Sans lieu, , 1803. In-4 manuscrit de (2)-142 pp. à 25 lignes par page, veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, triple filet doré d’encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l’époque).
Reference : 42550
Une nouvelle adaptation théâtrale du conte moral de Marmontel : Le Philosophe soi-disant ou faux sage. En 1803, une version théâtrale anonyme du conte de Marmontel Le Philosophe soi-disant fut achevée, marquant une nouvelle étape dans l’histoire des adaptations de cette œuvre. Parue initialement en 1759 dans le Mercure de France avant d’être intégrée en 1765 au recueil des Contes Moraux, cette satire met en scène la mésaventure d’un philosophe prétentieux rejeté par une société mondaine en raison de son manque de naturel et de sa froideur.Le conte et ses premières adaptations dramatiques. La popularité du récit avait déjà inspiré deux pièces de théâtre au XVIIIe siècle. En 1766, Louis Lesbros de la Versane proposa une comédie en trois actes et en vers, conservant le titre Le Philosophe soi-disant. L’année suivante, Amélie Caroline de Kinschot donna une version en prose sous le même titre, imprimée à Maestricht. Ces adaptations, bien que fidèles à l’esprit moqueur de Marmontel, reflétaient l’atmosphère légère et spirituelle propre au siècle des Lumières.L’adaptation de 1803 : un renouvellement critique. La nouvelle version de 1803, rédigée après la mort de Marmontel (1723-1799), introduit un changement notable dans le titre, enrichi de l’expression faux sage. Ce terme, employé par Madame de Genlis pour critiquer la moralité des Contes Moraux, reflète une évolution des sensibilités. Madame de Genlis, figure influente de la littérature édifiante au tournant du siècle, dénonçait en particulier Le Philosophe soi-disant comme l’exemple d’un « faux sage tenu en laisse par une vieille et riche présidente ».En outre, cette adaptation témoigne d’une volonté d’actualiser et d’élargir la critique sociale du conte originel. À la distribution classique (Clarice, la Présidente de Ponval, Cléon, Ariste), s’ajoutent de nouveaux personnages, tels que Monsieur Grapineau, un financier, ainsi qu’un notaire, un maître d’hôtel et un laquais. Ces ajouts enrichissent l’intrigue et offrent un reflet plus large des interactions entre les différentes classes sociales de l’époque.Le contexte littéraire et moral de l’époque. L’année 1803 s’inscrit dans une période où les questions de morale et de vertu occupent une place centrale dans les débats littéraires. Madame de Genlis publie Le Philosophe pris au mot ou le mari corrupteur la même année, poursuivant son entreprise de critique des valeurs héritées du XVIIIe siècle. Cette nouvelle adaptation anonyme de Le Philosophe soi-disant, en se positionnant dans ce contexte, participe à ce mouvement qui cherche à dépasser les ambiguïtés morales des Contes Moraux de Marmontel.Conclusion : Avec Le Philosophe soi-disant ou faux sage, cette adaptation de 1803 renouvelle le regard porté sur une œuvre emblématique des Lumières. Tout en conservant l’esprit critique de Marmontel, elle enrichit la portée dramatique et sociale du récit, répondant aux attentes morales d’un public post-révolutionnaire. Elle illustre ainsi comment une œuvre peut être réinterprétée au fil des siècles, pour mieux s’adapter aux enjeux de son temps.Beau manuscrit d'une pièce inédite, relié à l'époque. Quelques discrètes restaurations. Barbier, III, 874 ; Soleinne III, 3202.
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