‎Deschanel Paul‎
‎A l'institut‎

‎Calmann-Lévy. Non daté. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Dos plié, Papier jauni. 254 pages. Traces de salissure sur les plats.. . . . Classification Dewey : 923-Politiciens, economistes, juristes, enseignants‎

Reference : R300318111


‎"Envoi de l'auteur ""A mon ami F. Réal"" en page de faux titre. Classification Dewey : 923-Politiciens, economistes, juristes, enseignants"‎

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‎[INSTITUT NATIONAL]. ‎

Reference : 231643

‎Recueil de pièces relatives aux travaux et aux membres de l'Institut national des sciences et des arts..‎

‎Paris, s.d. (1796-1802) 33 pièces en 4 vol. in-8, veau blond moucheté, dos à nerfs cloisonnés et fleuronnés, pièces de titre et de tomaison cerise et vertes, encadrement de triple filet doré sur les plats, simple filet doré sur les coupes, tranches rouges (reliure un peu postérieure). ‎


‎Très intéressant recueil factice qui réunit, sous des pages de titre à l'encre de Chine (au début des volumes I et IV), un grand nombre de pièces rares, imprimées séparément et concernant l'activité de l'Institut de France, tant littéraire que scientifique, ou artistique. Elles sont réparties d'une façon peu intelligible entre les différents volumes, qui ne suivent pas nécessairement l'ordre chronologique. On notera spécialement la présence des quatre premiers rapports sur l'activité de l'Institut, pour les années IV-VII (pièces 12-15).I. Années V-IX.1. DELISLE DE SALES (Jean-Baptiste-Claude) : Mémoire [Second mémoire / Troisième et dernier mémoire] sur la destitution des cinq membres de l'Institut, Carnot, Barthélémy, Pastoret, Sicard et Fontanes, demandée par le gouvernement, à la suite des événements révolutionnaires du 18 Fructidor (25 ventôse an VIII [16 mars 1800], 25 Germinal an VIII [15 avril 1800], 20 Floréal an VIII [10 mai 1800], viij pp., 30 pp., avec interversion des pp. v-viij, placées après le texte ; pp. 35-94 ; pp. 95-158, 4 pp.). Martin & Walter, 9971. Cioranescu, XVIII, 22 840. Édition originale. - 2. Rapport fait à la Société d'agriculture du département de la Seine, sur la nécessité de conserver l'établissement rural de l'ancienne ménagerie de Versailles ; par une commission spéciale composée des citoyens Chaptal, Moreau de St-Méry, Grégoire, Duquesnoy et Chassiron (s.d., 15 pp.). - 3. Observations de la Société d'agriculture du département de la Seine, sur un article inséré dans le n° 276 du Moniteur (Imprimerie de Ballard, an VIII, 15 pp.). - 4. Rapport de l'Institut national sur un Mémoire envoyé par la Société d'agriculture du département de la Seine, relativement à la nécessité de conserver l'établissement rural de la Ménagerie de Versailles (Imprimerie de Ballard, an VIII, titre, 19 pp.). - 5. CAMUS (Armand-Gaston) : Conseil des Cinq-Cents. Projet de résolution, présenté au nom d'une commission spéciale, sur la manière de disposer des livres étant dans les dépôts littéraires. Séance su 27 Floréal, an V [16 mai 1797] (Imprimerie nationale, Floréal an V, 3 pp.). MW 6024. - 6. CAMUS : Discours prononcé à la séance générale de l'Institut national, le 5 Fructidor an VII [22 août 1799], en présentant la nouvelle édition d'Anacharsis, et quelques autres ouvrages (s.d., 4 pp.). MW 6046. - 7. CHANORIER (Jean) : Mémoire sur un drap bleu teint en laine, et fabriqué avec les toisons du troupeau de race pure d'Espagne établi à Croissy-sur-Seine (Imprimerie de la République, Thermidor an VII [août 1799], 6 pp.). - 8. PONCE (Nicolas) : Discours qui a remporté le prix d'histoire proposé par l'Institut national de France, décerné dans sa séance publique du 15 Vendémiaire an IX [7 octobre 1800], sur cette question : Par quelles causes l'esprit de liberté s'est-il développé en France, depuis François Ier jusqu'en 1789 ? (Baudouin, Frimaire an IX [décembre 1800], [2] ff. n. ch., 63 pp.). Quérard VII, 260. - 9. PONCE : Mémoire sur cette question, proposée par l'Institut national : Quelles ont été les causes de la perfection de la sculpture antique, et quels seroient les moyens d'y atteindre ? (Baudouin, Frimaire