‎WOOD DICK‎
‎DU SON A LA UNE‎

‎Promodifa. 1974. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 188 pages. Certaines pages légèrement déchirées.. . . . Classification Dewey : 820-Littératures anglaise et anglo-saxonne‎

Reference : RO40115897


‎Coll. 'Sexpionnage'. Une nouvelle aventure des Aristocracks. Classification Dewey : 820-Littératures anglaise et anglo-saxonne‎

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‎SAVOT, Louis.‎

Reference : LCS-18467

‎L’Architecture française des bastimens particuliers. Composée par Me Louis Savot, Médecin du Roy, & de la Faculté de Médecine en l’Université de Paris. Où il est traitté non seulement des mesures & proportions que doit avoir un bastiment, tant en son tout & pourpris qu’en chacune de ses parties ; mais aussi de plusieurs autres choses concernant ce sujet, utiles & advantageuses, non seulement pour les Bourgois & Seigneurs qui font bastir, mais aussi pour beaucoup d’autres sortes de personnes, comme il se verra à la table des chapitres. Edition originale fort rare de ce précieux manuel que l’on pourrait sous-titrer ‘Le Bâtiment sans douleur’.‎

‎Conservé dans son vélin ivoire de l’époque. Paris, Sébastien Cramoisy, 1624. In-8 de (12) ff. et 328 pages. Plein vélin ivoire, dos lisse, traces d’attaches. Reliure de l’époque. 167 x 99 mm.‎


