Paris, Mercure de France., 1968, Broché, 548 pages. Bon état.
Reference : 5561
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A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, Bruxelles & Leipzig 1862, 12x19cm, relié.
Edition originale. Reliure à la bradel en demi percaline vert bouteille, dos lisse orné de trois doubles filets et d'un fleuron dorés, pièce de titre en chagrin, date en queue, couvertures conservées, reliure de l'époque. Bel exemplaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Mercure de France, 1986, in-8°, 568 pp, édition présentée et annotée par Jacques Brenner, notes, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Le Temps retrouvé)
Canler est un ancêtre du commissaire Maigret, à l'époque où s'organisait la Brigade de Sûreté qui devait devenir la Police judiciaire du Quai des Orfèvres. Ses Mémoires sont indispensables à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la police en France. On y trouvera une exacte description du monde du crime dans la première moitié du XIXe siècle et le récit de maintes affaires célèbres. Ce contemporain d'Eugène Sue nous donne à lire de nouveaux Mystères de Paris où tout est vrai. Canler nous renseigne aussi sur les réalités quotidiennes de son temps, aux divers échelons de la société, et sur les événements historiques transfigurés par la légende. Témoin privilégié des divers régimes qui se sont succédé au Premier et au Second Empire, il dévoile les dessous de la vie politique : menées des agents provocateurs, épurations, complots, attentats, émeutes, révolutions. Ce n'est pas l'aspect le moins passionnant de ces Mémoires. — "La police a sa légende, entretenue par les auteurs de romans policiers. Si l'on en juge par les “Mémoires” de Canler, épuisé depuis 1888. les vues d'André Malraux dans sa préface à “Sanctuaire” sont plus justes : « La police ne relève ni de la psychologie ni de la perspicacité, mais bien de la délation. » Paul-Louis-Alphonse Canler, contemporain de Balzac, de Hugo, d'Eugene Süe, naît à Saint-Omer en 1797. II passe ses premières années dans le cadre de la prison militaire de Namur que son père dirige, bonne école pour apercevoir tôt les distances entre une vie axée sur la probité et les déboires auxquels s'exposent ceux qui y manquent. Canler en reste marqué : tous ses propos reflètent la bonne conscience morale, un brin moralisante. Bien de son temps, en somme. Ses “Mémoires” ne sont pas d'un écrivain qui s'interroge, mais d'un homme de métier qui donne à voir les dessous de la « vie parisienne », haute société et pègre. L'origine de sa carrière ne manque pas de pittoresque. Démobilisé en 1818 – il a combattu à Waterloo, – Canler s'est marié et, cherchant du travail, met par hasard la main au collet d'un malfaiteur. Voilà l'emploi trouvé : il entre dans la police, en 1820, comme inspecteur et finira avec le titre de chef du service de sûreté, qu'il reçoit en 1848. S'il a des convictions bonapartistes, à une époque où les régimes se succèdent de la Restauration au Second-Empire, il les met en sourdine, convaincu que la police judiciaire, défense permanente des citoyens, ne doit subir ni les contre coups de la politique ni l'influence de la police politique. Un modèle du genre, on le voit... C'est pourtant une imprudence qui vaudra de graves ennuis à ce prudent lorsqu'il publiera ses Mémoires, en 1862. Racontant l'attentat d'Orsini, il met en cause « l'incurie et la maladresse » de la police municipale, « qui pouvait prévenir le crime et ne l'a pas fait », attaques qui permettent de saisir le livre pour violation de secrets professionnels. L'affaire classée après enquête, la réédition demeure interdite. Canler meurt en 1865, et ses deux filles adoptives dans l'indigence réussiront en 1882 à republier les “Mémoires”, dans leur intégralité cette fois. C'est ce texte-là, rapidement épuisé alors et jamais repris, qui nous est présenté par Jacques Brenner. Ecrit au fil des souvenirs, sans souci chronologique, il est passionnant de bout en bout. L'organisation de la sûreté, commencée sous Napoleon ler, n'a pris forme qu'avec Vidocq, autour de 1815. L'ancien bagnard – son prédécesseur révoqué, réintégré, évincé à nouveau – ne plaît guère à Canler, qui souligne à plaisir ses erreurs mais reprend ses méthodes : à un moment ou l'identité judiciaire n'existe pas, où la criminologie ne s'appuie pas encore sur la science, le sens de l'observation, la mémoire visuelle, sont les atouts maîtres du policier et les dénonciateurs ses collaborateurs les plus efficaces, qu'ils soient « coqueurs » libres ou « moutons » détenus. Les « indics » ne datent pas d'hier ! L'argent, la promesse de réductions de peine, récompensent les délateurs, quand ce n'est pas la liberté qui leur est laissée d'exercer « sans ennuis » leurs vilaines activités. Dans un chapltre savoureux. Canler établit une sorte de « dictionnaire » du vol et des catégories de voleurs, avec leurs variantes astucieuses : « fourlineurs », « charrieurs », « escarpes», « poivriers », « voleurs à la vrille, au bonjour, à la carre, à la détourne », « pégriots ». II est au fait de leur argot. Provocateurs et agitateurs, si actifs en temps d'émeutes, n'ont pas plus de mystère pour lui que les invertis en tous genres, les « macques », les entremetteuses ou les « pierreuses ». Le monde où il nous fait évoluer sue la misère ; l'abjection et les drames n'y ont souvent pas d'autre origine. Mais les lois du milieu ont une grandeur que Canler ne méprise point. On le verra, tout comme les Goncourt, considérer avec une sorte d'estime Lacenaire, qu'il a pourchassé sous de multiples noms avant de l'arrêter. Le Paris des barricades, les massacres de la rue Transnonain, les obsèques du général Lamarque, le pillage de Saint-Germain-l'Auxerrois, l'épidémie de choléra de 1832, sont évoqués par Canler sans fioritures, en témoin parfois horrifié. On entre avec lui dans les arcanes ombreuses des régimes, on parcourt les couloirs secrets des institutions policières, on voit les hommes de face et de profil – criminels ou chargés de la répression – et c'est l'image la plus parlante qui soit d'une société tout entière qu'il nous offre, infiniment plus émouvante et plus riche que toutes les représentatlons romanesques dont nous disposions jusque-là pour en juger." (Ginette Guitard-Auviste, Le Monde)
1986 Mercure De France 1986 MEMOIRES DE CANLER. Ancien chef de service de sureté 1797-1865. Mercure de France, 1986, in8 broché, 568pp. Légèrement défraichi, papier jauni.
Paris, Mercure de France, 1968. 14 x 21, 548 pp., broché, bon état.
édition présentée et annotée par Jacques Brenner.
Bruxelles et Leipzig, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1864. In-8 broché vert, 446 p. Bon état, petites rousseurs éparses. Ces Mémoires couvrent la période 1810-1858 (Restauration).