an IX [décembre 1800], titre, 70 pp. - 10. Correspondance de l'astronome Edme-Sébastien Jeaurat (...) avec le Bureau des longitudes, établi par décret du 7 Messidor de l'an III [25 juin 1795] (Imprimerie de la veuve Panckoucke, s.d. [1800], 8 pp., un f. n. ch.). - 11. [AVISSE (Jean-Baptiste) :] Requête présentée par un aveugle à des hommes éclairés. À l'Institut national des sciences et arts (Imprimerie des aveugles-travailleurs, s.d., 4 pp.). Un seul exemplaire au CCF (Assemblée nationale). Très rare. Avisse (1771-1802) fut professeur de grammaire et de logique à l'Institut des aveugles de Valentin Haüy et directeur de l'Institut des aveugles travailleurs.II. Année V.12. Compte rendu et présenté au Corps législatif, le 1er jour complémentaire de l'an IV [17 septembre 1796], par l'Institut national des sciences et arts, (...) contenant l'apperçu du progrès des sciences, et l'analyse des travaux des diverses classes de l'Institut pendant la première année de son établissement. Imprimé par ordre des deux Conseils (Imprimerie nationale, an V, 200 pp.). - 13. Compte rendu et présenté au Corps législatif, le 5e jour complémentaire de l'an V [21 septembre 1797], par l'Institut national des sciences et arts, (...) contenant l'apperçu du progrès des sciences, et l'analyse des travaux des diverses classes de l'Institut pendant la seconde année de son établissement. Imprimé par ordre des deux Conseils (Imprimerie nationale, an VI, titre, 174 pp.III. Années VI-VII.14. Compte rendu et présenté au Corps législatif, le 2e jour complémentaire de l'an VI [17 septembre 1796], par l'Institut national des sciences et arts, (...) contenant l'apperçu du progrès des sciences, et l'analyse des travaux des diverses classes de l'Institut pendant la troisième année de son établissement. Imprimé par ordre des deux Conseils (Baudouin, an VII, [2] ff. n. ch., 202 pp. - 15. Compte rendu et présenté au Corps législatif, le 4e jour complémentaire de l'an VII [20 septembre 1799], par l'Institut national des sciences et arts, (...) contenant l'apperçu du progrès des sciences, et l'analyse des travaux des diverses classes de l'Institut pendant la quatrième année de son établissement. Imprimé par ordre des deux Conseils (Baudouin, an VIII, [2] ff. n. ch., 159 pp.IV. An IX et an X.16. DUVAL (Amaury) : Des Sépultures. Ouvrage couronné par l'Institut national (veuve Panckoucke, an IX, viij pp., 88 pp. Quérard II, 743. Amaury-Duval est le nom de plume de Charles-Alexandre-Amaury Pineux-Duval (1760-1838), diplomate, historien et archéologue, qui a beaucoup écrit sur Paris. Un de ses fils sera le peintre Amaury-Duval, avec lequel il ne faut pas le confondre. - 17. MULOT (François-Valentin) : Discours qui a partagé le prix proposé par l'Institut national de France, au nom du gouvernement, et décerné le 15 vendémiaire an IX [7 octobre 1800], sur cette question : Quelles sont les cérémonies à faire pour les funérailles, et le règlement à adopter pour le lieu de la sépulture ? (Imprimerie-librairie, an IX, VIII pp., 90 pp. MW 25 520. - 18. RONESSE (Auguste-Jérémie) : Projet pour les sépultures (Debray, an IX, titre, 44 pp.). - 19. FRAMERY (Nicolas-Étienne) : Discours qui a remporté le prix de musique et déclamation, proposé par la classe de littérature et beaux-arts de l'Institut national de France, et décerné dans sa séance du 15 Nivôse an X [5 janvier 1802], sur cette question : Analyser les rapports qui existent entre la musique et la déclamation ; déterminer les moyens d'appliquer la déclamation à la musique, sans nuire à la mélodie (Pougens, an X, [2] ff. n. ch., 51 pp., 4 pp. de musique notée). - 20. TOULONGEON (François-Emmanuel d'Emskerque de) : De l'Esprit public. Mémoire désigné pour être lu à la dernière séance de l'Institut national (s.d., titre, 22 pp.). - 21. LEROY (David) : Mémoire sur le Moeris (Imprimerie de Stoupe, Messidor an X [juillet 1802], 28 pp., avec une planche hors texte). - 22. PALISSOT (Charles) : Lettre adressée à la classe de littérature et de beaux-arts de l'Institut national, le 18 Frimaire an VI [8 décembre 1797] (Imprimerie de