Lausanne, Jean Mourer, Paris, Guillaume de Bure l'aîné, 1788. In-12 broché de (2)-XIII-(1)-185 pp., couverture de papier dominoté, étiquette muette en tête du dos.
Reference : 42489
Unique édition française de la satire Legaat van Gillis Blasius Stern, (Niet vertaald) du juriste hollandais Donker Curtis publié sous le voile de l’anonyme aux Pays-Bas en 1784 dans lequel l’auteur sous le double patronage de Lesage (Gil Blas) et Laurence Sterne (Le Voyage sentimental et Tristram Shandy) dénonce les abus qui règnent en Hollande, ceux de la jurisprudence civile et criminelle, mais aussi l’intolérance de l'Église réformée néerlandaise contre laquelle il prône une religion non dogmatique. Précieux exemplaire portant au bas de chaque page le paraphe à l'encre brune du censeur royal le chevalier Alexis Toussaint de Gaigne, (1741-1817) publiciste et officier militaire et son approbation datée du 13 juillet 1788, sur la dernière page. Éminent avocat diplômé de l'université de Leiden, Donker Curtius devint secrétaire du Comité des Affaires Générales en 1795, dont il démissionne en 1798. Il devient président de la Cour Suprême et en 1813 membre du comité chargé de choisir les notables. « Les mémoires de Boudewijn Donker Curtius (1746-1832) illustrent à merveille ce que fut la vie des hommes durant ces temps mouvementés. Pour les Hollandais, ils recouvrent plus d’années encore, puisqu’ils s’amorcent vers 1780 et ne s’achèvent qu’avec Waterloo. Entre-temps, ils auront vécu les milices et les cérémonies patriotiques, les pillages prussiens, une restauration orangiste vengeresse, l’invasion des troupes françaises, la révolution batave, sans oublier la création d’une monarchie bonapartiste, avant d’assister à l’annexion à la France qui allait de pair avec la banqueroute des deux tiers, la conscription, la censure et la police. Donker Curtius faillit même devenir une des victimes du préfet Stassart quand il s’avéra refuser d’envoyer son fils à Paris pour jouer le garde d’honneur. Tous ces hommes n’étaient évidemment pas patriotes. Van der Willingen partageait les idéaux de la Révolution française, mais Donker Curtius, bien que patriote modéré, exécrait la souveraineté populaire et se méfiait de la démocratie représentative. Il préférait discuter avec Louis, roi de Hollande, dont il devint un familier après 1806.Annie Jourdan, Lia van der HeijdenI et Jan Sanders (éds.), De Levensloop van Adriaan van der Willingen (1766-1841). Een autobiografie uit een tijdperk van overgang, Annales historiques de la Révolution française, 371 | 2013, 195-196. Couverture frottée, quelques rousseurs. Quérard, Supercheries, IV p. 422.
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