s.d. 1 p. in 8°.
Reference : AMA-127
Son mari «s’occupera du congé de monsieur votre fils aussitôt qu’il lui sera possible. Je suis bien heureuse, Madame, de trouver cette occasion pour vous remercier de la bienveillance que vous m’avez témoignée…»
Librairie Les Amazones
Mme Chantal Bigot
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Triel s.d. [8 juillet 1889], 9,9x15,2 cm, 3 pages sur un feuillet rempliée.
Lettre autographe signée de Guy de Maupassant à la comtesse Potocka, 38 lignes à l'encre noire sur un feuillet double. Publiée dans Marlo Johnston, «Lettres inédites de Maupassant à la comtesse Potocka»,Histoires littéraires, n°40, octobre-novembre-décembre2009. Plus sombre que d'ordinaire, Maupassant semble tracassé par un fait qu'il ne mentionne pas mais dont il s'excuse auprès de la comtesse: «Je vous demande encore pardon, ce qui du reste n'atténue pas mon remords; et je vous assure qu'il est cuisant car j'ai cette arrière-pensée que cous m'en voudrez un peu pendant longtemps.» Maupassant s'était fait une réputation de farceur ainsi que d'homme au langage très libre, sans doute avait-il dépassé une limite en parole ou en action. Quelques années auparavant, il s'était illustré avec la fameuse blague des poupées. La comtesse Potocka avait offert à Maupassant des poupées de chiffon représentant les invitées d'un dîner qu'elle organisait chez elle. Par jeu, il bourra le ventre des dites poupées et les renvoya le lendemain à la comtesse, prétendant ainsi les avoir engrossées dans la nuit. La farce fut connue et provoqua bien des réactions outrées mais la comtesse avait fini par lui assurer son pardon. Quel qu'ait été l'événement malheureux, les courriers semblent s'être croisés: «Votre lettre m'a été renvoyée à Triel car le facteur ne me savait pas à Paris.» Pensant subir de nouveau des remontrances il avoue avoir: «[...] été, en la lisant pénétré de confusion.» Soucieux de plaire à la comtesse, il exprime son inquiétude: «Pourquoi suis-je ainsi nerveux, par moments, comme une femme, sans motifs réels, et sans avoir ressenti, vraiment, aucun froissement. Je n'en sais rien. Je ne peux que le constater.» Qu'ils soient les signes avant-coureurs de la folie où il terminera ses jours, ou les conséquences de ses sentiments pour la comtesse, qu'il s'effraie de fâcher, ces accès de nervosité ne cesseront plus de la vie de l'auteur. Pour s'assurer de la venue de la comtesse à Triel, Maupassant lui demande confirmation: «Je compte sur vous demain n'est-ce pas.» Pour ce faire, il lui conseille le train: «Si vous venez par le chemin de fer, comme vous y paraissez décidée, j'irai vous attendre à Meulan [...]Si vous veniez par le bateau de Georges je vous prie de vouloir bien m'en informer par une dépêche.» Le Georges en question est Georges Legrand, journaliste, «Macchabée» de la comtesse, qu'il fit connaître à Maupassant, et selon le peintre Jacques-Émile Blanche, le seul qui ait eu ses faveurs. Provenance : collection Jean Bonna. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Paris s.d. [début janvier 1884], 10,2x13 cm, 4 pages sur un feuillet double.