Stoupe, an VI, 8 pp.). - 23. LE BLOND (Auguste-Savinien) : Notice historique sur la vie et les ouvrages de Jean-Étienne Montucla, auteur de l'Histoire des mathématiques (...) ; présentée à ladite Société [d'agriculture de Seinte-et-Oise], en sa séance du 25 Nivôse an VIII [15 janvier 1800] (Pluviôse an VIII [février 1800], titre, 24 pp.). - 24. LEBLOND : Notice historique sur la vie et les ouvrages de Noël-François de Wailly, membre de l'Institut national (Imprimerie de Madame Huzard, s.d. [1802], 16 pp.). - 25. RENOU (Antoine) : Notice des ouvrages et de la vie du citoyen Antoine, architecte, membre de l'Institut national (...) ; lue à la séance du 9 Nivôse de la Société libre des sciences, lettres et arts (s.d., 14 pp.). - 26. LUSSAULT (Claude-Thomas de) : Notice historique sur défunt Jacques-Denis Antoine, architecte des Monnoies, membre de l'Institut national, lue à l'assemblée générale du Lycée des Arts, le 27 Fructidor an IX [14 septembre 1801] (Imprimerie du Journal des bâtimens civils, des monumens et des arts, Vendémiaire an IX - 1801, titre, 17 pp.). - 27. DAZINCOURT (Joseph-Jean-Baptiste Albouy, dit) : Notice historique sur Préville, membre honoraire de l'Institut national, et comédien français (Imprimerie de Giguet, an VIII, 23 pp.). - 28. [MASSON (Charles-François-Philibert) :] Ode sur l'adulation poétique adressée à l'Institut national par l'auteur des Hélvétiens (s.d. [1800], [4] ff. n; ch., avec un envoi autographe "au citoyen Camus", soit Armand-Gaston, ancien Constituant, cf. infra). - 29. MONGEZ (Antoine) : Tribunat. Discours prononcé dans la séance du 15 Frimaire an X [6 décembre 1801] (Imprimerie nationale, Frimaire an X, 3 pp.). - 30. BRIQUET (Fortunée) : Ode sur la mort de Dolomieu, précédée d'une notice sur ce naturaliste, et suivie d'une lettre du secrétaire de la classe de littérature et beaux-arts de l'Institut national de France, à l'auteur (Charles Pougens, an X - 1802, 23 pp. imprimées sur papier bleuté, avec placement des pp. 21-23 après le titre). Marguerite-Ursule-Fortunée Bernier, épouse Briquet (1782-1815), née à Niort, forme une figure des plus originales dans les lettres françaises : après avoir reçu une éducation des plus soignées, elle adhéra jeune aux idées républicaines et épousa à l'âge de 15 ans Hilaire-Alexandre Briquet (1762-1833), ancien prêtre constitutionnel et professeur à l'école centrale de Niort. Dès l’âge de 16 ans, elle publiait déjà des poésies et des calendriers en l’honneur des femmes. À Paris, elle fréquenta le salon de Fanny de Beauharnais et celui d’Anne-Marie du Boccage. Ses œuvres poétiques furent essentiellement publiés dans l’Almanach des Muses et la Bibliothèque française de Charles de Pougens. - 31. BRANCAS DE LAURAGUAIS (Louis-Léon-Félicité de) : Lettres aux CC. Lebreton et Cuvier, d'Institut national, à l'occasion de l'éloge du C. Darcet (Madame Huzard, Henrichs, Desenne, an X, 22 pp.). - 32. PATRIN (Eugène-Louis-Melchior) : Patrin, membre-assopcié de l'Institut, candidat pour la place de membre-résident, vacante dans la section de minéralogie (s.d., 4 pp., avec un envoi autographe au citoyen Camus). Aucun exemplaire au CCF. Rarissime imprimé de candidature, en fait un travail de ville, non mis dans le commerce, mais distribué aux sollicités. - 33. PATTE (Pierre) : Énumération des ouvrages de P. Patte, architecte, adressée aux différens membres de l'Institut national des sciences et des arts (Imprimerie de Langlois, s.d., 15 pp.). Aucun exemplaire au CCF (mais l'INHA possède le manuscrit). Le recueil se termine par un faire-part de décès (celui de l'acteur Dubus-Préville), par un feuillet imprimé de sollicitation (par La Chabeaussière), et enfin par une adresse manuscrite de courrier ("Au citoyen Camus, archiviste de la République") qui confirme que l'ensemble a été réuni par l'ancien Constituant, cheville ouvrière de la Constitution civile du clergé.Bel exemplaire, composé pour son usage personnel par Armand-Gaston Camus (1740-1804), lui-même membre de l'Institut (cf. l'envoi des pièces 28 et 32). - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT‎

