3 pages autographes à l’encre brune signées. Arlon, mardi [21 septembre 1886], format 22 x 13,8 cm, papier vergé. SUPERBE LETTRE. “Mon cher Fénéon, J’ai reçu vos tant honnêtes 22 f qui avaient été payés avec 4 grosses pièces de 5 f du roi Léopold. Merci et à votre service. Est-ce qu’on parle toujours de la “Crise” à Paris ? J’espère bien passer au travers. En attendant je vais être obligé d’emprunter le logement de Kahn [Gustave Kahn] pour ma première semaine, lui étant recueilli par l’armée. Je suis content que ma petite amie “Andromède” [Leah Lee] vous ai charmé. Elle est plus moderne que l’antique et je me félicite de lui avoir fait un sort. Le pianiste Ysaÿe [Théo Ysaÿe] a fait votre connaissance à la même occasion que moi chez Henry [Charles Henry}. Il vous envoie ses salutations et l’on se reverra sans doute à Paris où il rentre avec moi. C’est l’aîné qui se marie et va habiter à Bruxelles. Je suppose que vous ne connaissez pas Arlon. Nous demeurons hors de la ville, à deux pas de la frontière du Luxembourg. Nous rentrions la semaine dernière par des clairs de lune magnifiques, nous avons vu faucher à 1 heure du matin, sur fond de ciel vaguement étoilé. On voit ici, le dimanche, les pantalons rouges de Longwy qui ont passé la frontière. Je suis monté, pour la première fois dans ma triste existence, sur les petits chevaux de bois et j’ai fait des prouesses à un tir.A part cela, je fais des besognes concernant Berlin et je songe aux tuiles qui vont bien pouvoir tomber sur ma tête à Paris.Au revoir, mon cher Fénéon au masque connu, et poignée de main. Votre Jules Laforgue.Jules Laforgue Oeuvres complètes, L’Age d’Homme, 1995, p. 878-879.
Reference : 20087
J.-F. Fourcade - Livres anciens et modernes.
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s.l. 17-2-1942, 21x27 cm, 2 feuilles.
Lettre autographe signée de Félix Fénéon adressée à Gabriel Mourey, 18 lignes à l'encre noire, traces de pliure inhérentes à la mise sous pli de la lettre. Témoin et acteur privilégié de son époque, le critique d'art et collectionneur Félix Fénéon aide l'auteur Gabriel Mourey dans sa quête pourretrouver la correspondance de Paul Adam avec Maurice Barrès : "Le romancier et occultiste Paul Adam fut, comme vous savez, très lié à Maurice Barrès. (Candidats boulangistes dans deux circonscriptions lorraines contiguës, il firent fraternellement une campagne électorale et journalistique à laquelle leur amitié ne survécut guère.)Comment retrouver tous les papiers de Paul Adam, mort il y a une vingtaine d'années ? Mme Paul Adam vit-elle encore. - je n'en sais rien. Mais il est probable que vive une de ses soeurs, veuve depuis quelques trois ans de ce L. Cappielloauteur de tant d'affiches, - peintre elle aussi (et, de plus, fort sourde). Leur demeure était 8 rue Lechatelier, XVIIe. Par Mme L. Cappiello vous retrouverez peut-être des papiers barrésiens laissés par Paul Adam. Pour le cas où vous chercheriez dans cette direction, je note que que j'ai été en excellents termes avec toute la famille et que vous pouvez donc user de mon nom à votre gré." Personnalité majeure de l'Avant-garde, Fénéon avait le talent de débusquer les plus grands artistes. Cet étrange dandy volontairement discret, fit le vude servir quasi religieusement tout ce qui dans l'art forme une nouvelle sensibilité.Défenseur des néo-impressionnistes Seurat et Signac, ami de Mallarmé et de Camille Pissaro, de Paul Adam, Gustave Kahn, anarchiste puis communiste, directeur d'une douzaine de petites revues, il publia des uvres neuves telles les Illuminationsde Rimbaud, lePaludesd'André Gide,Dédalusde James Joyce. Prolifique journaliste, il écrivit partout et ne signa pas ses articles ou emprunta même des pseudonymes extravagants comme Gil de Bache, Porphyre Kalouguine, voire Thérèse ou Louise. Rare lettre de Félix Fénéon sur ses contemporains. Nous y joignions une lettre autographe signée de Fanny Fénéon, femme de Félix Fénéon, datée du 30 décembre 1941 alors que son mari était malade et alité, 10 lignes à l'encre noire, traces de pliure inhérentes à la mise sous pli de la lettre. "Mon mari gravement malade est dans l'impossibilité de recevoir quelqu'un. Si la difficultéque vous désirez lui remettre peut se résoudre par lettre, veuillez lui dire ce dont il s'agit. Une réponse immédiate vous montrera que malgré ses 80 ans, il est tout à votre disposition. [...]" - Photos sur www.Edition-originale.com -
( FENEON) - DUJARDIN Edouard,(Saint-Gervais-la-Forêt 1861 - Paris 1949), écrivain, poète, essayiste.
Reference : 11423
Dujardin relance Fénéon " Félix fénéon, nous allons bientôt tirer notre prospectus de la Revue Neuve. N'oubliez pas les quelques demandes d'adhésion qui vous sont chargées, Félix Fénéon : de Sainte-Croix, Camille Lemonnier, Verlaine, Moréas, Zola… Bourget, Viguier paraissent assurés …?… Le très important est Zola". Il cite encore Morice et Alexis, il a vu Huysmans et propose à Fénéon d'aller voir le dernier des Goncourt et termine " "Votre main" pour moi l''autre pour Wyzewa".
Écrivain, poète et dramaturge, disciple de Stéphane Mallarmé (1842-1898), Dujardin fut Directeur de la "Revue wagnérienne" qu'il fonda avec Téodor de Wyzewa, puis de la "Revue de littérature et d'art" et il dirigea "La Revue Indépendante" dont était rédacteur en chef Félix Fénéon. (Cl Reu-Bur)
S.n., Paris s.d.[ca 1894], 11x17,5cm, une page.
Lettre autographe signée d'Octave Mirbeau adressée augrand avocat d'assisesEdgar Demange qui n'est pas nommément cité, 12 lignes à l'encre violette. Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli. Octave Mirbeau remercie vivement et chaleureusement maître Demange d'avoir si brillamment défendu son camarade anarchiste Félix Fénéon :" Je n'ai pas l'honneur d'être connu de vous et je ne sais ce que vous pensez de moi, mais je ne puis m'empêcher de vous remercier pour l'admirable plaidoirie que vous avez prononcée pour Félix Fénéon, que j'aime de tout mon esprit et de tour mon coeur ". En 1894, la vacillante Troisième République, affaiblie par les attentats anarchistes dont celui d'Auguste Vaillant à la chambre des députés le 9 Décembre 1893, lance sa campagne de répression et d'arrestations contre les anarchistes avec, pour point d'orgue, l'illustre Procès des Trente. Le procès s'ouvre le 6 Août 1894 et parmi les 30 inculpés figurent Paul Reclus, Sébastien Faure, Jean Grave et Félix Fénéon. Stéphane Mallarmé vint témoigner en faveur de ce dernier avant que maître Edgar Demange défende le célèbre collectionneur d'art, journaliste, créateur de revues littéraires Félix Fénéon. Ce procès se termina par l'acquittement de presque tous les inculpés et maître Edgar Demange poursuivra sa grande carrière d'avocat en prenant notamment la défense du capitaine Alfred Dreyfus. - Photos sur www.Edition-originale.com -