‎Édition originale fort rare de « ce précieux manuel que l’on pourrait sous-titrer ‘Le Bâtiment sans douleur’ (Jean-Pierre Babelon). L’architecture françoise des bastimens particuliers paraît en 1624 à Paris chez Sébastien Cramoisy. L’auteur est qualifié à cette date de « médecin du roi ». Sa vie est mal connue ; il est né à Saulieu vers 1579, et il est mort vers 1640. Il étudia la médecine à Paris à l’âge de vingt ans. À son activité de praticien mais aussi de théoricien de la médecine se sont ajoutées des curiosités d’humaniste et des réflexions sur les meilleures conditions d’existence de ses contemporains. C’est à elles que nous devons son traité d’architecture. Comme le remarquait François Blondel, il est naturel que des médecins s’intéressent à l’architecture, Claude Perrault en est un autre exemple. Le premier témoignage que nous ayons de son activité est la traduction commentée d’un traité de Galien sur la saignée : Le livre de Galien, de l’art de guérir par la saignée, traduit du grec. Ensemble un Discours dédié à messieurs les médecins de Paris sur les causes pour lesquelles on ne saigne pas encore tant ailleurs qu’à Paris et pourquoy quelques médecins mesme ont détracté de cette pratique de Paris, un in-12 paru à Paris chez Pierre Mettayer en 1603. Nous le retrouvons ensuite en 1605, qualifié de bachelier en la faculté de médecine, témoignant déjà de son intérêt pour l’aménagement des logis en commandant l’exécution de deux cheminées en marbre de couleur pour sa maison de la rue Neuve Notre-Dame, dans la Cité. En 1609, nouveau traité, dédié à Godefroy de Pontac, De causis colorum sententia, avec des observations sur Hippocrate, De tetragoni... contra chymicos, Paris, chez Adrien Périer. C’est sans doute peu après 1614 qu’il faut situer son Discours sur le subject du colosse du grand roy Henry, posé sur le milieu du Pont-Neuf de Paris... avec un sommaire de la vie de ce grand prince, opuscule paru à Paris chez Nicolas de Montroeil, qui sera réédité au début du XIXe siècle par Antoine Laurent Castellan. Savot est également un numismate, comme en témoigne son Discours sur les médailles antiques, épais traité de 400 pages in-4° qui paraît à Paris en 1627 chez Sébastien Cramoisy, et dont la Bibliothèque nationale conserve un exemplaire relié aux armes de Condé. En 1624 il publie L’architecture françoise des bastimens particuliers. Sans doute avait-il réuni des réflexions sur le sujet depuis longtemps, et la parution en 1623 du traité de Pierre Le Muet, Maniere de bastir pour toutes sortes de personnes, dut-elle hâter sa décision d’intervenir dans le débat. Son compétiteur fait œuvre d’architecte, en proposant à une clientèle très diverse un catalogue de plans-types pour toutes les bourses. L’ouvrage de Savot est d’une tonalité bien différente. Les «particuliers» auxquels il s’adresse ne sont ni des princes ni le menu peuple : pas de palais, pas de petites maisons, mais les demeures de la noblesse et de la grande bourgeoisie, hôtels à élever en ville, dans les nouveaux quartiers où l’on dispose librement de la place, ou bien demeures « aux champs ». Médecin et donc hygiéniste, Savot conseille ses clients pour la construction de la maison parfaite par le confort et l’agrément, intervenant sur la meilleure orientation, le meilleur éclairage, l’éloignement nécessaire des écuries et des cuisines pour cause de