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‎FOURIER (Jean-Baptiste Joseph)‎

Reference : 67579

(1819)

‎Recueil factice de travaux 10 travaux, pour la plupart extraits de l'Histoire de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, dont le rapport sur les tontines‎

‎, 1819-1831, in-4, pagination multiple, demi-chagrin brun, dos à faux nerfs [H. Durand], Fourier fut l'un des savants qui participa à la reconstitution de l'Académie des Sciences en 1817 ; il en devint le secrétaire perpétuel en 1822. Il publia plusieurs travaux au sein des Mémoires de l'Académie, dont ceux ici présentés, notamment le rapport de la commission dont Fourier faisait partie, avec Lacroix et Poisson, au sujet des tontines : ce travail suscita un grand intérêt à l'époque où il parut et il fut perçu comme oeuvre de bien public. En effet, Fourier y dénonçait ces groupe d'épargnants percevant des intérêts viagers lors du décès de l'un des associés ; d'une part, concluait-il, ce système implique la part funeste du hasard en lieu et place de ce qui devrait être le fruit du travail, d'autre part il encourage la jouissance personnelle et le retrait de la société. Les pièces extraites de l'Histoire de l'Académie sont reliées dans l'ordre suivant : 1. "Mémoire sur la température des habitations et sur le mouvement varié de la chaleur dans les prismes rectangulaires". Extrait des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, année 1817, T. II (publication : 1819) ; Histoire de l'Académie Royale des Sciences), p. XVIII à XXVI. 2. "Recherches sur l'analyse algébrique". Extrait des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, année 1821-1822, T. V (publication : 1826) ; Histoire de l'Académie Royale des Sciences, p. 9 à 11. 3. "Rapport sur les tontines, présenté dans la séance du 9 avril 1821. La commission était composée de MM. Fourrier, rapporteur, Lacroix et Poisson". Id, p. 26 à 43. Les rapports suivants donnent l'analyse des travaux de l'Académie pour la partie mathématique : Fourier en est désormais le rapporteur, après avoir succédé à Delambre en tant que secrétaire perpétuel en 1822. 4. "Rapport lu dans la séance publique de l'institut, le 24 avril 1823". Id, p. 231 à 320. 5. Géométrie. Extrait des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, année 1823, T. VI (publication : 1827) ; Histoire de l'Académie Royale des Sciences), p. I à LX. 1823. 6. "Rapport lu dans la séance publique de l'institut, le 24 avril 1824". Extrait des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, T. VII (1827). P.I à XCI. 7. Géométrie. Extrait des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, T. VIII (publication : 1829) ; Histoire de l'Académie Royale des Sciences, p. I à LXXII. 8. Géométrie. Analyse des travaux de l'Académie Royale des Sciences pendant l'année 1826. Extrait des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, T. IX (publication : 1830) ; Histoire de l'Académie Royale des Sciences), p. I à XCV. 9. Géométrie, "Supplément au cinquième volume du Traité de la mécanique céleste de M. Laplace". Analyse des travaux de l'Académie Royale des Sciences pendant l'année 1827. Extrait des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et de l'Institut, T. X (publication : 1831) ; Histoire de l'Académie Royale des Sciences, p. I à LIX. La 10e pièce, reliée à à suite du rapport sur les tontines, est extraite quant à elle du Journal de physique, de chimie et d'histoire naturelle, novembre an 1821 : "Considérations générales sur la population (Extrait des Mémoires statistiques de la ville de Paris)". Tome XCIII, novembre 1821, p. 321 à 446. Joseph Fourier (1768-1830) fut successivement titulaire de la chaire d'analyse mathématique à l'École polytechnique tout juste fondée, secrétaire perpétuel de l'Académie créée par Bonaparte au Caire, préfet de l'Isère, membre de l'Académie des sciences, puis de l'Académie française. Il est reconnu pour sa célèbre Théorie de la chaleur, élaborée dès 1805. Ex-libris imprimé du bibliophile Henri Viellard et l'estampille annulée de l'Institut Catholique de Paris. Couverture rigide‎


‎Bon pagination multiple‎

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‎DUTERTRE & JOLLOIS Jean-Baptiste Prosper & FEVRE (delineavit) & BIGANT (sculpsit) & DE SAINT MORIEN (sculpsit)‎

Reference : 25347

(1809)

‎DESCRIPTION DE L'EGYPTE. Le Kaire [Le Caire]. Vue du jardin de la maison de Hasan Kâchef ou de l'Institut & Plans et vue intérieure de la maison d'Ybrâhim Kykheyd el Sennary. (ETAT MODERNE, volume I, planche 57)‎

