Editions Sociales. 1980. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 392 pages augmentées de nombreuses illustrations en noir et blanc hors texte.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Reference : RO20233005
ISBN : 2209053838
Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
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[Petit Bob] - GYP (Gabrielle Sibylle RIQUETTI de MIRABEAU, comtesse de MARTEL de JANVILLE, dite) :
Reference : E361
(1895)
Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1895. In-18, 196 pp. [dont faux-titre et titre]-(2) ff. [blanc , imprimeur], demi-percaline violette, dos lisse à faux-nerfs et titre dorés, plats de couverture imprimée illustrée conservés (dos passé, défraîchi ; à l’intérieur, quelques rares taches).
L’AUTEUR : d’où vient ce pseudonyme, Gyp qui claque comme une déflagration ? La majorité penche pour la contraction de ses deux prénoms : Gabrielle et Sibylle ( dans ce cas, d’où vient le « p » ?). Est-ce « une onomatopée qui sonne anglais », ou « On notera la masculinité du pseudonyme » (Patricia FERLIN ) ; ou « une abréviation des gypsophiles » (« christian.jannone ») , petits végétaux aux fleurs blanches poussant sur des terrains gypseux et non pas les amis de gypsies ! Et d’où sort le petit « Bob », titre de son premier roman? Mieux vaut reconnaître son ignorance que d’inventer des fables : ne pas se mettre Martel en tête. Plus sûres sont ses options politiques bien tranchées, dont on n’a retenu que son féminisme très nuancé et son antisémitisme sans nuance : sa collaboration avec Drumont, antisémite génétique, anti- dreyfusard viscéral. LE LIVRE : « Les gens chics », en cinq courts récits dialogués, nous offre une peinture peu ragoûtante de cette aristocratie décadente, dans laquelle sont étroitement mêlés légitimistes pur jus, orléanistes régicides, arrivistes bonapartistes, tous plus ou moins démunis (paraître ou ne pas être), tous unis dans le même rejet des derniers arrivants, ces métèques étrangers apatrides mais fortunés, qui cherchent à tout prix, non la fortune, ils l’ont, mais la respectabilité et les honneurs (paraître ou ne pas être). Que les fils de hobereaux désargentés aillent se « refaire » grâce à des unions hétérodoxes, passe encore, mais, quand ces intrus viennent leur piquer leurs filles, quel scandale ! L’ILLUSTRATION : « Images … coloriées de (couverture), …en couleurs par (titre) le petit BOB » [autre pseudonyme de l’auteur]: couverture, 92 dessins signés [à double page, à pleine page, fausses doubles pages (deux planches signées, en vis à vis), vignettes et culs-de-lampes], quelques uns non signés. Gyp avait débuté dans la peinture ; les caricatures données ici ne sont pas à la hauteur de sa prose ; elle maniait beaucoup mieux la plume que le crayon : on ressent quelque trouble en croisant des naseaux à satiété ; opinion qui n’est pas toujours partagée, certain confrère admirant « cette « sublime couverture (…) illustrée de magnifiques dessins en polychromie » [V.S., membre (unique ?) du Syndicat des Cabillauds…. C’est mieux que le Syndicat des Requins ! L’ÉDITION : Les « gens chics » parurent dans la « Collection polychrome », dont c’est le troisième volume, après « Un siècle de modes féminines » (1794-1894) et « Emaux et Camées » de Th. Gautier (1895). L’éditeur habituel de Gyp était Calmann-Lévy,maison créée en 1836, sous le nom de Michel Lévy frères, par Michel Lévy(1821-1875) et Kalmus (francisé en Calmann) Lévy (1819-12891) ; après le décès de Michel, l’intitulé devint Calmann-Lévy, que les enfants de Kalmus perpétuèrent.. Dans quelles conditions s’opéra ce changement ? L’historien Jean-Yves MOLLIER, spécialiste du monde de l’édition, dans un article (www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats) en date du 02/07/2021, consacré au récent limogeage de « Z » par son éditeur parisien, auquel le journaliste pose la bonne question : « pourquoi il est si rare qu'un éditeur abandonne