FAYARD. 2009. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 254 pages - jaquette en bon état, illustrée en couleurs.. Avec Jaquette. . . Classification Dewey : 840.092-XXI ème siècle
Reference : R240069136
ISBN : 2213642893
Roman. Classification Dewey : 840.092-XXI ème siècle
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94 cartes et LAS, auxquelles nous joignons quelques photos et quelques lettres postérieures. Belle correspondance personnelle adressée aux deux frères Charlemagne et Jean Bart par leur frère Léo Bart, du 4 janvier 1915 au 21 août 1917, adressée à Jean Bart, matelot mécanicien à la Caserne Eblé au Havre, puis marin à l’Arsenal de Cherbourg, puis embarqué à bord du sous-marin Denis-Papin. Remarquable correspondance, car non soumise à la censure militaire, d’environ 94 lettres et cartes, auxquelles nous joignons quelques photos personnelles des protagonistes.La première lettre est datée du 29 septembre 1914 de Nomain Andignies, adressée des parents Bart à leur « Cher Fils », dont ils ont appris qu’il était blessé mais peu gravement. Ils racontent le passage des allemands, la fuite des habitants de Nomains vers Douai, « et les allemands sont restés pendant 15 jours à Orchies pour préparer leurs mauvais coups il y a eu des anglais qui sont venus les dénicher alors ils sont partis pour Valenciennes [ etc… ] depuis le 24 août nous n’avons plus de courrier nous sommes obligés de faire porter nos lettres à Lille. Nous avons été tranquille jusque le 24 septembre la nous avons eu un combat à Archies les français ont pris 3 auto et dans un fossé on a trouvé un officier tué avec un ordre dans la poche que l’on devait incendier Orchies à 7 heures du soir [… ] et le lendemain ils ont mis le fin à tout Orchies [ …] A l’heur ou je t’écrit on vient de nous dire qu’il y a des Hulans qui viennent reconnaître le terrain et ce matin nous avons vu deux aéroplanes une allemande et une française qui lui a fait la chasse [etc…] ». Il s’agit de l’unique lettre de l’ensemble provenant des parents de Jean Bart, Nomain ayant ensuite été occupée par les allemands.Un frère (manifestement Léo Bart) écrit le 7 décembre 1914 « je ne travaille plus pour l’armée depuis 8 jours car en général tous les patrons parisiens se figurent que parce que nous sommes des réfugiés nous devons subir toutes leurs humiliations et faire des bassesses. J’ai fait 3 boutiques depuis mon arrivée à Paris, et je rentre demain dans la 4e comme contremaître [… ] Je me suis fait inscrire pour passer le conseil mais j’ai bien stipulé « automobiliste » mais c’est une ressource car je ferai tout ce qu’il m’est possible de faire pour me faire réformer de nouveau et si je ne puis l’être au conseil j’aurai au moins la chance de l’être en arrivant au corps ».[ … ] je suis ici avec l’oncle de Germaine, le directeur de chez Thiriez. [ … ] Il a envoyé un télégramme à Germazine « par la voie d’un consul de Hollande » [… ] « tout ce que l’on sait c’est que les Allemands ont tout organisés comme s’ils étaient chez eux à Roubaix ils ont rouvert les écoles, il font marcher les usines en autres la maison Thiriez ». Il évoque la guerre qui va durer au moins l’hiver, s’inquiète de son frère : « Et ton bras, comment va-t-il ? Fais bien attention de ne plus retourner à cette orgie sanguinaire et si les mouvements de ton bras ne sont plus complets ils ne pourront certainement pas de renvoyer au feu si tu sais te débrouiller, maintenant si à force d’insister on voulait te réformer ne te laisse surtout pas réformer n°2 il faut te faire réformer n°1 c’est-à-dire avec pension car il ne faut pas que tous ces messieurs c’en tire à si bon compte [ … ] Maintenant je voudrais bien savoir l’état exact de ton bras, car je crois que tu ne me dis pas toute la vérité [ …] ». Il lui conseille de se faire inscrire comme décolleteur.Suivent deux autres CP datées du 20 puis du 28 décembre 1914. On y apprend que leur frère Charlemagne, blessé, est à Périgueux, et que lui-même, Léo, a