‎Imprimerie Impériale, Paris 1809-1829, 70x53,5cm, une feuille.‎


‎Gravure originale à l'eau-forte in plano, non rognée, extraite de l'édition dite «Impériale» de la Description de l'Égypte ou Recueil des observations et recherches faites en Égypte pendant l'expédition française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand. Réalisée entre février 1802 et 1829 sur ordre de Napoléon Bonaparte et publiée à partir de 1809 [en réalité 1810], elle fut tirée à 1000 exemplaires sur Vergé filigrané «Égypte ancienne et moderne» et offerte aux institutions. Superbe vue du jardin de la maison de Hassan Kachef, dans laquelle s'installa un temps Napoléon Bonaparte lors de l'expédition en Egypte. C'est l'un des plus beaux palais du Caire, qui contient en ses murs un Institut pour les sciences et les arts qui s'inspire de l'Institut de France et qui reçoit Monge pour président. Cette vue est agrémentée de plans et d'une vue intérieure de la maison d'Ybrâhim Kykheyd el Sennary. Infimes piqûres marginales sans atteinte à la planche, légère décharge d'encre au dos, sinon excellent état de fraîcheur et de conservation. ARCHITECTURE ISLAMIQUE DU CAIRE : L'ensemble de gravures auquel cette planche appartient constitue une des premières études raisonnées des monuments de l'Egypte islamique au Caire, rassemblant plans, coupes et élévations de mosquées, de mausolées et de fortifications, depuis le IXe siècle tulunide jusqu'aux constructions mameloukes contemporaines de l'arrivée des troupes de Bonaparte. Par ailleurs, les architectes et ingénieurs de l'Institut d'Egypte ont réalisé une large série de planches consacrées aux habitations et constructions civiles, qu'elles soient de grande ou plus modeste facture, apportant de précieux témoignages sur la vie des Cairotes de la fin du XIXe siècle. Les quelques vestiges antiques restant dans la ville furent également immortalisés par les savants de l'Institut, qui avaient établi leurs quartiers dans la capitale. Volume ETAT MODERNE, I : Le génie des savants de l'Institut se révèle particulièrement à travers les planches de la section dite Egypte Moderne. Architecture, industrie, structures sociales, état sanitaire, régime des eaux, musique, artisanat, sont exposés avec une précision et une qualité graphique exceptionnelle. L'esprit de L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert reste sous-jacent dans la démarche des dessinateurs de la Description de L'Egypte, qui accompagnent les volumes de textes de nombreuses planches détaillées, s'employant à dresser un portrait des populations empreint de beauté et de respect. Riches pachas ou simples artisans potiers sont représentés avec sensibilité, vaquant à leurs occupations au milieu de compositions esthétiques, sans pour autant tomber dans l'idéalisme ou la caricature. LA DESCRIPTION DE L'EGYPTE, édition IMPERIALE (1809-1829) : La Description de l'Egypte est un des chefs d'uvre de l'édition française et le point de départ d'une nouvelle science: l'égyptologie. Titanesque exposé de l'Egypte au temps des conquêtes de Bonaparte entre 1798 et 1799, elle est répartie en 23 volumes dont 13 volumes de gravures rassemblant près de 1000 planches en noir et 72 en couleur. Les 6 volumes de planches intitulées Antiquités sont consacrés aux splendeurs de l'Egypte pharaonique. L'Histoire naturelle est répartie en 3 volumes de gravures. Un volume est consacré aux Cartes géographiques et topographiques tandis que les 3 volumes : Etat Moderne dressent un portrait saisissant de l'Egypte copte et islamique telle qu'elle était vue par les armées d'Orient de Bonaparte. La «campagne d'Egypte», désastre militaire, dévoile à travers les gravures de la Description de l'Egypte la réussite scientifique qu'elle est devenue, grâce aux quelques 167 savants membres de la Commission des sciences et des arts de l'Institut d'Egypte qui suivaient l'armée de Napoléon. L'Institut a réuni en Egypte le mathématicien Monge, le chimiste Berthollet, le naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire, ainsi que de nombreux artistes, ingénieurs, architectes, médecins... Ils eurent la charge de redécouvrir l'Egypte moderne et antique, d'en montrer les richesses naturelles, et le savoir-faire de ses habitants. L'édition originale, dite «Impériale», de la Description de l'Egypte fut réalisée sur quatre formats de grande taille, deux d'entre eux spécialement créés pour elle et baptisés formats «Moyen-Egypte» et «Grand-Egypte». On construisit une presse spécifique pour son impression, qui s'étala sur vingt ans, entre 1809 et 1829. L'édition Impériale s'avéra si populaire qu'une deuxième édition en 37 volumes entièrement en noir et sans le filigrane «Egypte ancienne et moderne», dite édition «Panckoucke», fut publiée à partir de 1821 par l'imprimerie C.-L.-F. Panckoucke (Paris). La réalisation de ce monument d'érudition doit beaucoup au baron Dominique Vivant Denon, illustrateur, diplomate, collectionneur et par la suite directeur du musée Napoléon du Louvre qui accompagna Napoléon en Egypte avec de nombreux autres savants mais décida seul de s'aventurer dans le Sud du pays, alors que les autres scientifiques conviés restaient confinés dans la région du Caire. Les fabuleux croquis rapportés par Denon lors de sa romanesque chevauchée donnèrent l'idée à Bonaparte d'y envoyer les autres membres de l'Institut et ainsi dresser un portrait fidèle et complet du territoire. A la suite de Denon, ce sont donc les plus grands scientifiques et artistes français qui s'aventurèrent le long du Nil jusqu'en Nubie. Parmi eux, le peintre au muséum d'histoire naturelle H.J. Redouté (frère de Pierre-Joseph Redouté, auteur des Roses), le minéralogiste Dolomieu, le dessinateur Joly, et les ingénieurs Fourier et Costaz, chargés de l'étude scientifique des vestiges antiques de Haute-Egypte. Sans doute pour la première fois réunie dans une telle expédition, l'élite scientifique et artistique française, composée de plus de 160 «savants» dont près de 50 artistes, étudie méthodiquement l'Egypte pendant trois ans. Ils réalisent alors, sous l'égide et à la gloire de Napoléon, la plus vaste analyse historique, géographique, scientifique, économique et ethnologique jamais réalisée sur un pays. Mais ce sont peut-être les gravures qui constituèrent le défi technique majeur de cette Description de l'Egypte, comme en témoigne Yves Laissus, commissaire de l'exposition organisée en 2009 par la RMN et le Musée de l'Arméeaux Invalides: «L'illustration, 836 planches dont une soixantaine en couleurs, gravées à l'eau forte et au burin dans des formats jusqu'alors inusités (le plus grand couvre près d'un mètre carré), a nécessité la construction de nouvelles formes et cuves pour la fabrication du papier, justifié l'invention, par Nicolas Conté, d'une machine destinée à alléger la besogne des graveurs, et exigé la réalisation de nouvelles presses capables d'imprimer ces images immenses. Certaines d'entre elles ont demandé deux années de travail. Près de 200 graveurs ont reproduit sur le cuivre les uvres de 62 dessinateurs dont 46 ont participé à l'expédition.» Rare et superbe gravure originale d'une exceptionnelle facture et qualité graphique, témoignage d'une des plus ambitieuses aventures éditoriales françaises. - Photos sur www.Edition-originale.com - ‎

