‎CAMBRY Adrienne.‎
‎La Correspondance.‎

‎COLIN Armand.. 1921. In-12. Broché. Bon état, Couv. légèrement passée, Coiffe en pied abîmée, Quelques rousseurs. 166 pages. Nombreux bandeaux illustrés et culs-de-lampe. Dos plié.. . . . Classification Dewey : 846-Lettres, correspondance littéraire‎

Reference : RO20040235


‎Les petits manuels du foyer. L'Art d'écrire dans une lettre, suivant l'âge, la situation sociale, les circonstances. Classification Dewey : 846-Lettres, correspondance littéraire‎

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Reference : 41649

(1914)

‎[Grande Guerre. Correspondance conjugale du lieutenant Léon Meltzheim et son épouse Andrée Meltzheim (janvier 1914 - décembre 1917)].‎

‎, , 1914-1917. Plus de 1000 lettres et cartes manuscrites. ‎


‎Correspondance privée exceptionnelle de Léon Meltzheim pendant la Grande Guerre.Cette correspondance privée, rare et volumineuse, comprend plus de 1 100 lettres échangées entre le lieutenant Léon Meltzheim et son épouse Andrée, surnommée affectueusement "Dé", entre juillet 1914 et décembre 1918. Léon, affecté au 30e d’Artillerie, rédigea plus de 750 lettres (84 en 1914, 168 en 1915, 172 en 1916, 117 en 1917, et 150 en 1918), auxquelles s'ajoutent 350 lettres d'Andrée pour l’année 1917, et plus de 120 lettres et cartes manuscrites de la famille et des proches de Léon en 1916.Les premiers mois de la guerre. Dès juillet 1914, Léon Meltzheim, alors âgé de 31 ans, est affecté au 10e SMA sous les ordres du capitaine Desgrais. Ses lettres relatent les conditions difficiles de l'artillerie, les longues marches et le manque de repos, tout en minimisant les détails liés à la guerre pour rassurer sa femme. Léon mentionne parfois la Croix de Guerre qu'il reçoit, tout en minimisant ses activités militaires. Un an plus tard, il évoque des détails sur les gaz de combat et son équipement, notamment des lunettes de protection.La bataille de Verdun et la naissance de Georges. L’année 1916 est cruciale pour Léon, avec la bataille de Verdun et l'attente d'un heureux événement à la maison. Le 30e d’Artillerie est déployé pour protéger les lignes de ravitaillement, mais Léon préfère écrire à Dé pour lui assurer que tout va bien et qu'il se préoccupe de sa santé, notamment de son état de grossesse. En juillet, la naissance de leur fils Georges réjouit Léon, qui écrit : « Quelle joie que ce poupard ! ». Fin 1916, il se dit chanceux d’avoir échappé aux horreurs de Verdun.1917 : Un changement dans la correspondance. À partir de 1917, les lettres de Léon se font plus rares et évitent de décrire la guerre. En revanche, Andrée lui écrit quotidiennement, offrant un point de vue précieux sur la vie à l’arrière. Ses lettres dépeignent la gestion de la vie de famille, les débuts de leur enfant Georges, ainsi que les difficultés économiques de la guerre. Andrée écrit avec une grande fréquence, plus de 300 lettres durant l’année.La correspondance comme témoignage humain. Les lettres échangées entre le front et l’arrière sont d'une valeur inestimable, offrant un témoignage humain des conditions de guerre. Elles reflètent les émotions des soldats et de leurs proches, offrant des détails sur l’expérience vécue, tout en cachant souvent la brutalité des événements. Pour les soldats, la correspondance est un lien vital avec le monde extérieur, et pour les familles, c'est le signe de vie qu'elles attendent avec impatience. L'absence de nouvelles engendre une angoisse partagée entre le front et l'arrière.Documents associés : la correspondance est accompagnée de photographies, de coupons de mandat-lettre, d'un négatif de photographie et d’une monographie rédigée par le fils de Léon, Georges Meltzheim, intitulée Vie de Léon Meltzheim (1883-1972).Un ensemble exceptionnel de lettres conjugales et familiales pendant la Grande Guerre, entre Paris et le front, témoignant des réalités de la guerre et de la vie quotidienne.[Voir : Clémentine Vidal-Naquet, Couples dans la Grande Guerre (Les Belles Lettres) et Correspondances conjugales 1914-1918 (Robert Laffont)]. ‎