dû abandonner côté allemand sa femme et sa fille…Le même écrit le 4 janvier 1915 (1914 par erreur sur la lettre) à Jean, depuis le Grand Hôtel du Pont du Cher, à Saint-Florent, et l’informe qu’il s’y trouve « non comme soldat, mais comme militarisé pour monter une usine pour la fabrication des gaines d’obus. Je suis ici dans un sale patelin et on s’y fait crever à travailer je t’assure que je préfèrerais être sur le front ». Il est sans nouvelles de sa femme et de sa petite-fille, restées à Loos. Le 12 février 1915, il s’inquiète pour son frère « il paraît que chaque fois que tu sors du bois et te rends malade ce n’est pas digne d’un jeune homme tel que toi, que dirais-je moi qui ait laissé ma femme et ma petite-fille à Loos », [ …], « prends patience un grand coup se prépare et avant 1 mois soit persuadé que tous ces bandits seront chassés de chez nous ». Le 9 juin 1915, automobiliste dans le secteur Postal 63, il lui reproche d’avoir fait « de la caisse ». Il sait bien que l’on souhaiterait savoir ce qui se passe sur le front ; leur frère Charlemagne « pourrait te raconter bien des choses, mais la guerre du mois d’août dernier n’était pas celle que l’on fait en ce moment. Je puis t’en causer car ce matin encore je suis allé à 1500 mètres des tranchées boches et je t’assure que ça barde quand tu vois des chevaux coupés en deux par des éclats d’obus il faut pas demander quand cela arrive dans groupe d’hommes [ …] ». Les 11 et 15 mars 1915, Léo Bart écrit à Jean, sur papier à en-tête de l’Hôtel franco-russe à Paris. Il est désormais automobiliste et compte « monter sur le front avec une auto-mitrailleuse ou une auto-canon ou auto-projecteur. Je te conseillerai de faire une demande pour être versé comme moi au 13ème Artillerie comme automobiliste car on en demande beaucoup » [ … ] Charlemagne me dit que tu désires aller voir comment ça se passe sur le front, ne fait jamais cette bêtise là moi j’en reviens j’y ai passé 8 jours et je t’assure que ce n’est pas amusant ». Le 17 mars, Léo lui envoie une des lettres les plus émouvantes : « Je reviens du front où j’ai fait des convois de chevaux et maintenant je suis automobiliste mais malheureusement je crois que je vais repartir bientôt comme auto-mitrailleur. Enfin si jamais j’y laissai ma peau je compte sur toi pour aller voir Germaine et l’embrasser pour moi. Surtout ne dit jamais que c’est moi qui ai demandé à partir, tu me le jureras dans ta prochaine lettre [ souligné six fois !] car je le regrette amèrement ». […] « Ne te fais pas de mousse pour moi, je ne suis pas encore parti et tu sais que je suis débrouillard ». Suivent six missives plus brèves adressées à Jean et Charlemagne (lequel est arrivé au centre des Convalescents de La Force en Dordogne). Léo est désormais au service du courrier.Le 17 juillet 1915, Léo écrit qu’il lui est « arrivé une sale blague, nous étions en train de discuter dans la cour de chez nous quand arriva le lieutenant un copain cria 22, ce lieutenant a peut-être cru que c’était moi qui avait crié et depuis 8 jours je suis sur les épines [ … ] figure toi que le fautif est parti en permission, mais je dois te dire que ce lieutenant est du Midi et soit certain qu’il ne doit pas gober les gens du Nord, et il n’est pas sans savoir que les Gars du Nord détestent les mauvais soldats du Midi. Mais vois-tu la Guerre finira un jour et il faut espérer qu’on les houspillera un peu car ils n’ont rien à souffrir ils sont les bienvenus dans les hautes sphères, ils sont en communication avec les leurs enfin ils ont tou pour être heureux tandis que nous, il nous manque tout cela et non content d’être ainsi favorisé ces salauds là rient de notre malheur et nous tourne en risées [… ] Lorsque j’ai demandé ma permission pour Bergerac au bureau ont ma demandé si c’était pour aller voir Cyrano, j’aurai bien pu leur répondre que s’ils étaient un peu moins fénéants et un peu plus patriotes nous pourrions faire comme eux aller embrasser les nôtres [ … ] ».Le 