un auteur politique ? », répond de façon péremptoire : « Je ne vois qu'un cas à peu près comparable : en pleine affaire Dreyfus, la très célèbre romancière GYP - alias la comtesse de Janville - a dû changer de maison, à la demande de son éditeur, Calmann-Lévy, qui refusait de continuer à la publier en raison de sa veine violemment antisémite [note *]. Elle est allée chez Flammarion [note **]. Mais une fois l'affaire terminée, elle a pu revenir sans souci chez Calmann-Lévy ». [*] Partiellement faux : de 1894 à 1901, on ne dénombre pas moins de vingt-six titres nouveaux de Gyp, non comprises les rééditions (source BNF-Opale). Seuls furent prohibés les ouvrages au caractère antisémite prononcé : business is business. La rupture ne sera effective que vers la fin de l’Affaire : de 1902 à 1906, pas de traces de Gyp chez Calmann-Lévy. [**] Flammarion n’apparaîtra qu’en 1897 ; Gyp cohabitera avec ces deux éditeurs - et accessoirement- avec quelques autres, jusqu’à sa fin (1932). CRITIQUE (à l’époque) : La production littéraire de Gyp fut très importante : plus d’une centaine d’ouvrages à succès, à vocation … alimentaire : elle était célèbre aussi pour sa vocation féministe on la voit sur une carte postale-texte daté du 28/10/1903- photographiée en pied, encadrée de deux médaillons, portraits d « Marni » (Jeanne Barousse) et …Séverine) : elle tenait salon, ce qui coûtait fort cher ! Elle recevait essentiellement des gens de sa caste, des gens de bien (version Henri Guillemin, c'est-à-dire des gens possédant des biens). Infréquentable, mais fréquentée ! En 1932 paraitra la onzième – et dernière- édition (du 121° au 140° mille) du chef d’œuvre de la censure littéraire et cléricale qui inondait le marché depuis 1904, le célèbre « Romans à lire et romans à proscrire », de l’abbé Louis Bethléem, [note*] dans lequel Gyp, ce qui n’est pas fréquent, a droit à plusieurs pages (305-308). Sa production est classée dans la troisième partie, « Romans mondains », dans lesquels elle peint le « grand monde ». Le style est « badin, mordant (…). Ses œuvres ont « gypanisé » toute une société », bien qu’elle « se comporte comme une gourgandine littéraire ». En conséquence, « peut-on permettre la lecture de Gyp aux gens du monde ? Sans doute (…), car elle sait dire des vérités. Elle les dit drôlement. Or la vérité (…) qui fait rire n’a pas de résultats malsains ». Et le bon abbé de relever, malgré tout, l’antisémitisme de l’auteur dans deux ouvrages : « Israël », « roman antisémite », 1898 et « Un mariage chic » « note antisémite », circa 1902. Un oubli ! « Les gens chics ». Gyp est « décédée pieusement en 1932 ». Amen. [note*] C’est un devoir pour moi de citer à nouveau Monsieur Jean-Yves MOLLIER pour « La mise au pas des écrivains. L’impossible mission de l’abbé Bethléem au XX° siècle ( Paris, Fayard, 2014), ouvrage rangé immédiatement dans les « biographies à lire ». CRITIQUE (aujourd’hui): la perception n’est plus la même : voici les références de trois textes, classés par ordre de crédibilité décroissante : 1- FERLIN (Patricia) : Gyp, de l’engagement à l’acharnement (in Les représentations de l’Affaire Dreyfus dans la presse, etc. Actes du Colloque de Saint-Cyr-sur-Loire (novembre 1994). Courte et remarquable biographie. Le ton, mesuré, ne sent ni le mépris ni la haine. Madame Ferlin est l’auteur d’une thèse de Lettres: « La femme à la Belle Epoque : le cas de Gyp » (Orléans, 1988). 2- SÉNÉCAL (Didier) : « Une extravagante misogyne, trois lettres qui évoquent des volumes moisis sur les étals de bouquinistes, entre Delly, Van der Meersch et la comtesse de Ségur. ( in revue Lire, 1998, cité in-extenso dans L’Express). Le bon Didier (boutade bigourdane, un peu lourde) méprise, non seulement l’auteur, ses lecteurs, mais aussi ceux qui, « sur leurs étals vendent des volumes moisis ». Le titre de l’article est accrocheur, pas autant qu’un croc de boucher. Accrocheuses, les formules lapidaires : « ultime descendante de Mirabeau », [note*] ; « sa misogynie confinait au machisme »[ou au ma-so-chisme ?]