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EUR200.00 (€200.00 )

Reference : 87012

‎Anleitung zum Gebrauche der Erd- und Himmelsgloben des Geographischen Institut zu Weimar‎

‎Weimar, Geographisches Institut, (c. 1875), in-8, plaquette de 32 pp, Brochée, couverture verte imprimée de l'éditeur, Plaquette très rare donnant les instructions pour l'utilisation des globes terrestres et célestes de l'Institut géographique de Weimar, qui étaient dessinés et fabriqués par Heirich Kiepert, Karl, Adolf et Friedrich Gräf, R. Ludwig et Christian Bruhns ; l'Institut fabriqua ce globe géologique à partir de 1875. JOINT: Une plaquette de 8 pp, sans couverture, signée du Dr Rein (c. 1870), décrivant le globe terrestre avec lune mobile (Edrglobus mit beweglichem Mond) de 22 cm de haut, dessiné par Heinrich Kiepert et produit par l'Institut géographique de Weimar. L'instrument, qui fut récompensé par le plus haut prix lors du congrès géographique d'Anvers, est représenté sur la première page. Émanation du Landes-Industrie-Comptoir fondé en 1791 par Friedrich Justin Bertuch (1747-1822), le Geographisches Institut de Weimar fut créé en 1804 et dirigé, de 1822 à 1845, par Friedrich von Froriep (1779-1847). Dès 1815, l'Institut place à la tête de la fabrication des cartes et des globes Carl Ferdinand Weiland (1782-1847), chef cartographe milliaire. Éminent éditeur, le Geographisches Institut a dominé toute la production géographique allemande, en réunissant graveurs et cartographes afin de dresser tous types d'atlas et de globes, et de publier manuels et revues sur ces sujets ; il est à l'origine de la première revue savante géographique, les Allgemeine Geographische Ephemeriden. Textes en écriture Fraktur. Trace d'étiquette en première de couverture. Petite déchirure sans manque à la première page de la plaquette jointe. Couverture rigide‎


‎Bon plaquette de 32 pp.‎

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‎SOUBIRAN, Yvonne‎

Reference : 54723

(1928)

‎Journal Intime d'Yvonne Soubiran, élève au lycée français de Madrid puis à l'Institut Français de Madrid [ Du 16 mars 1928 au 8 mai 1928 puis du 16 février 1943 au 30 avril 1943 ] Remarquable document qui nous plonge dans la vie quotidienne et intellectuelle d'Yvonne Soubiran, 15 ans en mars 1928 ("j'ai quinze ans, c'est vrai"), une brillante lycéenne du Lycée Français de Madrid. Dans un premier cahier (daté de 1928), elle évoque sa vie quotidienne, et expose le détail de ses cours et des nombreuses conférences auxquelles elle prend plaisir à assister, telle celles de M. Lavedan sur les Hurdes. Elle évoque le cinéma Pardinas où elle se rend le 2 mai pour voir le film "El dos de Mayo". Surtout, elle parle (en date du 8 mai 1928) "d'une conférence très bien de Mr. Chevallier [le philosophe et ami de Bergson Jacques Chevalier ] au sujet de Bergson. Dans sa jeunesse, au sortir de l'école normale Bergson est positiviste. Un jour, professeur à Clermont-Ferrand, il explique à ses élèves la théorie d'Achille et de la Tortue. Pour les mathématiques, il est impossible de démontrer qu'Achille dépasse la tortue s'il part après elle, or dans la réalité il en est autrement. Ce trait donne à réfléchir au savant, il finit par conclure que le mouvement n'est pas une trajectoire mais une durée" [... ] "On pouvait se rendre compte de l'intérêt de la conférence par le silence absolu de la salle, on entendait les mouches voler. L'esprit était emporté vers des régions supérieures, on ne vivait plus qu'en extase, pendus aux mots du conférencier. [ ... ] Marie Louis et sa mère y étaient mais elles n'ont pas été très épatées, moi j'étais transportée, je l'aurai entendu pendant des heures. Maman me disait qu'elle avait ressenti la même impression en écoutant Bergson lui-même qui est venu à Madrid en 1916, pendant la guerre". Dans un second cahier (à partir du mardi 16 février 1943), elle évoque les nombreuses conférences auxquelles elle assiste à l'Institut Français de Madrid, notamment les conférences d'histoire de la littérature et surtout d'histoire de la poésie moderne par l'abbé Jobit (dont elle présente à chaque fois un compte-rendu détaillé, ainsi sur Mallarmé, Valéry ou Apollinaire), par le docteur Botella Llusia, par M. Mattei en philosophie ("un homme d'une culture supérieure, je regrette bien de ne pasl'avoir connu plus tôt") ainsi qu'aux concerts (par le pianiste Reuchsel, la violoniste Albina de Madinaveita, Reine Gianoli, etc...) ; elle se fait embaucher à l'Institut, fête le 15 mars 1943 son anniversaire ("j'ai trente ans aujourd'hui, cela me paraît impossible. Quand j'avais quinze ans il me semblait qu'on était vieux à cet âge, et maintenant je me trouve encore si peu de chose, si enfant par bien des côtés. Comme j'ai toujours vécu dans les jupons de maman, je n'ai pas l'habitude des responsabilités, et je ne sais pas me décider dans les choses sérieuses". Elle évoque les films qu'elle vient de voir (dont Rebecca avec Laurence Ollivier), un peu l'actualité : le recul des allemands devant Karkhov, "l'ambassadeur d'Allemagne von Molkte est mort en quelques jours à la suite d'une appendicite. Il y avait à peine deux mois qu'il était arrivé ici en remplacement de von Störer qui avait été dégommé. Cette mort subite a fait sensation ici et le pauvre chirurgien qui l'a opéré, le Docteur Cardenal a dû être bien embêté"... Elle relate l'arrestation d'un ami par la sûreté espagnole pour complicité dans le passage en fraude de deux voyageurs à la frontière basque. Enfermé à la Puerta del Sol, il est tout d'abord mis au secret dans une cellule microscopique : "le plus triste, c'est qu'on a commencé par lui flanquer une bonne volée pour essayer de le faire parler". Deux jours plus tard "Charles est toujours en prison. Mr Widhof est allé le rejoindre, car naturellement il a tout pris sur lui en disant que c'est lui qui l'avait envoyé à la frontière". Le 1er avril elle décrit l'imposant défilé militaire ; pour le vendredi Saint, les impressionnantes processions de pénitents‎

