Paris, Pauvert, Libertés 32, 1966, in-12, broché, 174 pages. Bon état.
Reference : 58495
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In-12 (185 × 112 mm) de 168-(4) pp. ; reliure bradel, dos de maroquin vert avec titre or en long, plats recouverts de papier peint en trois tons (vert, noir et gris perle), gardes et contregardes de papier vert, couverture crème imprimée en vert et dos conservés (P. Goy & C. Vilaine).
Édition originale. Un des 200 exemplaires sur papier Vert Lumière constituant le tirage de luxe. Envoi de l’auteur à l’encre bleue sur le faux-titre : à Waldo Frank, Cordial hommage René Crevel L’écrivain américain Waldo Frank (1889-1967) fut, tout comme René Crevel, un ardent compagnon de route du communisme international dans les années 1930. La rencontre entre les deux hommes eut peut-être lieu à Paris, au retour de Waldo Frank de son voyage en Russie accompli à la fin de l’année 1931. Crevel, qui à cette époque croyait encore à un rapprochement entre le PCF et les surréalistes, sera exclu du parti en 1933 (il en était membre depuis 1927). Waldo Frank, quant à lui, prendra ses distances avec les commu- nistes américains en 1937, après avoir interviewé Trotski au Mexique et protesté contre le traitement réservé à ce dernier par l’Union soviétique stalinienne. Un ouvrage charnière dans l’histoire politique du surréalisme, dédié à André Breton et Paul Éluard. Alors que la rupture avec Aragon et les communistes est en passe d’être consommée, Crevel lance contre l’ordre bourgeois ce livre-molotov dans lequel le matérialisme des Lumières épouse la cause prolétarienne, et où Diderot fait bon ménage avec Lénine. «L’essai [...] est une suite composite de chapitres où les violentes diatribes contre l’ordre bourgeois, le conformisme universitaire, le christianisme, le colonialisme [...] voisinent avec des confidences plus intimes. À sa manière, ce texte résume bien la tension idéologique du surréalisme autour de 1930 : héritier de Dada et de sa révolte radicale, il reste fidèle au premier Manifeste du surréalisme par les ponts qu’il lance vers la psychanalyse, tout en cherchant à prendre place, grâce au marxisme, dans la lutte prolétarienne, en suivant le sillage du Second manifeste et de la revue Le Surréalisme au service de la révolution. Sous les doigts de Crevel, le clavecin fait alors entendre une musique dont les dissonances aiguës ne sont pas sans rappeler ces “sauts étonnants” et cette “harmonique qui est à un intervalle incompréhensible”, que l’encyclopédiste attribuait à l’instrument.[...] Comme Lénine, Crevel range Diderot parmi les “vrais matérialistes”, mais alors que le dirigeant bolchevick [sic] ne lui assigne qu’un rôle, celui d’être un rempart contre la contamination idéaliste du marxisme, chez le surréaliste la métaphore du clavecin se déploie dans différentes directions à partir de ce solide point d’ancrage. Diderot a d’abord subverti l’image superficielle à laquelle renvoie spontanément cet instrument. “Décapé du pittoresque d’époque” par “sa masse exacte” (autrement dit : sa seule matérialité), il révèle un autre xviiie siècle que celui d’une cour futile où il faisait entendre ses “petits menuets de souvenirs verlainiens”. Poursuivant son propos, dans l’ultime chapitre du livre intitulé “Le surréalisme au service de la révolution”, Crevel se fait plus explicite : Clavecin sensible : les encyclopédistes dans leur immense entreprise, au cours d’un siècle de bouts-rimés, n’ont cessé de témoigner du véritable esprit poétique, d’un esprit qui voulait faire quelque chose, fit quelque chose, puisqu’il prépara la chose à faire la Révolution, et ainsi, fut digne de l’étymologie de son admirable qualificatif poétique du grec poiein, faire. Pour Crevel, comme pour Breton, la poésie est action. (Didier Foucault) Marges légèrement passées, comme toujours ; piqûres très pâles sur la couverture, petit pli au plat supérieur, infime manque de papier au dos ; les plats de la couverture sont montés sur onglet. Provenance : Waldo Frank (1889-1967). Références : Didier Foucault, « Vibrations du clavecin de Diderot : des Lumières vers le marxisme et le surréalisme », in Littératures classiques, 2014/3 (no 85), Paris, Armand Colin, pp. 327-341.