. « La politique lui fit perdre la tête. Militante (…) contre les planqués de 14-18 [est-ce un crime ?] ». [note*] Non ! l’ « Orateur du Peuple » n’eut qu’un fils, né d’un premier mariage avec Émilie de Covet, décédé à l’âge de cinq ans. Le débat est clos. Quoique. En épluchant les notices de « geneanet », on trouve des choses curieuses, voire contradictoires : divorcé le 5 juillet 1783, Mirabeau s’est « marié en 1782 » avec Edmée Baignières, épouse de Montigny, dont il eut un fils, Lucas, né le 10 février de la même année ! baptisé « de Montigny ». Il semble bien que les deux tourtereaux étaient bigames. Lucas, élevé par Mirabeau, était certainement son fils et aurait été adopté ; dans ce cas, comment se fait-il que la descendance a gardé ce dernier nom ? Quant à Gabrielle, elle descend sans conteste de l’ancêtre Jean-Antoine de Riqueti, dit « Col d’argent » dont un des deux petits-fils, André Boniface, surnommé « Mirabeau Tonneau » en raison de sa morphologie et de l’utilisation coutumière du contenu… était son bisaïeul. 3- JANNONE (Christian) : « Ces écrivains dont la France ne veut plus. [numéro] 22 : Gyp », (christian.jannone, 2018). Ce dernier porte un jugement effarant, définitif, sans appel : « Gyp a rejoint depuis longtemps l’enfer des bibliothèques, ou le pilon, à moins que quelques bouquinistes attardés quelque part en France ou ailleurs ne proposent quelques uns de ses vieillots échantillons de prose ». La Profession appréciera ; il serait trop facile de répondre à l’insulte par l’injure ; ne voulant pas m’abaisser au niveau de ces tristes écrivaillons, je me contenterai de leur asséner la remarquable formule, que je fais totalement mienne, titre d’un dépliant relatif à un stage organisé par les Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques en juin 2016 : IL FAUT LIRE TOUT ET SON CONTRAIRE, que je complèterai par celle -ci, toute personnelle : LE LIBRAIRE N'EST PAS RESPONSABLE DES OPINIONS ÉMISES DANS LES OUVRAGES QU'IL PROPOSE À LA VENTE ET N'EST NULLEMENT TENU DE LES PARTAGER. EN REVANCHE, IL EST FAROUCHEMENT ET VISCÉRALEMENT OPPOSÉ Á TOUTE FORME DE CENSURE, QUELLE QU'ELLE SOIT. ET D’OÚ QU’ELLE VIENNE. Les erreurs de Jannone: ce plumitif bafouille son argumentaire : ainsi, s’étendant sur le titre le plus connu de Gyp, « Le mariage de Chiffon », « introuvable en commerce » [ sic, voir infra], « publié en 1890 » et, plus loin , « paru en 1894 »…[il faudrait savoir] , accompagné de cet aveu « le contenu du livre de Gyp (…) me demeure quant à lui inconnu ». Mais il y a mieux : « Malheureusement, je ne dispose d’aucun extrait de son œuvre afin d’étayer mon texte de citations de Madame… ». Son édifice branlant aurait bien besoin d’étais. Beau travail d’ « historien » qui commente des ouvrages qu’il n’a pas lus, même pas vus ; c’est un exemple pédagogique de « je-m’en foutisme » . Pour C.J., le cas de Gyp est définitivement jugé, post mortem : son antisémitisme viscéral et sa collaboration à la Libre Parole de Drumont (« Gyp acheva de se damner pour la postérité ») l’emportent « argumentairement » [Mot inventé, inconnu à Robert, à Larousse , au CNRTL] sur toute autre considération et réévaluation de son cas [et] obèrent toute tentative de redécouverte sereine de son oeuvre, son cas étant [génétiquement] non réhabilitable ». Fin de la discussion. Circulez, il n’y a rien … à lire. On peut voir là une stricte application de la Loi liberticide Fabius-Gayssot, avec effet rétroactif ; exhumons le cadavre et brûlons-le en place de Grève. Que c’est petit, d’autant plus que, dans les années 1890, le principal éditeur de Gyp, était, ironie de l’Histoire, la maison Calmann-Lévy dont le fonds de commerce n’était certes pas l’antisémitisme ; en pleine Affaire, ces éditeurs ne jugèrent pas –immédiatement- , eux, que Gyp était irrécupérable : Calmann-Lévy publia vingt-deux de ses titres, jusqu’en 1900 ( Charpentier-Fasquelle