Paris, Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle Editeur 1911. In-8°. Reliure demi-cuir. Tranche de tête dorée. Couverture conservée.
Reference : 41607BB
1/60 ex. num sur Japon. - Premier livre du fils d'Edmond Rostand. - Avec un envoi signé et daté de Maurice Rostand à Marcel Ballot, critique littéraire au Figaro, ainsi qu'à sa femme. - Manque au dos (1,5 cm) en haut et en bas. Coins frottés.
Daniel Thierstein, Livres anciens
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Paris Société du Mercure de France 1904 In-12° (192 x 128 mm), [1] f. - 201 pp., basane marbrée, dos à quatre faux-nerfs orné, entièrement non rogné (reliure de l'époque)
UN CURIEUX EXEMPLAIRE CORRIGÉ. Première édition collective, exemplaire du tirage courant, après 12 exemplaires sur Hollande. Il porte au titre, trois fois répété, le tampon « HOMMAGE DES ÉDITEURS ». Lédition originale des Poèmes aristophanesques reparaît la même année avec un titre de relais portant la mention « deuxième édition » ; on ignore si cest le cas pour notre exemplaire, car un encart a été découpé sur la page de titre. La « troisième édition » annoncée, dont lachevé dimprimer indique, comme pour les 1ère et 2e éditions, la date du 6 juin 1904, présente plusieurs corrections par rapport à loriginale, et ladresse « Mercure de France » plutôt que « Société du Mercure de France ». Issus des recueils Au pays du mufle (1891), A travers les groins (1891), et Dix-huit ballades familières pour exaspérer le mufle (1904), avec quelques poèmes épars réunis sous le titre « Quelques variations pour déplaire à forces gens », les Poèmes aristophanesques constituent le pendant satirique et polémiste de loeuvre de Tailhade, par opposition aux pièces dinspiration Parnassienne et antique des Poèmes élégiaques (Mercure de France, 1907). Cet exemplaire, vraisemblablement d'épreuves, a été abondamment corrigé au crayon et à lencre : orthographe, ponctuation, typographie... les noms de certaines des « cibles » du poète pamphlétaire ont également été modifiés. Ainsi, dans la « Ballade à mots couverts de linfantile paraguante » (p. 130), publiée pour la première fois dans le Mercure de France en 1892, Tailhade sen prenait au deuxième vers à Maurice Barrès. Dans les premières éditions des Poèmes aristophanesques, ce nom a laissé place à celui de [Arthur] Meyer, directeur du Gaulois. Mais dans notre exemplaire, le nom de Meyer est barré, et une note manuscrite indique « Barrès » ; cette nouvelle modification apparaîtra dans la 3e édition du recueil. Derrière ce tir corrigé, on trouve peut-être les traces de laffaire dite de « laffiche rouge » de 1905, au terme de laquelle Tailhade écrit à Meyer une lettre dexcuses qui paraît dans Le Gaulois... Une autre correction attire notre attention : lorsque le poème « Quinze centimes » paraît pour la première fois dans Au Pays du mufle, on y lit « Et cuire ma boubouille au fond des lieux secrets ». Dans les premières éditions des Poèmes aristophanesques, « boubouille » est remplacé par « bouteille ». Notre correcteur suggère, en marge à lencre (p. 23), le terme « pot-bouille ». Ce-dernier apparaîtra bien dans la 3e édition donnée par le Mercure de France, mais il nexiste à notre connaissance aucune occurrence précédente de la correction « pot-bouille ». Curieusement, lexemplaire de lédition originale numérisé par la BnF porte la même correction, dune main fort similaire (il en porte 2, toutes deux également présentes dans notre exemplaire). Dautres corrections apportées à notre exemplaire nont pas été prises en compte pour la troisième édition. Ainsi, p. 131, le premier vers de lenvoi de la « Ballade à mots couverts » porte la correction à lencre « Henri dArgis » pour « Prince dArgis ». Dans la 3e édition, le vers devient « Princes, Argis ». Portrait frontispice absent. Découpe dun encart au feuillet de titre. Feuillet de titre de partie « Au pays du mufle » inséré (intentionnellement ?) à la place du frontispice.
Aurillac éditions du centre 1951 In-12° (190 x 140 mm), broché, couverture illustrée de léditeur.
ÉDITION ORIGINALE POSTHUME DES OEUVRES D'UNE JEUNE POÉTESSE. Édition originale posthume (comprenant une section de poèmes inachevés). Envoi de la famille de lauteur : « A Monsieur et / Madame Michel Bellat. / Très affectueusement / en souvenir de Carmen. / Bl. Garanger / 17/9/51 » Trois des poèmes de Carmen Garanger, morte à lâge de 25 ans, avaient paru dans des revues (Paris-Montparnasse, Le Papetier-libraire, Letras da Provincia). 29 sont inédits. Le poème « Rêve » obtint le prix Eugène Mouël, décerné par la Société des Poètes français, pour lannée 1950. Carmen Garanger signa également la comédie dramatique en trois actes La captive. Ou la chaîne de primevères. Préface dErnest Prévost, fondateur de la Revue des Poètes et président de la Société des Poètes français. Couverture illustrée avec un portrait de lauteur par L. Sourdy ; en frontispice, une reproduction photographique dun portrait de lauteur. Deux exemplaires en France : BnF (Tolbiac) et Institut de France. Petites déchirures marginales à la couverture.
