Sans lieu, , 1880. In-folio manuscrit en belle page de (3)-178 ff., frontispice et 39 vignettes aquarellées dans le texte, culs de lampe en noir, demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, titre doré sur le dos, tranches rouges (reliure de l’époque).
Reference : 42826
Le Déménagement d’un Grand Collectionneur : Une Traversée de Paris en 1880.Entre chaos et curiosité érudite.Dans un récit pittoresque datant de 1880, l’organisateur du déménagement de Jules Audéoud, collectionneur d’objets d’art et mécène éclairé, consigne avec précision les péripéties de cette entreprise titanesque. Ce manuscrit offre un rare aperçu de l’activité des déménageurs parisiens au XIXe siècle tout en révélant l’éclectisme et la richesse de la collection Audéoud, aujourd’hui dispersée dans plusieurs institutions nationales.Un déménagement mémorable.Contraint de quitter son hôtel vétuste de la rue de Hambourg en septembre 1880, Jules Audéoud emménage dans une maison encore inachevée de la rue Ampère. Malgré des conditions précaires, le transfert de ses biens, étalé sur dix jours, mobilise des charrettes à bras et des brancards pour transporter des trésors d’une extrême délicatesse : horloges, pendules, instruments de musique anciens, porcelaines, bibelots précieux et une bibliothèque garnie d’éditions rares. Parmi ces objets, certains occupent une place de choix : La pendule à planétaire de Janvier, chef-d’œuvre de mécanique, dont le déménagement nécessitait des précautions particulières ; L’orgue serinette de Davrainville et d’autres instruments rares ; La pendule de Van Hoof, une pièce unique déposée soigneusement sur un brancard.Le transfert devient le prétexte à des digressions érudites sur l’origine et la découverte de ces objets, transformant cette entreprise logistique en une véritable aventure culturelle.Une collaboration singulière.Monsieur Baladier, proche du collectionneur et calligraphe talentueux, prend en charge la direction de ce déménagement. Son récit mêle anecdotes personnelles et descriptions précises des étapes du transfert. Il se souvient également du refuge généreusement offert par Audéoud durant la Commune, période où il réalisa des œuvres calligraphiques remarquables, dont La Maison de mon oncle. Ce manuscrit, orné de gravures et de dessins coloriés par Audéoud lui-même, symbolise leur amitié durable.Un legs culturel.Décédé prématurément en 1885, Jules Audéoud laisse derrière lui une collection remarquable, léguée aux Musées nationaux par sa nièce. Grâce à l’intervention d’Alfred Darcel, directeur du Musée de Cluny, ces œuvres furent réparties entre plusieurs institutions : Musée de Cluny : sculptures, peintures et meubles espagnols ; Conservatoire des Arts et Métiers : horloges et instruments de musique, notamment des guitares espagnoles qu’Afféoud appréciait particulièrement ; Musée des Arts Décoratifs et Musée de Rouen : divers objets et copies de peintures, témoins des échanges artistiques entre la France et l’Espagne.Le prix Jules Audéoud, institué en 1886, perpétue la mémoire de ce philanthrope en récompensant des travaux relatifs à l’amélioration des conditions ouvrières.Un manuscrit précieux.Ce manuscrit, illustré d’un superbe portrait aquarellé de Jules Audéoud et de 39 vignettes évoquant les épisodes de ce déménagement épique, constitue une source unique. Témoignage de l’époque et hommage à un collectionneur visionnaire, il éclaire un moment clé de l’histoire culturelle parisienne à la fin du XIXe siècle
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