19 septembre il expose la manière de correspondre avec Lille (« l’enveloppe ne doit pas être cacheté et ne pas parler de la guerre »). Le 20 septembre, Léo annonce avoir reçu des nouvelles de sa femme et de sa fille. Le 22 octobre (à Charlemagne et Jean, tous deux à Cherbourg) : « hier ont a demandé des volontaires pour la Serbie, et je vous prie de croire que si je n’avais pas femme et enfant je me serai fait inscrire car j’en ai assez de vivre au milieu de tous ces salauds là. Qu’est-ce que c’est que la guerre pour eux, ce n’est rien au contraire ils font de l’automobile toute la journée, ils ont de l’argent plein leurs poches, ils font venir leurs femmes quand ils veulent. Tu vois que ces gens là voudraient bien que la guerre dure éternellement [ …] Maintenant dans notre secteur c’est plus calme depuis quelques jours les boches attaquent plus à l’Ouest du côté de Reims mais ils ramassent la purge [ … ] ces vaches là tiennent bon quand même et quand on fait des prisonniers c’est parce qu’ils sont prix par les tirs de barrages qui empêchent les vivres d’arriver sans cela il se font tuer jusqu’au dernier même étant prisonnier ils nous engueulent encore ».Le 1er novembre 1915 puis le 6 novembre, Léo écrit, précisant que « si je t’envoie un lettre par un civil, c’est pour ne pas que ma lettre passe à la censure militaire et farceur que tu es tu mets sur ton adresse pour remettre à un militaire farceur va enfin ça y est tout est arrivé à bon port [ … ] » Dans les lettres suivantes (novembre et décembre ), il essaie d’envisager la réunion des 3 frères à Cherbourg, mais avec prudence, car les mensonger exposent aux enquêtes de gendarmerie.Le 21 janvier 1916, il indique avoir reçu une photo de sa femme dont il est resté marqué, « elle fait pitié tellement elle a maigri ».Le 20 février 1916, il s’inquiète de ne plus recevoir de nouvelles. Il a appris par son oncle que l’explosion du dépôt de munition de la Porte des postes a causé des dégâts considérables, « tout le quartier de Moulins-Lille est rasé il y a 600 immeubles de démolis, 2000 victimes civiles et 300 soldats boches, tout cela demande confirmation bien entendu mais c’est le bruit qui coure ».Le 1er avril 1916 il écrit : « nous sommes de nouveau au repos et tu as dû lire la citation de tous les automobilistes du front de Verdun ». Le 19 mai 1916 il écrit (Motocycliste 551 T. M. Convois auto B.C.M. Paris) : « Pour le moment nous sommes très surmenés avec cette sacrée bataille de Verdun qui n’en fini pas, qui est très fatiguant pour nous car il faut marcher jour et nuit pour le transport des munitions ».Nous ne détaillons pas l’intégralité de la correspondance. En juillet 1916, il raconte que des « nuées d’avions sillonnent continuellement le ciel nuit et jour et les boches ne peuvent plus monter leurs saucisses car on les abat aussitôt ». Le 216 octobre 1916 il évoque un tuyau de l’Intendance anglaise prétendant que Lille sera repris pour la fin du mois. « Contrairement à ce que je t’avais dit, au lieu d’aller dans l’infanterie, c’est pour les tracteurs d’artillerie, ou dans les « Tancks » (crème-de-menthe ») et on relèvera jusqu’à la classe 1902. En novembre « j’ai bien peut d’être expédié à Salonique, car en ce moment c’est une vraie pétaudière ». La dernière lettre du temps de guerre date du 21 août 1917
Passionnant ensemble, à analyser en profondeur. Prix de l'ensemble, non séparable.
«La plus importante des trois éditions données par Kerver de la première traduction par Jean Martin, du plus beau et du plus célèbre livre italien de la Renaissance, publié en 1499 à Venise par Alde.» (Pierre Berès). Paris, Jacques Kerver à la Licorne, 1561. In-folio de (6) ff., 157 et (1) f. pour la marque de Kerver. Infime déchirure ds. l’angle inf. f. 49, mouillure marginale sans gravité sur qq. ff. plus prononcée sur les 5 derniers ff. Pleine basane marbrée, encadrement d’un triple filet à froid, dos à nerfs orné, tranches rouges. Reliure du XVIIIe siècle. 333 x 220 mm.
