‎GUILLAUMIN (Emile) -‎
‎Ensemble de 34 cartes postales et une lettre de l'écrivain Emile Guillaumin adressées à sa femme, parents et amis depuis le front d'Alsace en 1915. ‎

‎ Lot de 34 cartes et 1 lettrerédigées entre décembre 1914 et décembre 1915, la plupart de l'automne 1915, rédigées d'une écriture menue mais bien lisible. 26 cartes à sa femme, 4 cartes et lettre à ses parents, 1 carte à son ami Charles Bruneau, 1 à un ami non indentifié, 1 carte au destinataire non identifié, 1 à des amis. Trois cartes photos parmi l'ensemble, dont une où apparait l'auteur de La Vie d'un simple. ‎

Reference : 44522

‎Emile Guillaumin a 41 ans lorsqu’il est appelé en août 1914. Il occupe les fonctions de vaguemestre, chargé de s’occuper du courrier. Il va passer toute la guerre dans les Vosges et au sud de l’Alsace. Il se déplace entre Altkirch, Friesen, la vallée de la Largue et effectue de nombreux kilomètres à pied chaque jour. En avril 1915, il est sur le front, du côté d'Hitzbach dès l'automne. Tous les jours, Emile Guillaumin écrit plusieurs cartes et lettres, d’abord à Marie, son épouse (ici 26 sur 33 lui sont destinées). Il envoie des cartes des divers villages et des tranchées où il est stationné. Avec les siens à Ygrande dans l’Allier, il se soucie des travaux à la ferme, de leur fille Suzanne et fait confiance à sa femme, sûr que ses décisions seront les bonnes. Il décrit et analyse les événements dont il est témoin (fête de la Saint-Jean, funérailles d’un jeune lieutenant tué la veille, destruction du viaduc de Dannemarie), la vie de soldat (il relève l’inégalité des soldes des officiers et celles des simples soldats), les réalités de la guerre et le quotiden dans les tranchées (les heures d’affût, les bombardements, les attaques). Les motifs d’espérer la fin de la guerre lui paraissent minces. La situation internationale (le front russe, les Balkans) ne le rendent pas optimiste. Mais s’il est pacifiste, il est aussi patriote. Le temps est long : «Je crois bien qu’il faut se résigner à passer l’hiver dans nos gourbis avec le même rôle de chiens de garde.» Il analyse les affirmations grandiloquentes de la presse et est lucide sur l’état d’esprit des troupes : «Je crois qu’une des conséquences de l’abrutissement total vers lequel nous glissons est une sorte d’indifférence à tout, du moins en surface.» La lecture l’occupe (Romain Rolland, divers journaux, dont une coupure envoyé à ses parents d'un journal suisse). Sa vie de paysan lui permet de s’adapter à l’inconfort et au temps long de la vie dans les tranchées. Emile Guillaumin rentrera à Ygrande le 19 janvier 1919. Durant la guerre, il aura refusé toute promotion et sera resté sergent. Il n’écrira plus un roman après 1918. La librairie est fermée du 27 août au 7 septembre inclus. A bientôt,‎