pollution, bruits, odeurs, fumées. Il légifère sur la place de l’escalier, le nombre des salles, la disposition des chambres et des cabinets, le percement et la taille des fenêtres, la disposition des cheminées. Dans ses rééditions, François Blondel observera que l’ouvrage fut écrit « pour tirer les honnêtes gens des griffes des entrepreneurs et des ouvriers », notation qui fait suite aux cruels reproches que l’on adressa à François Mansart dans le pamphlet de la Mansarade (1651). De fait, Savot donne à ses lecteurs le meilleur mode d’emploi pour discuter avec les entrepreneurs des différents corps de métier, il leur procure le détail chiffré des dépenses à prévoir, les conditions du toisé des ouvrages, et même la description des matériaux à utiliser, pierre, brique, bois, plâtre, terre cuite, leurs dimensions, leur origine, leur coût. On n’avait jamais abordé la construction dans un sens aussi pratique, qui permettait à un particulier de surveiller personnellement son chantier. On comprend dès lors le succès remporté par ce précieux manuel que l’on pourrait sous-titrer « Le bâtiment sans douleur ». Dédié à l’éphémère surintendant des finances Charles de La Vieuville, il fut réédité, toujours sans gravures, en 1642, et le succès se prolongea bien au-delà de la mort de son auteur puisque l’architecte François Blondel, premier directeur de l’Académie d’architecture et illustre professeur, jugea bon de le rééditer, preuve qu’il était toujours utile à la clientèle. Cette première réédition parut en 1673 chez François Clousier l’aîné, enrichie de figures et de notes de Blondel (423 pages), et la seconde en 1685, augmentée de nouvelles figures contemporaines de son cours d’architecture, laissent bien mesurer l’évolution des réflexions de la société sur la maison et son usage depuis la génération précédente.» Jean-Pierre Babelon (Institut de France, Paris 2006). Précieux exemplaire conservé dans son vélin ivoire de l’époque.‎

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‎MADAME DE SÉVIGNÉ.‎

Reference : LCS-17786

‎Lettres de Madame de Sévigné à sa fille et à ses amis. Nouvelle édition, mise dans un meilleur ordre ; enrichie d'éclaircissements et de notes historiques ; augmentée de lettres, fragments, notices sur Madame de Sévigné et sur ses amis ; éloges et autres morceaux inédits ou peu connus, tant en prose qu’en vers. Par Ph.-A. Grouvelle. La célèbre édition en partie originale des Lettres de Madame de Sévigné imprimée en 1806 reliée pour Pauline Bonaparte (1780-1825), la sœur préférée de l’Empereur, avec son chiffre frappé or au centre des plats.‎

‎Précieux et bel exemplaire imprimé sur papier d’Angoulême revêtu d’une élégante reliure au chiffre de Pauline Bonaparte et orné de 2 portraits en frontispice, 4 portraits hors texte et l’écriture de l’auteur. Paris, Bossange, Masson et Besson, 1806. 8 volumes in-8 de : I/ (2) ff. 6 portraits, xxxv pp., (1) f., clxiv pp., 334 pp., II/ (2) ff., 479 pp., III/ (2) ff., 478 pp., IV/ (2) ff., 494 pp., V/ (2) ff., 480 pp., VI/ (2) ff., 447 pp., VII/ (2) ff., 527 pp., VIII/ (2) ff., 536 pp., (1) f. d’errata general. Plein veau brun raciné, roulette aux pampres de vigne encadrant les plats avec le chiffre P frappé or au centre, dos lisses très richement ornés, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque portant l’étiquette de Baudet Relieur. 199 x 120 mm.‎