puis Fasquelle n’en donnèrent que quatre ; Flammarion émerge en 1897, Félix Juven n’ apparaît qu’en 1899). Après une brève interruption (1902-1906), le vent ayant tourné , leur collaboration reprendra jusque dans les années trente, comme le montre le catalogue de la BNF que tout un chacun peut consulter en quelques clics ; on cherchera, en vain, les ouvrages de Gyp, catalogués par Pia, dans l’Enfer de la BNF. Autres incohérences du personnage : après avoir tout d’abord affirmé que son « œuvre abondante [est] désormais introuvable en commerce, etc. », celle-ci, un peu plus loin devient en partie, miraculeusement, « disponible chez l’ogre Amazon » ; ceci avant son couplet assassin sur les « bouquinistes attardés » (aujourd’hui, 10/01/2022, on trouve 968 occurrences sur le site LRB). Mais ce n’est pas tout. JANNONE, dans sa chasse forcenée à l’antisémite, semblable à la quête du Graal, dénonce les rééditions d’auteurs voués aux flammes de l’Enfer : Céline, Drieu, Chardonne et, parfois, leur ré-éditeur (Gobineau, par François-Régis Bastide « de sensibilité socialiste », et Roger Vailland « communiste », préfacier des « Pléiades »). Et, pour faire bonne mesure, exécutons aussi la musique de Vincent d’Indy et de Florent Schmitt, « antisémites notoires ». JANNONE, L’APOTHEOSE : en 1932, année du décès de Gyp, apparait « Guy Mazeline, usurpateur du [prix] Goncourt ». Passons sur cette dernière vacherie aussi gratuite que hors sujet, Mazeline n’étant certainement pour rien dans les tripatouillages entre maisons d’édition : en 1932, sur les 16 prix Goncourt attribués depuis 1903, 7 pour Gallimard, 2 pour Grasset [aujourd’hui, sur 118, Gallimard 38, Grasset 14, Seuil 6], d’où la formule qui circulait dans le milieu de l’édition, il y a quelques lustres : cette année le Goncourt sera attribué à « Galligraseuil » !. Jannone grimé en chevalier blanc, défenseur de la morale éditoriale : c’est très beau. Devinette : mais qui donc était l’adversaire malheureux du lauréat ? tout simplement Louis Ferdinand Destouches, plus connu sous le pseudonyme de Céline, l’un des antisémites les plus virulents de l’avant [deuxième]- guerre mondiale. Gyp étant peintre à l’origine, j’ose… ; en matière d’antisémitisme, Gyp était à Céline, ce que Ripolin fut à Renoir : une bagatelle. Alors, diable ! Jannone défenseur de Céline, le Diable en rit encore. CONCLUSION : Certains penseront que tout ceci est de l’enc… de mouche ; je préfère la sodomie de diptère, ou mieux encore, la formule de Céline, dans sa préface des Bagatelles : « avec beaucoup de patience et beaucoup de vaseline, éléphant encugule fourmi », car c’est bien la seule phrase qui m’ait fait rire à la lecture de son pamphlet… Alors pourquoi ai-je pondu ce texte ? Premièrement, parce que, si je n’ai pas une (trop) haute idée de ma modeste personne, en revanche, j’ai une certaine conception de cette profession qui fut la mienne pendant près de trente ans : « le bouquiniste attardé » qui vend des « livres moisis » sur son « étal » : ça ne passe pas. Deuxièmement, parce que, si les « œuvres » de ces deux écrivassiers sont nulles et non avenues, en revanche, la publication de ces torchons dans des revues « grand public », « Lire » de Bernard, pivot de la Culture et dans « l’Express », magazine à grand tirage, montre à quel niveau est tombé la presse dans notre pays et le peu de cas que l’on fait du patrimoine culturel... Troisièmement, parce que ce cas d’école illustre bien les ravages causés par ce genre de littérature qui n’a rien à voir avec l’Histoire : de nos jours, n’importe qui peut impunément jânonner n’importe quoi, n’importe comment, sur n’importe quoi, ou pire, sur n’importe qui… Vivent les réseaux a-sociaux, prétendument « sociaux ». BUR (H5/18)
JACQUES BOISJOUVIN-A ROUEN 1740 Hardcover Near Fine