Lettre autographe signée de Guy de Maupassant à la comtesse Potocka, 67 lignes à l'encre noire sur un papier à en-tête « GM 83, rue Dulong », enveloppe jointe. Publiée dans Marlo Johnston, «Lettres inédites de Maupassant à la comtesse Potocka»,Histoires littéraires, n°40, octobre-novembre-décembre2009. Cette longue missive débute par une commission qui a été faite à Maupassant : « Je m'acquitte tout de suite d'une commission dont on me charge pour vous, bien qu'il me semble y découvrir un peu d'ironie. La princesse Ouroussow, qui vient de m'écrire pour me demander d'aller la voir ce soir, me prie, en post-scriptum, de la rappeler à votre souvenir lorsque je vous verrai. » La princesse Ouroussow était l'épouse de l'ambassadeur russe à Paris. Avec la Comtesse, elle faisait partie de ce gotha mondain qui entourait les auteurs et les artistes. L'ironie dont il fait mention est celle-ci : « Comme des gens réputés perspicaces ont affirmé que toute la pensée d'une lettre de femme est dans le post-scriptum, [...] j'ai tenu à remplir immédiatement mon rôle d'intermédiaire. » Il a déduit de cet ajout « que la lettre de la princesse, malgré ce qu'elle contient d'aimable pour moi, s'adressait à vous ». Cette étonnante lettre aborde par la suite un penchant peu connu de Maupassant : son goût pour les fétiches. Il informe sa correspondante que : « La main, depuis qu'elle est revenue de chez vous, me semble dans une agitation extraordinaire. » Il s'agit de la fameuse main que Maupassant avait acheté à George Powell. C'était par l'entremise du poète Charles Swinburne (que Maupassant sauva presque de la noyade) que les deux hommes se rencontrèrent à Étretat en 1868. Powell et Swinburne y partageaient une maison, emplie de la collection de curiosités de Powell. La main dont il est question était momifiée et elle a inspiré Maupassant par deux fois. Une première en 1875 avec La Main de l'écorché, puis en 1885 avec La Main. Cette nervosité du porte-bonheur conduit Maupassant à s'interroger : « Peut-être avez-vous eu tort de ne point la garder comme fétiche ? » Il ajoute : « Mais j'ai d'autres fétiches singuliers. En voulez-vous un ? » En effet, il en possède une collection : « Je possède la chaussure d'une petite Chinoise morte d'amour pour un Français. » Il commente les potentiels effets de ces objets : « Ce talisman porte bonheur aux désirs du coeur. J'ai encore une grande croix en cuivre, fort laide, qui faisait des miracles parait-il dans le village où je l'ai trouvée. » Mais ces talismans ne fonctionnent pas tous comme ils le devraient : « Depuis qu'elle est chez moi elle n'en fait plus. C'est peut-être le milieu qui la gêne. » Ce n'est pourtant pas le plus étonnant : « Mais ce que je possède de plus singulier ce sont les deux extrémités d'un homme trompé par sa femme et mort de chagrin. L'épouse coupable conserva le pied et la corne de ce mari [...] et les fit souder ensemble. J'ignore quel peut-être l'effet de cet objet. » Malgré le sérieux de l'affaire, Maupassant ne se départit pas de son humour : « Dites, Madame, voulez-vous un fétiche ? J'ajoute que mes amis prétendent que je porte bonheur moi-même ! Je mets à vos pieds ce dernier porte-veine qui demande la préférence. » Pour faire écho à sa déclaration concernant les post-scriptum féminins, il en ajoute deux à sa lettre. Dans le premier il demande à la comtesse Potocka de le rappeler au souvenir de Mme Lambert. Cette dame était l'épouse d'Eugène Lambert, peintre connu pour ses chats et qui fréquentait le même milieu que Maupassant et la comtesse. Le second est bien plus savoureux : « Il ne faut pas attacher aux post-scriptum des hommes la même importance qu'à ceux des femmes. » Provenance : collection Jean Bonna. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Paris s.d. [16 janvier 1884], 10,1x13cm, 2 pages sur un feuillet rempliée.