«La plus importante des trois éditions données par Kerver de la première traduction par Jean Martin, du plus beau et du plus célèbre livre italien de la Renaissance, publié en 1499 à Venise par Alde.» (Pierre Berès). Brunet, IV, 779; Harvard, French, n°147; Jean Martin, Un traducteur au temps de François Ier et de Henri II (Cahiers V.-L, Saulnier, 16), Paris, 1999; D. Cordellier, Luca Penni, un disciple de Raphael à Fontainebleau, Paris, 2012, pp. 111-113. Elle est ornée de 181 gravures sur bois dont 13 à pleine page. Le dessin du beau titre gravé aux termes-satyres a récemment été attribué par Dominique Cordellier à Luca Penni. Les figures reprennent certains des bois de l’édition aldine en les adaptant. «C’est donc un livre un peu autre que l’original qui est ainsi proposé au public… Qui s’intéresse à l’Antiquité, à l’architecture, aux palais et aux jardins… Oubliant que le Poliphile est une narration romanesque, la plupart des lecteurs du XVIe siècle y cherchera des modèles d’architecture». (Martine Furno, notice du CESR) Cet extraordinaire roman d’amour est l’un des plus marquants de la littérature de la Renaissance. L'ouvrage est dédié au comte de Nanteuil de Hardouyn, Henri de Lenoncourt, gouverneur de Valois par le traducteur Jean Martin. Le livre est ainsi devenu spécifiquement français, le traducteur indiquant lui-même qu'il a œuvré à partir d'un « langage italien meslé de grec et de latin». Le texte, devenu surtout célèbre par la très belle édition imprimée par les Alde en 1499, est d'un intérêt capital et peut être regardé, à juste titre, comme l'une des têtes d'école du roman de fiction. Magnifiquement imprimée par Marin Masselin cette édition est la dernière et la plus importante des trois données par Kerver. Ce sont les mêmes figures que dans la première édition française donnée par le même éditeur en 1546; seule une figure a été modifiée : celle, à pleine page, du feuillet B6 v°, représentant une porte antique à colonnes munies de chapiteaux dérivés de l'ordre dorique et tendant vers le composite. On voit ainsi se manifester une préoccupation architecturale clairement exprimée. Dans l'édition française de 1546, comme dans l'aldine de 1499, cette gravure, ne montrait pas les chapiteaux des colonnes et reproduisait un dessin assez informe, encombré de commentaires rapportés en reproduction d'écriture et avec des chiffres. « Cette édition présente, comme celle de 1554 qui l'a précédée, une très intéressante variante par rapport à la première française de 1546. Remplaçant le privilège du 8 mars 1543 de l'édition de 1546, le verso du titre contient un feuillet liminaire, curieusement rédigé en latin, signé, de Jacques Gohory, 1520-1576, d'ancienne origine familiale toscane. Proche de la Pléiade et du cercle d'Antoine de Baïf, Gohory se consacra aux études de poésie, musique, alchimie, histoire naturelle, philosophie, médecine, après avoir été chargé de missions en Flandres, en Angleterre et à Rome. On lui doit la création d'une académie privée, le Lyceum philosophal, qui rivalisait avec l'Académie royale de poésie de Baïf, fondée deux ans plus tôt, ainsi que la traduction française de nombreux textes latins, italiens ou espagnols. Cette note, parue pour la première fois dans l'édition de 1554 publiée au lendemain de la mort de Jean Martin et que l'on retrouve dans toutes les éditions ultérieures, confirme l'indication donnée par Martin dans son introduction de l'acrostiche formé par les lettres initiales de chacun des chapitres donnant la clef de la paternité de l'œuvre : Poliam prater franciscus columna peramavit (Frère François Colonna brûla d'amour pour Polia). Dans sa dédicace à Henri de Lenoncourt, son protecteur, et dans son avis aux lecteurs, Jean Martin indique qu'une traduction par un gentilhomme vertueux lui fut donnée par un ami pour être revue ; il ajoute qu'à son regret le texte italien n'a pas été traduit directement par Nicolas Herberey. Dans sa note, Jacques Gohory s'identifie comme l'ami qui transmit l'ouvrage à Jean Martin après qu'un certain chevalier de Malte en eut tracé une esquisse, on a cru voir en ce dernier le frère du dédicataire, le cardinal Robert de Lenoncourt, dont Martin fut quelque temps le secrétaire ». «Un des ouvrages illustrés les plus célèbres du XVIe siècle. Il a exercé une influence considérable, non seulement sur l’esthétique du livre à cette époque mais aussi dans les multiples applications de l’art décoratif.» (Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, p. 156). Les initiales en arabesques contenant le célèbre acrostiche avec le nom de l’auteur, qui faisaient leur première apparition à Paris, ont été spécialement dessinées pour ce livre. Leur aspect est amélioré par rapport à celui de leur première utilisation dans les deux autres éditions par Kerver de l'Hypnerotomachie puisqu'elles ne sont plus entourées d'un filet comme dans l'édition de 1546 et présentent de ce fait toute l'élégance de leur construction. On trouve à la suite de la dédicace un poème liminaire français au verso duquel est imprimé un sonnet italien où l'on observe des variantes avec le texte publié en 1546, aussi bien dans l'original italien que dans la traduction française donnée en vers au-dessous : les initiales gpm qui dans l'édition de 1546 précédaient le sonnet italien ont disparu, et la devise italienne qui le suivait est remplacée par cette devise latine : Coelum, non solum (Le ciel, non la terre). Les beaux exemplaires en reliure ancienne sont rares: Christie's London adjugeait il y a 17 ans un exemplaire sans âme relié au XXe siècle par Sangorski et Sutcliffe, pour 20000 € (Christie's, July 11, 2000, lot 154). Un second exemplaire en parchemin usagé, était vendu 27500 € il y a 22 ans à Paris. (Pierre Berès – Livres et manuscrits significatifs, Paris, 1995, n°15). Quelques années plus tard, en 2010, la Librairie P. Sourget cataloguait et vendait 35000 € un exemplaire relié en vélin du XVIIe siècle mesurant 25 mm de moins que le présent exemplaire. Précieux exemplaire complet, à très belles marges (hauteur: 333 mm), conservé dans sa reliure du XVIIIesiècle, de l’une des œuvres les plus marquantes de la littérature illustrée de la Renaissance.