Paris, Édition surréalistes, 1932. 2 ouvrages en 1 vol in-8, 168 pp. + 168 pp., maroquin vert et rouge de J. Ardouin, plats de papier rouge et vert, filet doré en encadrement sur les plats, dos long, tête dorée, étui bordé (très légère insolation, petits frottements et une tache à l'étui).
Éditions originales, sur papier d'édition pour le premier exemplaire, sur papier Vert Lumière mais sans numérotation pour le second. Le premier comporte un long envoi autographe signé de Crevel à Tristan Tzara et le second un plus court au même. On ne connaît pas la date exacte de leur rencontre mais il semblerait que ce soit durant les années 1921-1922 lors d'une des manifestations dada. Rapidement ils deviennent proches et rejoignent le groupe surréaliste. Ils partagent également des convictions politiques, tentant de concilier surréalisme et communisme. Leur relation avec les surréalistes est tumultueuse, faites de brouilles et de réconciliations mais l'amitié des deux hommes ne faiblit pas. Elle ne s'achève qu'avec le suicide de Crevel en 1935. Exemplaire exceptionnel comprenant deux exemplaires du Clavecin de Diderot enrichis d'envois autographes signés de Crevel à son ami Tristan Tzara. Ex-libris Guy Seligmann. René Crevel, Les Inédits. Lettres, texte. Paris, Seuil, 2013. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
A Paris Editions Surrealistes 1932 In-8°, pp. 165, (9), legatura posteriore in carta decorata su piatti in cartone rigido, titolo in oro su tassello al dorso, brossura editoriale conservata all'interno. L'autore conobbe Breton a vent’anni, fu l’interprete più audace e notturno del surrealismo; Klaus Mann, di cui fu l’amante, ne rievoca il profilo, albino, statuario, da fauno con dieci mani, nel romanzo La svolta. “Klaus lo aveva incontrato nel 1925, e come tutti era rimasto fulminato dal fascino disarmante di quell’incrocio tra un arcangelo imbronciato e un boxeur..." Aveva diretto la rivista “aventure”, che durò tre numeri, dal novembre del 1921 al gennaio del ’22, ospitando pezzi di Paul Morand e Louis Aragon, le poesie di Jean Cocteau, i calembour di Tristan Tzara. L’incontro con Tzara e l’epica dada fu conciso, concitato: Crevel restò sempre un surrealista, ma del surrealismo, come dire, fu l’anima apofatica, un cultore di apocalissi, mestatore di ombre e candore. Spesso, nei suoi testi, evoca la notte, quel boudoir della morte, dove gli uomini incontrano il proprio io definitivo, assassino. Lo terrorizzava la postura cartesiana, l’idolatria geometrica, il numero – che registra lo smisurato in alfabeto misurabile – e la norma; voleva essere un tutto, una sopraffina esagerazione. Ha partecipato alle prime esperienze ipnotiche da cui André Breton trasse spunti per il suo Manifesto del Surrealismo. Ha quindi potuto constatare di persona che il surrealismo era il meno letterario e il più disinteressato dei movimenti. Tutti i movimenti hanno bisogno di un ‘martire’, di uno che ne testimoni l’autenticità con la morte, che lo sigilli e lo giustifichi. Il martire del surrealismo è stato René Crevel: si uccise nel giugno del 1935 con un gesto tanto politico da apparire una poetica. Erano i giorni del confuso “Congrès international des écrivains pour la défense de la culture”, a Parigi: la delegazione russa, tramite Il’ja Ehrenburg, aveva esautorato il gruppo surrealista dal convegno. André Breton prese a schiaffi Ehrenburg, che aveva accusato i surrealisti di essere genericamente pederasti. Per Crevel, sedotto dal pensiero di Trotskij, dalla fatale utopia di convergere la poesia nel gesto, l’estro estetico nel principio etico, che nel suo Le Clavecin de Diderot aveva dedicato un capitolo a Le surréalisme au service de la révolution, il dissidio tra i sovietici e il soviet supremo di tutti gli –ismi era inaccettabile. (Pangea, 13 Aprile 2022)
Paris Editions Surréalistes 1932 In-12 Broché Edition originale
EDITION ORIGINALE. Un des 200 exemplaires numérotés sur papier Vert Lumière. Ce tirage de tête est sous couverture blanche ici avec quelques rousseurs, imprimée en vert. TRES BON ETAT 0
Paris Editions Surréalistes 1932 In-12 Broché Edition originale
EDITION ORIGINALE dédiée à André Breton et Paul Eluard. Exemplaire bien complet du feuillet d'errata, monté avant la table des matières. TRES BON ETAT 0