1755-64 In-16° (159 x 100 mm), 71 pp. - 48 pp. - 28 pp. - 48 pp. - 24 pp., demi-veau brun, dos lisse orné (reliure de lépoque)
Recueil factice de 5 pièces de la seconde moitié du XVIIIe siècle, poèmes poissards et tableaux de moeurs parisiennes. Intéressant témoignage de la vie culturelle de la capitale, où le parler du bas peuple des Halles devient pour la Haute Société objet de littérature, et où le développement des Boulevards, notamment, contribue à redéfinir le divertissement. Comprend : 1) [JUNQUIÈRES, (Jean-Baptiste de)] Caquet-bonbec, La poule à ma tante, Poème badin s. l. n. n., 1764 71 pp. Édition basée sur loriginale (en 6 chants). Ce poème grivois mettant en scène les aventures dune jolie « poule » paraît pour la première fois en 1763 et fait la même année lobjet dune nouvelle édition augmentée dun 7e chant. Agacé, le baron von Grimm note dans une lettre à Diderot : « Nous sommes, depuis quelque temps, incommodés de beaucoup de petits poëmes. M. de Junquières a donné lhiver dernier Caquet Bonbec, la Poule à ma Tante, poëme badin, dans lequel il ny a pas le mot pour rire. Ce poëme vient dêtre réimprimé, et augmenté dun chant. Cela prouve quil y a des quartiers dans Paris où ces platitudes réussissent. » (15 juin 1763) Barbier I, 497 pour lédition originale (Panckoucke). Mouillure à la plupart des feuillets. 2) [CAILLEAU (André-Charles)] Le Gouté des Porcherons, ou nouveaux discours des halles et des ports entremêlés de plusieurs chansons grivoises sur des airs communs, suivis dune Lettre amoureuse dun charbonnier à Mademoiselle Catau, ravaudeuse, avec une description chimérique dun être de raison, fabriqué de pièces rapportées, habillé dune étoffe à double-sens, lequel fut construit par une assemblée déquivoques, assisté du génie burlesque, le tout pour servir de dessert au déjeuné de La Rapée. De limprimerie de Madame Angueule, Blanchisseuse de Gros Linge, à la grenouillère [Paris : Cailleau, 1759] 48 pp. Édition originale (?) rare de cette pièce dinspiration poissarde mettant en scène la collision entre différents milieux sociaux dans le quartier des Porcherons. Le titre diffère du seul autre exemplaire disponible à la vente ce jour. 3 bibliothèques françaises : BnF (Arsenal), Sainte-Geneviève, Senlis. Barbier II, 548. 3) [ANONYME] Les Délices du jour. Amsterdam et Paris : Cailleau, 1755. 28 pp. Édition originale de cette ode facétieuse à la promenade sur les Boulevards introduite par une intéressante mise en abyme au cours de laquelle la « minaudière » Rosalie et le financier Lisimont se proposent de lire Les Délices du jour, brochure « des plus légères» (p. 9), en chemin vers le Boulevard. « Ainsi le Boulevart à des avantages pour tout le monde, il embellit la laide, il prête de nouveaux agréments à celle qui en est déjà pourvue ; une femme de bon ton ny est point excédée, anéantie ; une Duchesse de Finance ne craint pas dêtre heurtée par des petites Bourgeoises, elle les voit ramper à ses pieds dans des tourbillons de poussière (ce qui est délicieux pour une femme de son rang et de sa naissance » (p. 14) Deux bibliothèques françaises : BnF (Tolbiac) et Rouen. Déchirure sans manque au feuillet de titre. 4) VADÉ (Jean-Joseph) La Pipe cassée, poëme epitragipoissardiheroicomique. Sur le port au bled : Duchesne, s. d., 48 pp. Mention de 3e édition 5) VADÉ (Jean-Joseph) Les quatre bouquets poissards. Suite de la pipe cassée. A la grenouillère : Duchesne, s. d. 24 pp. Mention de 3e édition. Rousseurs. Chef doeuvre du genre poissard, La Pipe cassée paraît pour la première fois sans nom dauteur chez Pierre Bonne-Humeur. Les Quatre Bouquets poissards lui fait suite. Reliure frottée, coupes et coins rognés.