‎Edition en grande partie originale et la première classée par ordre chronologique. « Les éditions les plus complètes et les meilleures de Mme de Sévigné sont les éditions du XIXe ». Tchemerzine, V, 829. Aux Lettres imprimées dans les précédentes éditions, Grouvelle en a ajouté d’autres : celles de Madame de Grignan et du marquis de Sévigné. Celles de Bussy-Rabutin, de Coulanges, de Corbinelli, forment, par les différences de leur style, des contrastes piquants et une agréable variété. L’idée d’avoir classé dans l’ordre de dates où elles furent écrites toutes les Lettres indistinctement, qui jusqu’alors formaient autant de recueils séparés, qu’il y avait de correspondances particulières, est très-heureuse ; elle ôte les lacunes où, pendant la réunion de la mère et de la fille, on les perdait totalement de vue ; mais par ce moyen, depuis l'âge de 22 ans jusqu'au moment de sa mort (car on a recueilli sa dernière, que l'éditeur nomme ingénieusement le chant du cygne), on suit tous les instants de cette femme intéressante, et le recueil de ses Lettres devient presque l'histoire de sa vie. C'est à l'ancien bibliothécaire de Napoléon et du conseil d'État, A.-A. Barbier, que Grouvelle était redevable du plan de son édition ; notre érudit bibliographe avait indiqué ce plan dans le Magasin encyclopédique. Une autre idée non moins heureuse est celle d'avoir fait graver quelques fragments d'une de ces lettres d'après un original qu'à force de soins on est parvenu à se procurer : l'imitation exacte des caractères nous met pour ainsi dire en plus intime connaissance avec l'auteur. » Les notes sont beaucoup plus exactes que celles des précédentes éditions ; elles servent de complément à ce que les lettres ne laissent quelquefois qu’entrevoir, et elles lèvent l’anonymat des noms qui n’étaient auparavant indiqués que par des initiales, une amélioration non moins importante est une table des matières très étendue. Précieux et bel exemplaire imprimé sur papier d’Angoulême revêtu d’une élégante reliure au chiffre de Pauline Bonaparte et orné de 2 portraits en frontispice, 4 portraits hors texte et l’écriture de l’auteur. Pauline Bonaparte (1780-1825), née Maria-Paoletta, est la seconde fille de Charles Bonaparte et de Letizia Ramolino. Sa beauté remarquable lui vaut de nombreux prétendants dès son adolescence, tels le controversé commissaire extraordinaire du Directoire Stanislas Fréron ou le général Duphot. Mais c’est au brillant général Victor-Emmanuel Leclerc que Napoléon décide de la marier en 1797. Lorsque celui-ci est nommé commandant en chef de l’expédition de Saint-Domingue en octobre 1801, avec pour mission de réprimer l’insurrection de l’île, son épouse et leur fils Dermide (né en 1798) l’accompagnent. Quoiqu’elle ne fasse pas preuve d’une grande fidélité conjugale, Pauline est profondément affectée par la mort de son mari un an plus tard, lors de l’épidémie de fièvre jaune qui fauche une grande partie du corps expéditionnaire. Bien avant d’adopter une politique matrimoniale destinée à fédérer le nouvel Empire d’Occident, Napoléon, obligeamment secondé par sa sœur, va faire d’elle un instrument de conquête diplomatique en la mariant au prince Camille Borghèse, chef d’une des plus grandes familles romaines, en novembre 1803. Princesse, elle ne cesse pas pour autant d’être une aventurière sentimentale, et le couple va vivre séparé la plus grande partie de son existence, Pauline résidant à Paris tandis que Camille poursuit une carrière militaire sans éclat dans l’armée impériale. La plus belle victoire que celui-ci apporte à Napoléon lui est particulièrement douloureuse : c’est celle de la vente à l’État français de sa collection d’antiquités, l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses d’Europe, en novembre 1807. Il y a été contraint par de graves difficultés financières, dues à la conjoncture politique autant qu’au train de vie de Pauline, et par les pressions de l’Empereur lui-même. D’abord flatteuse, l’alliance qu’il a contractée avec le clan Bonaparte s’avère ruineuse pour l’héritier des Borghèse. Il reçoit certes en compensation la concession des rentes du fief de Lucedio dans le Piémont. Napoléon le nomme par ailleurs gouverneur général des départements au-delà des Alpes, avec Turin pour siège du gouvernement, notamment dans l’espoir de voir Pauline lui revenir. Mais le rapprochement ne se fera qu’après la chute de l’Empire, après que la sœur de Napoléon aura dû abandonner l’espoir de l’accompagner dans son exil. La grande beauté de Pauline lui vaut une place à part dans la galaxie des napoléonides. Si elle jouit sans réserve du pouvoir que son physique et son charme lui permettent d’exercer sur les hommes, c’est sans autre but que de satisfaire son désir de liberté. Elle ne renonce pas aux aventures amoureuses en se soumettant aux volontés matrimoniales de Napoléon. Si elle met sa personne au service des desseins politiques de son frère, c’est par manque d’ambition personnelle, mais surtout en raison d’une affinité élective comparable à celle qu’Élisa partage avec Lucien. Son besoin d’exclusivité, qui trouve son origine dans les attentions que Napoléon lui a très tôt prodiguées, a d’ailleurs engendré des conflits avec Joséphine ainsi qu’avec Marie-Louise, dont elle se sent concurrente. Étrangère aux enjeux du pouvoir et sincèrement attachée à sa famille, Pauline est un agent de liaison entre ses frères et réussit parfois à les réconcilier. Elle est cependant la seule, Madame Mère exceptée, à partager le sort de l’Empereur au moment de sa chute, quand les autres napoléonides s’accrochent à leur couronne. Elle l’accompagne en exil sur l’île d’Elbe, lui envoie ses diamants quand elle le croit financièrement embarrassé au moment de son retour, et veut être à ses côtés à Sainte-Hélène. C’est néanmoins à Florence, près de son mari avec qui elle s’est réconciliée, qu’elle meurt le 9 juin 1825.‎