‎3 cahiers manuscrits dont deux brochés (l'un oblong), 1928, 40 ff. et 1943, 36 ff. et l'autre cartonné (recueil de citations). Rappel du titre complet : Journal Intime d'Yvonne Soubiran, élève au lycée français de Madrid puis à l'Institut Français de Madrid [ Du 16 mars 1928 au 8 mai 1928 puis du 16 février 1943 au 30 avril 1943 ] Remarquable document qui nous plonge dans la vie quotidienne et intellectuelle d'Yvonne Soubiran, 15 ans en mars 1928 ("j'ai quinze ans, c'est vrai"), une brillante lycéenne du Lycée Français de Madrid. Dans un premier cahier (daté de 1928), elle évoque sa vie quotidienne, et expose le détail de ses cours et des nombreuses conférences auxquelles elle prend plaisir à assister, telle celles de M. Lavedan sur les Hurdes. Elle évoque le cinéma Pardinas où elle se rend le 2 mai pour voir le film "El dos de Mayo". Surtout, elle parle (en date du 8 mai 1928) "d'une conférence très bien de Mr. Chevallier [le philosophe et ami de Bergson Jacques Chevalier ] au sujet de Bergson. Dans sa jeunesse, au sortir de l'école normale Bergson est positiviste. Un jour, professeur à Clermont-Ferrand, il explique à ses élèves la théorie d'Achille et de la Tortue. Pour les mathématiques, il est impossible de démontrer qu'Achille dépasse la tortue s'il part après elle, or dans la réalité il en est autrement. Ce trait donne à réfléchir au savant, il finit par conclure que le mouvement n'est pas une trajectoire mais une durée" [... ] "On pouvait se rendre compte de l'intérêt de la conférence par le silence absolu de la salle, on entendait les mouches voler. L'esprit était emporté vers des régions supérieures, on ne vivait plus qu'en extase, pendus aux mots du conférencier. [ ... ] Marie Louis et sa mère y étaient mais elles n'ont pas été très épatées, moi j'étais transportée, je l'aurai entendu pendant des heures. Maman me disait qu'elle avait ressenti la même impression en écoutant Bergson lui-même qui est venu à Madrid en 1916, pendant la guerre". Dans un second cahier (à partir du mardi 16 février 1943), elle évoque les nombreuses conférences auxquelles elle assiste à l'Institut Français de Madrid, notamment les conférences d'histoire de la littérature et surtout d'histoire de la poésie moderne par l'abbé Jobit (dont elle présente à chaque fois un compte-rendu détaillé, ainsi sur Mallarmé, Valéry ou Apollinaire), par le docteur Botella Llusia, par M. Mattei en philosophie ("un homme d'une culture supérieure, je regrette bien de ne pasl'avoir connu plus tôt") ainsi qu'aux concerts (par le pianiste Reuchsel, la violoniste Albina de Madinaveita, Reine Gianoli, etc...) ; elle se fait embaucher à l'Institut, fête le 15 mars 1943 son anniversaire ("j'ai trente ans aujourd'hui, cela me paraît impossible. Quand j'avais quinze ans il me semblait qu'on était vieux à cet âge, et maintenant je me trouve encore si peu de chose, si enfant par bien des côtés. Comme j'ai toujours vécu dans les jupons de maman, je n'ai pas l'habitude des responsabilités, et je ne sais pas me décider dans les choses sérieuses". Elle évoque les films qu'elle vient de voir (dont Rebecca avec Laurence Ollivier), un peu l'actualité : le recul des allemands devant Karkhov, "l'ambassadeur d'Allemagne von Molkte est mort en quelques jours à la suite d'une appendicite. Il y avait à peine deux mois qu'il était arrivé ici en remplacement de von Störer qui avait été dégommé. Cette mort subite a fait sensation ici et le pauvre chirurgien qui l'a opéré, le Docteur Cardenal a dû être bien embêté"... Elle relate l'arrestation d'un ami par la sûreté espagnole pour complicité dans le passage en fraude de deux voyageurs à la frontière basque. Enfermé à la Puerta del Sol, il est tout d'abord mis au secret dans une cellule microscopique : "le plus triste, c'est qu'on a commencé par lui flanquer une bonne volée pour essayer de le faire parler". Deux jours plus tard "Charles est toujours en prison. Mr Widhof est allé le rejoindre, car naturellement il a tout pris sur lui en disant que c'est lui qui l'avait envoyé à la frontière". Le 1er avril elle décrit l'imposant défilé militaire ; pour le vendredi Saint, les impressionnantes processions de pénitents‎


