“Ce samedy 30 mai”. 1 p. in 8°.
Reference : AMA-225
Elle n’a pas pu profiter du billet qu’il lui a envoyé pour assister à une des leçons qu’il donnait à l’Athénée. “Le porteur de votre message m’ayant dit que vous parliez des poëtes érotiques, le sentiment, non de mon mérite, mais de l’extrême bienveillance que vous me portez m’a fait penser que peut-être vous aviez bien voulu dire un mot de moi.” Elle lui envoie une brochure qui lui plaira par le sujet et la manière dont il est traité, et par le courage que le jeune auteur y déploie. Elle le prie d’en parler dans le Journal du Commerce.
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Mme Chantal Bigot
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2 feuillets rempliés de 8 pages (210 x 136 mm), un feuillet (210 x 135 mm), et un feuillet remplié (205 x 135 mm) "En prison", [Montpellier, 1843].
Importante lettre manuscrite autographe de Marie Lafarge (1816-1852). Accusée davoir empoisonné son mari à l'arsenic, Marie Lafarge, comparut au tribunal de Tulle et fut reconnue coupable en septembre 1840. Son procès suscita de multiples controverses, une intense curiosité et éveilla pour la première fois l'intérêt du public aux questions scientifiques et médico-légales. Le milieu social de Marie Capelle-Lafarge, son probable cousinage avec Louis-Philippe, sa personnalité, l'énigme de l'empoisonnement, les expertises d'Orfila et de Raspail, contribuèrent également au retentissement de laffaire.Longue lettre dans laquelle Marie Lafarge commente, à la troisième personne, les circonstances de sa propre condamnation et lacharnement judiciaire dont elle a été victime en raison de sa position sociale. Elle sindigne du livre 'Les Femmes en prison de Joséphine Mallet' (1843), revient sur les analyses supplémentaires demandées au Dr Orfila et sur le réquisitoire qui avait mis laccent sur le principe dégalité devant la loi. "On dresse un procès-verbal dautopsie, il ny a pas darsenic, il ny a pas de lésions, doù les médecins concluent pour la pauvre femme quil ny a pas empoisonnement pour la grande dame, que les symptômes sont naturels, que la mort ne lest pas. On sadresse à la chimie une première fois lexpérience manque le tube se casse le résultat est nul mais les médecins qui veulent avoir de la conscience et ne pas se laisser influencer par la position de linculpée, déclarent unanimement que dun résultat nul il résulte les preuves de lempoisonnement. Dautres chimistes () ne trouvent pas de poison!... Mais un procès célèbre ne peut pas sarrêter () pour une grande dame ce nest pas assez que deux expériences négatives ce nest pas assez de onze chimistes qui nont quun mérite de province et dhonnête homme. Il faut mander le prince de la science ! (...)"Marie Lafarge occupe une place à part dans l'histoire de la criminalité féminine. Son procès fait figure dexemple. Héritière des affaires de sorcellerie et de poison des siècles précédents, la justice dresse pour la première fois la menace de l'expertise médico-légale pour détourner les femmes de leurs ambitions meurtrières. On joint L. A. S. signée "M. C." (Marie Cappelle Lafarge) à M. Espagne réclamant une cuillerée de potion dun remède antipoison : "Jai des crampes destomac à me tordre. Jai pris de léther, du laudanum et rien ne me fait, je souffre le martyre".On joint également une autre L. A. S. de Marie de Léotaud (la victime du vol de diamants dont Madame Lafarge fut accusée).
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S.l., s.e., 1929 ; in-folio, Avec l'enveloppe. Elie Faure est un historien de l'art né en 1873 et mort en 1937. Il est très reconnu dans le domaine de l'histoire de l'art. La plupart de ces ouvrages restent d'actualité encore aujourd'hui. Il était le neveu d'Elisée et de Elie Reclus et il eut Henri Bergson comme professeur de philosophie. Il fut également médecin et c'est en cette qualité qu'il rejoint le front en 1914. Bon état.
S.l., Chez l'auteur, 1947 ; 110/150 mm, 1 page, pli. Une phrase de l'enquête sur la monarchie copiée et envoyée à un admirateur. «Le possesseur de la couronne héréditaire en est aussi le serf, il y est attache comme à une glèbe sublime qu'il faut labourer pour vivre et pour durer.» (page 91). Bon état.