La plus précieuse et la plus bibliophilique édition du XVIIe siècle des "Œuvres" de Clément Marot. A la Haye, chez Adrian Moetjens, Marchand Libraire près de la Cour, à la Librairie Françoise, 1700. Deux volumes petit in-12 de xvi pp., 732 pp. et (8) ff. de table. Maroquin bleu nuit, aux angles, quadrilobes mosaïqués de maroquin rouge ornés, pièce centrale chantournée de maroquin beige et losange rouge, ornés de petits fers, large bordure de fleurons dorés, filet doré en encadrement, dos à nerfs ornés de fers et quadrilobes mosaïqués rouge et brun, tranches dorées sur marbrures. Reliure mosaïquée de l’époque. 133 x 74 mm.
La plus précieuse et la plus bibliophilique édition du XVIIe siècle des Œuvres de Clément Marot. « Jolie édition, la plus recherchée... Il est difficile de s’en procurer des exemplaires bien conservés de marges et dont les feuillets n’aient pas une teinte rousse » mentionne Brunet (Manuel du Libraire et de l’amateur de livres, III, c. 1418). Cas du présent exemplaire, très pur et à très grandes marges (hauteur: 133 mm). Dans ses élégies, épîtres, ballades, rondeaux, chansons, complaintes, épigrammes et psaumes, Marot apporte en effet le meilleur de l’ancienne poésie française et une inspiration réellement populaire sous le vernis de la politesse de cour. Poète officiel adulé par François Ier et Charles Quint, Marot marque par son talent la première époque vraiment remarquable de la poésie française dont l’esprit reparaîtra chez La Fontaine qui ne manqua pas de rendre hommage à « Maître Clément ». De sa grand amye Dedans Paris, ville jolie, Ung jour passant melancolie, Je prins alliance nouvelle A la plus gaye damoyselle Qui soit d’icy en Italie. D’honnesteté elle est saisie, Et croy, selon ma fantaisie, Qu’il n’en est gueres de plus belle Dedans Paris. Je ne vous la nommeray mye, Sinon que c’est ma grand amye ; Car l’alliance se feit telle Par un doulx baiser que j’eus d’elle, Sans penser aulcune infamie. Édition qui se joint à la collection elzévirienne. Les deux fleurons de titre sont semblables dans la bonne édition, tandis qu’ils sont différents dans la réimpression qui a été faite sous la même date. (Ils sont ici semblables). Cette édition a toujours été prisée des grands bibliophiles et les bibliographes listent le nom de ses illustres détenteurs: Baron Pichon, Comte d’Hoym, Lignerolles, De Backer, La Roche Lacarelle, Didot, Mac Carthy, Pixérécourt, Labedoyere, Solar… Quant à Deschamps (Supplément à Brunet, il mentionne les enchères très élevées atteintes dans les années 1870 par les beaux exemplaires d’une hauteur de marges d’au moins 129 mm: (le présent exemplaire mesure 133 mm) «en mar. doublé de Boyet, exempl. Gaignat, 760 fr. Brunet (0m,137 de haut.); en mar. de Padeloup, aux armes du comte d’Hoym, 1500 fr. Baron Pichon , et serait vendu plus cher aujourd’hui; en mar. de Bradel, mais de 0m,129 seulement, 250 fr. Bordes; en maroquin de Trautz, exemplaire grand de marges, annoncé sur papier fort, 705 fr. Benzon; en mar. de Padeloup, haut. 0m,129, 330 fr. Leb. De Montgermont; en mar. de Bauzonnet, mais taché de rousseur, 120 fr. Labitte (1870); en mar. de Bauzonnet, 200 fr. au catal. Morgand et Fatout, et en mar. de relieurs di secondo cartello, deux exemplaires à 180 fr. au même cat.; en mar. de Trautz, 400 fr. cat. Fontaine de 1872. Nous citerons encore un délicieux exempl., relié en mar. doublé, par Padeloup, haut. 0m,134 qui fait partie du cabinet de M. de Ganay.» Rappelons qu’un livre de bibliophilie se négociait à cette époque à compter de 10 fr Or. Le présent exemplaire, revêtu d’une reliure mosaïquée de l’époque, compte parmi les plus précieux connus. « Au cours du XVIIIe siècle et spécialement de 1715 à 1775, un petit nombre de relieurs, pour la plupart parisiens, exécutèrent pour