froid au centre des plats, dos à nerfs finement ornés, coupes décorées, tranches dorées, rares rousseurs. Reliure de l’époque. 202 x 125 mm.
Edition originale de cet «ouvrage extrêmement rare» d’Alfred de Vigny, le «premier roman historique français». (Carteret, II, p. 452). Vicaire, VII, 1053; Clouzot, p. 274. « Peu commun» souligne Clouzot. Cinq-Mars, publié en 1826, fut considéré comme le premier grand roman historique français. Vigny place les hommes illustres au premier plan, procédé qui contribue à créer un genre hybride entre le roman et l'histoire, mais aussi à créer un décalage entre le fait historique et l'action. Cinq-Mars cristallise l'épineux problème du rapport entre histoire et fiction. Vigny défend l'idée d'un récit qui « perfectionne l'évènement pour lui donner une grande signification morale ». Répondant aux critiques qui lui reprochent ses écarts d'imagination et de poésie, il affirme que la liberté qu'il prend avec l'histoire est « la liberté que les Anciens portaient dans l'histoire même », car «à leurs yeux l'histoire était aussi une œuvre d'art ». L'action du roman se situe au début du XVIIe siècle et a pour cadre la cour du roi Louis XIII. Il relate l'histoire du marquis de Cinq-Mars qui, homme de bravoure et de fermeté, sut gagner l'estime du roi en organisant un mouvement d'opposition au cardinal de Richelieu. Cependant, des manipulations, des complots, des trahisons diverses amenèrent finalement le roi à abandonner son champion et permirent à Richelieu de triompher. En choisissant cet épisode historique et en magnifiant le personnage de Cinq-Mars, Vigny prenait délibérément partie en faveur d'une aristocratie restée fidèle à l'idéal chevaleresque. Cinq Mars, favori du roi, y incarne l’ancienne noblesse sacrifiée par Richelieu à la monarchie absolue et unitaire. En faisant revivre cette authentique conjuration ourdie en 1639, Vigny réalise un désir d’enfant : «Apres avoir lu les ‘Mémoires’ du Cardinal de Retz, il me vint dans l’esprit d’écrire une Histoire de la Fronde. J’avais quatorze ans… Il me sembla depuis acquitter une véritable dette d’amitié lorsque j’écrivis ‘Cinq-Mars’.. et en 1824 à Oloron dans les Pyrénées, je composai entièrement et écrivis sur une feuille de papier le plan entier de ‘Cinq-Mars’. Il n’y a pas de livre que j’ai plus longtemps et plus sérieusement médité… Ce ne fut qu’n 1826 que je me mis à écrire le livre d’un bout à l’autre, et, comme on dit, d’une seule encre». (Vigny, Journal d’un poète, mai 1837). L’éclatant succès littéraire de «Cinq-Mars» allait museler les critiques qui qualifiaient l’écrivain d’amateur et permettre à celui-ci de s’imposer au public français. Hugo écrivit dans la Quotidienne du 30 juillet 1826 un article élogieux sur le présent roman : « Admirable ! La foule le lira comme un roman, le poète comme un drame, l'homme d'État comme une histoire!» Précieux exemplaire offert par l’auteur sa cousine, la comtesse de Clérembaut, portant cet envoi signé sur le faux-titre: «A Madame la Comtesse de Clérembaut. Témoignage d’attachement. Alfred de Vigny». La comtesse de Clérembaut est la femme du Colonel comte de C., le cousin de Vigny. Vigny et la comtesse étaient très proches et entretenaient une correspondance épistolaire régulière. Bel exemplaire de cette édition originale d’une grande rareté, d’une émouvante provenance, revêtu d’une fine et élégante reliure romantique. Les exemplaires en reliure de l’époque sont de toute rareté. D’après nos recherches, seules 3 Institutions publiques françaises possèderaient cette rare originale : B.n.F., Bibliothèque de Lille et Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris. Le dernier exemplaire répertorié sur le marché international, l’exemplaire Hayoit, pourtant en reliure très postérieure, fut vendu il y a 22 ans 5000 € (Paris, Sotheby’s, vente Hayoit du 29 juin 2001, lot 330).
Castil-Blaze, Adoufe Dumas, Jan Reboul, Paul Giéra et Toussaint Poussel. Avignon, J. Roumanille, 1865.In-12 de 263 pp., (1) p. Relié en demi-chagrin bordeaux, dos à nerf, non rogné, couvertures imprimées conservées. Reliure postérieure.184 x 118 mm.
