12 pp. in 8°, 4 pp. in 12.
Reference : AMA-642
Intéressante correspondance relative à Amélie Marne internée à Ville-Evrard. - "Je serais bien aise de savoir ce que vous pensez de sa situation, et si vous prévoyez pour elle un long séjour dans votre établissement. Si elle doit y rester pourrai-je lui faire parvenir quelque argent et quelques vêtements d’hiver, que le froid doit lui rendre très nécessaire" - Permettez-moi donc d’insister auprès de vous pour savoir si les règlements de l’asile de Ville-Evrard me permettent d’envoyer à Mme Marme quelques vêtements d’hiver et un peu d’argent. C’est de votre obligeance et de votre charité que j’espère une prompte réponse. » - Thérèse ne peut pas en ce moment vous porter les petites provisions que vous me demandez. C’est pourquoi je vous envoie huit francs pour vous les procurer. Je joins à cette lettre le montant de cette somme que je mets pour vous à la poste. Je suis, comme vous, bien affligée de voir se prolonger votre retraite à la maison de Ville Evrard, mais je suis bien certaine que c’est par intérêt pour vous que le médecin vous prive encore de votre liberté... Si vous quittiez cette bonne et hospitalière maison si belle et si bien tenue, avant d’être entièrement guérie, vous auriez à lutter contre tant de soucis et de peine à gagner votre vie, que vous retomberiez plus malade et seriez peut-être emmenée plus loin de Paris. Alors je ne pourrais plus veiller sur vous... - Soyez bien sûre que si je ne puis vous faire sortir de la Maison où vous êtes, et que l’on vous renverra certainement quand votre santé sera assez bien remise, je puis du moins vous faire ces petits plaisirs de temps en temps, et que je n’y manquerai pas tant que je le pourrai. Je vois avec plaisir que l’on est pour vous à Ville Evrard, et que l’on vous y conserve au lieu de vous envoyer dans une maison plus éloignée ; cela me prouve que votre conduite est très bonne, comme elle l’a toujours été... Je vous envoie ce paquet par le chemin de fer comme le précédent. Il contient 2 chocolats, 3 savons, 1 pot pommade, 2 mains de papier, plus 5 f. en 1 mandat ci-inclus sur la poste. » - Je suis extrêmement occupée depuis longtemps pour l’Exposition qui se prépare, c’est pourquoi je ne vous écris aujourd’hui qu’une petite lettre. Nous allons toutes bien ; mademoiselle Drulain a pris sa retraite et a quitté l’école. La pauvre bonne Thérèse est restée et s’ennuie bien, privée de ses deux vieilles maîtresses et de mes filles qu’elle a élevées. – 26 juin 1878. « Je vous fais écrire par une amie parce que j’ai dans la main une douleur qui me gène beaucoup pour écrire. J’aurais voulu vous envoyer plus tôt vos petites provisions, mais je ne me porte pas bien depuis quelque temps. C’est ce qui m’a retardée. Vous trouverez dans le paquet 1 kilo de chocolat, 1 petit paquet de bonbons, 3 oranges et 1 pot de pommade. Je vous envoie en outre par la poste 5 fr. que vous pourrez toucher avec le mandat contenu dans cette lettre. Vous me demandez de vous faire sortir de Ville Evrard. Je comprends que vous seriez bien aise de venir faire un petit tour à Paris. Mais je vous assure que vous en seriez bien vite fatiguée, le bruit et le mouvement sont devenus insupportables. Les vivres y sont devenus plus chers que jamais et la chaleur est si forte que les hommes comme les chevaux y tombent morts dans la rue. On jhoint une LAS de Madeleine Pape-Carpantier, 10 novembre 1878 ànAmélier Marne lui annonçant la mort de sa mère, mais l'assurant qu'elle continuera à lui envoyer des douceurs.
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Mme Chantal Bigot
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