certains amateurs des reliures d’un caractère très particulier, décorées en mosaïque d’application de cuirs de différentes couleurs. La technique employée était connue depuis le XVIe siècle et demeurera utilisée. Elle est très exactement décrite par Dudin sous le nom de « reliure à compartimens » dans son Art du relieur doreur de livres publié en 1772, avec le patronage de l’Académie royale des sciences: « On commence par couvrir son livre en veau blanc ou en maroquin de couleur ou en tel autre fond qu’on veut ; il faut seulement que le cuir soit le mieux choisi et le plus exempt de tous défauts, trous et taches qu’on puisse se procurer. Quand le cuir est bien sec, on pose dessus un dessin tel qu’on le veut exécuter dont les différentes parties sont colorées ; on calque le dessin sur le veau et sur ce calque on colle des morceaux de maroquin teints en diverses couleurs et de toutes les teintes ; on pare ces peaux le plus mince qu’il est possible, de manière qu’on puisse voir le jour au travers ; on les taille en morceaux de la grandeur des parties du dessin qu’ils doivent représenter et on les colle avec de la colle de farine sur la peau, mettant très peu de colle pour ne point faire d’épaisseur ; quand ces morceaux sont collés, on met le livre en presse pendant un certain temps pour qu’ils s’unissent et ne fassent plus, pour ainsi dire, qu’un seul corps avec la peau qui fait le fond... Ensuite on dore tout ce qui est couvert de dessin, de même que tout le fond qui est semé de petits points... On recherche par dessus cet or le contour des fleurs, rinceaux, feuillages et autres parties du dessin, suivant exactement ces contours pour les circonscrire d’un filet d’or qui en termine l’extrémité. » Les reliures « à compartimens » étaient d’une technique extrêmement minutieuse et d’un prix de revient très élevé, ce qui explique pourquoi les exemples qui nous en ont été conservés sont très peu nombreux. » Précieuses reliures issues de l’«Atelier des Petits Classiques» ainsi nommé car le caractère commun de ces rarissimes reliures mosaïquées est de recouvrir de petites éditions classiques.
Par La Société Paris 1725 Les ESSAIS de Michel Seigneur de MONTAIGNE. Donnez sur les plus anciennes et les plus correctes éditions: Augmentez de plusieurs Lettres de l'Auteur & où les Passages Grecs, Latins & Italiens, sont traduits plus fidèlement, & citez plus exactement que dans aucune des précédentes. Avec des notes et de nouvelles tables des matières beaucoup plus utiles que celles qui avaient paru jusqu'ici, par Pierre COSTE. Nouvelle édition plus ample et plus correcte que la dernière de Londres.3 volumes in-4 ( 290 X 220 mm ) de 2 f., XCVI p, 3 f. n.ch "avis des libraires" + table, 362 p., 13 p. n.ch. table titre, 540 p., 15 p. n.ch. table titre, 413 p., 14 p. n.ch. de table. Plus, au tome I, les pp. 196* à 209* ( cartons ) qui comprennent les 29 sonnets de LA BOETIE. Plein veau tabac, dos à nerfs ornés de caissons et fleurons dorés, pièces de titre de maroquin olive et de tomaison de maroquin grenat, tranches brique ( Reliures de l'époque ). Seconde édition par Pierre COSTE, plus complète que l'édition de Londres de 1724, il y a joint la publication de sept autres lettres de MONTAIGNE, tirées d'anciens recueils, mais qui n'avaient jamais été réunies aux ESSAIS jusque là GUEULETTE et JANET Aîné y ont fait d'importantes additions. On y trouve les 29 sonnets de LA BOETIE imprimés sur des cartons chiffrés 196* à 209* au tome I. Tchemerzine IV, 911 Quérard VI, 222 Haag IV, 71. Il manque le portrait en frontispice du premier volume, pièce de titre absente et manque de peau au caisson inférieur du tome 2, usures aux coiffes et aux coins, bon exemplaire de l'une des plus belles et des meilleurs éditions de MONTAIGNE publiées au XVIIIe siècle.