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EUR5,000.00 (€5,000.00 )

‎ZOLA, Emile‎

Reference : LCS-13847

‎ENSEMBLE DE LA CORRESPONDANCE MANUSCRITE AUTOGRAPHE D'ANTOINE GUILLEMET A ÉMILE ZOLA. Ensemble de la correspondance manuscrite autographe d'Antoine Guillemet à Emile Zola‎

‎L’ensemble unique de la correspondance manuscrite, en grande partie inédite, d’Antoine Guillemet à Émile Zola, écrite entre 1867 et 1901. 1867-1901. 121 lettres manuscrites autographes, la plupart en cahiers de 4 pages, soit 334 pages au total. Écrites à l’encre marron ou noir.‎


‎ [playlist type="video" ids="16286"] Ensemble unique regroupant les 121 lettres manuscrites autographes envoyées par Antoine Guillemet à Emile Zola entre 1867 et 1901, dont 111 sont encore inédites. « C’est par l’intermédiaire de Paul Cézanne que Zola fit la connaissance de Guillemet le 7 mai 1866. Une amitié qui ne devait s’achever qu’avec la mort de Zola en 1902, commençait… Zola possédait plusieurs toiles de Guillemet : ‘Marine, Temps gris’ de 1872 et la ‘Campagne d’Aix’ (1866) dédicacée à Zola… Dès ses premières lettres à Zola, Guillemet déborde d’enthousiasme pour les jeunes artistes de la nouvelle école. Il admire Cézanne et présente avec bonheur la mise en œuvre de tableaux restés célèbres… Guillemet évoque Pissarro, Cézanne, Baille, Marion dans la première lettre (2 novembre 1866) si intéressante pour la biographie de jeunes hommes qui étaient inconnus à l’époque et qui sont devenus de nos jours des hommes célèbres… Evidemment, Guillemet, peintre paysagiste, voyage à la recherche éternelle du motif inspirateur. Isolé, il réclame des nouvelles de ses amis à Zola… Il arrive souvent que Guillemet exprime son enthousiasme pour les romans de Zola, en particulier pour ‘Madeleine Férat’… La plupart du temps, Zola et Guillemet, séparés pendant les mois d’été, ne s’écrivent que pendant cette saison… Qu’il est regrettable que les lettres de Zola à Guillemet écrites à cette époque aient été perdues. Les dernières lettres de 1869-1870 sont datées de Saint-Raphaël. On sent Guillemet proche de l’impressionnisme dans son admiration des belles couleurs méditerranéennes : il fait des études, des ébauches. Il ne quitte pas de vue les œuvres de ses amis Pissarro, Manet, Monet, Cézanne… En bref, Guillemet s’est ému pour les gens de cette époque, narguant des célèbres et aimant des obscurs qui ne le restèrent pas indéfiniment. Il y apporta parfois une discrimination pas toujours heureuse, mais, avec beaucoup d’esprit, il sut déguiser les sentiments que lui inspirait l’infériorité de son art, ou plus exactement une certaine impuissance créatrice… N’empêche que, jusqu’en 1870, sa correspondance avec Zola nous révèle le caractère spontané d’un homme de goût. » (Renée Baligand) Paul Alexis, ami intime d’émile Zola rappelle le contexte de cette rencontre : ”Une belle année d'ailleurs, pour Zola, que cette année 1866-67. De la jeunesse, de l'enthousiasme, et les premières douceurs du succès ! Toutes les difficultés d'une vie jusque-là si difficile, subitement aplanies ! De la liberté, plus de travail de bureau le tenant à l'attache ! Et, avec cela, de l'argent plus qu'il n'en avait jamais eu ! L'été venu, il put s'offrir une débauche de verdure, aux bords de la Seine, à Bennecourt. Là, pendant quelques semaines, les amis de Provence, Baille, Cézanne, Marius Roux, Valabrègue, vinrent tour à tour ; et je vous laisse à deviner les parties de canot, coupées de discussions artistiques qui faisaient soudain s'envoler les martinets de la berge. A Paris, tout en restant beaucoup chez lui et en noircissant déjà pas mal de papier, Zola avait fait de nouvelles connaissances, surtout dans le monde des peintres. Avec Cézanne, qui venait alors de rencontrer Guillemet, il fit le tour des ateliers, surtout des ateliers