LES RAISONS ET LES MOTIFS QUI ENGAGENT LES GENS DE LA CAMPAGNE A VIVRE DANS UNE EXACTE OBSERVATION DE LA LOI DE DIEU-DES MOYENS NECESSAIRES AUX GENS DE LA CAMPAGNE, POUR ACQUERIR LA VERTU, ET POUR TRAVAILLER A LEUR SALUT-DES OBSTACLES QUI DETOURNENT LES GENS DE LA CAMPAGNE DE LA VERTU-DES VICES LES PLUS ORDINAIRES AUX GENS DE LA CAMPAGNE ET QU'ILS DOIVENT PARTICULIEREMENT EVITER-DEVOIRS GENERAUX DES GENS DE CAMPAGNE-LES DEVOIRS PARTICULIERS DES GENS DE LA CAMPAGNE-444 PAGES-RELIURE CUIR-5 NERFS-TITRES ET DECORS DORES-(EM422)
SAUVAITRE, Louis ; Anonyme ; [ FAURE-DECAMPS Veuve Edouard DENTU, Léonie ]
Reference : 44462
(1884)
4 documents in-4 et in-folio à savoir : I : Dépôt d'Ordonnance nommant M. Sauvaître administrateur du fonds de Librairie Dentu, le 17 avril 1884, acte notarié de 4 feuillets in-4 signé du Notaire Duluard ; II : Procuration donnée par Mme Veuve Dentu à M. Sauvaitre devant notaire, le 15 juillet 1884, acte notarié de 2 feuillets in-4 signé du notaire Duluard ; III : Copie conforme du Livre de Caisse de M. Sauvaître du 1er Avril 1884 au 11 Juillet 1884, 1 dossier in-folio de 10 feuillets sous chemise, tampon de copie conforme du commissaire de police daté du 7 mai 1886.; IV : Constat manuscrit du 1er Janvier 1886 détaillant les Abus de Pouvoir de M. Sauvaître, 14 feuillets in-folio dont 23 pp. sont rédigés, manifestement par le Conseil juridique de Léonie Faure-Decamps, Veuve Decamps. Détail de la Notice : I : Dépôt d'Ordonnance nommant M. Sauvaître administrateur du fonds de Librairie Dentu, le 17 avril 1884 ; II : Procuration donnée par Mme Veuve Dentu à M. Sauvaitre devant notaire, le 15 juillet 1884 ; III : Copie conforme du Livre de Caisse de M. Sauvaître du 1er Avril 1884 au 11 Juillet 1884 [ Mention des sommes versées à de nombreux auteurs dont Victor Tissot, Henri Bataille, Alfred Assollant, Catulle Mendès, Allard (pour "L'araignée rose"), Hector Malot (6600 francs pour "Marichette"), Robert Halt, de Gastyne, Pierre Véron, Ponson du Terrail, Xavier de Montépin, Ferdinand du Boisgobey, Henri de Bornier, Alphonse Daudet (5090 fr. en compte de droits d'auteur)] ; IV : Constat du 1er Janvier 1886 détaillant les Abus de Pouvoir de M. Sauvaître : [ Très important dossier de 22 pp. in-folio détaillant les accusations pour abus de pouvoir visant Sauvaître, auteur par auteur : "Assollant : Lettre du 7 septembre 1885. M. Sauvaître n'en a donné connaissance à personne et a engagé l'affaire sans mandat. - Auguste Barbier : Lemerre 1er mai 1884. Hons-Olivier 5 mai 1884, demandant le droit de reproduction de pièces de poésies de Barbier. Lettre gardées et vraisemblablement non répondues. [...] Biard : 2 et 26 août 1884. Répondu par Sauvaître qui a traité en dehors de Mme Dentu pour impression et vente d'une brochure, et encaissé 270 fr. de provisions sans ouvrir un compte spécial. [...] Bourcard : correspondance pour la réception et l'impression compte à demi d'un volume Estampes au XVIIIe siècle publications onéreuses pour la maison. [...] Champfleury : Au lendemain de la mort de Dentu cet auteur réclame des comptes et ses lettres restant sans réponse, même recommandé, il fait intervenir le Comité de la Société des Gens de Lettres. Depuis cette affaire, Sauvaître lui fait attendre un an et demi la réimpression de divers volumes, entre autres l'Histoire de l'Imagerie Populaire et la publication de plusieurs annoncés depuis longtemps, tels que Le Musée secret de la Caricature, etc. Tous ces faits et toute cette correspondance restée entre les mains de Sauvaître n'ont jamais été communiqués à Mme Dentu [...] Claretie : Correspondance personnelle avec Sauvaître restée ignorée de Mme Dentu et de ses représentants, ayant trait aux mises en vente d'ouvrages inédits ou réimprimés, à des modifications aux traitées, etc. M. Claretie a fait faire des démarches par M. Decaux, éditeur, depuis le renvoi de Sauvaître, pour obtenir la résiliation amiable de son traité, prétendant qu'il n'est plus lié depuis la mort de Dentu : il a refusé de livrer à l'impression son dernier roman, "Succession Charvet", déjà paru dans l'Illustration, sous prétexte que la