Edition originale de ce très rare recueil réunissant 74 poèmes par cinq membres importants du Félibrige : Castil-Blaze, Adoufe Dumas, Jan Reboul, Paul Giéra et Toussaint Poussel.Talvart 1890.Paul Giéra, dit Glaup, est un poète français de langue provençale, né et mort à Avignon. Il fut l'un des sept membres fondateurs du Félibrige avec Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Anselme Mathieu et Alphonse Tavan.Toussant Poussel était un médecin avignonnais membre du Félibrige. Très proche de Roumanille, il publia quelques textes et poèmes en provençal.Jean Reboul, né à Nîmes le 23 janvier 1796 et mort le 28 mai 1864, est un poète provençal. Il est l'auteur du célèbre L’Ange et l’enfant, paru en 1828. Parmi ses autres poésies, Le Dernier Jour fut de celles qui lui assurèrent une place honorable parmi les poètes français. Chateaubriand lui rendit visite à Nîmes et le félicita pour ses travaux. Lamartine, Alexandre Dumas et d'autres célébrités de l’époque comme Andersen vinrent aussi lui rendre visite. Jean Reboul était un actif protecteur des félibres.Né dans le département du Vaucluse, le 18 décembre 1805, Adolphe Dumas à vécu de l'autre côté de la Durance, à Cabannes, proche du pays Mistralien.Après avoir écrit de nombreux poèmes et plusieurs pièces, souvent retirées de l'affiche pour faire place à celles d'Alexandre Dumas, il se fait nommer le 14 juin 1855 pour "recueillir les poésies populaires de nos provinces régionales". En février 1856 il rencontre Frédéric Mistral à Maillance. En août 1858 il le présente à Lamartine, dont il est le secrétaire; Cela lui vaudra d'être nommé « le père des félibres ». Ami de Frédéric Mistral, Il fut, par beaucoup, considéré comme le « père des félibres ». « Quant à vous, vous savez ce qu’il en est de nous: vous êtes le père des Félibres. Nous vous aimons à outrance. » (Lettre de Frédéric Mistral à Adolphe Dumas, 28 décembre 1859).Castil-Blaze, de son vrai nom Joseph Blaze est né à Cavaillon le 1er décembre 1784. Chroniqueur musical et compositeur exilé à Paris, Castil-Blaze n'a jamais oublié sa Provence natale et fut, comme Adolphe Dumas - lui aussi exilé à la capitale - un porte drapeau de la langue provençale de laquelle il était si fier. La majorité de son œuvre a principalement été publiée après sa mort, par ses amis félibres.Ce sont Roumanille et Mistral, deux autres félibres, qui rassemblent et publient ces poèmes à Avignon en 1865. Ils dédient le recueil à la comtesse Maria Lamsdorff (1835-1866).L’ouvrage est composé de cinq parties rassemblant 74 poèmes de ces cinq auteurs provençaux:· De Paul Giéra : Li galejado, A bigand, Li mau partejado, Li mau parteja, Trefoulimen, ...· De Toussaint Poussel : Lis avignounenco, Lou guerbe-fio, L’aigo-boulido, Janeto, La campano d’argent, Margarido, ...· De Jan Reboul : A moun ami M. G. de Labaumo, Meste Matieu, ...· De Castil-Blaze : Lou renaire, L’amo danad, La liouno dou ventour, Liso, Lou Vioulounaire, Lou Vin de tavèu, Li Pipaire, Cansoun d’ibrougno, Revihet, Tasten-Lou, L’Ome prepauso, Moun Espitau, A l’asard, bautezar, Lou Grand bal, A Benedit, Er d’intrado de Figaro, La Calounnio, Madaleno, A Margarido, Lou Luberoun, Lou Musician, · D’Adoufe Dumas : Mi regret de Prouvenco, A Roumanillo em’a Mistral, mi bons ami,Retournarai, Souveni, Oumèro, Lauro, Bono Annado, A Napoleon III, A Moussu brun, A Noste Sant Paire, A mi bravi Felibre, Nouvé, Lou cavaire, Lou mau dou pais, ...Bon exemplaire de ce très rare recueil de poésies provençales, relié avec les couvertures conservées.Localisation des exemplaires : 4 seulement dans les Institutions publiques françaises.