de l'école dite « des Batignolles, » qui fut le berceau des impressionnistes d'aujourd'hui.” La carrière de Guillemet débute en 1859, lorsqu'on lui passe commande d'une copie de la célèbre toile de Géricault, Le Radeau de la Méduse. En 1861, le jeune Guillemet est présenté à Jean-Baptiste Camille Corot par Berthe Morisot. Cette rencontre lui fournit l'occasion de côtoyer de nombreux peintres de l'avant-garde, tels qu'Édouard Manet, Camille Pissarro, Claude Monet et Gustave Courbet. Impressionniste, il est tenté, à partir de 1872, par le naturalisme influencé en cela par sa longue amitié avec Zola, qui espérait en lui « le génie attendu ». L'écrivain s'en inspire pour écrire L'Œuvre. Il va d’ailleurs demander à Guillemet de le documenter sur la peinture en 1885. Ce dernier devient une source essentielle de renseignements, d’anecdotes sur le jury des Salons et ses intrigues. Critique d’art et amateur de peinture paysagiste, Zola exprime en ces termes son intérêt pour Guillemet à l’occasion du Salon de 1875: “Un autre élève de Corot, Guillemet, se distingue par une remarquable élégance… Il aime les larges horizons et les rend avec un luxe de détails qui ne nuit pas à la splendeur de l’ensemble”. A l’occasion du Salon de 1876, Zola écrivait encore à propos de son ami : « Au nombre des jeunes paysagistes en passe de devenir à leur tour des maîtres, je nommerai Guillemet, dont les toiles furent très remarquées lors du dernier Salon. Cette année son tableau appelé ‘Villerville’ m’a paru encore meilleur. C’est tout simplement un rivage de mer à marée basse, des éboulis et des falaises à droite, la mer à gauche, une ligne verte à l’horizon. Cela donne une pression sombre et sublime : une brise saline venant de la mer vous souffle au visage ; le soleil se couche, l’ombre approche des immensités lointaines. Ce qui constitue l’originalité de Guillemet, c’est qu’il garde un pinceau vigoureux tout en poussant à l’extrême l’étude des détails. Il appartenait autrefois à un groupe de jeunes artistes révolutionnaires qui se piquaient de n’exécuter que des esquisses ; plus le côté technique était maladroit et plus bruyamment on vantait le tableau. Guillemet a eu le bon sens de se séparer du groupe et il lui a suffi de soigner davantage ses toiles pour connaitre le succès. Il est devenu peu à peu un personnage connu, tout en gardant, je l’espère, ses convictions premières. Sa technique s’est perfectionnée et son amour de la vérité est resté le même ». Toutes ces lettres sont écrites et envoyées par Guillemet depuis les divers endroits dans lesquels il réside à la recherche de l’inspiration : Aix-en-Provence, Paris, Bennecourt, Saint-Raphaël, Jersey, Villerville, les Sablons, … Parmi les 121 lettres manuscrites de cette correspondance, la seconde, datée du 2 novembre 1867 comporte en plus du message de Guillemet toute une page autographe de la main de Cézanne également adressée à Zola, alors que les deux amis peintres passent quelques semaines à peindre à Aix-en-Provence. Ces 121 lettres adressées par le peintre à l’écrivain entre 1867 et 1901 constituent un témoignage unique et extrêmement précieux sur cette époque. Description des us et coutumes du milieu artistique, anecdotes concernant des peintres depuis devenus incontournables, peinture des paysages français de l’époque, ces lettres sont surtout riches des échanges d’idées entre les deux hommes et la preuve d’une sincère et fidèle amitié mêlée d’une admiration réciproque. ‎

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EUR75,000.00 (€75,000.00 )

Reference : 5729

(1895)

‎[Abel Hadaly. Manuscrit]. Correspondance avec M. 19 août 1895 au 25 nov. 1897.‎

‎, , 1895-1898. 2 vol. in-4 manuscrits de 831 et 751 pp. de différents formats, chagrin prune, dos lisse orné, titre doré (reliure de l'époque). ‎