qualité semi-officielle lui interdit actuellement de publier un ouvrage qui a le caractère d'une satire politique ! Se référer pour éclaircir ce point au rôle douteux joué par l'intermédiaire de M. Claretie, Decaux, tant en cette affaire que celle des Scandales de Lundi et de son compte de dépôt chez Dentu, ainsi qu'à propos de l'édition de romans à 60 centimes [etc...] Contentieux : Calmann-Lévy : Réclamation relative au titre d'un volume de Mme Carette, "L'Outrage", 9 mai 1885. M. Sauvaître n'en a rien dit à personne est a dû payer 148 fr. à Calmann. Recours contre lui. Rouveyre : même date. Réclamation concernant le titre de Montépin, "Le Rastaquouère", et réponse insolente de M. Sauvaître, sans autorisation [ etc... ] Alphonse Daudet : Lettres de M. Hetzel se refusant à indemniser Mme Dentu pour la publication de Tartarin de Tarascon, faite au mépris de tout droit. M. Sauvaître a laissé sans réponse la dernière, datée du 4 février 1885, trouvée dans le volume d'Hetzel. M. Daudet a fait interdire la publication du Tartarin illustré, qui devait paraître en 1886, et dont les illustrations ont été payées à M. Jeanniot, dont M. Daudet a approuvé le dessin. Cette affaire est en suspens depuis trois ans bientôt, et M. Hippeau en a rédigé le prospectus en juillet 1885, M. Sauvaître s'étant engagé à le lancer dans la saison d'automne. M. Daudet a négocié avec M. Sauvaître la rupture du traité de Goncourt et s'est entremis dans diverses démarches dont l'objet était de procurer à la maison Charpentier des avantages au détriment des intérêts et en violation du droit de Mme Dentu [...] Debay : les ouvrages de cet auteur forment une section très important du catalogue Dentu, et leur vente est toujours très fructueuse et constante. La correspondance de M. Debay avec Sauvaître laisse voir des négligences dans le terme des comptes et dans la publication des éditions de cet auteur [...] Dubut de Laforest : grave affaire qui, intervenant après tant d'autres, a déterminé le renvoi de M. Sauvaître, aussitôt la citation du juge d'instruction à propos de la publication du "Gaga". [...] Eden Théâtre : Le traité d'annonce pour le rideau de scène a été signé par M. Sauvaître [...] Ferdinand Fabre : une note de cet auteur portant engagement de retirer de la librairie à des dates déterminées les six volumes qui appartiennent à la maison. En vertu de quel pouvoir M. Sauvaître a-t-il conclu un pareil arrangement [...] Mme Fould : Un volume, "Le Sphinx des Perles", était en manuscrit au moment de la prise de possession de Mme Dentu. M. Sauvaître s'est permis de le rendre, par l'entremise d'Olympe Audouard, prétendant que la veuve Dentu ne voulait pas le publier. Ce n'était pas vrai : elle n'en savait pas le premier mot. [...] Gaboriau : en juin 1895, M. Sauvaître se permet de déchirer les traités avantageux pour la reproduction de romans de cet auteur et de priver de ses bénéfices la librairie. [...] Galopin : pour le livre "Le Parfum de la femme", M. Sauvaître écrit à l'auteur [...] qui lui offre 40 centimes par volume, condition supérieure à celle des traités ordinaires .[...] De Goncourt : M. Sauvaître s'est pressé de rompre le traité qui liait cet auteur, pour la série des "Actrices du XVIIIe siècle". La lettre du 24 octobre 1884, citée par Goncourt, donne à ce dernier le droit de réimprimer ailleurs. De quel droit ? Pourquoi ce dommage pour la maison et sans consulter même le traité, dont M. Faure avait seul l'interprétation et le dépôt ? Recours formel contre Sauvaître ! [...] Guides Dentu : ... " Dommages à la maison alors que cette publication promettait de réaliser une somme de bénéfices considérables." [...] Abel Hermant : recommandé par M. Alphonse Daudet, cet auteur a publié deux livres, "M. Rabosson" et "la Mission de Cruchod", dont les manuscrits ont été livrés à l'impression par M. Sauvaître sans avoir été mis en lecture. [...] Lorédan-Larchey : réclamation par le canal de la Société des gens de lettres, 