D’après Jean-Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, cet exemplaire réunissant cinq œuvres rarissimes de Pierre de Ronsard en reliure du XVIIIe siècle serait le seul connu. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau, à l’enseigne S. Claude, 1563. In-4 de 10 ff., signés A à B par 4 et C par 2. Soit: «A ma connaissance, cet exemplaire est le seul connu (voir Barbier, 4, n°45) d’un premier état de la seconde famille des éditions de 1563, qui se caractérise par: Le privilège au verso du feuillet 10 (et non au verso du titre). Un plus grand nombre de vers par page, de telle sorte que le texte se termine au recto du feuillet 10 et non au verso. Le décalage du début des strophes à droite» (Jean-Paul Barbier). Plein veau marbré, dos lisse richement orné, tranches rouges, coiffe supérieure restaurée. Reliure vers 1740. 214 x 133 mm.
Selon Jean-Paul Barbier, un seul exemplaire connu: le sien, «lavé, en reliure moderne, 205 mm de hauteur». Le présent exemplaire, le second connu «non lavé, en reliure ancienne, hauteur 214 mm». Premier état rarissime – de la secondefamille des éditions de 1563 de la «Continuation du Discours des Miseres de ce temps». «Cette édition de 1563 ne diffère de la première de 1562 que par la date» mentionne Tchemerzine. «Ces éditions originales renferment un certain nombre de vers que ne donne pas la collection des œuvres, imprimées en 1584 et depuis. Dans ces discours en vers, l’auteur retrace avec une énergique éloquence les maux que les calvinistes occasionnèrent à la France, sous la minorité de Charles IX; ce qui lui attira de la part des partisans de la réforme de violentes réponses» (Brunet). Dans la Continuation du Discours des Miseres de ce temps Ronsard monte au créneau pour défendre le parti catholique mais surtout l’unité de la France alors emportée dans la tourmente depuis le massacre de Vassy (1562). Adversaire de Théodore de Bèze, mais aussi critique des défaillances internes de l’église, Ronsard s’engage dans la lutte polémique, où il souffrit maints pamphlets. Mal à l’aise peut-être dans ces rivalités sans fin, mais forcé malgré lui de prêter sa plume au parti du roi, le poète produit conjointement ces épîtres politiques en vers et des poèmes à la nouvelle Genèvre. Le «poète royal» entre en action et procure ici 14 discours très variés, tous marqués d’une forte rhétorique délibérative, et d’un mélange de tons, noble et familier. Ronsard tour à tour morigène, exhorte, déplore, conseille et flatte ses lecteurs multiples en s’adressant à leur conscience pour les inviter à agir, c’est-à-dire, pour le poète, à respecter l’ordre ancien. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Institution pour l’Adolescence du Roy tres chrestien Charles Neuvième de ce nom. A Paris, chez Gabriel Buon, 1564. Seuls 4 exemplaires recensés par J.P. Barbier. 6 feuillets signés A par 4 et B par 2. Il y a 26 vers à la page courante, 16 vers à la première page de texte et 14 vers à la dernière page (dans les trois éditions de 1563, on avait 18 vers à la première page, ce qui retranchait deux vers à la dernière page, les pages courantes restant les mêmes. Il y a une réclame au verso du feuillet 4. «A ma connaissance, c’est la seule édition datée de 1564. J’en ai recensé quatre exemplaires: à Harvard, à la Bibliothèque nationale, à la Bibliothèque de l'Institut, et celui-ci (Barbier 4, n°19)». (Jean-Paul Barbier). L’exemplaire Barbier, l’un des quatre connus, est lavé, en reliure moderne, hauteur 205 mm; le présent exemplaire non lavé, en reliure ancienne, mesure 214 mm. Les conseils prodigués par le poète au roi de onze ans qu'il aima tant et dont la mort prématurée le laissa plus tard inconsolable s'inspirent largement d'une épître latine que le futur chancelier Michel de l'Hospital avait adressée au frère de Charles IX, François II, en 1559 («De sacra Francisci II. Galliarum regis initiatione... »), et de la traduction de cette épître par Joachim du Bellay («Discours sur le sacre du treschrestien Roy Françoys II... »). Bien que cette pièce soit rangée parmi les discours politiques du Vendômois (et bien qu'on y trouve le conseil de punir les séditieux), les querelles suscitées par la religion n'y sont guère évoquées. L'Institution fut composée à l'époque du Colloque raté de Poissy, en automne 1561. S'inscrivant dans la tradition des conseils prodigués par Erasme au jeune Charles-Quint et par Budé à François Ier, démarquant parfois mot pour mot les déclarations et mises en garde proférées par le bon L'Hospital, l'Institution, composée «en moraliste, non pas en pamphlétaire » (R. Aulotte, in Renaissance Studies in Honor of I. Silver : 37), ne contient pas d'idées puissamment originales. Mais le ton vigoureux qui caractérisera les Discours de 1562-1563, le sens de l'harmonie, la vivacité et l'élévation d'esprit du poète éclatent déjà dans le premier vers, où sont résumés tous conseils donnés plus loin : « Sire, ce n'est pas tout que d'estre Roy de France,... ». - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Elegie de P. de Ronsard Vandomois, sur les troubles d’Amboise, 1560. A. G. des Autels Gentilhomme Charrolois. