, , 1895-1898. 2 vol. in-4 manuscrits de 831 et 751 pp. de différents formats, chagrin prune, dos lisse orné, titre doré (reliure de l'époque).
Reference : 5729
Les archives attribuées à Abel Hadaly, un écrivain méconnu du Paris fin-de-siècle, révèlent une vie marquée par l’introspection littéraire, l’errance amoureuse et la quête de reconnaissance. Ces documents, comprenant journaux, carnets de travail, correspondances et notes diverses, offrent un éclairage unique sur un intellectuel en devenir, oscillant entre l’anonymat et l’ambition littéraire dans le Paris de la Belle Époque.Tabulae II (1893-1898). Ce premier recueil, intitulé Tabulae II, couvre une période allant de 1893 à 1898. Il constitue un assemblage éclectique de réflexions et d’observations : portraits, anecdotes, curiosités, notes de lecture et détails sur la vie culturelle du Quartier Voltaire, notamment entre Saint-Ambroise et la rue de Charonne. S'y mêle un récit autobiographique lié au service militaire d’Abel dans la Marne, illustré d’une carte de la région. Les notes témoignent de la fascination d’Abel pour le Paris intellectuel et de son aspiration à s’intégrer dans le cercle des écrivains influents.Correspondance avec M. (1895-1897). Le second volume, intitulé Correspondance avec M., est un registre volumineux de plus de 800 pages consignant une relation épistolaire intense entre Abel Hadaly et Marguerite Lavocat, une jeune femme russe de dix-sept ans atteinte de tuberculose. Ce dialogue à deux voix, littéraire et philosophique, évolue progressivement d’échanges formels à une correspondance profondément passionnée, marquée par les affres de la maladie de Marguerite.La tuberculose, omniprésente, imprègne les lettres d’une tension dramatique, évoquant l’imagerie romantique des jeunes femmes poitrinaires popularisées par La Dame aux camélias de Dumas fils. Marguerite, consciente de son état, oscille entre désespoir et volonté de vivre :« Depuis ce matin je ne cesse de cracher du sang, c'est à désespérer… J'ai beaucoup pleuré en lisant le journal, j'aime et j'admire Marguerite Gautier. »Les lettres, souvent corrigées et annotées, brouillent la frontière entre l’autobiographie et la fiction littéraire, suscitant chez le lecteur un doute constant quant à leur authenticité. Les émotions de Marguerite sont mêlées d’une lucidité poignante, comme en témoigne son recours au maquillage pour dissimuler les stigmates de sa maladie :« Aujourd'hui je vais à peu près bien, mes mains ont repris leur forme, mais j'ai la figure parsemée de taches et de boutons. [...] Pour la première fois je me farde. Car il faut que je sorte, je ne dois pas rester enfermée. »Clôture tragique. La correspondance culmine dans un échange abrupt de dépêches datées du 25 et 26 novembre 1897. La première, envoyée de Fontainebleau, émane d’Abel, inquiet pour Marguerite : « Prière insistante répondre si Marguerite Lavocat est vivante. »La réponse laconique, signée « Géléminaut », annonce un départ précipité en Russie et laisse planer une ombre tragique sur le destin des protagonistes : « Je pars Russie. Oublie. »Un témoignage littéraire et humain. Ces archives, oscillant entre documents personnels et artifice littéraire, illustrent l’ambition d’Abel Hadaly de capturer l’intensité de sa relation avec Marguerite et de l’élever au rang d’un drame romantique universel. L’authenticité des manuscrits, renforcée par les nombreuses biffures et ajouts, demeure incertaine, mais leur valeur réside dans leur capacité à refléter les aspirations, les passions et les désillusions d’un écrivain aspirant du Paris de la fin du XIXe siècle.
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