‎BARON (Henri).‎
‎Dessin préparatoire pour une illustration du Décaméron de Boccace. ‎

‎ Dessin original à l'encre et lavis, rehauts d'aquarelle, sur papier vergé, 50 x 40 cm. Restauration et greffe de papier dans l'angle inférieur droit. Non daté, vers 1840-1845. ‎

Reference : 14256

‎Henri Charles Antoine BARON (Besançon, 23 juin 1816 Genève, 11 septembre 1885), fut élève de Jean Gigoux (également originaire de Besançon, peintre illustrateur et collectionneur), il exposa au Salon dés 1840 et remporta plusieurs fois une médaille, reçu des commandes de lEtat, du Duc dAumale, de lImpératrice Eugénie Aux côtés de Célestin Nanteuil, Prospère Leroux et Adolphe Mouilleron, il fonda en 1843 la revue « Les artistes contemporains » dans laquelle sont paruis de nombreuses lithographies et gravures tirées de leurs oeuvres et d'autres artistes. Il avait épousé en 1852 Octavie Bovy, fille du sculpteur-graveur suisse Antoine Bovy et vécu une partie de sa vie en Suisse où il est mort. Comme de nombreux peintres de son temps il a fourni de nombreuses compositions destinées à être gravées ou lithographiées pour illustrer des livres ou des publications diverses. C'est dans le cadre de la publication du Décaméron de Boccace par André Barbier, à Paris en 1846, qu'il prépare une série de dessins qui seront gravés sur bois pour l'illustration de l'ouvrage. A ses côtés on retrouve les compositions de ses ses amis Célestin Nanteuil, Tony Johannot, Grandville et de Henry Emy, Charles Pinot, Karl Giraudet, Eugène Lepoitevin, Paquet, Holfeld... Il signe de nombreuses vignettes in-texte et au moins 6 des planches hors-texte de cette édition, dont le frontispice. Ce dernier est une version aboutie du dessin que nous présentons. On y reconnaît bien les sept jeunes femmes et les trois hommes qui ont quitté Florence pour le "jardin délectable" où ils s'assemblent pour discourir pendant dix jours. C'est un sous-bois dominé par un grand arbre, au second plan une fontaine circulaire verse ses eaux depuis des mascarons d'une grande vasque. Au centre de la scène une des jeunes femmes, peut-être Pampinée, la plus âgée, est l'objet de l'attention de la petite troupe, un des hommes lui a passé un bras autour des épaules, un autre est assis au premier plan, le troisième recouvert d'une grande cape est assis devant l'arbre. Le dessin préparatoire est un peu différent : c'est un des hommes qui occupe le centre du tableau, deux jeunes femmes sont assises derrière lui au pied de l'arbre, un homme debout vêtu de sa cape opulente s'appuie à l'arbre ; les cinq autres femmes font face à ce petit groupe. Le dernier des jeune gens, un peu dans l'ombre, se détache dans la silhouette esquissée de la fontaine. S'il y a des différences notables entre l'ébauche et la gravure, on n'en reconnaît pas moins le style "troubadour" et romantique de l'artiste. ‎