‎Très remarquable document qui nous plonge dans la vie quotidienne et intellectuelle d'Yvonne Soubiran, 15 ans en mars 1928 ("j'ai quinze ans, c'est vrai"), une brillante lycéenne du Lycée Français de Madrid. Dans un premier cahier (daté de 1928), elle évoque sa vie quotidienne, et expose le détail de ses cours et des nombreuses conférences auxquelles elle prend plaisir à assister, telle celles de M. Lavedan sur les Hurdes. Elle évoque le cinéma Pardinas où elle se rend le 2 mai pour voir le film "El dos de Mayo". Surtout, elle parle (en date du 8 mai 1928) "d'une conférence très bien de Mr. Chevallier [le philosophe et ami de Bergson Jacques Chevalier ] au sujet de Bergson. Dans sa jeunesse, au sortir de l'école normale Bergson est positiviste. Un jour, professeur à Clermont-Ferrand, il explique à ses élèves la théorie d'Achille et de la Tortue. Pour les mathématiques, il est impossible de démontrer qu'Achille dépasse la tortue s'il part après elle, or dans la réalité il en est autrement. Ce trait donne à réfléchir au savant, il finit par conclure que le mouvement n'est pas une trajectoire mais une durée" [... ] "On pouvait se rendre compte de l'intérêt de la conférence par le silence absolu de la salle, on entendait les mouches voler. L'esprit était emporté vers des régions supérieures, on ne vivait plus qu'en extase, pendus aux mots du conférencier. [ ... ] Marie Louis et sa mère y étaient mais elles n'ont pas été très épatées, moi j'étais transportée, je l'aurai entendu pendant des heures. Maman me disait qu'elle avait ressenti la même impression en écoutant Bergson lui-même qui est venu à Madrid en 1916, pendant la guerre". Dans un second cahier (à partir du mardi 16 février 1943), elle évoque les nombreuses conférences auxquelles elle assiste à l'Institut Français de Madrid, notamment les conférences d'histoire de la littérature et surtout d'histoire de la poésie moderne par l'abbé Jobit (dont elle présente à chaque fois un compte-rendu détaillé, ainsi sur Mallarmé, Valéry ou Apollinaire), par le docteur Botella Llusia, par M. Mattei en philosophie ("un homme d'une culture supérieure, je regrette bien de ne pasl'avoir connu plus tôt") ainsi qu'aux concerts (par le pianiste Reuchsel, la violoniste Albina de Madinaveita, Reine Gianoli, etc...) ; elle se fait embaucher à l'Institut, fête le 15 mars 1943 son anniversaire ("j'ai trente ans aujourd'hui, cela me paraît impossible. Quand j'avais quinze ans il me semblait qu'on était vieux à cet âge, et maintenant je me trouve encore si peu de chose, si enfant par bien des côtés. Comme j'ai toujours vécu dans les jupons de maman, je n'ai pas l'habitude des responsabilités, et je ne sais pas me décider dans les choses sérieuses". Elle évoque les films qu'elle vient de voir (dont Rebecca avec Laurence Ollivier), un peu l'actualité : le recul des allemands devant Karkhov, "l'ambassadeur d'Allemagne von Molkte est mort en quelques jours à la suite d'une appendicite. Il y avait à peine deux mois qu'il était arrivé ici en remplacement de von Störer qui avait été dégommé. Cette mort subite a fait sensation ici et le pauvre chirurgien qui l'a opéré, le Docteur Cardenal a dû être bien embêté"... Elle relate l'arrestation d'un ami par la sûreté espagnole pour complicité dans le passage en fraude de deux voyageurs à la frontière basque. Enfermé à la Puerta del Sol, il est tout d'abord mis au secret dans une cellule microscopique : "le plus triste, c'est qu'on a commencé par lui flanquer une bonne volée pour essayer de le faire parler". Deux jours plus tard "Charles est toujours en prison. Mr Widhof est allé le rejoindre, car naturellement il a tout pris sur lui en disant que c'est lui qui l'avait envoyé à la frontière". Le 1er avril elle décrit l'imposant défilé militaire ; pour le vendredi Saint, les impressionnantes processions de pénitents‎

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