, , 1837. Manuscrit in-folio de (2)-9-(1) pp., cartonnage moderne.
Reference : 962
Ce manuscrit calligraphié anonyme, daté du 18 octobre 1837 et adressé à « Monsieur Torrent, docteur en Médecine à Thiers (Puy-de-Dôme) », constitue un fascinant témoignage de l'esprit troublé d’un patient du XIXe siècle. L’auteur, soigné en 1834 pour une fièvre cérébrale survenue à la suite d’un long traitement pour névrose, adresse cette correspondance singulière à son ancien médecin, dans l’espoir d’obtenir un certificat médical. Ce document, selon ses dires, aurait une importance capitale, affirmant que « le sort futur de la France et du globe terrestre dépend peut-être » de son contenu.Dans son texte, il expose comment sa maladie, loin de l’entraver, a éveillé en lui des illuminations qu’il considère comme des révélations. Il décrit une hypersensibilité de ses organes cérébraux, le rendant réceptif aux variations climatiques, aux phénomènes naturels tels que le magnétisme et l’électricité, et aux « fermentations vaporeuses et gazeuses ». Par des observations et réflexions approfondies, il prétend avoir découvert « la clé de tous les secrets de la Nature », qu’il identifie comme « la précieuse clé de l’âge d’or ».Atteint de troubles de la mémoire, il indique devoir consigner ses pensées en plein air, affirmant que ses fulgurances pourraient restaurer les conditions idylliques de l’âge d’or, marquées par l’innocence, la vertu et la moralité des premiers âges. Conscient de l’accueil sceptique que pourrait recevoir son œuvre, intitulée Mécanisme de l’Univers, il déplore qu’elle soit sans doute perçue comme l’œuvre d’un « fou ou d’un visionnaire ». Néanmoins, il ambitionne de la soumettre au jugement de l’Académie française avec l’approbation de Louis-Philippe, roi des Français.Malheureusement, aucune trace de cet individu n’a été retrouvée, et les informations sur le docteur Torrent demeurent inexistantes. Une note manuscrite ajoutée ultérieurement, retrouvée sur le titre, indique : « Cette prose a été écrite par un client soigné par l’Oncle le Docteur Torrent. C’était un pauvre dément. Je l’ai trouvé dans la bibliothèque de Suchères. Tante Marie me l’a donné comme curiosité ! en 1934 ».Ce manuscrit, probablement produit dans un état d’exaltation ou de désordre mental, reste un curieux vestige des croyances, des aspirations mystiques et des troubles psychiques d’un esprit tourmenté au XIXe siècle.
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