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‎MATTHIEU, Pierre‎

Reference : LCS-18451

‎L’Entrée de Tres-Grand, Tres-chrestien, Tres-Magnanime, Et Victorieux Prince, Henry IIII. Roy de France & de Navarre, En sa bonne ville de Lyon, Le IIII Septembre l’an M.D.XCV. de son regne le VII de son aage le XLII. Contenant l’ordre & la description des magnificences dressees pour ceste occasion. Par l’ordonnance de Messieurs les Consuls & Eschevins de ladicte ville. Edition originale de l’ « Entrée du roi Henry IV à Lyon en 1595 », superbe, précieuse et rarissime.‎

‎Œuvre de Pierre Matthieu, historiographe du «bon roi Henri». A Lyon, De l’Imprimerie de Pierre Michel. Avec privilège. 4 septembre 1595. In-4 de (4) ff. titre compris, 104 pages, 1 portrait à pleine page et 1 grande planche double. Maroquin caramel, triple filet doré, chiffre répété en semé sur les pats, dos orné du chiffre répété, doublure et gardes de moire chocolat (Honegger). 258 x 187 mm.‎


‎Edition originale rarissime de l’un des plus beaux et intéressants livres consacrés au roi henry IV dont un seul autre exemplaire est apparu sur le marché public national et international depuis cinquante ans. Pierre Berès cataloguait 10000 € en 1995, il y a 29 ans, un exemplaire lavé, médiocre, relié en demi-velin à coins moderne. Brun, p. 181; Vinet, n°479; Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°512. «Livre très rare» mentionne Ruggieri, n°327. Un seul exemplaire serait répertorié en Grande Bretagne: British Library et trois aux U.S.A: New York Public Library, Michigan State Univ. et Walters Art Museum. Parmi ces quatre exemplaires plusieurs sont incomplets de la superbe grande planche dépliante imprimée en 1595 présente à l’état neuf dans notre exemplaire. Le 27 février 1594 l’onction sacrée et le couronnement à Chartres faisaient vraiment d’Henri IV le roi de France et le «Très chrestien». Le 22 mars le gouverneur Brissac et le prévôt des marchands ouvraient les portes de Paris aux troupes royales. La ville était ainsi prise sans coup férir et presque sans combat. En quelques mois toutes les villes du royaume allaient suivre l’exemple de la capitale. La paix définitive serait signée à Vervins le 2 mai 1598. Dans ce contexte encore troublé les entrées triomphantes de Henri IV dans les grandes villes de son royaume revêtaient un éclat tout particulier et notamment l’entrée du Monarque dans la ville de Lyon, le 4 septembre 1595. Célébrée au lendemain de la signature de l’«Edit deNantes» et de la paix de Vervins, l’Entrée de Henry IV dans la ville de Lyon fut l’objet de fastes inusités. Le roi arrive en bateau à Veise où se forma le somptueux cortège qui s’élança vers Lyon en traversant de multiples arches décorées de statues, colonnes et pyramides. La plupart sont représentées sur la grande planche dépliante non signée mais vraisemblablement dessinée par un artiste italien. L’auteur, Pierre Matthieu, embrassa avec ardeur le parti de la ligue, et se signala par son attaque pour les Guises. Cependant la ville de Lyon s’étant soumise en 1593 à l’autorité royale, il fut l’un des députés envoyés à paris pour présenter au roi l’hommage de la fidélité des habitants. Dès ce moment, Matthieu devint l’un des partisans les plus zélés d’ Henri IV; et il se chargea de diriger toutes les fêtes qui eurent lieu à Lyon, lorsque ce prince visita cette ville en 1595. Le roi lui témoigna particulièrement sa satisfaction des soins qu’il avait pris, et lui accorda un privilège pour l’impression de ses ouvrages. Matthieu ne tarda pas à se rendre à Paris, où, sur la recommandation du président Jeannin, Henri IV l’appela pour le charger d’écrire son histoire. Le roi, dans ses loisirs, entretenait lui-même Matthieu des particularités de son règne: assuré de l’amour et du respect de la postérité, il invitait surtout son historien à s’exprimer avec une entière franchise, à ne se permettre aucune réticence. «Il faut, disait-il, des ombres dans un tableau pour en rehausser les vives couleurs. Si l’on ne parlait de l’un, on ferait doute de l’autre: la flatterie rendrait la vérité suspecte.» Matthieu remplaça Duhaillan dans les fonctions d’historiographe, dont il avait déjà le titre. Après la mort de Henri, il fut également attaché à Louis XIII, qui