HIKMET (Nazim) / GÜREH (Hasan, trad.) [EYÜBOGLU (Sabahattin)] / TZARA (Tristan)
Reference : 514
Paris Les éditeurs français réunis 1951 In-12° (185 x 120 mm), xii pp. - [1] f. - 181 pp. - [1] f., demi-basane brune, dos lisse, (reliure de lépoque)
« TU N'ES LOTI QU'UN CHARLATAN » Premier recueil en traduction française de poèmes de Nazim Hikmet, comprenant 44 pièces, poèmes et fragments, dont le poème « Le cinquième jour dune grève de la faim », composé directement en français, et « Pierre Loti », paru pour la première fois en 1924 ; Hikmet, sengageant dans un débat qui déchirait lintelligentsia littéraire turque, y prenait position contre lorientalisme de Pierre Loti : « Et même et surtout toi Pierre Loti / Toi chez qui sest blotti / Le pou du typhus / Quon nous inocula / A travers nos toiles cirées / Tu es plus éloigné de nous, / Plus éloigné que lofficier français ! » (p. 149) La plupart des traductions sont dues à lessayiste Sabahattin Eyüboglu (sous le pseudonyme de Hasan Güreh), qui signe également la notice biographique. Avec une préface de Tristan Tzara. La littérature turque peina longtemps à simplanter en France : avant 1950, on dénombrait moins dune dizaine de traductions de textes turcs. Dans les années qui suivirent la seconde guerre mondiale, cependant, les étudiants et intellectuels turcs établis à Paris entreprirent un vaste de travail de traduction et diffusion des littératures de leur pays. La littérature socialiste, en particulier, suscita lengouement : Nazim Hikmet, emprisonné 15 ans pour son adhésion au parti communiste, partisan de la poésie comme « le plus sanglant des arts », simposa rapidement comme un écrivain clef de lopposition politique, et suscita ladmiration des ex-surréalistes : Louis Aragon, Tristan Tzara qui fonda le Comité pour la libération de Nazim Hikmet... « Son expérience personnelle recouvre lexpérience dune bonne part de lhumanité, celle qui, tournée vers un avenir radieux, na pas besoin de connaître en détail lhistoire et la géographie de la Turquie pour comprendre à quel point lasservissement du peuple turc est lié à la faillite dun système social et dune civilisation périmés. Tout en exaltant les espoirs du peuple turc, la poésie de Nazim Hikmet embrasse lexpression profondément humaine des aspirations communes à tous les peuples » (Tzara, pp. ix-x) Sont joints 2 coupures de presse concernant l'auteur. PROVENANCE : Ex-libris manuscrit Y. Attias, non-identifié. Dos insolé, avec petit frottement en pied. Mouillures marginales en tout début d'ouvrage ; Bibliographie : Mignon, Laurent. « Nazim Hikmet. Venger Azyadé ». In Regards sur la poésie du XXe siècle, vol. 1. Laurent Fels. 2009 ; Muhidine, Timour. « La littérature turque en français : un mariage de raison ». Bureau international de lédition française, mars 2010.
Paris René Kieffer éditeur 1925 In-8° (240 x 195 mm), [4] ff. - 199 pp. - [1] f. - [1] f. bl., peau brune orangée estampée teintée en surface en bleu clair et poncée, dos lisse orné d'un décor doré et à froid à la plaque, décor à la plaque doré et à froid sur les plats, contregardes et gardes de papier bleu, couvertures et dos conservés, tête dorée (Reliure de René Kieffer, étiquette estampée à la première garde blanche).
Un Albert Samain relié par Kieffer. Un des 500 exemplaires sur vélin blanc de cuve (n° 94), après 50 exemplaires sur papier Japon comportant une suite des gravures en vert, pour un tirage total de 550 exemplaires numérotés. Il est truffé de 3 lettres autographes signées, l'une d'Alfred Vallette, directeur du Mercure de France, cédant à Kieffer le droit de publier une édition luxe illustrée de Aux flancs du vase et 2 lettres de Marcelle Picard datant de 1925 et 1926 au sujet du retard de certaines illustrations et du coloris de ces dernières. Il est habillé d'une relieur éditeur en peau estampée poncée ornée sur le dos et les plats de plaques polylobées poussées à froid au centre desquelles on trouve un vase grec de l'époque archaïque doré lui aussi à la plaque. L'exemplaire est décrit par Sanjuan (planche LXVI). Ouvrage illustré par 82 vignettes au trait, colorées au pochoir, dont 44 bandeaux en tête des poèmes et 38 culs-de-lampe. Marcelle Picard représente les situations évoquées dans le texte avec un style d'inspiration nabi. Les vignettes sont saturées de couleurs et le trait souligne des formes molles aux perspectives déformées mettant en avant des plages de couleurs d'une grande intensité. Aux Flancs du vase d'Albert Samain (1858-1900) est un recueil de poèmes qui, selon Jean-Pierre Foulon est « propice à l'illustration ». La poésie mélancolique de Samain est influencée par Baudelaire et elle connut un succès retentissant qui n'est cependant pas resté jusqu'à nous. Samain fréquente de nombreux cercles littéraires à la mode et se lie d'amitié avec Georges Rodenbach, Charles Guérin, Francis Jammes, Pierre Louÿs ou encore Henri de Régnier. Monod 10112 ; Sanjuan 53. Dos insolé