« Sade entend faire d’’Aline et Valcour’ son chef-d’œuvre ». (Gilbert Lely). Paris, chez la Veuve Girouard, 1795. 4 tomes en 8 volumes in-12 de : I/ (1) f.bl., xiv pp., 150 pp., 2 gravures hors-texte ; II/ (2) ff., pp. 151 à 315, 2 gravures hors-texte ; III/ (2) ff., 234 pp., (1) f. d’errata, 3 gravures hors-texte ; IV/ (2) ff., pp. 261 à 503 (saut de pages sans manque de la p. 234 à 261), (1) f. d’errata, 1 gravure hors-texte, 8 ff. brunis ; V/ (2) ff., pp. 5 à 267, 1 gravure hors texte, pte. restauration à l’angle inf. de la p. 141, pt. trou p. 219 ; VI/ (2) ff., pp. 269 à 575, 2 gravures, pte. brûlure p. 291, défaut d’impression à la p. 563 ; VII/ (2) ff., 204 pp., 2 gravures hors-texte, défaut de papier p. 143 ; VIII/ (2) ff., pp. 206 à 374, 2 gravures hors-texte. Qq. rares rousseurs pâles ou brunissures. Soit un total de 15 gravures sur 16 (comme dans la plupart des exemplaires la planche libre du tome 3 fait défaut). Demi-veau blond, dos lisses ornés de filets dorés, tranches peigne. Petite galerie de vers aux mors des vol. 1, 4 et 5. Reliure du XIXe siècle signée de Raparlier. 123 x 77 mm.
Édition originale d’une insigne rareté, de l’un des ouvrages les plus célèbres du marquis de Sade (1740-1814), paru pendant la révolution. Ce roman philosophique est l’un des plus grands du XVIIIe siècle « à côté de ses modèles ‘Cleveland’ et ‘La Nouvelle Héloïse’, mais aussi ‘Candide’ et ‘Jacques Le fataliste’ » (Michel Delon, Pléiade). Homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l'érotisme et à la pornographie, le « divin marquis » aura légué à la postérité les mots dérivés de son nom. L'expression d'un athéisme anticlérical virulent est l'un des thèmes les plus récurrents de ses écrits et la cause de leurs mises à l'index. Sade a écrit Aline et Valcour de 1786 à 1789, alors qu’il était incarcéré à la Bastille. Ce roman est le premier de ses ouvrages à avoir été publiés sous son vrai nom. Le roman paraitra finalement en 1795, au prix de la persévérance de son auteur et modifié au gré des événements qu'on pourrait définir, dans le cas de Sade, comme le désir de plaire à un public en satisfaisant par ses corrections les autorités. « ‘Fruit de plusieurs années de veilles’, le roman d’Aline et Valcour a pu être composé, parallèlement à d’autres écrits de moindre envergure, entre le 28 novembre 1785, date de l’achèvement du rouleau de ‘Sodome’, et l’époque du 1er octobre 1788 où, dans le ‘Catalogue raisonné’ de ses ouvrages, l’auteur a mentionné un tel roman, soit qu’il ne fût encore qu’à l’état de brouillon corrigé, soit que les ‘beaux cahiers’ du captif en eussent déjà reçu le texte mis au net. Les deux cas justifient également le millésime de 1788 que Sade a cru devoir noter pour l’édification de ses lecteurs, en ajoutant sous le titre d’’Aline et Valcour’ : ‘Ecrit à la Bastille un an avant la Révolution de France’… C’est seulement en août 1795 que Sade aura la joie de serrer dans sa bibliothèque, à côté de ‘Justine’ qui les y attendait depuis quatre années, les élégants petits volumes ‘d’Aline et Valcour’. Les quatre tomes d’’Aline et Valcour ou le Roman philosophique’, comprenant chacun deux parties, se présentent en huit volumes, reliés parfois en six et mesurant environ huit centimètres sur treize. Il en existe théoriquement trois éditions, mais qui proviennent du même tirage, commencé en 1791, interrompu en 1794 par le meurtre légal de Girouard, repris et achevé en 1795. Ces trois éditions, selon toutes apparences, mises en vente simultanément, ne diffèrent entre elles que par le contenu des pages de titre – dont l’une notamment est encore datée de 1793 : les autres ont été refaites – et par le nombre des eaux-fortes qui, de quatorze dans les éditions A et B, passent à seize dans l’édition C. Ajoutons que les trois versions de la page de titre se trouvent parfois représentées au hasard des huit parties d’un seul et même exemplaire… ‘Sade entend faire d’’Aline et Valcour’, a écrit M. Jean Fabre dans une récente préface, non pas son œuvre la plus secrète ou la plus forte, mais son chef-d’œuvre, avec tout