‎Les archives attribuées à Abel Hadaly, un écrivain méconnu du Paris fin-de-siècle, révèlent une vie marquée par l’introspection littéraire, l’errance amoureuse et la quête de reconnaissance. Ces documents, comprenant journaux, carnets de travail, correspondances et notes diverses, offrent un éclairage unique sur un intellectuel en devenir, oscillant entre l’anonymat et l’ambition littéraire dans le Paris de la Belle Époque.Tabulae II (1893-1898). Ce premier recueil, intitulé Tabulae II, couvre une période allant de 1893 à 1898. Il constitue un assemblage éclectique de réflexions et d’observations : portraits, anecdotes, curiosités, notes de lecture et détails sur la vie culturelle du Quartier Voltaire, notamment entre Saint-Ambroise et la rue de Charonne. S'y mêle un récit autobiographique lié au service militaire d’Abel dans la Marne, illustré d’une carte de la région. Les notes témoignent de la fascination d’Abel pour le Paris intellectuel et de son aspiration à s’intégrer dans le cercle des écrivains influents.Correspondance avec M. (1895-1897). Le second volume, intitulé Correspondance avec M., est un registre volumineux de plus de 800 pages consignant une relation épistolaire intense entre Abel Hadaly et Marguerite Lavocat, une jeune femme russe de dix-sept ans atteinte de tuberculose. Ce dialogue à deux voix, littéraire et philosophique, évolue progressivement d’échanges formels à une correspondance profondément passionnée, marquée par les affres de la maladie de Marguerite.La tuberculose, omniprésente, imprègne les lettres d’une tension dramatique, évoquant l’imagerie romantique des jeunes femmes poitrinaires popularisées par La Dame aux camélias de Dumas fils. Marguerite, consciente de son état, oscille entre désespoir et volonté de vivre :« Depuis ce matin je ne cesse de cracher du sang, c'est à désespérer… J'ai beaucoup pleuré en lisant le journal, j'aime et j'admire Marguerite Gautier. »Les lettres, souvent corrigées et annotées, brouillent la frontière entre l’autobiographie et la fiction littéraire, suscitant chez le lecteur un doute constant quant à leur authenticité. Les émotions de Marguerite sont mêlées d’une lucidité poignante, comme en témoigne son recours au maquillage pour dissimuler les stigmates de sa maladie :« Aujourd'hui je vais à peu près bien, mes mains ont repris leur forme, mais j'ai la figure parsemée de taches et de boutons. [...] Pour la première fois je me farde. Car il faut que je sorte, je ne dois pas rester enfermée. »Clôture tragique. La correspondance culmine dans un échange abrupt de dépêches datées du 25 et 26 novembre 1897. La première, envoyée de Fontainebleau, émane d’Abel, inquiet pour Marguerite : « Prière insistante répondre si Marguerite Lavocat est vivante. »La réponse laconique, signée « Géléminaut », annonce un départ précipité en Russie et laisse planer une ombre tragique sur le destin des protagonistes : « Je pars Russie. Oublie. »Un témoignage littéraire et humain. Ces archives, oscillant entre documents personnels et artifice littéraire, illustrent l’ambition d’Abel Hadaly de capturer l’intensité de sa relation avec Marguerite et de l’élever au rang d’un drame romantique universel. L’authenticité des manuscrits, renforcée par les nombreuses biffures et ajouts, demeure incertaine, mais leur valeur réside dans leur capacité à refléter les aspirations, les passions et les désillusions d’un écrivain aspirant du Paris de la fin du XIXe siècle. ‎

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‎BAUDELAIRE (Charles)‎

Reference : 32688

(1976)