1er juillet 1895, restée sans réponse. [...] Malot : depuis la rupture du traité avec cet auteur M. Sauvaître a traité seul la réimpression de ces ouvrages et conservé de nombreux documents sans lesquels Mme Dentu ne pouvait en rien être au courant des affaires le concernant,... [...] Catulle Mendès : nombreuses lettres à Sauvaître qui se mêle sans cesse des affaires de cet auteur, lequel un moment donné en vient à lui dire : Si mon traité ne vous convient pas, rompez-le vous-même. [...] Montépin : c'est dans une lettre de cet auteur qu'on trouve la trace d'une opération entamée par M. Sauvaître pour la publication d'une série de romans bon marché et sur laquelle il n'a jamais voulu s'expliquer vis-à-vis de Mme Dentu [...] Ponson du Terrail : conflits occasionnés par les agissements de Sauvaître entre la veuve et la belle-soeur de Ponson du Terrail [...] Société des Gens de Lettres [ idem...] Victor Tissot : nombreuses lettres gardées et répondues par M. Sauvaître, qui semble avoir fait tout son possible pour brouiller cet auteur avec Mme Dentu. Il a même dépassé la mesure en s'efforçant de rompre le traité avec cet auteur pour la publication et la collection des chefs-d'oeuvre à 1 fr."
A la mort de son époux, le fameux éditeur Edouard Dentu, sa veuve Léonie Faure-Decamps s'efforça de remédier à une situation difficile. Mais elle fut confronté aux agissements de Louis Sauvaître, principal commis de son défunt mari, auquel elle avait confié l'administration du fonds. Ce dossier est remarquable en ce qu'il présente une version sinon impartiale, mais du moins approfondie, des relations des auteurs avec la Librairie Dentu au lendemain de la mort d'Edouard. La simple lecture des extraits que nous proposons suffira à donner une idée de la richesse de ces documents.
1996 Association des archivistes, 1996 - Catalogue imprimé en mai 1996 pour l'exposition "Gens de mer et gens de fleuve" - In-8 broché, format carré - Nombreuses illustrations - 92 pages
bon état
Paris, Librairie Mondaine, A. Boeswillwald, s.d. (1889) 1 volume grand in-8 (25,7 x 17,5 cm) de XXII-494 pages. Nombreux portraits gravés. Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge vif, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, plats décorés à la Duseuil, large jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats, tête dorée, autres tranches non rognées, les deux plats de couverture conservés en parfait état. Boîte cartonnée à ouverture vers le haut (reliure de l'époque signée L. GRETZINGER). Superbe exemplaire, comme neuf. Intérieur parfait, immaculé, sur beau papier vélin. Édition originale. Exemplaire unique imprimé pour l'auteur sur papier vélin de cuve (non justifié). Exemplaire de l'auteur, relié pour sa bibliothèque par son relieur (Louis Gretzinger). On joint une carte autographe de l'auteur avec son nom en tant que membre de la Société des Gens de Lettres. Edouard Montagne (1830-1899) était romancier, librettiste, auteur dramatique et vaudevilliste français (surtout). D'abord économe de l'hôpital des Enfants, il devient journaliste et collabore au Mémorial diplomatique, au Figaro et à Gringoire. Ses pièces ont été représentées sur les plus grandes scènes parisiennes du XIXe siècle : théâtre des Délassements-Comiques, théâtre Beaumarchais, théâtre des Folies-Dramatiques, théâtre de l'Ambigu-Comique, etc. Montagne est aussi (et surtout) connu comme le délégué du comité de la Société des gens de lettres, auquel Octave Mirbeau s'affrontera lors de l'affaire Zola-Jean Grave, en août 1891. Nous comptons une vingtaine de pièces de théâtre écrites entre 1854 et 1880, dix romans publiés entre 1866 et 1893, un recueil de nouvelles publié en 1885, et cinq ouvrages dit d'érudition sur divers sujets. Son Histoire de la Société des Gens de Lettres est un ouvrage érudit, très complet et très estimé. Exemplaire relié pour l'auteur sur ses recommandations, en plein maroquin rouge, comme tous les ouvrages de sa bibliothèque que