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau à l’enseigne S. Claude, 1563. Unique exemplaire répertorié. 6 feuillets, signés A par 4.et B par 2. Unique édition et seul exemplaire répertorié contenant 28 vers à la page pleine. L’édition originale rarissime de 1562 contient 27 vers à la page pleine. «L’élégie sur les troubles d’Amboise a paru pour la première fois dans l’édition collective de 1560 (tome III, Cinquième Livre des Poèmes, du f. 215 verso au feuillet 219 verso). C’est le premier des discours politiques de Ronsard, dont on constate la modération extrême. On sait qu’en 1560 le poète avait recommandé de s’opposer au péril que représentait la Réforme. Cet ennemi qui se trouvait alors partout dans la population, ce séditieux qui avait tenté un coup de main contre le château d’Amboise où résidait la famille royale, il fallait «par livres l’assaillir, par livres luy respondre». En 1562, alors que la guerre civile menace, le Vendômois fait réimprimer son poème en plaquette. Et il persiste à recommander l'usage des livres pour seuls moyens de répression. J’ai découvert l'exemplaire apparemment unique de cette version à la Bibliothèque Publique et Universitaire de Genève (Barbier 4, n°1). Mais le 1er mars 1562, l’échauffourée de Vassy met le feu aux poudres. Saisissant ce prétexte, les chefs protestants, bouclent leur cuirasse et le poète modifie son conseil. Le rebelle mérite un autre traitement; il faut «par armes l’assaillir, par armes lui respondre». C'est le texte que l'on trouve ici. C'est celui que le seul Buon réimprimera durant la première guerre de religion. L’exemplaire Jean-Paul Barbier mesure 206 mm, celui-ci 214 mm. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Remonstrance au peuple de France. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau à l’enseigne S. Claude, 1564. 16 feuillets signés A à D par 4. Il y a 28 vers à la page courante, 24 vers au f (I) v°, et 8 vers au f. 16 v°. Il y a des réclames au dernier feuillet des cahiers A, B et C. Le début des strophes est décalé à droite. Seule édition recensée à la date de 1564 (voir Barbier 4, n° 57). Elle est semblable à l’édition dont j’ai fait la « quatrième famille » des éditions de 1563, à cette différence que le début des strophes est décalé à droite, et non à gauche. La « quatrième famille » de 1563 se caractérise par la suppression du cahier E, composé de deux feuillets, le texte commençant désormais au verso du titre, et le privilège étant repoussé au verso du feuillet 16, où il est casé après la fin du poème. Par ailleurs, on y observe la correction du vers où Ronsard reproche à Condé d'avoir envoyé son frère Antoine de Navarre à la mort (voir Notice N°37, deuxième vers du f. 15 v°, reproduit). Ici, on lit cette version banalisée (f. 14 v°, vers 22, reproduit ci-dessus à droite) : « Vostre frere avant l'age au sepuichre envoyé... ». L’exemplaire Jean-Paul Barbier, lavé, en reliure moderne, mesure 205 mm; celui-ci, non lavé en reliure ancienne, mesure 214 mm. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Responce de P. de Ronsard Gentilhomme Vandomois, aux injures et calomnies, de ie ne sçay quels Predicans, & Ministres de Geneve. A Paris, Chez Gabriel Buon, au clos Bruneau, à l’enseigne S. Claude. 1563. 