P., Galerie René Drouin, 1943, in-4, br., couv. rempl., 22 p. Edition originale du texte de Paulhan. Bien complet de la planche lithographique en couleurs vernie, Le Compotier, qui ne figure que dans quelques exemplaires. [Mason, 148-1]
Reference : 22447
J.-F. Fourcade - Livres anciens et modernes.
M. J.-F. Fourcade
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Paris, Galerie René Drouin, [1943]. Grande plaquette in-4 (28,5x23,5cm), couverture imprimée en noir et rempliée, 17 pages, une planche photographique en noir d'une œuvre non titrée de Fautrier* montée sur onglet, cousu dans le corps de l'ouvrage (d'origine donc ) + Quelques opinions de 1929, Œuvres exposées (peintures, sculptures, gravures, dessins). Envoi de Jean Paulhan à Georges Lecomte (janvier 1945) à l'encre de couleur (bleu-vert). * la lithographie "Le Compotier", tirée en couleur par Mourlot, n'apparaît pas dans notre exemplaire. Toutefois, une photographie en noir et blanc s'y trouve, désignant une œuvre que nous n'avons pu identifier, peut-être aujourd'hui disparue ou indécelable (collection privée ?), qui semble s'inscrire dans la période tachiste du peintre et évoquer des fruits ou des feuillages. Quelques toiles connues s'en rapprochent, toutes datées de 1943 (certaines au catalogue de l'exposition) : Le Quartier d'orange (1943, collection particulière), Les Fruits ouverts ou Bol de Fruits (1943, Musée de Sceaux.) , Paysage (Buissons) (1943, collection particulière Cologne) ou encore la Nature morte : Les Pommes à cidre (1943, Musée Reina Sophia à Madrid) et Feuillages (1943). Celle qui lui ressemble le plus par l'esprit est : Les Pommes (Le Jour et la Nuit - 1940), avec cette importante tache noire pour représenter l'obscurité dans laquelle sont plongés les fruits (nous la joignons aux photos du livre). Utilisant une technique mixte, souvent sur papier marouflé, Fautrier poursuivait l'informel depuis les années 20 : ses étranges fruits qui n'en sont plus, qui peuvent aussi bien s'intituler Paysage ou Arbre, ne conservent qu'un contour schématique travaillé au couteau sur un enduit épais et s'éloignent du concret.
L'académicien Georges Lecomte (1867-1958), romancier, essayiste, critique d'art et passionné de peinture, écrivit plusieurs ouvrages sur L’Art impressionniste, Camille Pissarro, Armand Guillaumin, Steinlen, Forain... René Drouin, connu pour son goût de l'avant-garde, organisa pendant et après la guerre des expositions décriées par la critique officielle de l'époque, boudées par le public, doublées de l'édition de catalogues d'exposition considérés comme ouvrages bibliophiliques. C'est avec des artistes peu connus, marginaux, qu'il entama son travail de galeriste, invitant Wols et Jean Fautrier en 1943. Sa galerie reçut le soutien de Malraux, Sartre, Michaux et Jean Paulhan, qui signe là le catalogue de Fautrier, comme il le fera l'année suivante pour Dubuffet.