lui témoigna les mêmes bontés que son père. Le volume est orné d’un beau portrait du roi Henri IV dessiné le 13 décembre 1593 et gravé au burin pour cette édition en 1595. Le texte, fort intéressant, révèle le faste de la cérémonie. «Dès la pointe de ce jour, l’un des plus doux & plus beaux de l’année, les rues furent tapissées, le pavé couvert de sable. Monsieur Laurans Conservateur des Privilèges des foires de Lyon, qui à son tour était entré pour ce mois en la charge de sergent Major, fit armer & conduire les compagnies des trente & six quartiers de la ville aux faubourgs de Veise au lieu où il les devait mettre en ordre, pour marcher devant le Roy. Monsieur Sève Capitaine de la jeunesse de Lyon fit sonner ses trompettes pour monter à cheval. Tous les corps de tous les ordres de la ville se preparerent pour marcher en leur rang. Sur les huit heures du matin après la Messe, le Roy entra au bateau pour monter sur la rivière jusques à la Clare où était le Theatre des premieres cérémonies. Ce bateau était d’une belle & riche structure, à douze rames, le couvert au dehors peinturé en écailles d’argent, le dedans de damas incarnat & blanc, avec les rideaux de même étoffe: à la poupe sur le gouvernail était un Lyon de bronze doré. Le Roy apres son diner se fit voir en son trône royal eslevé sur un échafaud de septante pied de longeur & trente de largeur, dont le dessus était couvert de taffetas vert, le parterre de tapisserie, les barrières d’autour de tapis, avec deux escaliers afin que ceux qui se presenteraient à sa Majesté puissent monter & descendre sans désordre. A la droite du dais & siège du Roy y avait une grande table d’attente en ovale, environnée de festons de lierre & or clinquant. Le Roy était vêtu de toile d’argent enrichie de perles & broderies monté sur un cheval blanc & harnaché de blanc, environné des Gentils-Hommes de la garde de son corps, avec les hallebardes & hocquetons blancs, faicts d’orfèvrerie. Sa Majesté était suivie par monseigneur le Duc de Guise, monsieur le Maréchal de Brissac, & plusieurs autres grands seigneurs. Comme on marchait en cet ordre, S.M. arriva à la porte du faubourg de Veyse, laquelle était revêtue d’un avant-portail à la rustique, qui soutenait une longue voute de verdure, au fond de laquelle paraissait un Saturne couché sur une gerbe d’or, ombragé d’un Chêne, dont la chevelure était frisée de toutes sortes de fruits, tenant en main une corne d’Amalthee qu’il presentait à un Lyon, au milieu d’un beau & riant paysage. Le Roy passant outre arriva à la porte neuve du Pont-levis où Messieurs les Echevins l’attendaient pour lui présenter les clefs de la ville. On lui présenta aussi le Poile de drap d’or, enrichi de fleurs de Lys, armes, chiffres & devises de sa Majesté, faites en broderie. Comme le Roy approcha de la principale porte de la ville qui est à pierre fize toutes les cloches commencèrent à sonner, & l’artillerie à canonner, avec un tel bruit que quand l’air eut été en tonnerres & éclairs il se fut rasséréné, & Jupiter n’eut sceu faire ouyr son foudre. Devant cette porte fut élevé un grand arc, d’une belle & ingénieuse architecture, haut de cinquante pieds, large de vingt & deux, ses statues & figures de bronze, ses colonnes & pilastres ceints de marbre blanc, revêtu des admirables effets de la gloire & vaillance du Roy. Le premier ordre était Dorique ayant à chaque côté de l’Arcade deux colonnes cannelées, liées d’un laurier de bronze, sur un piédestal, …» Belle illustration comprenant une planche double à l’eau forte, non signée, qui rappelle un peu le style de celles du recueil de Tortorel et Périssin; elle représente les méandres du cortège passant sous les cinq grands arcs de triomphe érigés dans la ville, au bord de la Saône, au milieu d’obélisques, de colonnes et de statues allégoriques; les personnages, à pied ou à cheval, portant armes, drapeaux et emblèmes, suivent le roi, à cheval, sous un dais. Précieux volume, lavé comme les exemplaires Berès et Sourget avec un ex-libris gravé portant les initiales PR et la devise Notre-Dame protège la France et la lignée de nos rois, indéterminé et l’ex-libris Jean-Paul Barbier-Mueller. Deux feuillets liminaires intervertis et marge blanche du dernier cahier N légèrement plus courte.‎