‎Correspondance. Tome I : 1832-1860 - Tome II : 1860-1866.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade", 1973. 2 volumes in-12 reliés (17,5 x 11 cm), reliure éditeur plein cuir vert, dos lisse orné de filets dorés, jaquette blanche imprimée, rhodoïd, étui de carton gris de l'éditeur, 1216-1168 pages -Édition de Claude Pichois avec la collaboration de Jean Ziegler. Cette correspondance est avant tout un drame dont Baudelaire est à la fois l'auteur, le metteur en scène et l'acteur. C'est pourquoi sans doute elle n'a jamais été reléguée par les tenants de l'uvre en soi au rang des attirails biographiques. Est-ce d'ailleurs bien une correspondance, au sens que l'on attribue d'ordinaire à ce mot ? L'hypocrite lecteur qui saura la lire fraternellement répondra que c'est une uvre, et peut-être la plus existentielle de Baudelaire. Une vie s'y transforme en destin .La présente édition contient près de mille quatre cent vingt lettres et témoins et couvre la période janvier 1832 - février 1860.- Petit ex-libris. Très bon état. ‎


Déjà Jadis - Fréjus

Phone number : +33 (0) 4 94 53 89 34

EUR68.00 (€68.00 )

‎JULLIEN (Maurice).‎

Reference : 42427

(1915)

‎[Correspondance enluminée].‎

‎, , 1915-1918. 104 lettres manuscrites enluminées et 8 ff. garde entièrement ornés, sur double page, montées sur onglet reliées en 2 vol. in-8, demi-basane marbrée, dos lisse muet (reliure de l'époque). ‎


‎La correspondance enluminée de Maurice Jullien, aquarelliste et graveur sur bois, constitue un remarquable témoignage de la vie artistique et quotidienne pendant les années de la Grande Guerre. Âgé de 72 ans en 1918, Jullien envoya, entre le 26 décembre 1915 et le 17 juillet 1918, une série de lettres à son ami Abraham Dreyfus (1847-1926), journaliste et dramaturge, ainsi qu’à la fille de ce dernier, Adèle Dreyfus (1873-1922). Ces lettres, écrites depuis Paris, parvinrent aux Dreyfus, alors installés alternativement à Berck et à Trouville, où Jullien leur recommandait notamment des promenades littorales, telles qu’une marche jusqu’aux bains d’Hennequeville à marée basse, en longeant les Roches noires.Un miroir des préoccupations de l’époque. Ces échanges épistolaires reflètent avec finesse les préoccupations et les sensibilités de leur temps. Tandis que la guerre imposait son lot de privations et de bouleversements, les lettres témoignent des efforts déployés par Jullien et ses correspondants pour préserver une vie intellectuelle et artistique, à travers leurs discussions sur leur condition respective de peintre et d’écrivain. Les conseils sur les promenades ou les observations sur les paysages de la côte normande s’intègrent à un cadre plus large d’évasion poétique face à la réalité du conflit.Un chef-d’œuvre de l’art épistolaire. Chaque lettre de Jullien, rédigée sur du papier épais et montée sur onglet, dépasse le simple support de correspondance pour devenir une véritable œuvre d’art. Enrichies d’une à quatre miniatures peintes à l’aquarelle, elles représentent des marines, des paysages, des montagnes, des scènes historiques ou des figures humaines. Ces miniatures sont encadrées de motifs délicatement travaillés, composés d’arabesques et de décorations renouvelées à chaque envoi.Les lettrines, souvent dorées ou historiées, ajoutent à l’ensemble un raffinement qui évoque les manuscrits enluminés de la tradition médiévale. Cette attention méticuleuse aux détails graphiques confère à chaque lettre une qualité esthétique exceptionnelle, rehaussant leur valeur historique et artistique.Le témoignage d’un maître reconnu. Maurice Jullien, dont le nom apparaît dans des références prestigieuses telles que le Bénézit (V, 196), se distingue par la singularité de son œuvre dans un contexte marqué par l’austérité de la guerre. Ces lettres enluminées incarnent un double défi : celui de transcender les restrictions imposées par le conflit grâce à l’art, et celui de faire de la correspondance un espace d’échange à la fois intellectuel et esthétique.Un héritage précieux. Ce corpus exceptionnel de lettres permet d’appréhender non seulement la vie quotidienne et les préoccupations des élites artistiques de l’époque, mais aussi une pratique artistique originale, alliant l’intimité de l’écrit à la magnificence visuelle. La correspondance de Jullien, entre hommage à une tradition ancienne et innovation personnelle, demeure un témoignage unique de résilience artistique en temps de guerre. ‎

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