Lettre autographe signée de Guy de Maupassant à la comtesse Potocka, 26 lignes à l'encre noire sur un feuillet de papier vergé à en-tête "GM 83, rue Dulong". Publiée dans Marlo Johnston, «Lettres inédites de Maupassant à la comtesse Potocka»,Histoires littéraires, n°40, octobre-novembre-décembre2009. Maupassant évoque l'épisode qui marque son entrée dans la familiarité avec la comtesse: la fameuse histoire des poupées. À la suite d'un pari perdu, la comtesse Potocka avait fait envoyer à Maupassant des poupées de chiffon représentant les dames invitées à un futur dîner. Par jeu, Maupassant pris six d'entre elles et leur bourra le ventre de tissu avant de les renvoyer à la comtesse. Dans un mot qui accompagnait l'envoi, Maupassant se vantait de les avoir toutes engrossées en une seule nuit. Pour se sortir d'une soirée qu'il préfèrerait passer chez la comtesse il a du : « [...] faire des démarches de diplomate, d'employer des ruses et des machinations des plus habiles.» Malgré tout, il ne pourra que se:«[...] sauver vers onze heures ou onze heures et demie.» Afin de connaître les invitées qui se trouveront à cette soirée, il demande à Potocka: «Il faudra me redonner six poupées». Une petite boutade qui reflète leur niveau d'intimité. Il regrette de s'être engagé pour cette soirée qui l'empêche de se rendre chez la comtesse: «Voyez-vous où j'en suis? La soirée pour laquelle je m'étais engagé ne devant commencer à être agréable que vers minuit, tous invités partis.» À bout, il se propose de: «[...] crier, comme le beau-frère de votre amie: "A moi le camphre et le nénuphar"!», les deux substances étaient utilisées comme anaphrodisiaque ou pour calmer l'énervement. Malgré son peu d'envie, il devra se rendre à ce dîner mais il compte offrir: «[...] à Dieu, et à Vous, ce sacrifice qui me semblera délicieux. Je viendrai avec des sentiments de contrition et d'exaltation sacrée.» Pour conclure la plus humoristique des lettres de Maupassant à la comtesse Potocka, l'auteur signe: «Maupassant prêtre libre». Provenance : collection Jean Bonna. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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s.l. [Paris] n.d. [décembre 1880-juillet 1884], 11,7x9 cm, en feuilles.
Carte-lettre autographe signée de Guy de Maupassant à la comtesse Potocka, 19 lignes à l'encre noire, à en-tête « GM 83, rue Dulong ». Publiée dans Marlo Johnston, «Lettres inédites de Maupassant à la comtesse Potocka»,Histoires littéraires, n°40, octobre-novembre-décembre2009. Maupassant fait partie du cercle de soupirants de la Comtesse Potocka qu'elle a surnommé les « Macchabées ». L'auteur était très sollicité socialement et cela lui crée des problèmes d'emploi du temps : « Or, voici le cas [...] Legrand m'avait recommandé de ne pas m'engager [...] à ce dîner en m'annonçant une invitation de sa belle-soeur, invitation qui n'est pas venue. » Il décide de lever le doute en allant chez son ami Georges Legrand : « prendre le vent. » Ami proche de Maupassant, c'est lui qui l'introduisit auprès de la comtesse Potocka. L'auteur lui dédiera en 1884 la nouvelle Suicide, reprise dans le volume Les Soeurs Rondoli et qui avait auparavant été publiée dans la revue Le Gaulois. Maupassant semble plus inquiet d'aller chez Potocka qu'il a surnommée « présidente » et dont la « conscience [le] préoccupe. Je m'efforcerai de bien la diriger. » Il fait référence à la création de la « Société religieuse Coopérative sous la dénomination de Société Anonyme Anti-Soporifique pour la Récréation perpétuelle de la comtesse Potocka », un des nombreux jeux qui avaient lieu lors de soirée chez la comtesse Potocka. Avant de la quitter, il lui réitère son admiration : « Je suis aux pieds de ma présidente. » Provenance : collection Jean Bonna. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
s.l. [Paris] s.d. [circa juillet 1884-décembre 1889], 11, 7x 9,1cm, 2 pages sur une carte-lettre.
Carte-lettre autographe signée de Guy de Maupassant à la comtesse Potocka, 13 lignes à l'encre noire, à en-tête « GM 10, rue Montchanin ». Publiée dans Marlo Johnston, «Lettres inédites de Maupassant à la comtesse Potocka»,Histoires littéraires, n°40, octobre-novembre-décembre2009. Dès 1877, la santé de Maupassant subit une détérioration continue. Cela commence cette année-là par la contraction de la syphilis. En outre, il doit faire face à la démence qui court dans la famille. En proie à de violentes migraines, sa sociabilité en a parfois souffert : « Je dois vous prévenir que je suis plus muet et plus ennuyeux que jamais, je le sais, vous pouvez donc ne pas me le dire. » Il prend tout de même le soin de rassurer sa correspondante : « Moi je serai ravi de vous voir. Je vais rester fort peu de temps à Paris, je ne vous fatiguerai donc pas trop. » Provenance : collection Jean Bonna. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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