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‎BIGNON, Jérôme.‎

Reference : LCS-18611

‎Ceremonial de l’election des Papes, dressé par le commandement du Pape Gregoire XV. Traduit en François. Et le traité de l’election Des Papes, composé par M. B. Avec les Bulles de Pie IV & Grégoire XV & son Ceremonial en Latin, pour la parfaite intelligence de cette matiere. Précieux exemplaire conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque.‎

‎Précieuse et rare édition de cette description de l’élection des papes, la première à être ornée de la magnifique planche dépliante. Paris, Antoine de Sommaville, 1655. In-12 de (6) pp., 50 pp., (8) pp., 63 pp., (1) p.bl., 72 pp., 2 planches dépliantes. Qq. piqûres. Plein vélin ivoire, dos lisse. Reliure de l’époque. 165 x 110 mm.‎


‎Edition définitive, remaniée et largement augmentée, de cet écrit érudit traitant de l’élection des papes. «Rare. Avec deux plans des conclaves. Le traité de Bignon porte la date de 1604.» (Catalogue Ruggieri n°137). Les trois éditions précédentes de cet ouvrage à succès, toutes parues dans le cours de l’année 1605, ne comptaient qu’une vingtaine de feuillets et une seule planche. «Jérôme Bignon est un des pères de l’érudition française. Bignon est né à Paris en 1589. Elevé par son père, homme très instruit et possesseur d’une bibliothèque importante pour l’époque, il prit tout jeune le goût de l’étude et acquit un savoir tel qu’il étonna Sirmond par sa précoce érudition. Henri IV ayant entendu parler de cet enfant extraordinaire voulut le connaitre et le donna pour compagnon à son fils, le Duc de Vendôme. En 1620, Jérôme Bignon devint avocat général au Grand Conseil et conseiller d’Etat. A partir de 1625 il remplit les fonctions d’avocat général au Parlement de Paris. Pendant quelque temps, en 1641, il fut grand maître de la Bibliothèque du Roi. Il mourut en 1656. Son ‘Traité de l’élection des Papes’ est fort rare. Lorsqu’il parut il obtint un véritable succès. A l’importance du sujet venait se joindre l’intérêt qu’inspire toujours l’œuvre d’un enfant réputé un prodige de science. Voici ce que dit Pérau sur la manière dont Bignon composa et publia ce travail: ‘Le Pape Clément VIII étant mort le 3 mars 1605, cette nouvelle fut le sujet d’une longue conversation entre le Duc (de Vendôme) et Bignon. Celui-ci entrant en matière avec cette facilité et cet ordre qui enchantoient tous ceux qui l’écoutoient, rapporta à ce sujet des traits si curieux que le jeune Prince, plein d’ardeur pour tout ce qui pouvoit l’instruire, exigea de Bignon qu’il rédigeât par écrit ce qu’il venoit de dire...’ Cet ouvrage fut imprimé sous le titre de ‘Traité sommaire de l’élection des Papes; plus le plan du Conclave’. Paris, 1605, in-8. Il eut un tel succès qu’en moins d’une année on en fit trois éditions. Bien que plus de deux siècles et demi nous séparent de la publication de cet opuscule, le travail de Bignon n’a pas perdu sa valeur; les dispositions canoniques qui réglementent l’élection du Pape sont les mêmes que de son temps. Entre les premières éditions du ‘Traité’ de Bignon, en 1605, et la dernière, réimpression publiée peu de temps avant sa mort, avait paru ce cérémonial confirmé par Urbain VIII; néanmoins il ne crut pas devoir remanier son travail; les bulles de Grégoire XV ne faisaient, à part quelques changemens dans les détails, que développer les constitutions précédentes et en préciser l’application. Le volume dans lequel ce ‘Traité’ a paru pour la quatrième fois a pour titre: ‘Cérémonial de l’élection des Papes dressé par le commandement du Pape Grégoire XV... A Paris, chez Antoine de Sommaville, 1655. 1 vol. petit in-8. Dans cette édition de 1655, Bignon ajouta en appendice à son œuvre primitive les bulles de Pie IV et de Grégoire XV. Deux planches accompagnent l’édition de 1655. La planche 2 est la plus intéressante ; en outre du plan des appartements du Conclave, elle donne la représentation de ce qui se passait dans Rome et dans le Conclave lors de la mort du Pape et à l’élection de son successeur. Le Plan du Conclave dressé le siège vacant par la mort de Clément VIII est le seul qui se trouvait dans la troisième édition du ‘Traité’ de Bignon. C’est dans ce conclave que fut nommé Léon XI.» (Préface de la réimpression faite en 1874).» L’érudition de Jérôme Bignon dans son livre intitulé ‘De l’élection des Papes’ surprit les savants de son temps. Scaliger, Casaubon, Grotius, Pithou, deThou, du Perron, Sirmond, etc. témoignèrent de l’estime pour ce jeune auteur. La présente édition est illustrée de deux planches dépliantes, le Plan du Conclave dressé après la mort de Clément VIII et le superbe Nouveau Plan du conclave fait le VII janvier 1655 à cause du siège vacant du Pape Innocent X... qui parait ici pour la première fois et qui montre ce qui se passait à Rome lors de la mort du Pape. Fort bel exemplaire conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque. Localisation des exemplaires en France: B.n.F., Toulouse, Amiens, Grenoble et Angers. ‎

