Leipzig, G. J. Göschen, 1805. In-12 de (2)-480-(1) pp., cartonnage marbré jaune et noir, dos lisse, tranches mouchetées (reliure allemande de l'époque).
Reference : 43502
La première édition du Neveu de Rameau : entre mystère et redécouverte. Le Neveu de Rameau se distingue par son histoire éditoriale complexe et énigmatique. Considéré comme l’oeuvre la plus éclatante du philosophe des Lumières, ce texte est resté inconnu de ses contemporains, y compris de ses proches, jusqu’à bien après sa mort.Une élaboration progressive et un texte mouvant. Conçu initialement entre 1761 et 1762, Le Neveu de Rameau fit l’objet de multiples révisions et mises à jour jusqu’en 1782. Pourtant, il ne figure pas dans l’édition des oeuvres de Diderot préparée par Jacques-André Naigeon en 1798. Le manuscrit refait surface de manière inattendue à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne, via un document venu de Russie, probablement une copie tirée des archives de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.La redécouverte allemande : Goethe et la première édition. Le manuscrit attire l’attention de Friedrich Schiller, qui en reconnaît la singularité et le transmet à Goethe. Subjugué par l’originalité et la profondeur de l’oeuvre, Goethe en réalise une traduction en allemand, enrichie de notes et d’un commentaire enthousiaste. Cette traduction, publiée en 1805, marque la première édition du Neveu de Rameau. Cependant, l’accueil initial est modeste, et l’oeuvre demeure largement ignorée en Allemagne comme en France.Une réception tardive en France : controverses et supercheries. Ce n’est qu’en 1821 que le texte attire l’attention en France, grâce à une traduction française basée sur la version allemande de Goethe. Malheureusement, cette édition, réalisée par deux auteurs obscurs, est présentée à tort comme l’oeuvre originale de Diderot. La controverse qui s’ensuit pousse la fille de Diderot, Mme de Vandeul, à intervenir. Elle confie à l’éditeur Brière une copie de l’original, permettant la publication d’une édition en 1823. Bien que cette édition Brière soit aujourd’hui reconnue comme l’édition princeps, elle repose sur un texte imparfait.Progrès critiques et découverte du manuscrit autographe. Les éditions ultérieures, notamment celles d’Assézat et Isambert, améliorent la fidélité et la qualité du texte. Cependant, la découverte du manuscrit autographe définitif par Georges Monval en 1890 marque un tournant décisif. Cet événement, entouré de mystère, offre enfin un texte de référence permettant de réévaluer pleinement l’importance littéraire et philosophique de l’oeuvre.Bel exemplaire, complet du feuillet d'errata, mais sans l'ultime feuillet d'annonce Ostermesse 1805.R. Mortier, Diderot et son temps, 133 ; D. Adams, Bibliographie des oeuvres de Denis Diderot, 1739-1900, NR32.
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