[ 3 L.A.S. adressées à Mlle Simone Arnaud Delage ] Lettre autographe signée de Camille Doucet, de l'Académie Française, 1 page à en-tête de l'Institut de France sous enveloppe marquée "Académie Française", datée du 25 mai 1885 : "Mademoiselle et chère confrère, Rien de plus touchant et de plus dramatique que votre Roche "Mengan", j'en suis encore tout ému & je m'empresse de joindre mes très sincères compliments aux remerciements que je vous dois pour votre bon et gracieux souvenir" ; Lettre autographe signée de Georges Monval, Bibliothécaire Archiviste de la Comédie Française, datée du 12 février 1883, 1 page sous enveloppe : "Mademoiselle, J'ai l'honneur de vous informer que, dans sa séance du 8 février, le Comité d'Administration du Théâtre Français a pris connaissance du rapport fait par la Commission d'examen sur votre comédie : "Mademoiselle du Vigean". J'ai en même temps le plaisir de vous annoncer que le Comité, s'associant aux conclusions de ce rapport, a réservé votre ouvrage pour l'envoyer devant le Comité de Lecture" ; Lettre autographe signée d'Albert Delpit, 4 pages sous enveloppe : "Mademoiselle, j'irai vous voir demain. [ ... ] Il est fort possible que je ne sois pas libre à 4 h ; mais plus tard. Et j'ai besoin de vous voir car j'ai des conseils importants à vous donner sur Jane Grey. Voulez-vous que nous admettions ceci ? Si vous ne receviez rien de moi, demain avant midi, c'est que j'irai rue St Pétersbourg [ ... ]
Ensemble de 3 lettres autographes signées adressées à la future Mme Copin-Albancelli, par Camille Doucet, Georges Monval et Albert Delpit.
Paris, Prison de Sainte-Pélagie 12 Novembre 1851, 13x20,5cm, une feuille.
| «?Je n'apparais encore à beaucoup de gens que comme la négation pure et simple de ce qui est?» |<br>* Lettre autographe signée de 4 pages datée du 12 novembre 1851. 124 lignes à l'encre noire. Le manuscrit est présentésous une chemise en demi maroquin vert sapin, plats de papier vert marbré portant une pièce de maroquin avec lamention "Lettre autographe" incrustée sur le premier plat, contreplats doublés d'agneau vert,étui bordé du même maroquin, ensemble signé Goy & Vilaine. Lettre autographe inédite sur le progrès, signée de Pierre-Joseph-Marie Proudhon, figure incontournable de la pensée sociale française, et «?père de l'anarchie?» selon le président de la République française Armand Fallières. Le philosophe emprisonné depuis 1849 développe dans un style virulent et combatif ses convictions socialistes et condamne les absolutismes de son temps. Extraordinaire profession de foi philosophique, politique et sociale d'un penseur à la marge, dont la fortune critique et l'influence se retrouvent de Karl Marx à Émile Durkheim en passant par Benjamin Tucker. La missive est rédigée d'une écriture rapide et dense, comportant de nombreux passages soulignés appuyant certains concepts philosophiques. Le premier feuillet présente un en-tête du journal Le Peuple de 1850, un des quatre journaux dirigés par Proudhon sous la seconde République, qui lui valurent d'être emprisonné pour «?incitation à la haine du gouvernement?» «?provocation à la guerre civile?» et «?attaque à la Constitution et à la propriété?». Cette lettre inédite, datée du 12 novembre 1851, constitue une réflexion passionnée et inédite, proche d'une lettre intitulée «?De l'Idée de Progrès?», écrite une dizaine de jours plus tard, que Proudhon publie avec une autre («?De la Certitude et de son criterium?») dans l'ouvrage Philosophie du progrès. Cet ensemble de textes fut composé seulement deux semaines avant la prise de pouvoir définitive de Louis-Napoléon Bonaparte, à laquelle il s'opposa immédiatement. Une fois sorti de prison en 1852, Proudhon publia les deux lettres chez Lebègue à Bruxelles afin d'échapper à la censure, qui avait interdit la vente de l'opuscule sur le territoire français. Déjà détenu depuis deux ans dans les geôles du futur empereur des Français, Proudhon écrit depuis la prison de Sainte-Pélagie à Romain Cornut, journaliste de La Presse, qui venait de terminer une série d'articles sur le positivisme d'Auguste Comte (Etudes critiques sur le socialisme, octobre-novembre 1851). Il faut voir cette lettre comme un admirable plaidoyer de quatre pages, ou plutôt une confession de sa vision socialiste du progrès, un «?positivisme social?» qui se fonde sur la remise en cause de l'ordre ancien?: «?on recule devant une négation intellectuelle, qui est la condition sine qua non du progrès ultérieur?». Proudhon tente dans cette lettre de