26 feuillets signés a à f par 4 et g par 2. Il y a 28 vers à la page courante, 16 au feuillet 3 v°. Il n'y a pas de réclame à la fin des cahiers. « D'après mes recherches (Barbier : 145SS.), il existe trois familles (chacune comportant des états différents) d'éditions de cet ouvrage données en 1563 par Buon, éditeur officiel choisi par Ronsard. Cet exemplaire appartient à la troisième famille. Brièvement on peut résumer la situation ainsi : a) première famille Il n'y a pas de manchette en marge du feuillet 12 r°, et on trouve au vers 16 du feuillet 22 r° : « Et plus vous mesprisés... » (pour : « m'espuisés »). Le deuxième état a pour titre de départ au feuillet 2 r° «Epistre », au lieu de « Epistre au lecteur ». Enfin, le poème « In laudem Ronsardi » ne se trouve pas au verso du feuillet 26 dans le premier état. b) deuxième famille Le dernier mot de la deuxième ligne du transport du privilège, au verso du feuillet I, est coupé ainsi : « calom- », alors que l'on trouvera « calomnies » dans la troisième famille. De même au feuillet 2 r° le dernier mot est « t'imprimer » («une marque» dans la troisième famille). Enfin, au feuillet 25 r° la dixième ligne se termine par « seul-» (« seule -» dans la troisième famille). c) troisième famille (J'y ai englobé l'édition de 1564, malgré quelques minuscules différences avec la dernière édition de 1563). On y trouve les différences signalées ci-dessus (description de la deuxième famille) et d'autres variantes orthographiques ou textuelles comme : « Or ce Dieu tout puissant... » au lieu de « Or ce Dieu tout parfait... » au vers 7 du feuillet 10 r° dans les éditions des première et deuxième familles. On doit aussi signaler la présence dans le Bulletin de la Librairie Morgand (VIII, 1898-1899, n° 33269) d'un exemplaire portant la date de 1562. Comme la mort du duc de Guise, à laquelle Ronsard se réfère, survint en 1563, on peut douter de l'exactitude d'une telle indication. Ce poème est l'avant-dernière apostrophe de Ronsard aux protestants, la dernière étant 1'Epître qui ouvre le Recueil des Nouvelles Poésies. Il répond ici à trois «petits livres » qui ont été « segrettement composez deux moys au paravant par quelques ministreaux... et depuis... imprimez à Orleans contre moy ». Je décris plus loin mon exemplaire du pamphlet protestant, effectivement divisé en trois parties, dont la première était signée A. Zamariel (pseudonyme d'Antoine de la Roche-Chandieu, Zamariel signifiant « chant de Dieu » en hébreu), tandis que les deuxième et troisième étaient l'œuvre d'un certain B. de Mont-Dieu, dans lequel il faut certainement voir Bernard de Montméja « ia » signifiant également « Dieu » dans la langue hébraïque. Ajoutons que Chandieu et Montmejà, dont l'opuscule s'intitulait : Response aux calomnies contenues au Discours et Suyte du Discours sur les Miseres de ce temps… entendaient se venger des attaques lancées par Ronsard contre leurs coreligionnaires dans les Discours des Misères de ce temps. Ce qui est remarquable dans la Réponse décrite ici, c'est le ton de dignité adopté par le poète. Après un début sarcastique après avoir réfuté les accusations portées contre sa personne, il transporte le débat sur le plan de l'histoire de la littérature avec une hauteur extraordinaire mais sans aucune morgue […]. Voilà qui témoigne déjà d'une personnalité exceptionnelle. Mais que dire de la manière dont le maître se défend de l'accusation de lasciveté portée, non sans quelques motifs, contre lui ? Un autre se serait embrouillé dans de fumeuses dénégations, tentant d'expliquer que sa tonsure ne lui interdisait pas d'écrire des vers amoureux, qu'il n'avait pas été ordonné prêtre malgré ses cures et ses abbayes, etc. Au contraire, avec la plus parfaite aisance et cette fraîcheur de ton qui marque tant de sonnets dédiés à Marie, notre poète explique simplement comment se passe une de ses journées... C'est un récit exquis, trop long à reproduire ici, malheureusement, mais que je compte au nombre de mes vers préférés. Je n'en donne qu'un échantillon : « Jayme à faire l'amour, j'ayme à parler aux femmes, A mettre par escrit mes amoureuses flammes, J'ayme le bal, la dance, et les masques aussi, La musicque et le luth, ennemis du souci. Puis quand la nuit brunette a rangé les estoilles Encourtinant le ciel et la terre de voilles, Sans soucy je me couche, et là levant les yeux, Et la bouche et le cueur vers la voute des cieux, Je fais mon oraison, priant la bonté haute De vouloir pardonner doucement à ma faute ». (f. 13 v°). L’exemplaire J.P. Barbier mesure 189 mm de hauteur, le présent exemplaire, 214 mm. Précieux et remarquable volume dans lequel un amateur de littérature précieuse réunit vers 1740 cinq œuvres de Pierre de Ronsard imprimées en 1563 et 1564 qui étaient déjà à l’époque d’une insigne rareté et dont Jean-Paul Barbier qualifie certaines «d’unique exemplaire connu». L’exemplaire relié vers 1740 est à grandes marges – une œuvre dépasse de 25 mm celle de J.P. Barbier - et non lavé – (rares taches et traces d’anciennes mouillures; déchirure marginale sans manque de texte aux deux derniers feuillets de la cinquième œuvre.)