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‎[DORAT Claude-Joseph; ARNAUD François-Thomas-Marie de Baculard d'; COSTARD Jean-Pierre; WALSCH William; BLIN DE SAINMORE Adrien-Michel-Hyacinthe]:‎

Reference : 16524

(1764)

‎Lettres en vers, ou épitres héroïques et amoureuses [suivi de] Lettre de Barnevelet dans sa prison, à Tuman son ami, précédée d’une lettre de l’auteur [suivi de] Lettre de Zeïla, jeune sauvage esclave à Constantinople, à Valcour, officier français; précédée d’une lettre à Mme de C** [suivi de] Réponse de Valcour à Zéïla, précédée d’une lettre de l’auteur à une femme qu’il ne connaît pas [suivi de] Lettre du comte de Comminges à sa mère, suivie d’une lettre de Philomène à Prognée. vol. II: Epitre à Catherine II, impératrice de toutes les Russies [suivi de] Lettre du Lord Velford à Milord Dirton, son oncle. Précédée d’une lettre de l’auteur [suivi de] Le Pot-pourri, épitre à qui on voudra; suivie d’une autre épitre, par l’auteur de Zélis au bain [suivi de] L'Hôpital des fous, traduit de l'anglois. [suivi de] Lettre de Caïn après son crime, à Méhala, son épouse [suivi de] Lettre de Biblis à Caunus son frère. Précédée d’une lettre à l’auteur.‎

‎Paris, Sébastien Jorry [et] chez l'Esclapart, 1764-1766. 2 volumes in-8 de [4]-51-36-59-42-[2]-54-[2], 26-[2]-60-53-40-20-32 pages, reliés plein maroquin cerise, dos lisse orné de fleurons et petits fers dorés, pièces de titre et de tomaison olives, fine dentelle aux petits fers dorée aux plats (oiseau), filet doré aux coupes et roulette dorée aux chasses, tranches dorées. ‎


‎Charmante illustration d'après Eisen qui se compose de 15 vignettes en tête, 15 culs-de-lampe et 13 figures hors-texte. Bel ensemble d'oeuvres du "Chevalier Dorat" (6 pièces), Costard (2 pièces), Arnaud, Blin de Sainmore et Walsch (respectivement 1 pièce), toutes imprimées sur grand papier, et grand de marge. Charmante reliure de l'époque malgré des dos insolés, quelques frottements et de quelques piqûres et rousseurs éparses. Ex-libris moderne de Jean-François Chaponnière. S'ensuit la liste des oeuvres: Dorat : Lettres en vers, ou épîtres héroïques et amoureuses. A Paris de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1766.51p. Dorat : Lettre de Barnevelet dans sa prison, à Tuman son ami, précédée d'une lettre de l'auteur. Paris, Chez Bauche, 1766. 36p. Dorat : Lettre de Zeîla, jeune sauvage esclave à Constantinople, à Valcour, officier français ; précédée d'une lettre à Mme de C**. A Genève, et se trouve à Paris chez Bauche, 1766. 59p. Dorat : Réponse de Valcour à Zéila, précédée d'une lettre de l'auteur à une femme qu'il ne connaît pas. A Paris, chez Sébastien Jorry, 1766. 42-[2] p. Arnaud : Lettre du comte de Comminges à sa mère, suivie d'une lettre de Philomène à Prognée. A Paris, chez Sébastien Jorry, 1765. 54-[2] p. Dorat : Epitre à Catherine II, impératrice de toutes les Russies. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 26-[2] p. Costard : Lettre du Lord Velford à Milord Dirton, son oncle. Précédée d'une lettre de l'auteur. A Paris, chez l'Esclapart, 1765. 60p. Dorat : Le Pot-pourri, épitre à qui on voudra ; suivie d'une autre épître, par l'auteur de Zélis au bain [par Masson de Pezay]. A Genève, et se vend à Paris chez Sébastien Jorry, 1764. 53 p. Walsch : L'hôpital des fous, traduit de l'anglais. A Paris de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 40 p. Costard : Lettre de Cain après son crime, à Méhala, son épouse. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 20 p. Lettre de Biblis à Caunus son frère. Précédée d’une lettre à l'auteur [par Sautreau du Marsy]. Par. M. Blin de Sainmore. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 32 p. ‎

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