convaincre son destinataire du bien-fondé de ses convictions, et n'hésite pas à user de flatteries qui contrastent étrangement avec sa verve habituelle («?Ce n'est pas croyez-le bien, [..] que je désire le moins du monde influencer votre opinion, quelque désir que j'aie de faire la conquête d'un esprit aussi judicieux que le vôtre?»). Il établit au fil de la lettre un équilibre entre son âme de polémiste et son désir de légitimité, aspirant à être reconnu par ses pairs non plus comme un simple agitateur mais comme un véritable penseur. On se souvient en effet de ses célèbres traits d'esprit («?la propriété c'est du vol?!?»), ses sympathies pour les soulèvements de 1848 ainsi que ses pamphlets au vitriol dans Le Peuple qui avaient consacré sa réputation de radical?: «?J'ai été, jusqu'à ce jour, si sottement jugé, même par les socialistes [...] Parce que j'ai conduit la critique des vieux principes aussi loin qu'elle pouvait aller [...] je n'apparais encore à beaucoup de gens comme la négation pure et simple de tout ce qui est?». Proudhon affirme cependant son intention de quitter les remparts de la critique («?laissant pour le moment la polémique de circonstance, dans mes nouvelles études?») et annonce ainsi à demi-mots l'écriture d'une uvre plus approfondie, qui aboutira en 1853 à La Philosophie du progrès dédiée au même Romain Cornut. Anarchiste partisan de la suppression de l'État et de son double, le gouvernement, Proudhon ne renonce cependant pas à la critique du «?système?», qui est par définition antiprogressiste «?or, il est incontestable, à ce point de vue du progrès, que notre société tout entière, monarchistes, démocrates, catholiques, philosophes est encore absolutiste?: ce que chacun veut, c'est une charte, une constitution, un système, une législation fixe et définitive, enfin.?». Outre les systèmes politiques, Proudhon retrouve ce même idéalisme dans la pensée philosophique de ses aînés et ne se prive pas d'en faire une violente condamnation?: «?Comme Pascal, comme les allemands, nous voulons l'absolu?! [...] Spinoza, Malebranche, Leibnitz, etc., qui tous, opérant sur les catégories de substance, causalité, éternité, unité, pluralité, etc. sont arrivés à des systèmes d'immobilisme politique et intellectuel, à l'absolu?». Il constate les effets néfastes des régimes politiques et des philosophies insensibles aux vicissitudes de l'Histoire, ébranlées malgré tout par les changements que la révolution de 1848 avait laissés entrevoir. En prenant en considération l'instabilité inhérente aux sociétés humaines, il propose sa propre définition d'un progrès anarchiste et «?non-interventionniste?»?: «?Le système social, n'existe que dans la série des âges?: c'est un ensemble historique, non d'actualité. C'est pour cela qu'il n'est jamais donné à une génération, à plus forte raison à un homme, de concevoir de prévoir que le faible partie des progrès à effectuer dans l'âge suivant?: tout ce que nous pouvons faire, c'est de proposer un but idéal, c.à.d. d'affirmer en général la direction du mouvement, et de constater quelques lois, jamais d'affirmer rien de complet, de définitif, d'absolu.?» Proudhon se place en prophète, à la fois annonciateur et dénonciateur de l'aveuglement des savants français encore engoncés dans leurs idées d'absolu?: «?Il n'y a pas un homme, dans toute l'université, qui s'aperçoive de cette révolution qui est à la veille de s'opérer dans la philosophie par l'introduction si récente de l'idée de progrès dans la métaphysique?». Cet essai philosophique épistolaire ne laisse pourtant pas oublier la condition de Proudhon, détenu politique pour lequel le verbe est seule preuve de bonne foi ; il tente d'obtenir une entrevue avec Romain Cornut afin de clarifier ses propos de vive voix?: «?Je serai heureux, monsieur, en causant avec vous de toutes ces choses, de vous expliquer ce que je veux, ce que je suis?». La presse écrite, que Proudhon espère atteindre par le biais de son destinataire, fait office de tribunal des idées dont l'opinion publique est le juge?: «?c'est là le fort ou le faible, comme vous voudrez, de mon socialisme ; c'est sur cela que je devrais être condamné ou absous?». Lettre inédite d'un des plus éminents philosophes français du XIXè siècle au journaliste Romain Cornut, à qui il dédiera sa Philosophie du progrès (1853). Proudhon figura quelques semaines plus tard parmi les rangs des opposants exilés de l'Empire de Napoléon III, aux côtés de Victor Hugo et Louis Blanc. - Photos sur www.Edition-originale.com -