le soin, le poli et l’équilibre qu’implique ce terme. Il pensait confondre ses persécuteurs, ridiculiser ses détracteurs, en se révélant au plus large public comme le dernier en date, mais l’égal de tous ceux qu’il admirait, philosophes et romanciers dont il avait recueilli l’héritage, pour en tirer ce qu’on y pouvait trouver de plus positif, de plus capiteux et de meilleur »… Si les syllabes maudites du nom de son auteur n’eussent détourné d’un tel ouvrage la critique universitaire, le roman d’’Aline et Valcour’ – d’une langue toujours décente, en dépit de la hardiesse des passions – serait inscrit depuis longtemps au nombre de ces fictions universelles qui, pareilles au ‘Décaméron’, à ‘Don Quichotte’ et à ‘Gulliver’, ont ouvert de nouvelles demeures à l’imagination des hommes. » (Gilbert Lely, Sade : Etudes sur sa vie et son œuvre). « Publié en 1795 et réédité enfin en 1956, cet ouvrage, parmi tous ceux de Sade, est celui qui devrait devenir le plus rapidement classique, car, si les situations y sont osées, le style en est toujours ‘moral’. Il s’agit d’un roman par lettres qui nous raconte parallèlement deux histoires distinctes n’ayant pour liens que la parenté des personnages. Un père débauché, le président de Blamont, pour abuser de sa fille, Aline, veut la marier au financier Dolbourg, libertin de ses amis […] A ce premier récit se mêle l’histoire de Lénore et de son ‘amant’, Sainville. Des pirates ont enlevé Lénore et tandis que, de pays en pays, elle déjoue les ruses des libertins qui la convoitent, Sainville la recherche à travers le monde. Il s’agit au fond de deux romans dans le roman qui contiennent peut-être les plus belles pages que nous ait léguées la littérature du XVIIIe siècle. Les œuvres de J.-J. Rousseau pâlissent à côté de la description de l’Île de Tamoé, description qui nous livre, par la bouche de Zamé, le roi de l’île, le message ‘socialiste’ de Sade. Au milieu d’une œuvre où toutes les ‘ténèbres’ ont été rassemblées pour cerner absolument les frontières du mal et de la solitude naît ici une étrange éclaircie qui dicte cet étonnant désir : ‘… travailler à réunir autour de moi la plus grande somme de bonheur possible, en commençant à faire celui des autres’ ». (Dictionnaire des Œuvres, I, 85). Exemplaire de l'émission C, avec la mention de « Seize gravures » sur le titre, parue simultanément aux émissions A et B. Le présent tirage est illustré de 15 gravures, soit une de plus que dans les deux autres tirages publiés simultanément. Comme dans la plupart des exemplaires, la planche libre du tome III -cinquieme partie- fait ici défaut (comme dans les exemplaires de la B.n.F. - Rés. P. Y2 1496- , dans celui de la bibliotheque Gerard Nordmann – n°366 - ou celui de la bibliotheque Jean Bonna – n°153). Bel exemplaire homogène de cette édition originale rare et recherchée, avec les titres de chaque partie annonçant les seize illustrations, conservé dans ses élégantes reliures en demi-veau blond. Un nombre très limité d'exemplaires sont conservés dans les collections publiques; ils sont le plus souvent incomplets. De même, il en existe fort peu en mains privées. Le dernier exemplaire de cette édition originale passé sur le marché public s’est vendu 56 394 € le 8 novembre 2016 (Drouot, La Bibliothèque de Pierre Bergé, décrit ainsi au catalogue : « La reliure de l’époque a été habilement restaurée aux coiffes et aux coins; le papier est, comme presque toujours, uniformément bruni. La planche libre fait défaut comme dans la plupart des exemplaires. »). Un exemplaire en reliure moderne, incomplet du faux-titre de la 6e partie, fut vendu 41 250 € le 21 novembre 2012 (chez Pierre Bergé). (Il était décrit ainsi : « Comme dans la plupart des exemplaires, la planche libre du tome III manque ici. Comportant des rousseurs éparses. Quelques restaurations de papier: faux-titre double et restauration en marge d'une planche de la 1ere partie, en marge du faux-titre de la 3eme partie, au feuillet 264 de la 4eme partie et marge refaite à l'errata de cette même partie. Quelques petites éraflures aux reliures ».)