Premier tirage de l’une des plus admirables suites d’estampes. Paris, 1635. Suite complète de cinq eaux-fortes. (G. Duplessis 1071 à 1075 – A. Blum 1028 à 1032). 325 x 255 mm.
Premier tirage de l’une des plus admirables, célèbres et rares suites d’estampes françaises du règne de Louis XIII gravées en 1635. Les cinq gravures, coupées au cadre, sont en épreuves d’une grande qualité: elles sont chacune placées dans un somptueux cadre en loupe d’orme (510 x 450mm). «Abraham Bosse atteignit avec sa pointe une virtuosité surprenante, au point de graver des planches entières à une seule taille, tour de force qui n’avait été pratiqué qu’au burin, et pour lequel il n’a pas eu d’imitateur. Il dessinait avec une grande facilité, beaucoup d’esprit, se plaisant à représenter, dans de charmantes compositions, dont la vérité rappelle les maîtres hollandais, les mœurs de son temps. Se gravures illustraient des thèmes religieux interprétés dans la vie contemporaine (Le mauvais riche et le pauvre Lazare), des scènes de théâtre, des évènements historiques, surtout de type domestique (Naissance de Louis XIV) et des scènes de la bourgeoisie riche ou de la noblesse. C’est non sans raillerie, mais toujours avec précision, qu’il présente la Noblesse française à l’église, les Œuvres de miséricorde, les scènes intimes de famille bourgeoises. Mariette dit avec raison, parlant de gravures de Bosse:«… Il y représentait ce qui se passe tous les jours dans la vie civile, et cela d’une façon naïve, si vraye que l’on ne peut guère rien désiré de plus intéressant.» Abraham Bosse demeure original, n’empruntant rien à l’art italien il fut essentiellement «français». Il a signé quelquefois Bosse et A. Bosse». Chacune des estampes est accompagnée de légendes en forme de quatrains en latin et en français. «For a faithful picture of comfortable French life during the regency and early part of the reign of Louis XIV, one must turn to the etchings of Abraham Bosse. He was typically the artist of the upper middle class, and he depicted their manners and customs with peculiar fidelity, sobriety, and vividness. The upper middle class is in general the backbone of the culture of a nation. It is they, through their opportunities for higher education, who supply the learned professions, law, medicine, and theology. They stand midway, between the frivolousness of the court and the indigence of the proletariat. It is they who buy books and pictures, who patronize the theatre, who cultivate music. » Carl Zigrosser. Prints and their creators. New York 1974. La rencontre du mathématicien Desargues eut une influence heureuse sur son talent, l’amenant à une étude approfondie de la perspective. Il se querella avec Le Brun auquel il reprochait, entre autres, de ne pas respecter les règles de perspective et publia le très important Traité des manières de graver en taille-douce. L’un des grands moments de l’estampe française de l’âge classique.
( Bibliographie - Bibliophilie ) - Littérature Populaire - Collectif.
Reference : 24471
Revue Le Rocambole n° 48/49 de 2009. In-8 broché de 350 pages au format 14 x 20 cm + supplément " Les vingt-cinq ans de l'A.A..R.P " de 70 pages au même format. Couvertures illustrées. Illustrations. Bibliographie. Livre neuf. Edition originale.
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