P., Jonquières, Collection "At home", 1922 ; in-8, br. - 2ff.-XV-220pp.-3ff.-8 lithographies hors texte. 14 bois gravés in texte. Couverture rempliée. Bon état.
Reference : 2910
Edition limitée à 1180 exemplaires, un des 1100 sur vélin de Rives BFK. Illustré de 8 lithographies et de 14 bois gravés par Raphaël Drouart. Avec une note liminaire de Ch. Grolleau.
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Sans date. 5 HONORÉ DE BALZAC - LES PROSCRITS LOUIS LAMBERT SERAPHITA
Bon état
s.l. [Londres] Le 14 mars [1900], 9,9x15,2cm, 8 pages sur 2 doubles feuillets.
Lettre autographe manuscrite de Renée Vivien signée « Pauline » rédigée à l'encre noire sur deux doubles feuillets de papier à en-tête du 24 Hyde Park Street.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Très belle et poétique lettre écrite depuis Londres où la jeune Renée goûte à une douce mélancolie: «Aujourd'hui, il n'y a pas eu de soleil, un léger brouillard, une atmosphère obscure et triste. J'en ai été contente, je déteste le printemps quand tu n'es plus là, et le soleil et l'air doux me font mal. J'aime la tristesse du ciel et de la lune qui va bien avec ma pensée.» Malgré un programme des plus chargés («Je suis très lasse ce soir, je reviens de l'Alhambra, où maman m'a mené voir le ballet militaire et entendre les chansons patriotiques. [...] J'ai patiné l'après-midi, le matin, j'ai été voir une de mes amies ici, qui est très gentille quoiqu'ayant trop de religion pour mon goût.»), la jeune femme s'ennuie dans cette ville qu'elle détesteprofondément(«Comment peux-tu être jalouse, toi que j'adore, de Londres, que je hais ? Je suis malheureuse depuis que je suis entrée dans cette ville. Elle est sombre, elle a une mauvaise influence sur mon destin. Elle me porte malheur. Elle finira par me tuer si j'y reste. J'ai peur d'elle, je veux m'en aller, te rejoindre ma chérie, mon printemps, toi, qui es l'être de lumière et de beauté, mon amour, mon bonheur et ma consolation.») et se rassure dans le souvenir de sa bien-aimée à qui elle pense chaque instant: «Tu as raison de sentir mes pensées autour de toi, je jette désespérément mon âme à travers l'espace pour qu'elle te retrouve Ton souvenir est dans toutes mes actions, toutes mes paroles, c'est toi que je vois à travers les choses qui m'environnent.» Natalie est partout, même dans ses lectures: «Je lirai « Séraphita » pour te retrouver un peu dans ces pages de Balzac. Tout ce qui te rappelle, tout ce qui a quelque rapport avec toi, même lointain, m'est cher.» Comme le montre Jean Chalon dans sa biographie de Natalie Clifford Barney (Portrait d'une séductrice), Séraphita est un roman fondateur de la pensée de l'Amazoneet l'un des premiers livres qu'elle acheta à son arrivée en Europe: «Natalie a vainement cherché ce roman philosophique de Balzac dans les librairies de Washington. Elle trouvera ce livre en Europe et poussera le raffinement jusqu'à lire les avatars angéliques de Séraphitus-Séraphita dans cette Norvège qui en constitue le décor.» D'après ce passage souligné dans son exemplaire, on remarque qu'elle en retient davantage le féminisme que le concept d'intersexualité: «Ne sera-ce pas user de vos droits d'homme ? Nous devons toujours vous plaire, vous délasser, être toujours gaies, et n'avoir que les caprices qui vous amusent. Que dois-je faire, mon ami ? Voulez-vous que je chante, que je danse, quand la fatigue m'ôte l'usage de la voix et des jambes ? Messieurs, fussions-nous à l'agonie, nous devons encore vous sourire ! Vous appelez cela, je crois, régner. Les pauvres femmes ! je les plains.» Comme en témoigne une lettre adressée à sa précédente amante Liane de Pougy, elle avait déjà initié celle-ci à ce.tte héro·ïne balzacien.ne: «Tu viendras vers moi, j'irai à toi et nous marierons nos vies. Ce jour-là tu me liras Séraphîta. Elle éveillera nos âmes somnolentes et tu prêteras aux mots qui dorment la beauté de ta voix. Ce sera notre litanie d'amour.» C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon,Ibid.) - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris, Werdet, 1836
In-8 (20,8 x 13,4 cm), faux-titre, titre, 376 pp., (3) ff., demi-basane fauve à coins, dos lisse orné, tranches marbrées (reliure pastiche). Première édition séparée de ce roman, dont il fut fait un tirage à part à 300 exemplaires, qui est constitué du Tome II du Livre mystique (seconde édition, Werdet, 1836), (Clouzot). (Menus défauts, angle inférieur du feuillet 147 arraché, quelques petites mouillures légères, quelques trous de vers dans la marge inférieure des 38 premières pages, traces sur les 3 premiers feuillets, rousseurs). // Octavo (20,8 x 13,4 cm), half-title, title, 376 pp., (3) ff., fawn three-quarter roan, smooth spine tooled, marbled edges (XXth cent. pastiche binding). First separated edition, limited printing of 300 copies, being the vol. 2 of "Le Livre mystique" (second edition, Werdet, 1836), (Clouzot). (Minor defects, lower corner of leaf 147 missing, some little light water-stains, some worm holes on low margin of 38 first pages, marks on 3 first leaves, foxing).
Paris, Werdet, janvier 1836 in-8, [2] ff. n. ch., XV-376 pp., [2] ff. n. ch., toile Bradel verte gaufrée, dos orné de filets dorés, tranches mouchetées (reliure de l'époque). Coiffe supérieure frottée, qqs rousseurs.
Première édition séparée de Séraphita, tirée à 300 exemplaires, et parue un mois après l'originale, laquelle forme le volume II du Livre mystique. Mais la composition de ce texte est demeurée strictement la même, ce qui explique la mention à la fin de "Fin du deuxième et dernier volume".Vicaire IV, 201-202.Exemplaire de Madame de Courbon, avec nom poussé en lettres dorées en queue des dos. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
14 volumes in-12, demi-veau glacé bleu, dos à faux nerfs ornés de filets dorés et à froid et de caissons de filets dorés, non rognés (reliures de l'époque).
Rare réunion de premières éditions in-12 de Balzac qui furent publiées par Charpentier (à l'exception de La Physiologie du mariage, ici à la date de 1843 au lieu de 1838, et d'Eugénie Grandet, 1841 au lieu de 1838). Le texte de ces éditions in-12 a d'une façon générale été un peu ou même, souvent, très remanié par rapport aux précédentes éditions (au format in-8): c'est le par exemple cas pour les Scènes de la vie privée, La Peau de chagrin, Louis Lambert -désormais joint à Séraphita-, Balthasar Claes, Histoire des Treize, Le Père Goriot, Le Lys dans la vallée et César Birotteau. Très bel ensemble en reliures uniformes de l'époque. Il provient de la bibliothèque Robert Hoe avec son ex-libris.
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