nous avons pu étudier. Louis Gretzinger, relieur à Paris, 45 rue de Sèvres, fut semble-t-il son unique artisan-relieur. Nous possédons plusieurs autres ouvrages reliés dans le même style à la même époque (dans les années 1875-1890). Les reliures de Gretzinger sont assez rares sur le marché et celles que nous avons sous les yeux démontrent un savoir faire de qualité, digne des Chambolle-Duru et autres Allô, relieurs à la même époque. Nous tenons à disposition des amateurs une petite étude que nous avons réalisée sur ce relieur méconnu. "Depuis décembre 1837, jour où Louis Desnoyers, alors directeur du Siècle, fonda la Société des gens de lettres, cette institution a rendu assez de services aux écrivains individuellement et, par suite, à la littérature en général, pour que tout ce qui se rapporte à son histoire soit utile à connaître, lorsqu'on s'intéresse au mouvement intellectuel contemporain. François (de Neufchâteau) avait bien, dès 1802, essayé de centraliser et de solidariser les efforts et les intérêts de la République des lettres, comme on disait encore, en fondant une Société en faveur des savants et des hommes de lettres, ouverte au public tout entier. Mais cette Société, institution de protection bien plus, que de confraternité et d'appui mutuel, dura peu. De nouveau, comme le disait Balzac, "notre famille littéraire s'en allait éparse dans les mille sentiers de la publicité; on a voulu la grouper, la constituer fortement, sagement, dans des conditions d'unité imposante. On a entendu créer un centre où les forts tendissent la main aux faibles, où les ressources de l'association vinssent en aide aux misères de l'isolement." Et l'on y a réussi. Sans être aussi convaincu que l'éminent auteur de la préface, M. Jules Claretie, que tout ce qui s'est fait dans la Société a été bien fait, et que les passions peu avouables, disons le mot, les vilenies de la nature humaine ne s'y soient de temps en temps fait jour, je reconnais hautement et avec tous qu'à ces réserves près, auxquelles n'échappe aucune institution humaine, l'oeuvre de la Société des gens de lettres est bonne et qu'il n'y a point d'exagération à dire qu'elle mérite bien de la patrie. Il y a plusieurs années déjà qu'une commission spéciale avait été nommée, au sein même de la Société, pour faire l'histoire de sa formation, de ses développements et de ses travaux. Mais des causes diverses, dans lesquelles la mort a été le grand facteur, avaient empêché cette commission de remplir sa tâche. Seuls, MM. Élie Berthet et Charles Joliet avaient individuellement taillé quelques pierres, amené à pied d'oeuvre quelques matériaux pour l'édifice projeté. La Société a donc choisi un délégué spécial, M. Montagne, pour compulser ses archives et rédiger, du moins, sa chronique. « C'est moins une histoire sans doute que des mémoires familiers que nous donne aujourd'hui M. Montagne, dit fort justement M. Clarétie mais combien de faits intéressants, combien de noms illustres ne rencontre-t-on point dans ces pages, échos des séances de nos comités. Ce livre valait la peine d'être publié il ajoute un chapitre à l'histoire littéraire de ce temps. Chapitre documentaire, où les faits sont classés à leur date et sans phrases par un annaliste scrupuleux. Ce livre est, on peut le dire, la collection des bulletins de notre grande, armée littéraire. Avec un profond scrupule et une conscience rare, M. Montagne les a réunis depuis longtemps et les publie aujourd'hui. C'est le don d'avènement qu'il offre, pour le cinquantenaire, à la Société maintenant solide et respectée. Ajoutons que de nombreuses gravures, suffisamment exécutées et bien venues, donnent les portraits ressemblants des membres les plus célèbres de la Société." (Bernard-Henri Gausseron, in Le Livre, Bibliographie moderne, livraison n°101 du 10 mai 1888). Splendide exemplaire de l'auteur et relié pour lui de cet important ouvrage documentaire.
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