‎DU LAURENS (André). ‎
‎Discours de la conservation de la veuë : des maladies mélancholiques : des catharres & de la vieillesse. Composé par André du Laurens Revus de nouveau & augmentez de plusieurs chapitres. ‎

‎ S.l., Pour Théodore Samson, 1598 ; petit in-16 (12 x 8 cm). 6 ff. blancs-516 pp.-4 ff. Vélin souple un peu postérieur. Ex-libris manuscrit de lhistorien auvergnat Paul Le Blanc, avec des notes manuscrites sur la première garde. 1 feuillet grignoté avec atteinte au texte (N2). Pâles mouillures. Contrefaçon de la seconde édition (?), sans mention dapprobation. La première édition a été donnée à Tours, chez Jean Mettayer en 1594. La seconde, revue et augmentée, chez Jamet Mettayer à ladresse de Paris, en 1597.‎

Reference : 14076

‎André du Laurens est un médecin célèbre de son temps, dabord anatomiste à la faculté de Montpellier il devint par la suite médecin de Marie de Médicis puis Premier médecin dHenri IV en 1606. Les biographes divergent quant à la date et son lieu de naissance : Arles, Tarascon (où son père exerçait la médecine), Salon-de-Provence, 1558, peu avant 1560 Il fut reçu docteur en médecine à Montpellier en 1583 ; il succéda à Laurent Joubert à la chaire danatomie de luniversité de cette ville. Lorsquil fut appelé auprès de la reine, puis du roi il put faire nommer deux de ses frères archevêques, Gaspard d'Arles et Honoré d'Embrun. Il mourut à Paris en août 1609. Louvrage est dédié à Louise de Clermont-Tallard, héritière du comté de Tonnerre par sa mère, puis duchesse dUzès par son mariage avec Antoine de Crussol. Elle fut demoiselle d'honneur de Louise de Savoie, puis dame de compagnie très proche de Marie de Médicis et du groupe de modérés réunis autour de la reine : Michel de lHospital, Jean de Montluc, le cardinal de Lorraine Il se loue de lavoir soignée et quelle ne souffre plus que de trois maladies bien ordinaires. Parmi les quatre discours que contient louvrage, celui sur les maladies mélancoliques constitue le premier manuel en français consacré à ce sujet. « L'ouvrage mêle des descriptions pathologiques insolites à des anecdotes pittoresques et des ordonnances saugrenues, le tout en une langue claire et élégante. [] ce plaisant bréviaire venu de la préhistoire de la psychopathologie apporte une lumière inattendue et indispensable à la généalogie de nos inquiétudes et de nos mélancolies modernes ». (Radu SUCIU, Introduction à la réédition du « Discours des maladies mélancoliques » P., Klincksieck, 2012). Quant au premier discours sur la conservation de la vue, il est sans doute le premier traité consacré spécifiquement à la conservation de la vue ; il donne une description détaillée des maladies oculaires connues à l'époque et propose des traitements et des préventions basées sur les connaissances médicales contemporaines. Enfin son discours sur la vieillesse marque une rupture avec les approches médicales médiévales ; il propose une analyse du processus de vieillissement, décrits des changements psychologiques et des maladies liés à lâge, et donne des « conseils pour bien vieillir ». ‎